L’avènement de Louis XIV, en 1643. — Fin de la guerre de Trente Ans. — Charles-Achille de Nérestang, blessé en Espagne, mourut à Lyon le 30 décembre 1644. Son frère, Charles-Achille, lui succède. — La Fronde. — Après de nombreux déboires, Charles-Achille dut abdiquer la charge de Grand Maître de l’Ordre de Saint-Lazare et du Mont-Carmel. — Fortune obérée. — Le marquis disperse peu à peu ses biens pour payer ses dettes énormes.
Le jeune marquis Charles-Achille de Nérestang, reçut, le 12 août 1639, ses provisions à la Grande Maîtrise des Ordres de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare.
Il prit le commandement du régiment de son père et s’y distingua.
La France avait éprouvé des revers en Italie. Aussi Richelieu empêcha l’Espagne de profiter de ses succès en encourageant lit révolte de la Catalogne et du Portugal, en 1640. Il soutint le duc de Bragance dans sa guerre de partisans contre les Espagnols.
En 1641, les Français remportèrent la victoire de Lérida, et, un 1042, Louis XIII et Richelieu, déjà malades, s’emparèrent do Perpignan.
A cette’ même époque, les Suédois battaient les Impériaux en Allemagne.
Richelieu mourut, en 1642, et, Louis XIII, en 1643. A leur mort, len armées françaises et alliées avaient obtenu des succès décisifs, sur la frontière des Flandres (conquête de l’Artois) ; du Rhin (conquête de l’Alsace) ; des Pyrénées (conquête du Roussillon).
Louis XIV (1643-1715) n’avait que 5 ans à la mort de son père. Louis XIII avait décidé la création d’un conseil de régence, mais le Parlement cassa le testament et Anne d’Autriche devint régente. Elle prit pour conseiller Mazarin, d’origine italienne, qui, jeune encore, avait quitté le service du pape pour venir à la Cour de France.
Dès 1643, il réduisit la cabale des Importants.
Mazarin reprit et compléta l’oeuvre de Richelieu. Anne d’Autriche et Mazarin continuèrent la guerre contre l’Autriche.
Le premier ministre s’assura le concours des protestants d’Allemagne.
Les Espagnols prirent l’offensive. Le gouverneur des Pays-Bas, Francisco de Mello, mit le siège devant Rocroi, en 1643. Mais le jeune duc d’Enghien, connu plus tard sous le nom de Grand Condé, remporta une totale victoire, après avoir enfoncé les lourds et puissants bataillons de l’infanterie espagnole.
Turenne et Condé battirent les Bavarois de Mercy, à. Fribourg-en-Brisgau, en 1644.
Condé battit Mercy à Nordlingen, en 1645 ; puis, en 1646, il reprit Dunkerque et conquit une partie de la Belgique. De leur côté, les Suédois étaient victorieux. Turenne et le général suédois Wrangel battirent le duc de Bavière à Sommershausen.
Condé, qui avait échoué en Catalogne, revint en Flandre. La victoire de Lens, en 1648, consomma l’écrasement des forces espagnoles.
Les traités de Westphalie, en 1648, mirent fin à la guerre et le morcellement de l’Allemagne assurait sa faiblesse et la réduisait à l’impuissance pour deux siècles, au grand avantage de la France.
La France, en outre, agrandissait considérablement son territoire.
Malgré son jeune âge, Charles-Achille de Nérestang, qui était à Mouzon, auprès du roi, à la mort de son père, trouva l’occasion de se distinguer à la tête du régiment portant son nom.
Mais la nouvelle campagne qui s’ouvrit en Catalogne, en 1644, l’arrêta net dans sa carrière.
Il y reçut une grave blessure, vint à Aurec, dans l’espoir de guérir, et, le mal empirant, se fit transporter à Lyon où il mourut, le 30 décembre 1644.
Charles-Achille, jeune, son frère, lui succéda. Il était le deuxième fils de Jean-Claude de Nérestang, né en 1626.
Il ceignit la couronne de marquis et devint comte d’Entremont, baron de Saint-Didier et de Roche-en-Régnier.
Il était, en outre, seigneur engagiste de Saint-Victor et de La Fouillouse.
