Année cistercienne.

L’auteur, qui était religieux à l’abbaye de Maris-Stella, place au 24 juillet la fête de la Bienheureuse Marguerite de la Séauve et son existence dans le monastère vers l’an 1400. Cette date est donnée

en marge. Cet ouvrage fut imprimé en 1683, en 2 volumes in-18°, à Wetlingen, près de Bade, en Suisse. Il est conçu dans une forme particulière. L’auteur s’adresse aux Saints eux-mêmes. Par une pieuse et courte apostrophe il propose à la vénération et à l’imitation les principaux actes et les vertus rares des Saints et Bienheureux de l’un et de l’autre sexe qui ont appartenu à l’ordre de Cîteaux.

Nous lisons dans la seconde partie, page LXXII :

« XXIV Julii, IX Galend. Augusti.

« Beata Margarila, etc.

« La Bienheureuse Marguerite , religieuse de

«Seauve-Bénite, qui, dès les premières années de

« son innocence pieusement élevée dans une sainte

« école, obtint un empire si complet sur tous les

« sens extérieurs de son corps, qu’elle ne laissa

« entrer par ces portes rien qui pût souiller de la

« moindre tache l’intégrité de sa pureté parfaite ;

« c’est pour cela que le Fils de la Vierge, à qui vous

* vous étiez donnée pour épouse encore enfant,

« remplit votre coeur du feu si ardent de son

« amour, que vous ne trouviez nulle part un repos

« plus suave, que lorsque prosternée en présence

« du Dieu caché sous les voiles du pain sacré, ni la

« faim, ni le froid, ni le sommeil ne pouvaient vous

« arracher de là. Afin que vous pussiez satisfaire

« plus sûrement à cette dévotion, l’abbesse vous

« confia le soin des objets du culte. Aussi si les

« anciens poètes avaient voulu ajouter au choeur

« des neuf nymphes, ils vous auraient désignée pour

« la dixième sous le nom de Propreté, méritant de

« partager avec elles les honneurs de l’encens par la

« pureté de votre âme, de votre corps et du temple

« saint : tant il était impossible d’y rencontrer les

« moindres vestiges de poussière ou de tout ce qui

« pouvait blesser les regards. Vous aviez le plus

« grand soin pour les habits et les ornements des-

« linés au saint sacrifice ; vous les traitiez avec auï

taut de respect, que si vos mains eussent touché

« ces reliques des Saints ; vous souvenant toujours

« combien grand et digne d’amour était Celui pour

« qui vous agissiez, Celui qui est à la fois victime et

« prêtre. C’est lui qui vous a décerné le plus parfai-

« tement les honneurs célestes, lorsqu’il vous a

« introduite dans la demeure des Saints, pleine de

« mérites et célèbre par tant de prodiges.

« Apprenez-moi à traiter les divins mystères avec

« des mains et un coeur toujours purs ; car les moin-

« dres souillures déplaisent à ce Dieu, qui aime

« tant la pureté et qui sonde les coeurs et les reins. »

 

 

source: «Marguerite de la Séauve»

Theillère, curé de Retournaguet

1871