Habitation Gauloises

Galli distributiin civitates. Telle est l’expression employée par César, et dont le sens se trouve clairement précisé par la manière dont cette expression est presque toujours reproduite dans le récit des guerres.  Les cités gauloises étaient donc des parties de territoire plus ou moins étendues, formant comme autant de provinces particulières, indépendantes, alliées, clientes ou sujettes, selon l’occurrence. Il n’y aurait pourtant rien qui dût étonner ni qui impliquât contradiction, lors même que l’illustre écrivain se serait servi en plusieurs occasions du mot civitas pour désigner une ville celtique. On peut très-facilement admettre que, dans la rédaction des mémoires, certain nom de tribu ait été remplacé par celui de son chef-lieu, surtout au moment où la population tout entière semblait réunie sur ce point. Lorsque, dans le VIIe livre des Commentaires, César raconte comment Vercingétorix entra dans Gergovia à la tête d’une foule armée, et de quelle manière il chassa de cette place ceux qui d’abord l’avaient forcé d’en sortir, il dit en effet : Magnisque coactis copiis (Vercingétorix) adversarios à quibus paulô antè erat ejectus, expellit Ex CiviTATE. Du reste, on conçoit que le mot civitas vienne très naturellement sous la plume du général romain, puisque lui-même qualifie de cité toutes les villes capitales de la province déjà conquise : Tolosa, Carcassonne et Narbonne, quæ sunt CIvITATEs Galliæ provinciæ. Cependant, malgré quelques exceptions peu nombreuses et très-explicables, il nous paraît conforme aux vrais principes historiques de cette époque de définir la cité : une tribu chez les Gaulois encore indépendants, et une ville capitale chez les peuples soumis aux Romains. César, parlant des revers essuyés à Vellonodunum (Château-Landon), à Noviodunum (Neuvy-sur-Baranjou), à Genabum (Orléans), nous transmet l’énergique résolution de Vercingétorix d’incendier les résidences et les bourgs, et ajoute : Procumbunt omnibus Gallis ad pedes Bituriges, ne pulcherrimam propètotius Galliæ uRBEM, quæ et præsidio et ornamento sit CIvITATI, suis manibus succendere cogerentur.

Au nord de la cité Vellavienne, à peu près sur l’emplacement qu’occupe aujourd’hui Saint-Paulien, était Ruessio ou Revessio, dont les étymologistes font dériver le nom de la racine celtique reuv, reuvon, froid, gelé. Astruc donne cette définition dans ses mémoires sur l’histoire naturelle du Languedoc ; l’abbé Sauzet l’accepte et traduit Revessio par Reu-Essio, ville froide. Sans doute, une pareille origine aussi faiblement établie n’a rien de très authentique, mais n’est pas invraisemblable, sur tout pour ceux qui savent quelle est la température moyenne de cette contrée dans laquelle la vigne ne mûrit jamais. Nous voyons d’ailleurs cette ville bien connue sous Auguste ; or, si elle était de fondation gallo-romaine, on n’y trouverait pas en si grande quantité des débris de monuments remontant aux premières années de la conquête ; car il est à supposer qu’on n’élevait d’édifice d’une certaine grandeur que dans les centres déjà considérables. Il est présumable, en effet, que le premier soin du vainqueur dut être non de bâtir des villes, mais d’envoyer des colonies dans celles déjà construites. C’est par l’itinéraire de Théodose, que nous connaissons Icidmago, Condate, Aquis segete ; la première, située à quatorze milles de Ruessio ; la deuxième à douze milles ; la troisième, sur les limites du pays des Ségusiens, dans le territoire actuel de Saint-Didier-la-Séauve. Il se rait certainement bien difficile, pour ne pas dire impossible, de fixer l’époque à laquelle il faut faire remonter l’origine de ces trois villes. Peut-être même les deux dernières appartiennent-elles seulement à l’ère gallo-romaine. – L’Icid-Mago des anciens est évidemment de date très-reculée. Les racines celtiques qui forment son nom paraissent convenablement choisies et sont, à défaut de preuves meilleures, un témoignage de haute antiquité. Dans l’idiome national primitif, K’ssen signifie bœuf, et Magus, ville au milieu d’une plaine ; d’où naturellement on conclut que c’était là un point central sur lequel se faisait le commerce des bœufs, hypothèse d’autant plus admissible qu’aujourd’hui cette désignation serait encore sans contredit la meilleure de toutes. Cependant, ce ne sont point-là des éléments historiques satisfaisants et tels qu’en exige une œuvre qu’on voudrait rendre profitable. Nous manquons, il faut en convenir, de ces matériaux solides sur lesquels on aime à asseoir un édifice. Pour un mot de César, de Strabon, pour une indication de Peutinger ou de Ptolémée, les conjectures ont besoin de nous venir en aide. L’insuffisance de documents écrits s’oppose donc à ce que nous déterminions avec certitude les endroits de la Vellavie occupés par des villes, surtout si nous devons réserver exclusivement ce nom à des agglomérations plus ou moins considérables de demeures construites de la manière dont parlent les géographes et les historiens. Mais si nous avons à rechercher dans le pays, et d’après les débris qui s’y rencontrent à chaque pas, où et comment se logeaient nos peuplades aborigènes, nous pourrons espérer plus de succès de nos investigations archéologiques.