En 1644, il reçut la charge de Grand Maître de l’Ordre du Mont-Carmel et de Saint-Lazare que son frère avait possédée si peu de temps.
Ainsi qu’il en avait le droit, le Grand Maître procéda à des nominations dans l’Ordre.
C’est ainsi que l’historien Jean-Marie de la Mure (1) fut
nommé chevalier de l’Ordre. •
Toutes les guerres vidaient les caisses de l’Etat. Pour se procurer des ressources, le cardinal de Mazarin établit de nouvelles taxes (édit du Toisé, 1644) ; (édit du Tarif, 1646). Le mécontentement des Parisiens fut extrême et le Parlement réclama. Plusieurs de ses membres furent arrêtés. Des barricades se dressèrent. Condé, appelé de Flandre par la Cour, se présenta devant Paris.
Les Frondeurs avaient à leur tête Paul de Gondi (le futur cardinal de Retz), le dile de Bouillon et Turenne. La paix fut signée à Rueil, en 1649, et tout rentra dans l’ordre.
Mais, en 1650, une nouvelle Fronde éclata, « dite des Princes ». Condé, fier des services qu’il avait rendus à la monarchie, voulait tenir Mazarin en échec. Il organisa la guerre civile en Normandie, en Limousin et en Bourgogne. Il fut arrêté le 18 janvier 1650.
Turenne négocia avec l’Espagne. Turenne et les Espagnols furent vaincus à Rethel. Mazarin triomphait.
Mais, peu après, les deux Frondes (l’ancienne et la nouvelle) s’unirent. Le cardinal quitta la France et, de Cologne, et par correspondance, continua à diriger le royaume. Turenne était rentré en grâce. Il aurait détruit l’armée de Condé près de la porte Saint-Antoine, si Mn° de Montpensier n’eût pas fait tirer sur lui les canons de la Bastille. Mazarin reprit aux Espagnols les places que ceux-ci avaient conquises en Champagne, en 1653.
Le cardinal reprit en mains les rênes de l’Etat.
Malheureusement, les intrigues de la Fronde avaient compromis les résultats de la politique extérieure de Mazarin en Italie et dans les Flandres. En 1653, les Espagnols étaient maîtres de Casale et de Dunkerque. Il fallut donc, au lendemain de la Fronde, pousser activement les opérations militaires. Turenne enleva Rethel aux Espagnols, en 1653 ; Stenay, en 1654. Condé et les Espagnols échouèrent devant Arras.
Mazarin participa, d’une façon très habile, à l’élection impériale de 1658.
Le 14 août 1658, la Ligne du Rhin était constituée (électeurs de Cologne, Trèves et Mayence, landgrave de Hesse-Cassel, roi de Suède, etc.) et Louis XIV en devenait protecteur. En contrepartie, les électeurs s’engageaient à faire observer la paix de Westphalie.
L’Espagne, seule, avait encore des illusions sur l’issue de sa guerre avec la France.
La campagne de 1657-58 décida de la paix. Turenne, malgré Condé, battit complètement l’armée espagnole aux Dunes, le 14 juin 1658. Turenne était maître de toute la Flandre.
Le traité des Pyrénées mit fin à cette lutte. L’Espagne cédait à la France le Roussillon, l’Artois, Gravelines, Bergues, Landrecies, Le Quesnoy, Thionville, Montmédy. Le mariage de Louis XIV et de l’infante Marie-Thérèse était décidé après l’entrevue de Mazarin et de Luis de Haro, dans l’île des Faisans, sur la Bidassoa.
Après tous ces succès militaires et diplomatiques, Mazarin devint le premier personnage du royaume et de l’Europe. Il mourut en 1661, en laissant une immense fortune.
Il avait construit le palais de l’Institut et fondé la Bibliothèque Mazarine.
A la mort de Mazarin, Louis XIV avait près de 23 ans. Il était bel homme, courtois, poli, modéré, réfléchi. Il créa, dans le cadre merveilleux de Versailles, la plus brillante des Cours de l’Europe.
