1883, Papeterie du Crouzet éclairé à l’électricité.

II s’agit de la papeterie Veron de la Combe, au Crouzet (Haute-Loire). L’Echo du Velay donne des détails intéressants sur l’installation de l’éclairage électrique qui fonctionne depuis le mois de novembre 1883 dans cette papeterie, établie au Crouzet, près Saint-Didier-la-Séauve.
La dynamo, d’une puissance de 45 Ampères, avec 110 Volts, est établie au centre même de l’usine. Elle est actionnée par un moteur hydraulique spécial d’une force de 10 à 12 chevaux.

De la partent dans toutes les directions divers circuits distribuant le courant électrique aux lampes disséminées dans les ateliers. Ces lampes, toutes à incandescence, sont au nombre de 145, de diverses intensités, variant de 32, 16, 10 et 8 bougies.

Un circuit spécial est affecté à l’habitation particulière du propriétaire. L’usine fonctionnant nuit et jour, les appartements peuvent à toute heure être éclairés à l’électricité ce qui est un agrément bien appréciable.
L’installation de l’éclairage électrique faite par M. Prat, ingénieur électricien de la maison Edison, n’a pas coûté plus de 10,000 fr., moteur non compris.

En ne tenant point compte de la force motrice. Il y a, comme dépense usuelle, l’usure des lampes et du collecteur. Les lampes ont une durée moyenne de 800 à 1,000 heures, brûlant 110 Volts. Le collecteur peut servir environ 15 mois avec une moyenne de marche quotidienne de 12 heures. Pour éviter tout arrêt, il est indispensable de se munir d’une bobine de rechange.

Malgré ces frais, l’éclairage électrique réalise une économie considérable sur l’éclairage aux huiles minérales précédemment employées à la papeterie. De plus, l’éclairage est infiniment supérieur et il écarte toute crainte d’incendie.

La papeterie du Crouzet est la plus ancienne de la région. Construite et organisée en 1620, sous la direction de messire de Cusson de Saint-Ignac, elle resta la propriété de la famille de Cusson de Saint-Ignac jusque vers 1750. A cette époque, Marie de Cusson de Saint-Ignac la laissa par héritage à son petit-neveu, Joseph Veron de la Combe.

Info & extrait
Revue de la papeterie française et étrangère
1877-1914
BNF.FR