Les Bollandistes.

Dans la dernière édition, ils mentionnent la Bien-heureuse Marguerite au 20 juillet. Je traduis libre-

ment ce qu’ils en disent : «La Bienheureuse Marguerite. à Sèauve-Bénite, en France, au diocèse du Puy, est mentionnée avec un grand éloge qui peut s’appliquer a la plupart des pieuses religieuses, par Chrysostome Heuriquez, dans son Ménologe cistercien. Celui-ci cite, en particulier, un calendrier de l’ordre qu’il ne désigne pas assez et cet autre calendrier que nous

a avons dit souvent avoir été imprimé à Dijon. J’avoue que le dernier en parle; mais tout cela ne

a prouve pas suffisamment que Marguerite a été honorée d’un culte public, d’autant plus que Saussaye ne la cite que parmi les religieuses pieuses et que Castellan ose à peine lui donner le titre venérable. Les paroles de ce dernier méritent d’ami citées. Il dit à la page 936 : La vénérable

Marguerite, Anglaise, est appelée Bienheureuse, Séauve-Bénite, chez les Vélauniens monastère de vierges de l’ordre de Citeaux, ubi et miracula narrantur. Arthur Dumoustier la fait aussi d’origine anglaise, mais il montre clairement qu’il ne connaît que très-peu de choses sur son origine , son âge et sa vie. J’ai devant les yeux une certaine vie, écrite en français et divisée en une trentaine de chapitres, dans laquelle, mais sans aucun caractère de temps, on la dit née en Hongrie et issue d’un père romain. Elle aurait fait le pèlerinage de la Palestine et y aurait opéré certains prodiges qu’il sufirait de citer pour les réfuter, ita ut, ajoute le savant historiographe :

Caetera id genus exponenda non censaem . Si 1’on peut en tirer quelque chose de certain, il est de la dernière évidence hanc non esse obitus ejus diem, puisqu’il est’ dit au chapitre trente-huitième,

qu’elle mourut le lendemain de la Circoncision. Il sera donc temps, si le culte légitime est jamais prouvé, d’en parler au souplement , au jour même de sa mort.

Plusieurs observations me semblent nécessaires. Je les donne sous toutes réserves, parce qu’il ne m’appartient pas de faire la leçon a des historiographes si connus dans le monde chrétien parla grandeur de leurs travaux, la sûreté de leurs vues et surtout par la sévérité de critique qu’ils ont su_

apportera toutes leurs recherches. tout en les donnant sous réserve , je crois qu’elle sont justes.

1° Ne semble-t-il pas que les Bollandistes n’ont pas en connaissance du calendrier de l’ordre que

cite Henriquez? Ce dernier le fait asses connaître cependant et le désigne d’une manière parfaite. Au

reste; je le cite textuellement plus bas, On verra, ce qu’il dit sur la Bienheureuse Marguerite.

2°Ne semble-t-il pas aussi‘ qu’ils n’ont_ pas fait une attention suffisante a ce que disent; Henriquez,

dans l’avant-propos de son Ménologe,et Arthur Dumoustier dans la préface de son martyrologe ? Ces, deux auteurs s’expliquent cependant trais-clairement sur leurs intentions Ils affirment l’un et l’autre que tous les Saints et Bienheureux dont ils parlent dans leurs ouvrages respectifs sont entièrement conformes aux régies tracées par les Constitutions apostoliques, Il y aurait à examiner s’ils sont compétents dans ces matières. Jusqu’à preuve du contraire, je regarde leur appréciation

comme basée sur de solides raison.

3° il me paraît certain que l’illustre historiographe qui parle n’a point connu tous les auteurs font mention de Marguerite, de même que les nombreux monuments locaux que je rapporterai

le troisième paragraphe et qui attestent un

véritable culte rendu par les populations du Velay.

4° De Saussaye, que je cite textuellement plus dit expressément que Marguerite de la Séauve remarquable par l’éclat de ses vertus et par splendeur de ses miracles. Voilà pourquoi je ne comprends pas les Bollandistes, quand ils affirment que le Saussaye ne cite notre Sainte que parmi les religieuse pieuses. On a quelque chose de plus de il piété quand on est remarquable par l’éclat des vertus et par la splendeur des miracles.

A cause de ce que j’ai dit déjà, il serait inutile d’appeler l’attention du lecteur sur ce qu’ils pensent de la vie manuscrite. Ils ne peuvent etre plus formels.

source: «Marguerite de la Séauve»

Theillère, curé de Retournaguet

1871