Randon, baron de Joyeuse-St-Didier 
(1400 ou 1402-1432)

La folie de Charles VI. — Les Bourguignons et les Armagnacs se disputent le pouvoir. — Les barons de Roche-baron embrassent la cause des Bourguignons. — Pillage d’Aurec, 1423. — Le soulèvement des « Cabochiens » en 1413. — Les Anglais vainqueurs à Azincourt. — Paix indigne de Troyes, 1420. — Randon de Joyeuse à la Cour du duc de Bourbon. — En 1427, conflit entre les habitants de Saint Didier et de la Séauve et le comte de Forez au sujet de tailles à percevoir.

Charles VI se débarrassa de la tutelle de ses oncles et s’entoura d’hommes capables, mais d’origine modeste, que les nobles, par dérision, appelèrent marmousets (hommes de peu).
En 1392, le roi devint fou en traversant la forêt du Mans. Il allait combattre le duc de Bretagne qui avait donné asile au meurtrier du connétable de France, Olivier de Clisson, le vainqueur de Rosebecque.
Randon succéda à son père, Louis I », baron de Joyeuse et de Saint-Didier. Chevalier banneret très jeune, il fut conseiller et chambellan du prince Charles, Dauphin du Viennois, régent du royaume, devenu roi, sous le nom de Charles VI.
Il fut gouverneur du Dauphiné en 1424.
En 1402, noble Randon de Joyeuse, seigneur dudit lieu et de Saint-Didier, fils et héritier de feu Louis Ier de Saint-Didier. Joyeuse et noble Thiburge, dame de Saint-Didier, sa mère, rendit hommage au duc Louis de Bourbon, comte de Forez, pour les châteaux de Riotord, La Bastide et Rochefort avec leurs mandements.
Il rendit également hommage à l’évêque du Puy, Elie de Lestranges, comte de Velay, pour Saint-Didier et son mandement.

Plus tard encore, le baron Randon de Joyeuse rendit un nouvel hommage au comte ‘Jean Ier de Forez, pour ses domaines.
Randon de Joyeuse, baron de Saint-Didier, avait épousé Catherine Aubert de Montel de Gélat, dite de Chalus, dame de Bouthéon en Forez, fille d’Etienne Aubert, seigneur de Roche d’Agortet de Montel de Gélat et de Marie de Chalus ou Rochedagu.
Ils eurent trois enfants :
I. Louis, qui recueillit la succession ;
IL Jean, chevalier de Rhodes ;
III. Jeanne, mariée le 15 janvier 1423, au château de Bouthéon, avec Gilbert Mortier, seigneur de La Fayette, maréchal de France, dont elle était veuve, le 5 décembre 1466. Elle transigea avec son frère aîné.
Randon de Joyeuse épousa, en deuxièmes noces, Louise de Saint-Priest.
Ils n’eurent pas d’enfants.
La vie, évidemment, devait se dérouler, paisible, au château de Saint-Didier, malgré les graves dangers qui menaçaient la France.
A la guerre extérieure, il fallut ajouter une guerre intérieure, d’un genre nouveau.
La folie du roi Charles VI permit à ses oncles de revendiquer le pouvoir.
Les Bourguignons et les Armagnacs se disputèrent la couronne en une querelle sanglante. Les Bourguignons étaient les partisans du duc de Bourgogne, Jean sans Peur, successeur de Philippe le Hardi.
Jean sans Peur fit assassiner, en 1407, Louis d’Orléans, frère du roi.
Charles d’Orléans, fils de Louis, fait partager ses ressentiments à son beau-père, le comte d’Armagnac. D’où le nom d’Armagnacs, donné à la faction ennemie des Bourguignons.
Il ne semble pas que cette lutte ait affecté la baronnie de Saint-Didier.
Cependant, les Bourguignons mirent le siège devant le Puy en 1419, et, en 1420, Bouzols fut pris et repris. En 1419, il se forma entre le Velay, d’une part, et les provinces voisines, l’Auvergne, d’autre part, une véritable confédération politique et militaire.

Mais, par contre, plusieurs barons de Rochebaron embrassèrent résolument la cause des Bourguignons contre les Armagnacs et le roi.
Le baron Héracle de Rochebaron, notamment, mit ses gens d’armes et ses ressources à la disposition du duc de Bourgogne, Jean sans Peur.
C’est pour son compte qu’il attaqua et pilla Aurec et sa région, vers 1420.
Deux autres barons de Rochebaron, d’une troisième branche issue de la famille de Bas-en-Basset, embrassèrent encore plus intimement, si l’on peut dire, la cause des ducs de Bourgogne.

