Histoire de Saint-Didier-en-Velay, de son Château, son industrie

Appellations de Saint-Didier en Velay depuis le XIe.

XIe Parochia castri de Saint-Desiderio (Cartulaire de Chamalières)

1140 Sant-Deyder

1265 Saint-Désiderius

XIIIe Saint-Leidier / Saint-Lesdier

1303 Saint-Dédérius

1335 Saint-Désidérius-in-Vallavia

1506 Saint-Desdier-de-Joyeuse

1561 Sainct-Deidier

1715 Saint-Désdérii-Vallavensis

1720 Saint-Didier-Nérestang

1737 Sainct-Didier-Nérestang

1737 Saint-Didier-la-Ville

1793 Mont-Franc

XIXe Saint-Didier-la-Séauve

XIXe Saint-Didier-en-Velay

Le château seigneurial de Saint-Didier-en-Velay.

Dès le XIIe siècle, la terre de Saint-Didier comprenait la presque totalité de l’actuel canton de Saint-Didier-en-Velay, presque toute la paroisse de Monistrol et une bonne partie de celle de Dunière.

Le baron Guigon de Saint-Didier, fils de Jousserand 1er, marié à isabelle de Clérieu, vendit, en 1260, à Guillaume de la Roue, évèque du Puy, pour le prix de 1360 Livres, le Château, le mandement et la seigneurie de Monistrol avec ses annexes, dépendances, droits et actions.

Le duc de Montpensier, mari d’Henriette-Catherine, Duchesse de joyeuse, fille unique et héritière d’Henri de Joyeuse, vendit, en 1610 la partie de Dunière, connue sous le nom de Dunière-les-Joyeuse, dont fut maitresse la maison de Saint-Didier, à Gilles Robert de Lignac, au prix de 11000 Livres. Le maitre de la baronnie habitait le château. La ville elle-même était entourée de murs et quatre portes en fermaient l’entrée. C’était vraisemblablement l’ancien castellum, modifié, agrandi, renforcé.

Le château considérable, qui pouvait servir de fort ou de citadelle, à murs solide et épais, était presque au centre de la ville, et entouré de large fossés. F.Mandet, place le château à l’endroit occupé par le presbytère. Il existait depuis le Xe siècle. Sur un vieux plan, nous trouvons les remparts s’étendant, d’une façon assez irrégulière, en direction Ouest à Est jusqu’à la maison curiale.

Ces remparts contournaient la petite place, de la maison A. Besson, bâtie en 1833, sur les débris et les ruines d’une vieille tour placée à l’angle du château et de la porte de Montfaucon.

Le château comprenait, dans ses vastes dépendances, le jardin de la cure, acheté en 1805, par la commune, et presbytère qui avait dû être légué à une époque plus éloignée, au prieur curé.

La ville avait quatre portes :

La porte de Lyon.

La porte de Montfaucon.

La porte de la Séauve.

La porte de Vienne ou des Fours.

Ces portes étaient à galeries intérieures au dessue, garnies en dedans, d’une meurtrière, dans toute leur longueur. De ces meurtrières, on faisait tomber des herses, pour barrer et arrêter encore l’ennemie, après même que les portes eussent été enfoncées ou brisées d’une façon quelconque. Ces galeries ou espèces de meurtrières pouvaient contenir huit à dix hommes qui avaient un libre passage, par devant ou par derrière, suivant ce qu’exigeaient les manœuvres. On voit encore le vestige de quelques unes de ces portes. La ville était munie, en son enceinte, de plusieurs tours, d’où l’on pouvait scruter l’horizon, voir venir et accueillir l’ennemi.

Ces Tours étaient désignées par les noms de tours de Balmat, de Poyvre, de l’Horloge, des Faure, de Milon.

La Tour de l’Horloge, s’élevait sur la place du seigneur, aujourd’hui place du Signi.

La Tour de Balma, à la hauteur du passage qui descend de la grande route au faubourg de Lafont et au Breuil.

La Tour des Faure était près de là et presque vis-à-vis de la porte des Fours et des étuves du seigneur.

La Tour de Poyvre était près de la porte de la Séauve, un peu au dessus.

À l’angle du château et de la porte de Montfaucon était placée une tour qui défendait le manoir du baron. La tour de Milon faisait face à cette tour et se trouverait aujourd’hui à l’entrée du pré de la foire. Dans les intervalles des tours, des meurtrières, pratiquées aux murs extérieurs des maisons qui formaient l’enceinte de la ville et servaient de remparts, étaient à la distance de 2,80m à 3,80m les unes des autres. Ces meurtrières, qui pouvaient contenir trois hommes, permettaient aux défenseurs de canarder, fusiller et, en même temps, écraser ensuite avec des pierres ceux qui auraient passé dessous. Les remparts, solidement bâtis, avaient de 1,65m à 2,10m d’épaisseur.

Les annexes étaient réparties de la façon suivante : les fours banneaux étaient près de la porte des Fours, les étuves ou établissement de bain du seigneur se trouvaient sur la place des fossés, près des fours banneaux. Les greniers du seigneur étaient situés sur la place du Signi, autrefois appelée place du seigneur.

La ville de Saint-Didier avait plusieurs places sur lesquelles se tenaient les foires et les marchés, et une grenette couverte ou l’on apportait des grains et surtout, des céréales et des légumes, principalement pendant le carême.