On y jouait, au cours des fêtes innombrables qui s’y succédaient, les pièces de Corneille, de Racine, surtout de Molière. A partir du mariage de Louis XIV avec Mme de Maintenon, en 1686, la Cour fut moins brillante, mais plus sérieuse.
Louis XIV entendit gouverner par lui-même, mais il sut s’entourer de conseillers de réelle valeur, Colbert, notamment,
qui eut toutes les attributions d’un premier ministre et qui sut prendre des mesures heureuses pour favoriser l’agriculture. Il créa même l’industrie et il se heurta aux vieilles habitudes et aux traditions et à la routine des corporations.
Colbert favorisa largement le commerce et notre domaine colonial prit rapidement une grande extension. Et, pour protéger notre commerce extérieur et nos colonies, le grand ministre organisa une flotte de guerre. A sa mort, il laissa 276 vaisseaux de guerre, dont les marins étaient recrutés par le système de l’inscription maritime.
Colbert pensionna très généreusement les gens de lettres et il fonda l’Académie des Inscriptions, l’Académie des Sciences (1666), l’Académie de Musique, l’Ecole de Rome (1667).
Colbert mourut en 1683, accompagné par l’ingratitude populaire.
Louvois lui succéda, mais il s’occupa surtout de l’armée qu’il réorganisa.
Dès 1672, Louis XIV eut 180.000 hommes de troupes régulières et ce chiffre put être porté, peu à peu, jusqu’à 450.000. Vauban constitua, le long de la frontière du royaume, d’après un plan d’ensemble, toute une barrière de places fortes.
L’administration d’une baronnie de l’importance de celle de Saint-Didier n’allait pas toujours sans friction. Il y avait toujours quelque différend à soumettre à une juridiction. Le 15 octobre 1665, les membres des Grands Jours d’Auvergne, au cours d’une audience tenue à Clermont, prirent un arrêt
où les droits de gué et de garde sont réglés à 3 livres par feu en temps de paix et 3 livres pour les droits de charrois à bœufs, 40 sols pour les vaches, et 20 sols la manœuvre pour chaque année.
Cet arrêt intéressait le marquis de Nérestang.
Le 20 juillet 1670, le marquis de Nérestang faisait sommation à de La Roche de passer une déclaration régulière de ses héritages et d’acquitter, naturellement, les droits.
Le 28 septembre 1670, en son château de Saint-Didier, il reçut, par l’entremise de noble Gabriel Allier de Lafressange, l’hommage de messire Jacques Royrand, baron du Villard.
Le 18 octobre 1670, il reçut aussi l’hommage de noble Just Le Blanc, seigneur de Chantemulle (la Séauve-sur-Semène).
Le quatrième Grand Maître n’eut peut-être que trop de zèle pour son ordre de chevalerie, fort oublié pendant les troubles de la Fronde.
Louis XIV n’attachait pas à cet ordre une particulière importance.
Mais Charles-Achille de Nérestang tirait grande vanité de son titre. Et, pour le défendre, il s’établit à Paris. Rien n’échappait à son activité inquiète.
Comme le régiment créé sous le nom de Nérestang était passé en d’autres mains, Charles-Achille se retourna du côté de la marine. Le marquis de Nérestang trouva de belles paroles pour exposer ses grands projets au chapitre général, du 16 avril 1666.
On arma en guerre, à Saint-Malo, deux frégates du nom de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare, pour courir sur les pirates et les corsaires, le long des côtes.
Mais il y avait les Anglais… Un combat honora le pavillon… et ce fut tout…
En 1668, le Grand Maître prit le commandement d’une autre flotte.
De telles entreprises étaient hors de proportion avec les ressources de l’Ordre.
Charles-Achille de Nérestang dut abdiquer, en 1673, avec une indemnité de 350.000 livres, en faveur de Louvois, qui, même avec son génie, ne fit pas mieux.
Louis XIV, en donnant la Grande Maîtrise au marquis de Dangeau, le 24 décembre 1673, ne put rendre vie à une institution qui avait fait son temps.
Ces 100000 écus, prix ou aumône royale, d’une retraite nécessaire, n’étaient qu’un dédommagement, bien insuffisant, des sacrifices que le marquis de Nérestang avait consentis à l’Etat et aux vanités de cette situation.