Plus tard encore, le baron Randon de Joyeuse rendit un nouvel hommage au comte ‘Jean Ier de Forez, pour ses domaines.
Randon de Joyeuse, baron de Saint-Didier, avait épousé Catherine Aubert de Montel de Gélat, dite de Chalus, dame de Bouthéon en Forez, fille d’Etienne Aubert, seigneur de Roche d’Agortet de Montel de Gélat et de Marie de Chalus ou Rochedagu.
Ils eurent trois enfants :
I. Louis, qui recueillit la succession ;
II. Jean, chevalier de Rhodes ;
III. Jeanne, mariée le 15 janvier 1423, au château de Bouthéon, avec Gilbert Mortier, seigneur de La Fayette, maréchal de France, dont elle était veuve, le 5 décembre 1466. Elle transigea avec son frère aîné.
Randon de Joyeuse épousa, en deuxièmes noces, Louise de Saint-Priest.
Ils n’eurent pas d’enfants.
La vie, évidemment, devait se dérouler, paisible, au château de Saint-Didier, malgré les graves dangers qui menaçaient la France.
A la guerre extérieure, il fallut ajouter une guerre intérieure, d’un genre nouveau.
La folie du roi Charles VI permit à ses oncles de revendiquer le pouvoir.
Les Bourguignons et les Armagnacs se disputèrent la couronne en une querelle sanglante. Les Bourguignons étaient les partisans du duc de Bourgogne, Jean sans Peur, successeur de Philippe le Hardi.
Jean sans Peur fit assassiner, en 1407, Louis d’Orléans, frère du roi.
Charles d’Orléans, fils de Louis, fait partager ses ressentiments à son beau-père, le comte d’Armagnac. D’où le nom d’Armagnacs, donné à la faction ennemie des Bourguignons.
Il ne semble pas que cette lutte ait affecté la baronnie de Saint-Didier.
Cependant, les Bourguignons mirent le siège devant le Puy en 1419, et, en 1420, Bouzols fut pris et repris. En 1419, il se forma entre le Velay, d’une part, et les provinces voisines, l’Auvergne, d’autre part, une véritable confédération politique et militaire.

Mais, par contre, plusieurs barons de Rochebaron embrassèrent résolument la cause des Bourguignons contre les Armagnacs et le roi.
Le baron Héracle de Rochebaron, notamment, mit ses gens d’armes et ses ressources à la disposition du duc de Bourgogne, Jean sans Peur.
C’est pour son compte qu’il attaqua et pilla Aurec et sa région, vers 1420.
Deux autres barons de Rochebaron, d’une troisième branche issue de la famille de Bas-en-Basset, embrassèrent encore plus intimement, si l’on peut dire, la cause des ducs de Bourgogne.

En effet; Macé de Rochebaron de Lignon s’était retiré à la cour ducale à. Dijon, et son fils, Antoine de Rochebaron de Lignon, était, dès 1426, au service du duc. Il fut même l’un des douze écuyers tranchants du duc.
Il entra même dans la famille de Jean sans Peur, puisqu’il épousa Philippe, une fille’ naturelle de ce grand et puissant seigneur.
C’est au milieu des discordes entre Armagnacs et Bourguignons qu’eut lieu, en 1413, le soulèvement populaire des Cabochiens, sous la conduite du boucher Caboche. Ce mouvement voulait mettre fin aux dépenses exagérées de la Cour, réformer la justice et le parlement. Ce soulèvement fut étouffé par les Armagnacs.
A la faveur de la guerre civile, Henri V, roi d’Angleterre, débarque en France et remporte la victoire d’Azincourt (Pas-de-Calais), en 1415, sur les Armagnacs, alors maîtres du gouvernement. Les Bourguignons rentrent dans la capitale et massacrent les Armagnacs. Henri V achève la conquête de la Normandie. Jean sans Peur ne fait rien pour l’arrêter. Quelques conseillers du roi, effrayés de cette inertie, le font assassiner au pont de Montereau, en 1419.
La reine Isabeau de Bavière Messaline venue du Nord indigne épouse (qui prostitua le royaume comme elle se prostitua elle-même) de Charles VI, d’accord avec les Anglais, fait signer au pauvre fou le traité de Troyes, en 1420, qui déshérite le dauphin et reconnaît le roi d’Angleterre, Henri V, comme régent de France, et héritier de Charles VI.
Henri V meurt en 1422, suivi de près par Charles VI.
Soulignons que, en 1412, la duchesse douairière de Bourbon, Anne Dauphine, comtesse de Forez, apprit que le comte de Savoie, allié au duc de Bourgogne, devait attaquer le Beaujolais.
Du 6 mars au 14 avril, la duchesse reçut, à Donzy, plusieurs seigneurs, parmi lesquels le baron de Joyeuse.
La campagne fut rapidement terminée. Le duc de Bourbon vint passer quelques jours auprès de sa mère.
Quand l’alerte fut passée, la duchesse revint à Cleppé. La dame de Joyeuse avait accompagné son mari et était restée auprès de la duchesse pendant la durée de l’expédition.
A cette occasion, le baron de Joyeuse reçut « l’ordre des Chevaliers de Notre-Dame du Chardon.
Le 16 janvier 1415, au moment du Concile de Constance et avant de partir à Jérusalem, Randon fit son testament et institua héritier son fils Jean-Louis.
En 1427, le roi évoqua, devant son Parlement de Poitiers, la cause pendante, depuis quelque temps déjà, devant le bailli de Velay, à Montfaucon, entre les habitants et manants de Saint-Didier, de l’abbaye de la Séauve et autres lieux dudit bailliage, et le duc de Bourbon, comte de Forez. Les susdits habitants voulaient faire contribuer aux tailles, avec eux, certains sujets dudit comte qui sont de ressort de Forez. Le comte soutenait que ladite contribution devait être imposée par ses propres juges à Saint-Ferréol.
A ces lettres, sont jointes la déclaration conforme du lieutenant au bailliage de Velay et la relation du sergent royal, en date du 3 juin 1427.

Extrait de l’ouvrage, « D’Azur au Lion d’Argent » Tome I.
Paul Ronin