On venait s’approvisionner des contrées voisines et des départements voisins. Les maisons qui entouraient la grand place avaient, à leur façade, du haut au rez-de-chaussée, un double cordon en pierres de tailles uniformes.

Cette même place avait, tout autour, des voutes ou portiques, sous lesquels les marchands en merceries délicates mettaient leurs étalages à l’abri des intempéries.

Le commerce y était particulièrement fleurissant. Beaucoup de commerçants se retiraient des affaires, après avoir amassé une grande fortune. En dehors des remparts, il y avait les faubourgs de la Pêchoire, de Montfaucon , de la Séauve, de Lafont, de Lyon.

 

Tannequin ou Tenneguy, vicomte de Joyeuse, baron de Saint-Didier (1450-1486)

Grenette

Tannequin, vicomte de Joyeuse, baron de Saint-Didier, succéda à son père Louis II. Il fut fait chevalier de l’ordre du Camail ou Porc-Epic par le duc d’Orléans, en 1438. Il fut bailli de Mâcon ; sénéchal bailli et capitaine de Lyon, en 1460. Il avait épousé, par contrat du 20 juin 1448, Blanche de Tournon, fille de Guillaume de Tournon et Antoinette de la Roue.

Ils eurent 5 enfants :

Guillaume, qui suit.

Charles, Abbé de Chambon, nommé évêque de Saint-Flour par le pape Sixte IV, en 1483.

Louis, seigneur de Bouthéon, auteur de la branche des comtes de Grandpré. Il fut conseillé et chambellan de Louis XI, Charles VIII et Louis XII, gouverneur de François de Bourbon, lieutenant général du gouvernement de Paris, marié, le 3 février 1477, avec l’autorisation de Louis XI, à Jeanne de Bourbon, fille de Jean, comte de Vendôme et isabelle de Beauveau.

Jeanne,, femme de Guy de la baume, comte de Montrevel, en Bresse.

Anne, mariée à Thibaud de Budos, seigneur de Portes.

Tannequin testa en à Joyeuse (Ardèche) en 1486.

En 1445, on trouve, dans un document dont il n’a pas été possible d’identifier la signature, une reconnaissance d’un emphytéote (baille de longue durée).

En 1455, le roi convoqua la noblesse du Languedoc pour marcher contre le comte d’Armagnac, rebelle, ami des Anglais.

Le seigneur de Saint-Vidal, Guyot de la Tour-Maubourg et jacques de Bains étaient au nombre des vingt lances levées par Tenneguy de Joyeuse dans la sénéchaussée de Beaucaire.

En 1461, un accord intervint entre Tannequin de Joyeuse et Antoine de la Fayette, seigneur de Montboissier, son cousin germain, au sujet de la possession du château de Bouthéon.

Le seigneur de Montboissier s’engagea à remettre le vicomte de Joyeuse en possession dudit château avant le lendemain de la fête de Notre-Dame-de-Mars, et le vicomte, de son coté, s’engagea à payer, au seigneur de Montboissier, 4000 écus et 250 livres tournois, en deux thermes.

Porte de la Séauve

Le 26 mai 1462, le vicomte Tenneguy de Joyeuse se présenta donc à Bouthéon pour effectuer le premier paiement intervenu entre lui et le seigneur de Montboissier. Il ne trouva personne qui eut qualité pour recevoir l’argent et, comme les portes du château restèrent closes devant lui, il demanda acte de ces faits.

En 1470, Tannequin vicomte de joyeuse, baron de Saint-Didier, accorda une nouvelle charte aux habitants de Saint-Didier.

Il autorise les habitants de la ville à se fortifier suivant des limites arrêtées d’avance et il leur promet de respecter les biens. Il fixe 50 livres du montant des cinq tailles dues par les habitants, et deux le nombre de journées de corvées imposées à chaque feu compris dans l’étendue de son fief.

Les habitants de la ville s’engageaient à conserver et à défendre les clefs de la ville, c’est-à-dire, le seigneur et ses officiers.

Les habitants ne pouvaient faire aux murs de la ville ni saillie, ni fenêtre, ni percée au préjudice du commun, sans l’autorisation du seigneur ou de ses officiers ; en considération de quoi, lesdits habitants et leur procureur promirent de payer au seigneur 50 écus d’or pour la construction des murailles de Saint-Didier.

Le seigneur avait promis de clore leur dite ville et la joindre au château dudit lieu suivant un instrument reçu par les notaires sus-nommés sur les instances que ces même habitants avaient faites au dit seigneur, à raison que, au temps passé, plusieurs gens de guerre, passant par le Velay, avaient logé souvent dans cette ville et avaient ruiné plusieurs maisons et causé une infinité de maux irréparables.

Accore fait au château de Lamastre, le 14 octobre 1470.

Le 26 octobre 1473, Loys Poix, marchand à saint-Bonnet-le-Château, fit hommage à Tannequin de sa part du fief de Chaumont à Boissay, près du Puy.

Le 18 novembre 1478, Tannequin passa un bénévis à Gabriel Ferriol, pour un ensemble de pâturages ; le 21 avril 1479 un autre bénévis à Guillaume Padéfaure pour une maison.

 

Info et extrait :

Ouvrage, « d’azur au lion d’argent, Tome I, II, III »

Paul Ronin