Sa mère, Ennemonde-Joachim de Harlay, veuve en secondes noces de messire Charles des Issarts, marquis de Meigneux, avec des enfants de cette nouvelle union, prenant plus d’intérêt à cette seconde famille qu’à la première, l’avait poursuivi devant la prévôté de Paris et fait condamner, à la vérité, par défaut, à lui payer la somme de 222050 livres pour le remboursement de ses reprises dotales.
Un traité, intervenu, le 27 mai 1666, en forme de donation, mit fin à ces poursuites. Voulant, dit-elle, donner des marques « au marquis de Nérestang, son fils, de l’affection qu’elle lui « porte, et lui faciliter un mariage avantageux.
Elle lui céda et abandonna tous ses droits, à la double condition de lui payer comptant, c’est-à-dire, le lendemain de son mariage, un capital de 15000 livres et de lui servir la pension annuelle et viagère de 2000 livres, qui demeurerait spécialement assise sur la terre, ville et baronnie de Saint-Didier.
La situation financière du marquis de Nérestang subissait donc une grave crise.
Charles-Achille de Nérestang épousa, le 23 février 1667, Françoise de Grave, fille de feu Jean de Grave, sieur de Launay, président en la Chambre des Comptes de Nantes et de Françoise de Godet, femme en secondes noces de haut et puissant seigneur Antoine de Brouilly, chevalier des Ordres du roi, lieutenant-général, gouverneur de la ville et forteresse de Pignerol.
Les deux familles étaient représentées par Ennemon de Joachim de Harlay et Achille de Harlay, comte de Beaumont, son frère, par Félix de Galliani, comte de Gadagne, lieutenant-général des armées du roi, et dame Jeanne de Grave, son épouse, par Jean-Baptiste Colbert, baron de Seignelay, contrôleur général des Finances, et autres parents et amis.
Les époux soumirent leurs biens à la communauté, selon la coutume de Paris, avec stipulation que ceux de la femme n’y entreraient que pour le quart, soit 50000 livres, le reste lui demeurant propre.
La fortune de Françoise de Grave devait être évaluée à 300000 livres. Il semble qu’à en user avec sagesse, le marquis Charles-Achille devait trouver le moyen de liquider la sienne et de pourvoir aux embellissements de ses châteaux de la baronnie de Saint-Didier.
Mais il voulut acheter la baronnie de Roche-en-Régnier, en vente depuis plusieurs années. Il s’en rendit adjudicataire.
Christophe de Levis, comte de Brion et duc d’Amville, mourut sans enfant, en septembre 1661, laissant une succession très obérée, et le Parlement de Paris en abandonna les biens et la liquidation à l’assemblée de ses créanciers, car ses frères ne consentaient pas à en prendre la charge.
La baronnie de Roche-en-Régnier, vendue aux enchères sur une première mise à prix de 115000 livres, faite le 14 avril 1671, pour Jacques de Fay, comte de la Tour-Maubourg, sur une seconde de 120.000 livres, faite le 10 février 1672, pour Claude-Nicolas de Clermont-Chaste, sénéchal et bailli du Velay fut définitivement adjugée au marquis de Nérestang le septembre 1673, moyennement la somme de 136700 livres, dont l’acte porte quittance. Et encore, dit-il payer, le 13 du même mois, 2500 livres au marquis de Chaste, précédent enchérisseur, pour faux frais et prix de ratification.
Pour payer cette somme, le marquis et la marquise de Nérestang durent contracter des emprunts très onéreux. Ils voulurent ajouter à leur marquisat de Saint-Didier la terre limitrophe de Cornillon qui avait appartenu aux Lévis-Ventadour.
Le marquis Charles-Achille en devint acquéreur, de Claudine de Paulin, au prix de 90.000 livres et 80 pistoles d’étrennes par acte signé le 1er juin 1677.
La situation financière du baron de Saint-Didier s’aggravait de jour en jour.
