Le domaine de Chantemulle et ses possesseurs

Chantemulle, est une seigneurie située près de la Séauve sur Semene, non loin de l’Abbaye, route de Saint Sigolène (Haute-Loire). Ce bâtiment qu’on appelle « Château », est un châtelet ou une habitation confortable d’un juriste. Son propriétaire était bailli de la Séauve, au moins dans le principe, et les dames du couvent ne faisaient rien de mesquin quand il est question du logement des gents qui les servaient. C’était tout simplement l’habitation d’un homme de loi, mais d’un homme faisant partie de la noblesse muni de ses titres et de ses armes. Un roturier eût été exclu, à priori, des fonctions qu’il exerçait auprès des dames de la Séauve, dont aucune n’était admise au couvent, sans avoir fait ses preuves de plusieurs quartiers de noblesse. La première famille connue et maitresse de Chantemulle fut la famille Bayle, qui par ses alliances, se répandit le plus dans la contrée.

Les Baile, Bayle, Beyle, ou Belle (Bajuli) ne sont que des branches d’une même souche, fort ancienne en Briançonnais dont les premiers membres connus sont :

Ismidor Baile, vivant au XIe,

Pierre Baile, chanoine de Grenoble (1132),

Pierre Baile, évêque d’Apte, (1250),

Guillaume Baile, Châtelain de Crest (Drôme), 1299.

la branche des seigneur de la Bâtie-du-verre s’éteignit en Dauphiné par le mariage de Louise Bayle, fille de Claude, avec jacques de Bannes (1530). Celle-ci avait un oncle, Guillaume Baile, qui passa en Velay et y fit branche. Guillaume Bayle, sieur de Saint Alban, rendit hommage en 1347 et épousa en 1354, Alasie de Hautvillar, fille d’Etienne de Hautvillar, chevalier. Bermont de Bayle, seigneur de la Bastide, épousa Antoinette Flocard, en 1475. Bermont rendit hommage au dauphin en 1489 et testa le 14 septembre 1500. Guillaume de Bayle, leur fils, épousa, le 29 mars 1502, Marguerite de Sénant, fille de Pierre de Sénant. Il devient bailli de la Séauve. Guillaume se fixa en Velay à la suite de la donation de Chantemulle qui lui aurait consentie une de ses tantes. En 1512, on le trouve en compagnie de Jean de Bayle, seigneur de Martinas, témoin à la vente du domaine de la Reymondière, paroisse d’Aurec (Haute-Loire). Il testa le 18 mars 1532.

Les de Bayle, portaient : « D’azur au lévrier courant d’argent ».

«I, Pierre Baille, le 4 septembre épouse Catherine Geffet, il en eut :

II, Henri Baille eut une commission du roi le 25 février 1589, pour mettre sur pied 200 homme, il épousa le 14 mai 1575, Marie Le Fevre qui le rendis père de :

III Henri Baille, docteur en médecine, qui épousa les 5 févriers 1623, Catherine Colombi, et il en eut :

IV, Pierre André Baille, seigneur de Fonblanche, demeurant à Annonay en Vivarais, qui épouse les 15 juins 1665, Susanne Cadet, reçut deux reconnaissances le 15 juin 1665 et justifia sa noblesse le 17 mars 1670. »

Info et extrait : pièce fugitive pour servir l’histoire de France, Tome I, partie seconde.

Guillaume fut le chef d’une famille dont les membres occupèrent plusieurs seigneuries dans la région. Il laissa :

Bermond de Bayle, qui suit : Françoise, qui le 17 juin 1543, épousa Charles Moret, notaire de Caseneuve, près de Monistrol (sur Loire). Jeanne, qui testa le 6 novembre 1556, elle était veuve d’Antoine Coppier de Montcodiol.

Peut être, faudra t il rattacher ici, et donner pour quatrième enfant à Guillaume, Pierre de Bayle, chef d’une branche qui alla s’établir dans le Vivarais, qui portait les même armoiries que les de Bayle de Chantemulle. Bermond de Bayle, docteur en droit, succéda à son père. Il épousa, le 28 octobre 1545, Agathe d’Aubuïs, et les minutes du notaire disent : « Algaye Tourton, de Monistrol ». Il assistât le 24 juin 1561, en compagnie de Louis Tourton, chanoine de la collégiale de Monistrol, à une transaction passé avec les chanoines de cette église. En 1562, le baron des Adrets traversa Monistrol. Il avait déjà commencé les premières opérations du siège du Puy, quand il apprit que ses ennemis s’étaient emparés de Vauziers, dans le combat Venaissin. Il repartit en diligence pour Lyon. En traversant Monistrol, il prit la chasse en argent qui contenait les reliques de Saint-Marcellin.

La légende raconte, qu’une dame de Chantemulle, probablement la femme de Bermont de Bayle, sut fléchir le baron des Adrets. Elle lui demanda les reliques du patron de la paroisse. Le chef protestant, les fit déposer dans le tablier de Mme de Chantemulle. En 1584, au château de Villard, Bermont de Bayle assista au mariage de Sébastien de Mont de caseneuve, son neveu, avec Antoinette de Badel, fille de noble Alexandre de Badel et de Philippe de Joux, , dame de Lanniel , près de Tence. Le 16 février 1586, il rendit hommage à l’Abbesse de la Séauve pour des terre qu’il avait au village des Ages, près de Monistrol, du chef de sa femme. Il mourut au château de Firminy, le 24 aout 1595. Sa femme était morte en 1593.

