Hippolyte Royet,Tissages

Buste en fonte de Hippolyte Royet (1788-1853), maire de Saint-Etienne de 1819 à 1830. Buste de Montagny à qui l’on doit également les deux statues de La Rubanerie et de la Métallurgie de l’Hôtel-de-Ville, réalisées en 1872 et 1875 avec un legs par testament de Hippolyte Royet. Photo Collection Musée du Vieux Saint-Etienne

Jean-François Hippolyte dit Hippolyte Royet est un négociant et homme politique français né à Saint-Étienne le 25 janvier 1788 et mort à Valbenoîte, dans la banlieue de Saint-Étienne, le 1er juillet 1853. Maire de Saint-Étienne sous la Restauration, il a réussi à mener à bien un grand nombre de travaux nécessaires dans une ville en plein essor. Maire de Saint-Etienne de 1819 à 1831.

Biographie

Fils et petit-fils d’armurier, il n’a pas vingt ans quand il devient l’associé de son frère François Royet au sein d’une société de rubans sous la raison Royet frères. Après le décès accidentel de François en 1814, il continue seul. Comme fabricant de rubans, il favorise les innovations, tentant d’adapter la mécanique Jacquard au métier à la barre et organisant dès 1830 une usine hydraulique sur les bords de la Semène dans la Haute-Loire.

21 Juin 1819, vente des bâtiments et dépendance, bois, prés … par Joseph-Balthazar Bonnet de Treyches à Mr Hippolyte Royet négociant à Saint-Etienne et future maire de Saint-Etienne. Tous ces biens furent vendus 100000 francs, dont 40000 payables le lendemain. Le deuxième paiement de 30000 Francs devait être effectué, trois mois après ; et le troisième paiement de 30000 Francs, six mois après. Un intérêt de 5% ne pouvait jouer qu’en cas de retard. L’acte de vente fut passé, le 21 Juin 1819, et, enregistré à Saint-Didier, le 22 Juin 1819. Ont comparu, le vendeur Joseph-Balthazar Bonnet de Treyches, propriétaire, demeurant à Paris,49 rue de Richelieu, et de son autorité, dame Prescille-Anna-Caroline-Françoise du Chantal Fesquet, son épouse, représentée par demoiselle Clotilde Bernard, à Saint-Didier, et, l’acheteur, Hippolyte Royet, négociant à Saint-Etienne. Ce dernier fut l’acquisition de tous les bâtiments et dépendances, bois, prés, et autre qui constituaient l’ancienne Abbaye de la Séauve, détaillés au contrat d’acquisition du 23 Mai 1791 et du 21 germinal, an V.

Conseiller municipal depuis 1818, il est nommé maire en 1819 et devait conserver ses fonctions jusqu’à la fin de la Restauration, même si les autorités n’apprécient guère son libéralisme. Étant célibataire, il peut consacrer tout son temps à ses fonctions et n’hésite pas à payer de ses deniers certains travaux. Sous son administration, l’Hôtel de ville est enfin construit ainsi que la condition des soies et le palais de justice. Il se préoccupe aussi de donner à la ville un réseau d’égouts, des rues pavées et même des trottoirs. Il abandonne ses fonctions en novembre 1830 et est élu colonel de la garde nationale en 1831. Il continue de siéger au conseil municipal pendant toute la durée de la Monarchie de Juillet et entre au conseil général de la Loire en 1839. Au moment de la révolution de février 1848, en raison de sa popularité, il est nommé maire provisoire et se voit même attribué les fonctions de préfet.

Débordé par les démocrates avancés, qui ont favorisé les émeutes d’avril 1848 et le pillage des couvents, il démissionne en mai et se retire de la vie politique locale. Par testament, il donne une somme pour la mise en place de deux statues de bronze pouvant orner la façade de l’Hôtel de ville en demandant qu’elles soient réalisées par Montagny. Après de laborieuses négociations entre les héritiers et la ville, la statue de la Métallurgie est inaugurée en 1872 et celle de la Rubanerie en 1875.

Source : Descreux, Notices biographiques stéphanoises, Saint-Étienne 1868.

En consultant le catalogue des brevets délivrés en France, on trouve, en effet, le nom de M. Hippolyte Royet, de Saint-Etienne, inscrit pour un mécanisme destiné à faire basculer le levier de la mécanique dite à la Jacquart et adapté au métier à la zurichoisel; mais ce brevet d’invention, d’une durée de cinq ans seulement, porte la date du 29 juin 1819, postérieure de quatre années à celle indiquée par M. Hedde, et coïncidant avec la date d’un autre brevet, également d’invention?, où le même mécanicien propose de remplacer les anciens clins à axe coudé, qui dans leur demi-révolution chassaient brusquement les navettes des métiers à la zurichoise d’une coulisse du battant dans l’autre, en rompant souvent les fils de chaîne des plus larges rubans, par un système de mouvants ou cames fermées, mobiles entre les côtés de châssis verticaux montés, à l’une des extrémités du battant, sur des conducteurs ou tiges horizontales à coulisses et chariots – traîneaux qui, munis d’échancrures, impriment aux crampons tournants des navettes un mouvement accéléré progressif, continu et très-doux, par lequel elles s’insinuent sans aucune secousse dans les ouvertures de leurs chaînes respectives. Plus tard encore (juin 1830), le même Hippolyte Royet s’occupait de la production d’étoffes ou rubans façonnés et panachés, dont le principe consiste spécialement dans l’emploi, alors nouveau sans doute, d’une chaîne chinée ou imprimée pour des étoffes diverses, pleines ou à jours.

Source : Rapport sur les machines et outils employés dans les manufactures, Volume 2

De Jean Victor Poncelet.