En 1674, le marquis de Nérestang aliéna sa châtellenie de Saint-Victor-sur-Loire, au prix de 18200 livres à Chapuis de Marniolas. Ce dernier la vendit à d’Arlos et Pierre-Joseph d’Arlos de la Servette son fils, en prêta hommage en 1762. Elle a été revendue par engagement à Jean Berry la Barre, pour 1420 livres de rente, et le remboursement de l’ancienne finance par contrat signé et enregistré en 1763.
Le 26 septembre 1678, il vendit sa seigneurie de Retournac, à noble Jean de Jourda, seigneur de Vaux.
Quelque temps après, il commença à démembrer la baronnie de Roche-en-Régnier et vendit à François-Dominique Duprat, la seigneurie de Ribes.
Le 30 juin 1678, ou bien le 19 avril 1673, il vendit à Jean de Cusson, seigneur de Beauzac, les seigneuries de Vorey, la Roux et ses dépendances, pour 10000 livres et 25 pistoles pour étrennes et chaîne d’or à la dame marquise.
Le 20 avril 1679, son frère utérin, Louis des Essarts, frappa ses biens d’une saisie. Une sentence fut rendue le 22 octobre 1685.
Une transaction fut passée, le 18 juin 1679, entre le marquis de Nérestang et son épouse, Françoise de Grave. Le marquis doit à son épouse 182000 livres, et cette somme est minutieusement détaillée, défalcation faite des dépenses engagées par le seigneur de Saint-Didier pour l’entretien de sa femme et de sa maison.
Aux termes de cet acte, le baron de Saint-Didier restait encore débiteur de la somme de 7720 livres 13 sols qu’il prit l’engagement de payer à première enquête.
Le marquis de Nérestang avait une charge à la Cour, mais les revenus qu’il en tirait n’étaient pas en rapport avec ses dépenses exagérées. Et pour continuer à tenir son rang dispendieux, il vendait ses biens, morceau par morceau.
Le 24 septembre 1679, il fit vendre par Antoine Alloués de Lafayette, baillif général de ses terres, capitaine châtelain de Dunières, habitant Saint-Didier, son domaine des Mats, à la congrégation de Saint-Joseph, établie à Saint-Didier, représentée par Marguerite Fayolle, supérieure ; Marie Buis, économe ; Jeanne Mathevet, assistante, pour le prix de 8.050 livres.
En 1684, à Martinas, près Monistrol, il vendit à Jean de Cusson, la justice et les droits seigneuriaux sur les hommes de la Grange, à Beauzac, et une nouvelle fraction de sa vaste baronnie de Roche-en-Régnier.
En 1690, de Nérestang vendit la concession du droit de chasse de l’arrière-fief de la Terrasse de la châtellenie de Saint-Victor-sur-Loire à Mollin, trésorier de France.
Le 21 mai 1694, il donnait quittance à François Neyron, directeur et confesseur des Augustines, qui promettait, tant en son nom qu’en celui des religieuses, de payer au dit seigneur, pour droit d’indemnité, même droit de lods tous les trente ans. Le 10 juin 1683, Françoise de Grave, épouse du marquis de Nérestang, tant en son propre nom qu’au nom de la communauté de biens résultant de leur contrat de mariage, fut spécialement fondée pour passer et consentir des ventes. Elle vendit donc de nouvelles et importantes parcelles de l’immense patrimoine.
C’est ainsi que la baronnie de Cornillon fut détachée, à cette époque, des biens du marquis et adjugée, quelques années plus tard à Jacques Jacquier, à Saint-Etienne.
Le 26 février 1689, Charles-Achille de Nérestang fut compté
dans l’arrière-ban convoqué par le roi.
Par ordre du roi, un dénombrement de la ville fut fait, en 1693. Il donna pour la ville, 140 familles, soit 1.455 personnes, et, pour les faubourgs, 1.265 familles, soit 2720 personnes. Le total des habitants de Saint-Didier était donc, dans le courant de 1693, de 4.175 habitants.
La marquise de Nérestang mourut à Saint-Victor-sur-Loire, le 28 décembre 1701. Elle fut inhumée, le 30 décembre. Son mari mourut à Aurec, le 1er mars 1705.
Ils n’eurent qu’un fils : Louis-Achille de Nérestang.
Extrait de l’ouvrage, « D’Azur au Lion d’Argent » Tome II.
Paul Ronin