Le document le plus ancien que nous connaissions, comme ayant
parlé de Saint-Didier, est le cartulaire de Chamalières. Voici
ce qu’il raconte-au N° 96 avec la date approximative de 1031
à 1050 :
» Régnante Henrico rege et Guillelmo prœsidente abbate sancti Theotfrcdi, Gersoendis de Pline, in remedio animse suae et filiorum suorum animarum, donavit huic loco sanctissimo, unum.
mansum in parochiû, sancti Desiderii, in villâ quse Pruf nuncupatur, cii m omnibus attinentiis suis. Et de hoc testes suntStephanus, Guibo, Girbernus, Umbertus, Willelmus, Pontius. »
Nous pouvons, ce semble, conclure de ce passade, qu’en 1030, il y avait à Saint-Didier un castrum ou château-fort assez célèbre, qui avait donné son nom à la paroisse formée, dès le principe, tout autour de son enceinte : in parochiâ castri sancti Desiderii : genre de dénomination, disons-le en passant, qui ne se rencontre pas souvent dans le Cartulaire, où les paroisses prennent presque toujours le nom des patrons de leurs églises. Est-il bien question, en cet endroit, de notre Saint-Didier-la-Séauve? Nous inclinons à le penser ainsi . l’extrait de la donation étant placé, dans le Cartulaire, entre deux autres, dont l’un rappelle Ussom et l’autre Saint-Maurice-de-Lignon. Nous pensons encore que la donatrice Gersoënde était d une famille noble, à cause de son nom et parce qu’elle donna le mas avec toutes ses appartenances. Mais nous n’oserions pas assurer qu’elle appartînt à la grande et principale famille qui dominait
alors Saint-Didier, ni quel était le village dont le nom est sorti tout défiguré de la plume du copiste, bien qu’il indiquât le lieu où le mas se trouvait situé, et peut-être aussi, le titre seigneurial de Gersoënde : à moins, toutefois, qu’il ne faille lire Playne ou Prunières.
Cette grande et principale famille commence à paraître dans les bien rares documents qui nous sont restés, vers le milieu du douzième siècle, et garde la baronnie jusqu’à la fin du quatorzième. Elle portait le nom seul de Saint-Didier, ou Saint-Dizier, ou encore Saint-Leydier; ce qui montre , d’une manière à peu près sûre, que c’est celle qui, la première, reçut ce fief, ou s’en empara à l’origine de la féodalité dans notre province.
Ségoing lui donne pour armoiries d’azur aie lion d’argent, à la bordure de gueules chargée de huit fleurs de lys d’or : d’Aubais, dans une de ses notes, confirme cette indication, ainsi que le Nobiliaire universel, lequel ajoute que la bordure de fleurs de lis, qui se voit aux armes de Saint-Didier, fut une concession ho-
norable faite à cette maison par le roi Charles….
source:http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32875551z , Association des Cahiers de la Haute-Loire, 2016-212644