Le canton, de Saint-Didier-en-Velay et son industrie.

La population de Saint-Didier pratiqua à la fois les travaux agricoles et les travaux industriels. Il ne s’agit pas, évidement, de la grosse industrie, mais de la fabrication des riches articles de soie.

Les métiers installés à la maison, permettait de vaquer aux travaux des champs.

Il y a près de quatre siècles, Saint-Didier avait le privilège, presque exclusif, de la fabrication de la fabrication des articles riches. Les ouvriers tirèrent des merveilles du métier de haute lisse. Ils exerçaient leur intelligence aux difficiles et nombreuses combinaisons des métiers.

Les rubaneries de Saint-Etienne formaient à cette époque, une classe peu nombreuse et peu habile, occupée à la fabrication du ruban.

Ce n’est que depuis l’application du mécanisme Jacquard au métier de barre et les perfectionnements apportés aux ballants qu’ils sont devenus habiles et plus nombreux.

Mais chose remarquable, ce sont des ouvriers émigrés de Saint-Didier qui montèrent ces premiers Jacquard et qui initièrent à leur art les ouvriers Stéphanois.

Dès ce moment, ces derniers gagnèrent et leur prospérité fut, par contrecoup, le signal de la décadence de la fabrication du ruban riche de Saint-Didier.

Les métiers de haute-lisse furent mis de coté. L’ouvrier ne fit plus que végéter. Les ressources lui manquaient pour acheter le métier qui venait remplacer la haute-lisse, il vécut ainsi délaissé.

Comme il ne pouvait pas acheter de métier Jacquard, il acheta, dans les greniers des passementiers Stéphanois, les anciens métiers. Dès lors, Saint-Didier fabriqua à vil prix les bas numéros de taffetas unis, et empêcha cet article, grâce à la main d’œuvre dépréciée, d’aller en Suisse.

Ce fut vers 1830, que Giraud trouva l’ingénieux procédé pour teindre le ruban après fabrication. Il fut associé à MM. Balay fils pour cette intéressante industrie du ruban satin soie grège.

Ce genre de fabrication rencontra de grande difficultés parmi les ouvrier de la banlieue de Saint-Etienne, lesquels, habiles au tissage du satin unie teinte, ne voulaient fabriquer de la soie grège que dans les temps de stagnation, alors qu’ils ne trouvaient rien d’autre faire.

Ce fut dans cette impossibilité de donner de l’extension à cette nouvelle industrie que les frères Balay tournèrent leurs regards vers les montagnes parce que leur ouvriers pouvaient leurs permettre de poursuivre leur œuvre.

Ce travail jugé impossible à Saint-Etienne, fut réalisé à Saint-Didier et dans la région immédiate.

Saint-Didier a donc élevé l’industrie si pleine d’intérêt de la soie grège, alors que cette article était rejeté par l’ouvrier Stéphanois.

Les passementiers de Saint-Didier, dès que leur industrie fut développée, songèrent à organiser une corporation. Ils s’unirent en une association et établirent des statuts et règlements. Cette association adressa, en 1637, une enquête aux membres du parlement de Toulouse.

Georges Moulin et Pierre Ferriol, gardes, élus des autres maitres passementiers, rubaniers de la ville de Saint-Didier-en-Velay, exposèrent, qu’en 1633, des statuts et règlements auraient été dressés pour la police de l’art et métier de passementerie, tant pour les villes de Lyon, Saint-Chamond, Saint-Etienne, que pays du Velay.

Le 3 juillet 1638 la Cour accorda cette permission constante. Ce privilège fut exercé jusqu’à ce que le roi eut supprimé les maitrises.

« depuis, des abus se produisirent au détriment de l’art et métier, soit par la marche frauduleuse que tiennent des ouvriers indisciplinés, notamment , dans la partie de la haute-lisse en divertissant les matières et les dessins au préjudice du marchand fabricant qui les leur confie de bonne foi, soit que beaucoup de jeunes gens se font apprentis au dit métier, contractent des engagements avec leur maitre qui se charge de leur élève, puis , à peine fait le quart du temps porte sur engagement demandent au maitre de les remettre en liberté. Ils s’installent chez eux à leur compte. Le marchand, pas toujours très expert, confie aveuglément ses soieries à ces ouvriers très peu formés.

Ceux-ci rendent des ouvrages vicieux.

L’acheteur, lui, s’aperçoit des malfaçons, refuse la marchandise et se retourne alors vers l’étranger ».

En terminant cette requête, les signataires, Moulin et Ferriol, demandent au parlement de remettre les choses en l’état, c’est-à-dire, avant la suppression des maitrises.

Ils obtinrent, d’ailleurs gain de cause.

Les passementiers de Saint-Didier, les maitres tout au moins, firent le 22 décembre 1665, une donation au bénéfice du curé de la ville. Ils constituèrent une rente d’un capital de 200 livres, pour un office complet de premières, secondes Vespres, Matines, et Laudes, dire et célébrer une messe à haute voix, diacre, sous diacre et faire la procession à laquelle l’officiant portera la Chappe.

Le dit office sera célébré en la dite église pour le corps du dit art et métier, annuellement et perpétuellement, le jour de mardi suivant et après la fête de Notre-dame-de-Septembre.

Cet acte fut reçu par Faure, notaire à Saint-Didier en 1665.

Cette cérémonie subsiste encore. Très scrupuleusement, chaque année, les passementiers de Saint-Didier assistent à l’office religieux, généralement suivi, et durant toute la journée, de réjouissances de tous ordres.

La décision du parlement de Toulouse fut exécutée pendant un certain nombre d’années, puis, des entorses furent apportées à ce règlement, des entorses telles que les passementiers s’émurent.

En effet, le 13 septembre 1786, plusieurs passementiers se réunirent et prirent une délibération. Claude Bayon, son père, Claude Bayon, Marcelin Bayon résolurent de défendre la rubanerie et la tissuterie.

Ils décidèrent d’un commun accord, de reprendre les anciens règlements suivis depuis très longtemps dans les villes de Lyon, Saint-Chamond et pays du Velay. Ces règlements avaient été homologués par le parlement de Toulouse, qui les autorisait à exercer le bon ordre pour lequel était dressée une formule contenant trente deux articles…..

Il y a plus de trois siècle que les habitants de Saint-Didier fabriquent des rubans et jusqu’à l’invention de Jacquard, ils faisaient seul, et sans concurrents, les plus riches rubans qui aient orné, durant plus de deux cents ans, le front des grandes et noble dames de l’époque.

Info et extrait :

Ouvrage, « d’azur au lion d’argent, Tome I, II, III »

Paul Ronin