POLIGNAC

FAMILLE DE POLIGNAC

ARMES : Facé d’argent & de gueules de fix pièces.

L’une des familles les plus anciennes du Velay, qu’on a voulu faire remonter jusqu’aux anciens Apollinaires ou seigneurs de Polignac, en Velay, préfets du prétoire des Gaules au troisième siècle de l’ère chrétienne. La preuve de cette filiation n’est pas faite, mais elle est connue par des titres depuis le IXe siècle. Elle a joué un rôle des plus importants dans l’histoire de la province. Leur puissance politique & territoriale les avait fait surnommer rois des montagnes. Leurs armes sont à la salle des croisades. Héracle de Polignac, qui portait le grand étendard des coiffés, fut tué devant Antioche, en 1098. On compte parmi les alliances les maisons de Montboissier, de Montlaur, de Trainel, de Mercœur, de Randon, de Poitiers, de Baux, de Solignac, de Saint- Didier, de Beaufort, de Montaigu, de Listenais, de Roussillon.

FAMILLE DE CHALENCON

ARMES : Facé d’argent & de gueules de fix pièces

 Le premier de son nom à Polignac fut Guillaume, sire de Chalençon. Il devint maître de la vicomté en 1355, par son mariage avec Walpurge de Polignac, unique héritière des biens de la maison. Le nouveau processeur échangea contre les armes des Polignac celles de la race, qui étaient :

Echiqueté d’or & d’azur de 4 points à la bordure de gueules, semée de fleurs de lis d’or.

La famille de Chalençon, originaire du Velay, était connue depuis 1095, & par filiation suivie depuis 1205. Son château, dont il reste encore quelques ruines, était situé dans la paroisse de Saint André- de-Chalençon. A partir du moment où elle entra en possession de Polignac, elle s’était alliée avec les familles de Lourdins de Saligny de Randans, de La Tour-d’Auvergne, de Montmajour, de Saluces, de Chabannes, de Pompadour, des Serpents, de Sprie de la Baume, de Grimoard de Beauvoir du Roure, de Rambures, de Mailly, de Mancini, de Polastron, de Campbell, de Crillon…. Elle a produit un évêque de Mende, un cardinal, auteur de l’Anti- Lucrèce & membre de l’Académie française, plusieurs gouverneurs du Puy, des lieutenants généraux des armées du Roi, des maréchaux de camp, un pair de France, un ministre de Charles X & un grand nombre d’autres illustrations militaires.

FAMILLE DE MERCEUR

ARMES : De gueules à trois faces de vair.

 Le premier connu est Ithier. La terre de Bouzols lui fut inféodée par Etienne de Mercœur, évêque du Puy, son oncle, qui vivait dans la première moitié du XIe siècle. Quoique l’histoire ne le dise pas, on peut présumer avec raison que l’évêque du Puy était oncle paternel d’Ithier, surtout si l’on fait attention que la maison de Bouzols comptait plusieurs membres portant ce prénom, & qu’il en était de même de celle de Mercœur. Bouillet cite deux Ithier de Mercœur, un, entre autres, vivant dans le Xe siècle, qui aurait été grand -père de l’évêque du Puy.

FAMILLE DE SAINT- ROMAIN

ARMES : De gueules à trois bandes d’argent, celle du milieu chargée d’une fleur de lis de sable.

 M. Truchard Du Molin présume que ce fut cette famille qui lui céda à la précédente. On peut avec raison le présumer après lui. Joucerand Ier, fils de Guy II, seigneur de Saint-Romain, & de Marthe de Tournon, devint maître de Bouzols par son mariage avec Wilhelmine, fille de Geraud de Mercaur & d’Isabelle de X***. Il y eut cinq générations de cette maison, & parmi les alliances figurent celles de Chalancon, de Chapteuil, de la Roue, de Bains, de Solignac & de Gamelin. Il y eut de la quatrième génération un abbé de Saint-Pierre-la – Tour, un chanoine de l’église du Puy, un autre abbé de Saint- Vozy qu’un auteur dit iſſu ex illufiri apud Ve launos familia, deux religieuses à Bellecombe, dont une abbesse.

FAMILLE DE POLIGNAC

ARMES : Les mêmes que plus haut.

Cette famille, puissante entre toutes celles du Velay, ainsi que je l’ai dit déjà, entre en procession de Bouzols par suite de l’alliance contractée par Armand V de Polignac avec Catherine de Bouzols, fille & unique héritière de Beraud de Saint- Romain & de Stache de Gamelin. Ce mariage ne fut conclu que trois ans après les premiers pourparlers, par les soins de Marquèse de Randon, mère d’Armand, & l’intervention de deux de ses oncles, Pons de Polignac, doyen de Brioude, & Guigon, abbé de Saint-Vozy, Armand V fut le seul de la maison seigneur de Bouzols; marié, en secondes noces, avec Polie de Poitiers, il mourut en 1343 , sans laisser d’enfant après lui.

FAMILLE DE POITIERS

ARMES : D’azur à six besants d’argent, 3, 2>, 1 au chef d’or.