Ils eurent :

Claude, née en 1546,mort peu après,

Claude, née le 3 janvier 1548, morte 13 février 1604, lieutenant principal au Puy,

Marcelin (1551-1634),

Guillaume, (1558-1620), jésuite à bordeaux,

Pierre, qui suit,

Vitale, née en 1554, morte peu après,

Gabrielle, (1567-1619), femme de, de Lardeyrol,

Marguerite (1569-1601), épousa Pierre Chrestien, seigneur de Robertis et de Conteaux.

Pierre de Bayle fut conseillé du roi et juge au baillage de Montfaucon. Il épousa le 18 novembre 1599, Marguerite de Guillon (décédé en 1615, à Montfaucon), d’où Antoine de Bayle, qui devint seigneur des Hermans, par son mariage, le 3 mai 1635, avec Jeanne de Salses, fille de noble Isaac de Salses, seigneur de Hermans et la Bastie, et sa femme dut l’engager à rentrer dans son fief. Antoine de Bayle et Jeanne de Salses eurent :

Pierre de Bayle, sieur de la Gardette et des Hermans, marié en 1659 à Dorothée Saines,

Antoine,

François,

Jean,

Joseph,

Tous maintenus noble le 16 octobre 1670. Claude de Bayle de Chantemulle, conseiller du roi et lieutenant principal en la sénéchaussée du Puy, exerça, en 1589, les fonctions de contrôleur extraordinaire des guerres. Claude de Bayle de Chantemulle mourut au Puy, le 13 février 1644. Marcelin de Bayle de Chantemulle, seigneur de Villeneuve, épousa, le 17 mars 1588, Claudine de Parchas de Villeneuve.

Il eut :

Bermont de Bayle de Villeneuve, qui épousa le 6 juillet 1633, Claudine Enselmet des Bruneaux, fille de François et de Claudine Beynod.

Ils n’eurent pas d’enfants.

Marcelin eut encore une fille, Catherine, qui devint épouse de Charles de Chabannes, et ensuite, de Louis Naimette de la Dorellière, près Beauzac.

Charles de Bayle épousa Marguerite de Guillon.

En 1630 il était bourgeois de Lyon, et le 1 er janvier de cette année, recevait quittance de noble Charles de Chabannes, son neveu. François de Molette de Morangier fut seigneur de Chantemulle pendant peu de temps. Il avait épousé Charlotte de Bayle, fille de Claude et d’Antoinette de Bertrand.

Le 5 Aout 1630, il vendu la seigneurie de Chantemulle à Charles de Chabanne (contrat reçu par Versa, notaire).

Le motif, sans doute, qui donna à Charles de Chabanne (armoirie : partie au premier d’or, à un chêne de sinople au second d’azur à trois fasces ondées d’argent) l’idée d’acheter Chantemulle, c’est que depuis le 1er janvier 1630, il avait épousé Catherine de Bayle, fille de Marcelin, seigneur de Villeneuve.

Il était donc devenu par cette alliance, cousin germain des possesseurs de Chantemulle. La vente fut passé par Charlotte de Bayle, avec l’autorisation de François de Molette de Morangier, son mari, et avec l’autorisation d’Antoinette de Bertrand, sa mère, et d’Hugues de Fillère, son beau père. Charles de Chabanne fut seul possesseur de Chantemulle que Colombe de Chabanne, sa fille, porta à la famille Le Blanc. La famille Le Blanc (Laroque, dans son armorial de la noblesse du Languedoc, donne quatre degrés à cette famille) devint donc propriétaire de cette seigneurie.

Le premier de cette maison, dont parle l’histoire, fut Jean Le Blanc, qui testa le 8 septembre 1543. Michel Le Blanc, son fils épousa, le 15 février 1552, Catherine Deschamps, dont il eut, notamment : François Le Blanc, il fut capitaine d’infanterie, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi et gouverneur du château de Saint-Agrève. Ce fut le 28 Aout 1628, qu’il épousa Colombe de Chabanne, fille de Charles de Chabanne et de Marguerite de Thorent.

Il aurait eu deux enfants :

Just, qui fut capitaine au régiment de Péron, et qui épousa, le 20 juillet 1669, MARIE DE Luzy de Pélissac,

Jean, qui devint seigneur de Solignac.

Ils furent maintenus nobles le 11 septembre 1669. Le titre fut confirmé le 20 septembre 1669. Just Le Blanc de Chantemulle modifia les armoiries de sa famille «  d’azur à une colombe d’argent posée sur un croissant de même, et au chef de gueules chargé de trois étoiles d’or. Le 10 décembre 1637, François Le Blanc acheta l’importante seigneurie de Solignac, paroisse de Monistrol. Le 9 décembre il fit l’achat du moulin à vent de Monistrol, déjà à cette époque, le moulin était en ruine.

Les armes des Le Blanc de Chantemulle était :

« D’azur à la colombe d’argent posé sur un croissant de même »

Elles furent modifiées ainsi :

« D’azur à la colombe d’argent posé sur un croissant de même, tenant un homme au dolme de sinople à trois étoiles d’or en chef » Chantemulle à appartenu par la suite , au comte Gaspard de Ménon, par son mariage avec Denise-Virginie Le Blanc de Pélissac et le posséda jusqu’en 1875. Ensuite, le domaine devint la propriété de la famille J-M Garnier.

Info et extrait sur :

« D’azur au lion d’argent, Tom III »