Source de l’extrait :

HISTOIRE DU VELAY ANTIQUITÉS CELTIQUES ET GALL0-R0MAINES

PAR FRANCISQUE MANDET

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L’ancien Velay

Entre les plaines fertiles de la Basse-Arvernie et les chaudes provinces des Helviens et des Volces, sous un ciel dont on vante la beauté, s’élève brusquement un groupe considérable de froides et rudes montagnes. – C’est là qu’était la Vellavie. Hormis quelques langues de terre que fécondent les cendres descendues des volcans, à l’exception de quelques riantes vallées qui s’abritent des mauvais vents derrière de grandes roches et s’épanouissent en silence aux plus doux rayons de soleil, le territoire des Vélaunes porte les violentes empreintes d’une agitation profonde. En face de ces immenses coulées de laves, de ces pics basaltiques dont les prismes se dressent par milliers en faisceaux gigantesques, de ces amas de scories agglutinées et de lapilli, rouges comme s’ils sortaient des fournaises, le géologue contemple avec une admiration mêlée d’effroi les bouleversements des premiers âges. Pour lui, cette terre est le théâtre sur lequel une des journées séculaires du drame universel vient de s’accomplir. La scène est encore frémissante, il regarde, il interroge, et peut dire, en vérité, que la science ne présente nulle part, à l’histoire des misérables luttes humaines, une plus prophétique et plus terrible introduction.

L’Allier sert de ceinture à l’ANCIEN VELAY, de l’est à l’ouest, et se fraye un passage dans les gorges escarpées de Saint-Vénérand, de Vabres, d’Alleyras, de Saint-Didier, de Saint-Julien-des-Chazes, de Chanteuges. D’un autre côté, la Loire, après être entrée par les portes de la Farre et de Salettes, comme un courant inoffensif, se précipite, vive et grondeuse, grossie sur sa route par les torrents d’hiver et par les eaux souvent perfides de la Borne, du Ramet, de l’Arzon, de l’Ance et du Lignon. Les cratères d’Issarlès, de Saint-Front, du Bouchet et de Bar, dominent aux quatre expositions de la contrée, semblables à quatre grandes limites. Jadis, de leurs flancs déchirés s’élançaient impétueusement des fleuves de feu ; maintenant sur leurs cîmes, transformées en coupes immenses, poussent de frais gazons, reposent de paisibles lacs, dont rien n’altère l’admirable limpidité. D’Issarlès au Bouchet, en suivant le cours de la Loire jusqu’à Goudet, pour remonter ensuite par Costaros, se rencontrent l’île basaltique de la Farre, déposée sur un terrain primordial, et le volcan de Breysse, environné de cendres amoncelées depuis les hauteurs de Saint-Martin-de-Fugères jusques par-delà Présailles. Du lac du Bouchet au bois de Bar, règne une formidable barrière de montagnes d’une grandeur sauvage que rien ne saurait dépeindre. Auteyrac, Séneujols, Montbonnet, Vergezac, le Vernet et Fix sont les anneaux qui unissent cette chaîne occidentale à la Durande. De Bar à Saint-Front, si l’on trace une ligne à peu près circulaire passant par Craponne, Monistrol, Saint-Didier, pour remonter à Montfaucon, à Tence, à Fay-le-Froid, on parcourt un pays tout différent mais non moins pittoresque.

C’est Allègre, assis sous un cratère, et dont les dernières ruines féodales chancellent au vent ; c’est Ruessio, l’antique métropole qui trois fois changea d’existence et de nom ; c’est Craponne, la ville consulaire, autrefois orgueilleuse de ses murailles, de ses tours et de son château. Plus avant dans le centre, c’est Polignac, le redouté manoir ; c’est le monolithe dédié à saint Michel, merveille de la nature qu’on prendrait pour un monument des Pharaons ; c’est la cité de Notre-Dame, couchée sur le mont Anis, les pieds baignés par deux rivières, le front pensivement appuyé sur sa basilique sainte ; c’est la Roche rouge, curieuse lave de trente mètres de hauteur, dont les racines aiguës s’enfoncent dans des entrailles de granite ; enfin, à l’est, c’est Saint-Didier-la-Séauve , Monistrol , Montfaucon , Tence et Yssingeaux, que des habitudes commodes, des relations importantes pour leurs intérêts , séparent de l’ancien foyer Vellavien , plus encore que les hautes montagnes de Saint-Maurice, de Saint-Julien-du-Pinet, de Bessamorel et d’Araules. Entre Saint-Front et Issarlès, s’élève le Mézenc, roi de nos volcans. Il faut aller le visiter par une matinée brillante de juin ou de juillet. Alors, doux gravir, il a quitté son blanc suaire de frimas, et s’est paré, pour quelques jours, d’une robe de fleurs. Du sommet, l’œil distingue à l’horizon, à travers les vapeurs argentées, les crêtes du Cantal, des Monts-Dore, du Puy-de-Dôme, les plaines de la Bresse, les Alpes, le Grand-Som, le Mont-Blanc, et plus loin, au fond de la Provence, le Mont-Ventoux. Dans ce splendide panorama, la nature prend tous les aspects, offre les plus saisissants contrastes.

La cité Vellavienne avait cent soixante-cinq lieues carrées environ. Elle n’était pas, comme aujourd’hui, défrichée, mise imprudemment à nu presque sur tous ses points ; sa surface apparaissait, au contraire, entièrement couverte d’une antique forêt que la sagesse des nations primitives sut conserver jusqu’à la dernière heure sous la sauvegarde des lois et de la religion.

Les Vélaunes avaient pour voisins, au nord, les Arvernes ; à l’ouest, les Gabales ; au midi, les Volces Arécomices et les Helviens ; à l’est, les Ségusiens et les Allobroges. Quand César les nomme, il les appelle clients des Arvernes ; quand Strabon s’en occupe, il les classe entre ceux auxquels la liberté vient d’être rendue. Avant et après la conquête, affranchis ou sous une domination quelconque, ils gardent avec orgueil leur individualité et occupent un territoire dont les frontières ont sans doute beaucoup varié, suivant les oscillations de leur fortune, mais qui n’a jamais cessé d’être un pays à part. La civitas Vellavorum celtique se retrouve encore, quoique amoindrie, dans le Velay de 1789.

Source de l’extrait :

HISTOIRE DU VELAY ANTIQUITÉS CELTIQUES ET GALL0-R0MAINES

PAR FRANCISQUE MANDET

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Les regions naturels du velay

L’idée généralement évoquée par le. Velay est celle des environs du Puy, région volcanique, pittoresque, et nous verrons bien, en effet, que le bassin du Puy est le cœur du Velay ; mais ce n’est qu’un des aspects très Avariés de ce pays. Pour le géologue, le Velay est avant tout la -région. Volcanique de la Haute-Loire. Mais le Velay historique est bien différent et beaucoup plus étendu. Il apparaît dans l’histoire dès le 1er siècle et dut exister bien avant, il ne disparaît comme unité politique qu’en 1790, avec la création des départements français. César nous dit que les Vellaves, clients des Arvernes, luttèrent pour l’indépendance gauloise. Nous savons par Strabon que dans la suite ils devinrent libres. Plus tard, on les trouve constitués, d’abord en « civitas », puis à l’époque carolingienne ; en « comitatus » ou « pagus » : ils sont tour à tour tributaires de grandes provinces et indépendants. La période féodale est marquée par la querelle retentissante des vicomtes de Polignac et des évêques du Puy : le roi mit fin à la lutte en faisant l’évêque comte du Velay. Incorporé enfin au domaine royal, le Velay sut garder dans la France unifiée le maximum d’autonomie. Subdivision du Languedoc, non seulement il était représenté aux États de cette province, qui s’administrait elle-même, mais, pour les affaires qui l’intéressaient seul, il était régi par une assemblée annuelle, les États particuliers du Velay. Le petit peuple du Velay a donc gardé, avec son nom, son autonomie historique.

Mais à cette unité historique ne correspond pas une unité naturelle. Au milieu des régions plus monotones qui l’entourent, Forez, Gévaudan, Vivarais, le Velay se distingue par sa diversité. Parcourons, en effet, ce plus grand Velay, ce Velay historique, sans idée préconçue et sans trop nous arrêter aux limites politiques précises, qui ont plus ou moins varié au cours de l’histoire ; nous y noterons une très grande variété d’aspects, des compartiments très différents au point de vue du relief, de la nature du sol, des cultures et de la répartition des habitations.

Et d’abord constatons que, avant la Révolution, on distinguait dans le Velay deux parties : le « Velay en deçà les Bois » et le « Velay de delà les Bois », que séparait la chaîne boisée du Mégal. Cette chaîne ayant perdu dans la suite une grande partie de ses forêts, cette division ancienne ne fut plus employée ; mais elle correspond à une division physique très nette, qui s’impose : d’une part, le Velay volcanique ; de l’autre, le Velay granitique. Le premier est le seul qui ait été étudié géologiquement en détail. Nous avons un guide précieux dans l’ouvrage que lui a consacré M. Boule, dans le Bulletin, des Services de la Carte géologique.

LE VELAY VOLCANIQUE

Le Velay volcanique doit son unité au manteau éruptif qui le couvre presque en entier. Mais le volcanisme présente dans cette région un ensemble de caractères qui tantôt la rapprochent et tantôt la différencient des autres contrées volcaniques de la France centrale. Les éruptions ne se sont point concentrées en un point-déterminé, pour s’y superposer et former un gigantesque édifice, comme c’est le cas dans le Cantal ou le Mont-Dore ; elles se sont au contraire disséminées, éparpillées même en une multitude de points de sortie (plus de 200), dont aucun n’a donné naissance à un volcan de grandes dimensions. C’est dire que dans le Velay les manifestations de l’activité volcanique ont été relativement calmes ; elles ont consisté surtout en abondantes coulées de larves. En outre, le volcanisme a présenté dans le Velay une durée et une continuité qu’on ne retrouve pas ailleurs. Dès la fin du Miocène supérieur, pendant tout le Pliocène et le Pléistocène inférieur, le Velay a été le théâtre de nombreuses éruptions mais l’activité volcanique s’y est déplacée, elle ne s’est manifestée à l’Ouest qu’après s’être éteinte à l’Est. Si l’on songe à la rapidité avec laquelle évolue le relief volcanique, on comprend combien variée doit être la topographie d’une région où les dépôts éruptifs n’ont point partout le même âge. Cette variété apparaîtra si nous parcourons le Velay volcanique ; nous la trouverons accentuée, tantôt par la diversité des roches éruptives, tantôt par l’alternance de périodes de creusement avec les périodes de comblement volcanique.

Tous ces volcans sont peu élevés : le plus haut, le Mont Devès, n’a que 1.424 mètres ; leurs pentes sont relativement douces : de 15 à 18° en moyenne pour les mieux conservés ; par-là se marque leur ancienneté vis-à-vis des Puys d’Auvergne qui offrent des pentes de 35°. De ces volcans sont issues les grandes coulées de laves qui constituent le plateau du Velay. Ce sont des tables planes ; mais on y rencontre parfois des dépressions d’allure circulaire, qui ne peuvent être des cratères et semblent résulter d’une disposition locale des coulées s’enchevêtrant ou moulant quelques creux du substratum. Autrefois occupées par des lacs, ce ne sont plus aujourd’hui que des marais (marais de Landos) ou de grandes tourbières. Les coulées ont perdu leur aspect primitif de « cheyres » : leur surface n’est point rugueuse, compacte et nue, comme celle de certaines laves récentes de la chaîne des Puys ; elle s’est décomposée, formant une terre noirâtre très fertile. Dés défrichements laborieux ont achevé de transformer en sol cultivable, l’aride champ de pierres. Des cours d’eau s’installant sur le plateau, l’ont segmenté, creusant dans les coulées d’étroites vallées, couronnées parfois de belles colonnades prismatiques. Le démantèlement de la « planèze », commencé par les bords, se poursuit d’aval en amont, en vertu de l’érosion régressive, plus ou moins rapidement selon la nature du sol infra-volcanique, cristallin ou argileux, et l’épaisseur des coulées. Une cascade qui recule vers l’amont marque le point où porte surtout l’effort de l’érosion et où la rivière quittant le basalte, atteint le substratum.

Source de l’extrait : Les régions naturelles du Velay / E. Locussol, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5538355h

Abbaye mère de la Séauve

Création ou élévation au rang d’Abbaye Cistercienne, la plupart existaient en tant que Prieuré ou simple monastère d’un autre ordre monastique.

Abbaye de Citeaux 1098 ( cote d’or)

dont

Abbaye de Bonevaux 1117 ( isere)

dont

Mazan 1119 (ardeche)

Sylvanes 1136 (Aveyron)

Senanque 1148 ( Vaucluse)

Thoronet 1148 (Var)

Bonneval 1161 ( Aveyron)

Clavas 1223 (Haute-Loire)

Sauve-Bénite 1228 (La Séauve sur Semène)

Quelques-unes de ses possession:


Grange La Mûre, paroisse de Saint-Victore (haute-loire)
Un bois au Maz de Bayon
Le bois des Dame près de Pantin
Nombreuse prairie et terre à la Peyrouse et Perousette
Un moulin à Sury le comtal (Forez)
Une ferme à Precieux ( Forez)


Origine et description

Annonay, 6 juin 1220.
Jîean], archevêque de Vienne, confirme par l’apposition de son sceau un vente d’Arnaud Rollandi à Agathe, prieure de la Seauve-Bénite. Fait dans le cloître Annonaycensi a° I. D. 1228…, fer. 7, luna 2. Gallia christ, nova, II, 777-8.

Dans le cartulaire de l’Abbaye du Monastier , la Séauve bénéficie d’un don vers 969. …… présence d’un monastère?.. bien plusieurs siècle avant l’existence d’une Abbaye.

LXXXV. DE VILLA DE SALAS. Idem quoque Vulfaldus  fecit commutationem possessionum cum quibusdam hominibus vocatis Albericus, Arestagnus, Dalmatius, quag possidebant in pago Vellaico, (in villa) quae dicitur Salas quantum ibi videbantur habere et ad ipsam pertinebat villam, totum integrum reliquerunt in eodem monasterio et acce- perunt in aliis locis possessiones tantumdem valentes ab eodem abbate et congregatione sibi commissa hoc est in pago Forense, in pago (45) Monteliago unum mansum, et in Vellaico, in loco qui dicitur Sylva Lugdunense II mansos et in loco qui dicitur Utrinas J mansum, in pago Viennense, in pago (45) quae dicitur Columbario medium mansum ……(…)
45. (969). 45*, Villa?

source

Dans le cartulaire de Chamalière sur Loire La Séauve est citée au XIe pour un leg au prieuré de Chamalière sur Loire, il s’agit vraisemblablement de deux ferme.

Aleugarge et Galère, son mari, donnent à Saint-Gilles de Chamalières, une terre au lieu de Saint-Rome, près du village de La Champ, paroisse de Retournac ; plus deux mas à La Séauve ; enfin, la terre de Combres, paroisse de Saint-Sauveur-en-Rue, Loire, (129). D’autre part, Boson, chevalier, de concert avec Adeugarde,son épouse, donne à son tour au prieuré, une maison et un jardin, à Pouilly-les-Nonnains, paroisse de Roanne, Loire. Enfin, Jordan donne tout son grand mas de Drossanges, paroisse dé Tiranges, alleu et fief, après si la mort de sa ‘fille, elle vient à mourir sans postérité. En tout cas, quiconque occupera ce mas fournira annuellement aux religieux de Chamalières deux setiers de seigle et un repas . Arnald donne une appenderie sise au lieu de Changeac, paroisse de Vorey. Elle est cultivée par Ebrard et rend annuellement une hémine d’avoine, huit deniers, un chapon et un agneau. Guillaume donne une appenderie à Saintignac, paroisse de Retournac, qui rapporte annuellement douze deniers, une hémine d’avoine, une géhne et un agneau ; plus, au même endroit, une chabanerie ou fernie dont le revenu est de quatre deniers, une hémine d’avoine. Il donne enfin à Sannay, paroisse de Chortielix, une appenderie au revenu de six deniers, une quarte d’avoine, un chapon et un agneau . Rainoard et son épouse Archin- nedis, donnent un demi-mas cultivé par Bernaud et sis à Jussac, paroisse de Retournac .

Source


[Donum Aleugargis et Galerii in villa Sancti Romani).

[XIe s.]

Nichiil valet in posterum longe memoriter retineri, nisi carte vel testibus commendetur. Quapropter, bac | in presenti pagina deciarare voluimus, quod quedam domina nomine Aleugargis et maritus suus Galerius, pio amore Dei et in remedio animarum suarum et parentum illorum, donaverunt Deo et Sancto Theotfredo necnon huic loco Sancti Egidii, in territorio Bas- sense, in villa Sancti Romani, terram quandam que habet ex uno latere terram aliam que dicitur Ficalma terminos constitutam. Et in alio loco ubi appellatur ad Silvam Lucdunensem, dederunt duos mansos cum omnibus attinentiis suis, quibus ex uno latere est terra posita Guigonis de Veirenas, et ex secundo terra Sancte et Beate Marie. Et donaverunt etiam in loco alio, in territorio atque provincia Viennensi, terram
quandam que Combris nuncupatur. Et de hoc testes sunt Ysnardus, Guichardus, Bernardus, Martinus, Rotbertus. Census harum terrarum est.

Source

L’Abbaye cistercienne de la dite « Séauve Bénite » fut construite vers 1200. Les comtes du Forez ainsi que les barons de Saint-Didier assurent la protection du couvent. Au 18 è siècle, l »Abbaye est un riche monastère. Le monastère de Clavas en Velay est supprimé faute de revenus en 1767et uni à celui de la Séauve Bénite. Marguerite Laure Fumel (1765-1792), dernière abbesse de Clavas devient alors abbesse de Séauve Bénite.

A la révolution, Joseph Balthazar Bonnet de Treiches acquiert les bâtiments monastiques et l’église abbatiale. Il fait démolir le sanctuaire en préservant toutefois le bras droit du transept qui deviendra après restauration en 1862 l’actuelle chapelle Sainte Marguerite. Le tombeau de marbre et les restes de Sainte Marguerite disparaissent. Les bâtiments du couvent sont conservés car l’acquéreur prévoit d’y établir un grand atelier de tissage. En 1971, l’imposant ensemble architectural devient propriété communale. Il est le seul témoin de la vie cistercienne en Velay. En 1993, l’Abbaye cistercienne de la Séauve sur Semène est classée monument historique et des travaux de réhabilitation sont entrepris. En 2001, le monument devient résidentiel. 47 logements sont créés. La Communauté de Communes Loire Semène y installe également son siège et l’espace muséal.

http://www.patrimoine-religieux.fr/

Le Village

photo personnel , libre de droit

La Séauve-sur-Semène faisait partie de la commune de Saint-Didier-en-Velay qui se nommait alors Saint-Didier-la-Séauve. Elle n’a été érigée en commune indépendante qu’en 1925. Son histoire est intimement liée à celle de l’abbaye cistercienne qui est le principal seigneur des terres de l’actuelle commune au XVIe siècle. Au XIXe siècle, plusieurs usines se développent autour du site de l’ancienne abbaye de la Séauve. Victor Colcombet, un entrepreneur originaire de Saint-Etienne installe une importante manufacture de rubans au milieu du XIXe siècle. L’église de la Séauve succède à la chapelle érigée dans le bourg par Marie Louise Colcombet en 1870.

wikipedia.org

Abbesses et religieuses

L’abbesse est la supérieure d’une abbaye, équivalent féminin d’un abbé, (du grec ancien ἀϐϐᾶ / abbã, « père » ; de l’araméenabba, « lepère »), elle est élue par ses consœurs réunies en chapitre pour diriger une abbaye.

Une religieuse, moniale, ou nonne, parfois appelée familièrement « bonne sœur », est une femme membre d’une communauté religieuse féminine, devant généralement obéir aux vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. Elle choisit de consacrer sa vie au service des autres (sœur apostolique) ou de quitter la société afin de vivre une vie de prière et de contemplation (moniale ou sœur contemplative) tournée vers Dieu dans un monastère ou un couvent. Les religieuses sont présentes dans les religions catholique, orthodoxe, anglicane, luthérienne, jaïne, bouddhiste, taoïste et hindoue.

Description

source: https://france.comersis.com/carte-cantons-communes.php?dpt=43

La Haute-Loire est un département français situé en région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le centre-est du Massif central. Ses habitants sont appelés les Altiligériens (ou Hauts-Ligériens) et l’Insee et la Poste lui attribuent le code 43. Sa préfecture est Le Puy-en-Velay.

Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir du pays languedocien du Velay, augmenté de parties de l’Auvergne (arrondissement de Brioude), du Gévaudan (canton de Saugues) et du Forez (canton de Bas-en-Basset).

Au 1er janvier 2016 la région Auvergne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Rhône-Alpes pour devenir la nouvelle région administrative Auvergne-Rhône-Alpes. Le Velay, qui constitue les deux tiers du département, faisait partie de l’ancienne province du Languedoc mais l’éloignement géographique avec Toulouse lui avait permis de jouir d’une grande autonomie.

En occitan, le nom du département peut se dire Leger-Naut (au masculin et sans article ; dans l’est du Velay, on dit Leir-Naut).

En vellavien, on dit « Lèire Nalt » et en auvergnat, par influence française : La Nalto-Lèiro.

La Haute-Loire est intégralement située dans la partie centre-est du Massif central. Si elle n’en est pas le département le plus élevé (elle culmine à 1 749 m d’altitude, au sommet nord du mont Mézenc), son altitude moyenne demeure forte. Les deux-tiers de la Haute-Loire dépassent 800 m d’altitude1 et son point le plus bas est situé à 393 m au-dessus du niveau de la mer (en France, seules les Hautes-Alpes possèdent une altitude minimale plus élevée).

De façon générale, le relief de la Haute-Loire est délimité par la vallée de l’Allier, qui coule à l’ouest du département en direction du nord-ouest. À l’ouest de l’Allier s’étend la Margeride ; à l’est se trouve la région du Velay. Celle-ci est traversée par plusieurs vallées, dont celles de la Loire et du Lignon du Velay. De plus, certains secteurs du département ont des noms précis en rapport à leur mont : le massif du Mézenc et le Meygal.

ON a beaucoup écrit sur le département de la Haute-Loire, c’est-à-dire sur l’ancienne province du Velay. Plusieurs bons ouvrages ont fait connaitre sa position topographique, son sol productif , les vues pittoresques et variées qu’il offre de toutes parts; d’autres ont traité de sa population , de ses ressources agricoles, industrielles et commerciales; des auteurs érudits et judicieux ont tracé son histoire et celle des événements et des révolutions qui l’ont agité pendant plusieurs siècles; la science a été fouiller jusqu’au sein de ses anciens’ volcans , et a mis à découvert ses trésors minéralogiques; sa Statistique est dans toutes les bibliothèques; enfin une Description géognostique, profonde et brillante , vient de déchirer le voile sous lequel la nature nous dérobait d’impénétrables secrets. , Mais ses monuments antiques ont été comme oubliés , et ce sont eux que je viens consulter. Puissai-je, du milieu des ruines, sauver quelques matériaux épars et presque perdus pour Histoire Puissai-je y découvrir ce qu’ont laissé de respectable et de grand, après eux, les Celtes et les Romains, afin d’en conserver et d’en transmettre le souvenir aux véritables amis de leur pays. Et puissent aussi les fils de l’antique Vellavie, en retrouvant les témoins de leur haute origine ,attacher toujours davantage à cette riche portion de l’ancienne Gaule , qui, loin , comme on l’a cru longtemps , d’être restée couverte de forêts et étrangère à toute civilisation jusque vers les premiers siècles du christianisme, peut montrer encore, dans les débris de ses vieux monuments, la preuve qu’elle a participé aux religieuses institutions de ces premiers sages, de ces druides qui ont fait germer , qui ont développé , chez nos pères, les principes immuables d’une saine morale et les hautes vertus qui assurent la gloire et la puissance des nations. Ce même intérêt prendra une force nouvelle,

Lorsqu’on reconnaîtra l’importance que les Romains, maîtres du monde pendant tant de siècles, ont mise à fonder de grands établissements dans la Vellavie, après l’avoir classée dans la province Aquitanique, et y avoir ouvert des communications faciles avec les chefs-lieux de leurs colonies.

Nous aurons à regretter, par exemple que, pour les temps antérieurs aux conquêtes de Jules César, pour ces temps où les dates manquent, il se soit trouvé peu de témoins à consulter, peu de preuves à mettre à l’appui des plus importantes découvertes. Au surplus, c’est ici la destinée commune qu’ils nous faut subir. On sait avec quelle adroite persévérance les premiers empereurs romains, tout occupés du soin de consolider, au loin, leur domination, s’attachèrent à détruire ce qui pouvait rappeler à la fierté gauloise, ses mœurs antiques , ses nombreux triomphes, son patriotisme ardent et généreux; et, si quelques monuments religieux ou héroïques sont restés debout , c’est que les pierres brutes et gigantesques implantées par nos pères , avaient  leur base jusque dans les entrailles de la terre; c’est que leurs temples n’avaient de voûte que celle des cieux; c’est que les masses celtiques , empreintes de la force et du génie de la nation , semblaient destinées à braver les siècles et à survivre aux monuments des arts et à la grandeur même des Romains.

Cependant, ces mêmes Romains ont laissé des traces imposantes de leur magnificence et de leur civilisation. C’est parmi les restes de leur polythéisme, c’est au milieu des débris de leur architecture et de leurs établissements, que nous allons rencontrer une foule d’allégories, de médailles, d’inscriptions , de bas-reliefs, de vases et d’ustensiles de toute espèce, qui peuvent servir à opérer des comparaisons ou des rapprochements curieux entre nos habitudes actuelles et celles du peuple conquérant _qui, pendant quatre cent cinquante ans, vint imposer à notre pays, ses mœurs, ses usages, sa religion et ses lois. On verra bientôt que l’ancienne province dont je cherche à approfondir l’histoire, fut une des premières qui se soumirent au joug du vainqueur, et qu’elle se distingua par sa fidélité dans ses promesses et par la sagesse de son administration. Commençons d’abord par fixer l’opinion sur la situation et sur la dénomination exacte de la Vellavie et de sa métropole. Quelque froide que soit une dissertation sur un tel sujet, elle devient indispensable ici, parce qu’elle doit servir à rectifier des erreurs accréditées par plusieurs ouvrages géographiques et littéraires.

La Cité Vellavienne a dû avoir, à peu près, l’étendue et l’arrondissement qui, dans les temps postérieurs, furent conservés au Velay, auquel elle a donné son nom. C’est à tort que dans plusieurs mémoires particuliers, dans Caylus, dans les Voyages de Pythagore, dans beaucoup d’autres écrits historiques, on a placé les Vellavi, ou Velauny, loin des frontières de l’Auvergne. La nomenclature des peuples cités par Pline, au livre III de son Histoire naturelle, lorsqu’il parle de l’inscription du trophée des Alpes, érigé à Auguste, paraît être la cause de la première erreur. Pline, en disant : Gentes Alpinæ devictœ, Triumplini, Caturiges …, Nerusi, Velauni, etc., n’a pas voulu dire que ces peuples étaient tous voisins des Alpes, mais il les fait considérer comme‘ un concours de peuples qui ornaient le triomphe du vainqueur. Ce sont les immortels Commentaires de César ; c’est l’itinéraire d’Antonin ; c’est la carte de Peutinger ; ce sont celles de Sanson et de D’Anville qu’il eût fallu consulter.

 Ces monuments, précieux pour l’histoire, ont déterminé la place des Vellavi au centre des Segusiani, des Arverni, des Helvii et des Ruteni ; c’est-à-dire, au milieu des peuples du Forez, de l’Auvergne, des Cévennes et du Rouergne.

Quant au nom, il a été souvent altéré, parce qu’on l’a écrit en différentes langues ; ce que nous prouvent l’inscription grecque d’une main symbolique, trouvée dans le Velay, portant le mot « ReÀauvlouç », et la dénomination de « ReÀÀauoc », donnée par Strabon, au livre IV de sa Géographie. César, dans ses Commentaires, livre VII, les appelle Velauni, et l’interprète latin de Ptolémée, Velavi ; mais ce qui doit fixer définitivement, ce sont les inscriptions qui nous restent du temps de la domination romaine, et dans lesquelles on retrouve les Vellaviens sous le nom de Vellavi, nom consacré, depuis, dans les auteurs et dans les géographies de D’Anville, de Guthrie et autres.

Il reste à déterminer maintenant celui de la principale ville de la Cité ; car, dans plusieurs ouvrages, on le trouve écrit Revessio et Rvessim. Cette variation provient de l’emploi ordinaire du V pour l’U dans les légendes et dans les inscriptions romaines, et de l’usage d’indiquer les distances dans les cartes itinéraires, particulièrement dans celle de Peutinger, par ces mots : à Ruessiò usquè ad lugdunum ; c’est-à-dire, depuis Ruessium jusqu’à Lyon. Et, comme on le voit, les copistes et les graveurs ont pu prendre l’ablatif pour le nominatif, mais la véritable dénomination nous a été conservée dans cette phrase du traducteur de Ptolémée : VELAVORVM civitas EST RVESSIVM ;

Une autre erreur a encore été commise: C’est qu’au lieu d’appliquer le nom de Ruessium à la petite ville de St-Paulien , on l’a donné à la ville du Puy; et , cette erreur peut se propager d’autant plus qu’elle se répète dans la Géographie comparée de Guthrie, dans les dictionnaires à l’usage des collèges, et jusque dans le nouveau Dictionnaire latin de Noël, où l’on trouve RUESIUM et même RUESICUM, le Puy en Velay, ou le Puy, Haute-Loire, tandis qu’on devrait y lire: RUESSIUM, ancienne capitale de la Vellavie, aujourd’hui St-Paulien, en Velay ou Haute-Loire.

Avec un peu de réflexion, cette erreur n’eût pas été faite, puisque, dans les mêmes dictionnaires, la ville du Puy se trouve désignée par le mot : Anicium qui lui appartient, comme, dérivant du mont Anis, sur lequel elle est située. Appuyé sur des autorités respectables, c’est donc des Vellaviens, de Ruessium, leur ville capitale, et des autres dépendances de la Cité dont je vais rechercher et rappeler l’antique existence.

Source de l’extrait :

Essais historiques sur les antiquités du département de la Haute-Loire

Charles Florent-Jacques Mangon de la Lande