Louis II, vicomte de St-Didier-Joyeuse (143 2-1450)

Fait la guerre aux Anglais. — Gouverneur du Dauphiné. Bataille de Cravant-sur-Yonne. — De Joyeuse blessé en 1423. — La baronnie de Joyeuse érigée en vicomté par lettres patentes, en 1423. — Les Anglais maîtres des 3/4 de la France. — Jeanne d’Arc. — Les Anglais sont chassés de France.

Louis II de Joyeuse, baron de Saint-Didier, succéda à son père, Randon, à une date assez imprécise: Il servit le roi contre les Anglais et il obtint du régent du royaume le gouvernement du Dauphiné, du vivant de son père.
A la mort de Charles VI, son fils Charles VII (1422-1461), exclu du trône par le traité de Troyes, ne possédait plus que quelques villes sur la Loire. Comme il avait fait de Bourges sa capitale, on l’appelait, par dérision, le roi de Bourges.
Le fils d’Henri V et de Catherine de France, âgé à peine de dix-huit mois, fut proclamé roi de France et d’Angleterre.
Le duc de Bedford était régent du royaume de France et résidait à Paris, tandis que le duc de Glocester administrait l’Angleterre et résidait à Londres.
Les Anglais poursuivent leur avance.
Ils remportent, le 1er juillet 1423, la victoire de Cravant-sur-Yonne.
Louis II de Saint-Didier de Joyeuse, qui combattait dans les troupes royales, est blessé et fait prisonnier. En récompense, le roi érigea la baronnie de Joyeuse en vicomté, par lettres patentes signées en juillet 1423, non seulement pour Louis II, mais pour ses successeurs.
En 1424, les Anglais remportent encore la victoire de Verneuil. Désormais, ils sont maîtres des trois quarts de la France. En 1428, ils mettent le siège devant Orléans.

Mais une jeune paysanne de Domremy, Jeanne d’Arc, survient. Elle galvanise les Français par son courage tranquille. Elle chasse les Anglais d’Orléans, en 1429, et conduit Charles VII à Reims pour le faire sacrer roi de France. En 1429, Jeanne est blessée devant Paris. En 1430, elle veut défendre Compiègne, mais elle est prise par trahison et vendue aux Anglais.
En 1431, Jeanne est à Rouen où, après un jugement odieux, elle est livrée aux flammes.
La mort de Jeanne ne ralentit pas l’élan que l’héroïne a donné à la défense nationale. Un sentiment nouveau, l’amour de la Patrie, est né dans tous les coeurs.
En 1435, par le traité d’Arras, Charles VII se réconcilie avec le duc de Bourgogne, allié des Anglais, et entre sans résistance à Paris.
Après les victoires de Formigny, en 1451 ; de Castillon, en 1453, les Anglais sont définitivement chassés de France, où ils ne conservent plus que Calais.
Louis II, vicomte de Joyeuse, baron de Saint-Didier, épousa, à Bourges, le 29 octobre 1429, Jeanne de Louvet de Thais, fille d’honneur de Marie d’Anjou, femme du roi Charles VII. Elle était fille de Jean de Louvet, seigneur de Thais et sœur puînée de Marie de Louvet, femme de Jean, bâtard d’Orléans, comte de Danois.
Ils eurent plusieurs enfants :
I. Tannequin ou Tenneguy, qui succéda à Louis II ;
II. Guy, dont on ignore la destinée ;
III. Jeanne, mariée à Gurdon, seigneur de Lestrange et de Boulogne, au diocèse de Viviers ;
IV. Louise, femme en premières noces de Béraud de Saint-Vidal et, en deuxièmes noces, en 1460, de Louis de Saint-Priest, le père, tandis que sa fille Antoinette de Saint-Vidai, épousa Jean de Saint-Priest, fils aîné. Le 24 septembre 1475, elle acheta, A Louis de Chalencon, le ‘château d’Esplantas.
V. Marguerite, mariée : 1er, le 27 septembre 1454, à Jean le Forestier, seigneur de Vauvert ; 2em le 20 janvier 1494, à Gaillard de Montcalm.
En 1433, Louis de Joyeuse (de Gaudioso), seigneur de Bouthéon, en récompense des bons offices reçus de Jean de Bedoust, son serviteur, lui donna la succession à lui advenue de Giraud Cara, de Bouthéon, notamment le domaine de la Tavernarie avec ses dépendances, à la charge que si Jean meurt sans enfants, le domaine fera retour au donateur.

Louis II de Joyeuse fit son testament, en 1441, au moment de partir au service du roi.
En 1456, Jeanne de Louvet passe une transaction, au nom de Tannequin, son fils et de feu Louis, son mari, avec Pierre du Peih de Malmeytac, pour les châteaux et seigneuries de Gropierres et Bec de Jou.

Extrait de l’ouvrage, « D’Azur au Lion d’Argent » Tome I.
Paul Ronin