La maison de Poitiers, d’abord puissante dans le Valentinois, le devint plus tard dans le Vivarais, & s’établit fortement en Velay par des alliances successives. Polie était fille d’Aymar IX, comte de Valentinois, & de Sibille de Beau, illustre maisons de Provence qui possédait le comté d’Avellino, au royaume de Naples, & qui eut des alliances princières. Elle était veuve depuis le mois de septembre 1327, de Rénaud IV, comte de Dammartin, lorsque Armand V l’épousa. Elle fut si bien manœuvrer, soit auprès de son mari, soit auprès de ses neveux, qu’elle obtint la propriété des seigneuries de Bouzols & de Servissas. Aymar VI, son neveu, hérita de ses biens, après la mort qui arriva vers 1347. Le nouveau propriétaire ne demeura pas maître long temps, &, le 33 novembre de cette même année, il vendait tous ses droits à Hugues Roger de Beaufort, au prix de 24,000 livres de petit tournois .

FAMILLE DE BEAUFORT- TURENNE

ARMES : Coticé d’or & de gueules ; écartelé d’argent, à la bande d’azur, accompagnée de six roses de gueules en orle.

D’après Juſtel, Histoire de la maison de Turenne, cette famille aurait eu pour origine le lieu de Rosiers, en Limousin. Ses représentants ne tardèrent pas de devenir comtes de Beaufort, en Anjou, & maîtres de la vicomté de Turenne qu’ils acquirent de Cécile de Comminges, en 1350. Pierre Roger, pape sous le nom de Clément VI, Hugues & Jean-Roger, cardinaux, Pierre Roger qui arriva aussi à la papauté sous le nom de Grégoire XI , appartenaient à cette famille. Le maréchal Henri de La Tour, qui porta le nom de Turenne, l’a, à jamais, rendu immortel. Maîtres de la baronnie de Bouzols dès 1347, les Beaufort- Turenne ne la procédèrent que jusqu’à l’an 1420, époque où elle passa de fait à la maisons d’Armagnac, quoiqu’elle revînt de droit à celle de la Tour- d’Auvergne.

FAMILLE D’ARMAGNAC

ARMES : Ecartelé aux 1 & 4, au lion de gueules, qui est d’Armagnac ; aux 2 & 3 de gueules au léopard lionné d’or, qui est Carla- Rodez.

 Les d’armagnacs avaient pris leur nom du comté connu sous cette dénomination, en Provence. Cette famille joua un grand rôle dans la guerre des Bourguignons. Tout le monde connaît les exploits de Bernard d’Armagnac, comte de Pardiac, un de des membres les plus illustres. Maitresse de Bouzols par usurpation, la maison d’Armagnac s’y maintint envers & contre tous, pendant une cinquantaine d’années, jusque vers la fin du XVe siècle.

FAMILLE DE LA TOUR- D’AUVERGNE

ARMES : Ecartelé, 1 & 4, au fermé de France, à la tour d’argent, au bâton de gueules ; aux 2 & 3, coticé d’or & de gueules.

 Cette famille, dit M. Truchard Du Molin, a donné une série de ces hommes supérieurs qui mettent une race hors de pairs & la font vivre éternellement dans l’histoire. Elle a eu des alliances avec les plus grandes maisons de France & la plupart des maisons souveraines de l’Europe ; elle a produit des évêques, des chefs d’ordre, des patriarches, des cardinaux, un vice-roi, des chambellans, des ambassadeurs, des lieutenants généraux, des maréchaux & des ducs de Bouillon. » La branche qui posséda Bouzols par la transmission qui lui en avait été faite par les Roger de Beaufort, était dite d’Oliergues, & ne prit procession de la baronnie qu’après les d’armagnacs, vers 1490. Elle en fut maîtresse jusqu’en 1621, époque où cette seigneurie passa à la famille suivante, par acte d’achat.

FAMILLE DE MONTAGU – BOUZOLS

ARMES : Ecartelé aux 1 ó 4 de gueules, à la tour donjonnée d’argent, qui est de Montagu ; aux 2 & 3 écartelé d’argent & de gueules en Sautoir, qui est de Beaune.

 Cette famille, processionnée dans le Vivarais dès le XIe siècle, serait une branche de la maison de Montagu – Champeix, en Auvergne, d’après Moréri & Audigier. Elle compte parmi les illustrations Guérin de Montagu, grand-maître de Saint-Jean de Jérusalem, élu en 1204, après la victoire que les chrétiens d’Arménie remportèrent sur Soliman, & Bernard de Montagu, évêque du Puy. Le premier de cette maisons, établi en Velay, fut Joſué de Montagu, de Saint-Marcel d’Ardèche, marié, en 1603, à Gaſparde de Beaune, fille de Claude de Beaune & de Marie de Langeac. Il acheta Bouzols avec toutes les dépendances, droits & devoirs seigneuriaux, le 25 mai 1621, par acte passé devant Joly & Hautdeſens, notaires au Châtelet de Paris. L’investiture fut donnée par Just de Serres, évêque du Puy, le 14 août de la même année. Parmi les alliances figurent les de Beaune, de Beaume-Suze, d’An cezune de Caderouſſe, de Beaufort -Canillac, d’Aurelles, de Fitz James, de Noailles. M. Borel d’Hauterive termine ainsi qu’il suit une généalogie de la maison de Montagu, dans l’Annuaire de la Noblesse française.

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE