L’INDUSTRIE DANS LE VELAY DU NORD-EST.

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Le plateau du Velay du Nord-Est, c’est-à-dire la portion du Velay granitique située à l’Est de la Loire, offre au milieu de son paysage agreste champs, de prairies et de bois des bourgades d’aspect quasi citadin ; ainsi manifeste l’originalité d’une région agricole où toute une partie de la population se livre de façpn plus ou moins exclusive à l’activité industrielle. A la vérité, l’une des formes de cette activité, de caractère particulier, dentelle à la main, exécutée par les femmes pour les « fabricants » du Puy, sur le point de disparaître, et elle ne voit pas se substituer à elle, contrairement à ce qui se passe en d’autres régions du Velay, la dentelle en usine, dont l’expansion est gênée par l’existence des industries déjà établies. En revanche le travail du bois, lié à l’exploitation des forêts qui, certaines communes couvrent jusqu’aux trois quarts de la superficie, a un grand essor pendant la Guerre et au lendemain : les anciennes petits établissements cantonnés au bord des rivières et le plus près des forêts, les scieries récentes, plus importantes, installées au voisinage agglomérations, des routes et des gares en vue des facilités de et de transport, préparent des bois de charpente et de menuiserie, des télégraphiques, et, pour les mines de la Loire, des bois de calage et Signalons enfin la papeterie, attirée par la pureté des eaux, suscitée aussi par l’influence du Vivarais, aux confins duquel il y avait à Tence, xvme siècle, une papeterie appartenant aux Montgolfier. Les deux qui existent aujourd’hui ne continuent probablement à vivre qu’en des conditions particulières où elles travaillent ; l’une, celle de gnon, au confluent de la Loire et du Lignon vellave, et qui ne date que 1889, fabrique, après diverses vicissitudes, du papier couché pour une librairie parisienne ; l’autre, fondée en 1625, dans la vallée de la au Crouzet, près de Saint-Didier-en-Velay, est spécialisée aussi ; avec seigle que la région avoisinante lui fournit elle produit pour Lyon et Etienne des cartons pour métiers Jacquard et d’autres articles similaires. Les deux industries principales du Velay du Nord-Est sont la et le textile.

Les appartenances stéphanoises de la première sont Aussi bien elle était et elle est restée localisée à proximité du bassin stéphanois. Jadis elle faisait ouvrer à domicile à Aurec, Monistrol-sur-Loire, Saint- Ferréol du fer qu’elle recevait de Lyon et Saint-Étienne et qui repartait pour ces villes sous forme de clous et de serrures. Les usines où elle est aujourd’hui concentrée à Pont-Salomon et à Monistrol-sur-Loire ont en général leur origine dans des initiatives venues du bassin industriel. En particulier celle de Pont-Salomon, remarquable par sa curieuse spécialisation dans la fabrication des faux et des fourches, n’est qu’une dépendance des établissements d’Unieux, dont elle est séparée par une dizaine de kilomètres à peine ; fondée pour utiliser la pente rapide de la Semène, elle en tire encore aujourd’hui bon parti ; car si elle emploie pour les opérations préparatoires la force électrique venue du dehors, c’est par une série de chutes d’eau judicieusement aménagées que sont actionnés les marteaux-pilons, avec lesquels le platinage des lames est effectué. Quant aux autres usines, elles se consacrent à la boulonnerie, au décolletage, à la serrurerie, aux pièces détachées pour bicyclettes, automobiles, avions, bref aux fabrications caractéristiques de la petite métallurgie stéphanoise. Pas plus que cette dernière, la métallurgie du Velay n’a renoncé à tirer parti de la main-d’œuvre rurale, soit qu’elle fasse monter des pièces à domicile, soit qu’elle embauche comme renfort des paysans pendant la morte-saison agricole.

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Les deux branches du textile sont le moulinage de la soie et le tissage de la soie. Le premier ne serait apparu que tardivement, vers 1760, alors qu’il était fort ancien déjà dans le Forez. Mais, tandis qu’il a disparu du Forez, il a prospéré dans le Velay. Il y comptait ces dernières années environ soixante établissements travaillant pour Saint-Étienne et surtout pour Lyon. Les plus importants, qui peuvent employer en période de grande activité 25 à 30 femmes, sont souvent sous la dépendance d’un tissage ; les autres qui occupent 6 à 10 femmes ouvrent la soie à forfait. Tous, de capacité en somme limitée, cherchent à réduire leurs frais au minimum ; aussi ont-ils recours le plus souvent comme moteur à la force hydraulique pure et simple, d’autant qu’ils peuvent se contenter de peu. Ils la demandent en particulier au cours rapide de la haute Dunières, le long de laquelle près de la moitié d’entre eux se succèdent à Dunières et à Riotord, et où peut-être les relations avec Bourg- Argental ont contribué à les fixer.

Le tissage, notamment sous la forme de la rubanerie, n’est pas seulement plus ancien que le moulinage, il occupe un personnel de beaucoup plus nombreux ; il est par excellence l’industrie du Velay du Nord-Est. Ses origines sont difficiles à préciser ; en tout cas à la fin du XVIe siècle des tyssotiers de soie existaient en mainte localité ; leur activité était intimement liée à la région lyonnaise : le règlement du 22 août 1630 affilie à la maîtrise de Lyon les ouvriers du Velay (de même d’ailleurs que ceux du Lyonnais, du Forez, du Beaujolais) et les considère « comme des membres de la fabrique même de Lyon, à la vérité ordinairement dispersés, mais qui font corps avec les autres ouvriers de la ville ». C’étaient des façonniers qui entraient directement en rapport, sans intermédiaire, avec les fabricants pour le compte desquels ils travaillaient ; on en trouve le témoignage dans un texte de la fin du XVIIIe siècle, qui a de plus l’intérêt de montrer les rapports avec la région stéphanoise : « Ce sont les ouvriers eux-mêmes, qui rapportent dans le Forez les rubans qu’ils ont fabriqués, pour y recevoir leurs salaires des gros négociants qui les ont travailler ; les ouvriers, presque tous pauvres, sont très avares de leur temps ; pour le ménager, c’est le dimanche qu’ils rapportent les rubans qu’ils ont travaillés la semaine et qu’ils remportent de nouvelles soies pour le travail de la semaine suivante ».

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Le tissage s’effectuait alors dans des ateliers familiaux ; il a continué de s’y effectuer jusqu’à une époque récente. Il animait non seulement les bourgs, mais aussi les hameaux et bien des fermes isolées. Il était fréquemment complémentaire de l’activité agricole ; beaucoup de tisseurs, pour ne pas dire la plupart, propriétaires d’un petit bien, faisaient battre leur métier dès que leur champ leur laissait quelque liberté. A la fin du xixe siècle, l’introduction du métier mécanique mû par l’électricité a changé ces conditions. En effet les bourgs seuls ont d’abord et pour un temps assez long bénéficié de l’électricité ; elle y a favorisé la création d’ateliers nouveaux, en même temps qu’elle y en a attiré d’autres, immigrés des hameaux et des fermes ; lorsque les rubaniers dispersés à la campagne ne se sont pas décidés à venir se fixer ainsi dans les centres, ils ont fermé boutique, sauf quelques-uns qui se sont installés sur des chutes d’eau ou qui ont adopté le moteur à gaz ou à essence. Bref, il s’est produit une concentration des ateliers familiaux dans les bourgs, concentration purement topographique, car chaque atelier est resté et reste borné en général au nombre de deux à quatre métiers. Il n’est même pas dit que le monopole ainsi récemment acquis par les bourgs soit définitif ; l’électrification des campagnes le menace ; par elle le tissage peut revivre dans les écarts ; par elle les métiers pourront bruire à nouveau dans ces bâtiments ruraux qui surprennent par leurs hautes fenêtres aménagées au premier étage en vue de laisser abondamment pénétrer la lumière. Mais, quoi qu’il en doive advenir, pour l’heure les ateliers sont déracinés du milieu champêtre. Il ne faudrait pas en conclure qu’ils ont perdu leur caractère domestique ; ils l’ont même plutôt accentué ; en effet le « compagnon » que le tisseur prenait souvent comme auxiliaire a disparu, depuis que l’emploi de la force motrice a permis aux femmes et aux filles de la maison de participer sans difficulté à un travail naguère fort pénible(…).

source, extrait:

Arbos Philippe. L’industrie dans le Velay du Nord-Est. In: Annales de Géographie, t. 44, n°250, 1935. pp. 416-420.

DOI : https://doi.org/10.3406/geo.1935.11105

www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1935_num_44_250_11105

JONCHÈRES

FAMILLE DE PRADELLES

ARMES : (Inconnues.)

Il est question de cette maison dès 1285. A cette époque elle possédait, d’après le Livre des Hommages aux évêques du Puy, la quatrième partie de la tour de Jonchères. Un membre de cette famille, fils d’Hébrard de Pradelles, faisait hommage pour le même objet en 1343. Outre ce qu’ils possédaient à Jonchères, les de Pradelles étaient encore conseigneurs de la ville dont ils portaient le nom, & tenaient en fief le lieu du Cros, le terroir de Pomeyrols & d’autres possessions à Serres & à Joncherettes. Je ne fais li ce fut là la première famille possessionnée à Jonchères, depuis quelle époque elle était maîtresse de la baronnie, d’où elle venait & avec qui elle partageait la seigneurie au XII ° siècle .

FAMILLE DE VILLATE

ARMES : (Inconnues.)

 A en juger par le Livre des Hommages aux évêques du Puy, cette maison, dont je ne connais pas les alliances, était très puissante par les biens qu’elle possédait soit à Jonchères, soit à Pradelles, soit dans un grand nombre de paroisses voisines. En 1285, noble Villate reconnaît tenir en fief de l’évêque du Puy la juridiction mère, mixte, impaire & tout ce qu’il a au château de Jonchères & mandement. En 1289, le même seigneur est condamné à reconnaître en fief de Guillaume, sieur de Randon, le lieu de Pradelles. — En 1343, noble seigneurs Villate de Pradelles, cheva lier, est dit coseigneur de Jonchères. — Quarante ans plus tard, Gilles Villate, héritier de Pons, reçoit la même qualification dans un hommage rendu par lui, & de plus il est dit possesseur de la justices, mère, mixte, & de la juridicions haute & basse au château & mandement de Jonchères.

FAMILLE DE BELVÉZER

ARMES : De gueules au lion d’or.

Originaire du Vivarais, d’après Audigier, & d’Auvergne, d’après d’autres. La Roque la dit l’une des plus importantes du Velay. Le nom de Belvézer, au rapport de M. Charles Calemard de la Fayette, Couronnement de Notre Dame de Pradelles, figure dès le XIVe siècle avec un rang distingué, dans les montres & revues, & aussi dans une foule de fondations pieuses. On compte ses alliances parmi les maisons d’Arpajon, Dentil de Ligonnès, de Bénévent-Rhodez, de Saint-Nectaire, d’Espinchal, de Quesnel, de Vegny-d’Arbouze, de Dienne, de Douhet, du Prat, de Charpin de Genetines, Devenus barons de Jonchères par le mariage qui eut lieu vers le milieu du XVIe siècle, entre noble Jean de Belvézer & demoiselle Gilberte Villate, les de Belvézer la possédaient encore en 1669, époque où François de Belvézer, sieur & baron de Jonchères, fut maintenu dans la noblesse avec Guigon oncle, prieur & seigneurs de Langogne . François de Belvézer s’était marié, le 3 décembre 1645 , à Françoise de Quesnel, & par cette union était devenu maître de la seigneurie de Saint-Just -près- Chomelix, qui passa avec Jonchères à la famille suivante, vers le commencement du XVIIIe siècle.

FAMILLE DE SAINT- ANDRÉ

Armes : D’azur å un sautoir alésé d’or, au chef d’or chargé de trois foutoirs alésés d’azur.

La famille de Saint-André était originaire de Bourgogne, mais Pierre de Saint- André, qui devint baron de Jonchères en se mariant, le 24 décembre 1699, avec Marguerite de Belvézer, héritière de fa maison & de la baronnie, était né à Paris & baptisé à l’église de Saint- Jean -en -Grève, le 27 janvier 1672. Il fut maintenu dans la noblesse par jugement des commissaires généraux du Conseil à Paris, le 26 août 1706, & la production lui donne les qualités de baron de Bessons, capitaine de cuirassiers dans le régiment du Roi. Il était fils d’autre Pierre de Saint- André, sieur de Villeneuve, & de Marie Aymedieu. Arnaud, dans son Histoire du Velay, ne le fait connaître que sous le nom de marquis de Saint- Just(…).

FAMILLE DE NICOLAÏ

ARMES : D’azur au lévrier courant d’argent, coll. de gueules bordé & bouclé d’or.

Cette maison, illustrée par une suite non interrompue de premiers présidents en la Chambre des Comptes de Paris, est d’ancienne noblesse de Vivarais, & s’est divisée en deux branches principales. Joseph -Louis de Nicolaï, qui fut baron de Jonchères & seigneurs de Saint- Just après sa belle-mère, avait épousé Marie – Louise de Saint André, à l’époque indiquée plus haut. Il appartenait à la branche dite de Sabran & de Cavillargues, & était coseigneur de la ville de Bagnols. Un fils né de ce mariage, Guillaume-Scipion, marquis de Nicolaï, lieutenant du Roi de la province de Languedoc, demeurant en son château de Cavillargues, vendit, par acte passé à Pradelles le 26 avril 1781, en forme authentique, précédé d’un acte sous seing privé, fait à Avignon le 15 août 1780, la baronnie de Jonchères, au prix de 180,000 livres, à M. Jean- Guillaume Sauzet, sieur de la Sauvetat, demeurant en la ville du Puy.

 FAMILLE DE SAUZET

ARMES : Parti au i d’or à l’aigle éployée de sable à deux têtes, à la bordure d’azur, semée de fleurs de lis d’argent, qui est de Salvaing de Boiſſieu ; au 2 de gueules à la bande d’or, chargée de trois abeilles de Sable, qui est de Sauzet de Saint -Clément. Cimier : une aigle naissant d’or à deux têtes, aux becs ouverts, de l’un desquels sort un rouleau avec le cri de guerre : « A Salvaing le plus Gorgias ; » de l’autre, cette devise : « Que ne ferais – je pour elle ! » Supports : deux aigles d’or aux têtes contournées, tenant chacune à son bec une bannière de gueules à la croix d’or.

Nous avons vu, dans l’article précédent, comment & par qui fut acquise la baronnie de Jonchères, en 1780. Jean-Guillaume Sauzet était héraut d’armes de France, docteur médecin, « dont les généreux services, dit M. Calemard de la Fayette, & la piquante & originale physionomie revivent dans de récentes publications. » (Vie de Madame de Montaigu.) « La famille Sauzet a donné, dit le même auteur, au tribunal civil du Puy un magistrat considérable & considéré, dans la personne de M. Sauzet de Saint-Clément, & un curé de Brioude d’une haute distinction. » L’acquéreur de la baronnie de Jonchères n’avait pas encore été reçu comme baron diocésain en 1789.

ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

LOUDES

FAMILLE DE LOUDES

ARMES : (Inconnues.)

Cette maison ne m’est connue que par le mariage d’une fille avec un représentant de la famille suivante. Je ne fais rien ni sur son origine, ni sur ses alliances, ni sur quoi que ce soit de ce qui la regarde.

FAMILLE DE GORSE

ARMES : (Inconnues.)

 Famille d’origine vellavienne, dont le premier qui apparaît dans l’histoire est Pierre de Gorse , qui rendit hommage à l’évêque du Puy de fa seigneurie de Gorse , située dans la commune actuelle de Beaux, de 1291 à 1309, & de la moitié d’un fief qu’il avait à Retournac & qu’il tenait au nom de fa femme. Un de ses descendants, du même prénom, devint seigneurs de Vaux, on ne fait de quelle manière, vers le milieu du XVe siècle, & baron de Loudes à peu près à la même époque, par son mariage avec noble Antonia de Loudes. En 1486 & le 14 octobre, Claude de Gorse, fils des précédents, reçoit avec sa mère, que l’on titre dame de Loudes, une reconnaissance pour le lieu de Paillaroux. C’était là sans doute le fief dont le premier de Gorse tenait la moitié dans la paroisse de Retournac, au nom de fa femme. Les de Gorse ne furent guère maîtres de Loudes que pendant cent ans.

FAMILLE DESSERPENTS

ARMES : D’or au lion d’azur.

La famille de Serpents, des Serpens, Desserpents ou d’Isserpents, dit M. Denais, Tablettes historiques du Velay, qui tire son origine du village d’Isserpents, en Bourbonnais, était une des plus importantes au XVIIe siècle, par ses alliances avec les premières maisons de France, parmi lesquelles on compte celles de Foudras en Lyonnais, de la Guiche du Mâconnais, de la Souche, de Roche baron, de Polignac, de la Rochefoucauld . Le premier de ce nom qui paraît être venu dans le Velay, fut Gilbert des Serpents, qui devint baron de Loudes par son mariage avec Françoise de Gorse. Gilbert était gentilhomme de la chambre de Roi & chevalier de l’ordre, gouverneur de la citadelle & ville du Mâcon. Ce fut leur petit – fils, Claude des Serpents, fils à Philibert & à Marguerite de la Guiche, qui hérita des biens de fa maison, auxquels il ajouta la baronnie de Rochebaron, en se mariant, le 23 décembre 1618, avec Antoinette de Chalencon-Rochebaron, fille de François II de Chalencon – Rochebaron, & de dame Marguerite Daumont. Nous verrons dans l’article suivant comment Loudes passa des Desserpents à la famille de Polignac.

FAMILLE DE POLIGNAC

ARMES : Facé d’argent & de gueules de fox pièces.

Des trois enfants issues du mariage de Claude des Serpents & d’Antoinette de Rochebaron, Suzanne épousa Louis – Armand, vi comte de Polignac ; Catherine eut pour époux Louis de la Roche foucauld, & Gabrielle, Louis – Antoine de la Rochefoucauld, frères. Dans le partage des biens de Rochebaron, Loudes échut à Louis Armand de Polignac. Celui- ci était fils de Gaspard – Armand de Polignac, vicomte de Polignac, marquis de Chalencon, sieur de Randon, capitaine de cent hommes d’armes, gouverneur du Puy, chevalier du Saint-Esprit, & de Françoise de Tournon. Il n’eut, de Suzanne des Serpents, qu’une seule fille, nommée Catherine, qui entra au couvent des Carmélites à Paris. Marié en secondes noces, le 17 février 1648, à Isabelle Esprite de la Baume-Montrevel, il eut de ce mariage, entre autres enfants, Melchior, cardinal de Polignac, commandeur de l’ordre du Saint- Esprit, membre de l’Académie française, archevêque d’Auch, ambassadeur extraordinaire à Rome, grand maître de l’ordre du Saint- Esprit de Montpellier. La famille de Polignac posséda Loudes jusqu’à la Révolution française.

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

VACHÈRES

FAMILLE DE MONTLAUR

ARMES : D’or au lion de vair, armé, lampassé & couronné de gueules.

Même famille & mêmes armes que celle dont il a été question dans un des articles précédents. Ce fut, à ce qu’il paraît, la première maison qui posséda Vachères, mais on ignore l’époque où elle commença à se titrer de cette baronnie. Je vais dire comment la seigneurie passa à la famille suivante.

FAMILLE DE ROCHE

Armes : Mi-parti d’argent á de sable, au chevron brochant d’argent sur le sable & de sable sur l’argent, accompagné en pointe d’un rocher à trois coupeaux de sinople.

 Il a été question de cette famille à propos de Roche – en – Régnier. Le premier qui figure comme maître de Vachères est Guigon V de Roche, qui entra en poſſeſſion de la baronnie vers 1308. Il en rendit hommage à Bernard de Caftan et, le 2 juillet de l’année suivante. Il est dit, dans l’acte d’hommage, que Vachères comme les autres possessions y mentionnées lui proviennent d’un arrangement fait entre lui & le seigneurs de Roche, son père, d’une part, & le seigneur de Montlaur, de l’autre.

FAMILLE DE LÉVIS – LAUTREC

Armes : D’or à trois chevrons de sable superposés, au lambel de même å trois pendants de gueules.

 Vachères échut par héritage à Guigonnet, Guigon ou Guy de Lévis – Lautrec, fils de Philippe II, & de James de Roche, fille de Guigon VI, & de Guiote, dame de Boussan & de Bellegarde, petite fille de Guigon V mort après son fils, sixième du nom & dernier mâle de sa race. Des difficultés ayant été soulevées à propos des biens échus à Guigonnet, Philippe de Lévis, en qualité de tuteur de son fils, obtint des défenses à Guillaume de Tournon & à Odon, son frère, sous peine de 2,000 marcs d’argent, de troubler le dit Guigonnet dans la libre poſſeſſion des châteaux de Roche, d’Artias. Vachères figure parmi les propriétés énumérées.

FAMILLE DE BOURBON

ARMES : D’azur à trois fleurs de lis d’or, à la cotice de gueules.

 Le duc Jean de Bourbon, d’abord maître de Vachères, échangea cette baronnie contre la seigneurie d’Argental, à la fin du XVe siècle. Voici comment Lamure mentionne cet échange, Histoire des ducs de Bourbon & comtes de Forez :  L’année 1481, le vertueux Jean de Bourbon, évêque du Puy, oncle naturel de ce duc (Jean II), lui remit & transporta, pour la joindre au domaine de son comté de Forez, la seigneurie d’Argental que ce prélat avait acquise de Mar guerite de Montchenu, femme de Brémond de Brion. En considération duquel transport, le duc lui laissa la seigneurie de Vachères & la moitié de celle de Retournac en Velay.

FAMILLE DE LÉVIS – VENTADOUR

ARMES : Ecartelé, au i bandé d’or & de gueules, au 2 d’or à trois chevrons de fable, au 33 de gueules à trois étoiles d’or, 2 & 1, au 4 d’argent au lion de gueules : un écusson en abime échiqueté d’or & de gueules.

La baronnie de Vachères fit retour à la branche de Lévis, qui se titrait : seigneurs de Lavoûte & de Miribel. Après la mort de Jean de Bourbon, Louis de Lévis, sire de Miribel, ne perdit pas son temp &, le 26 décembre 1485 , il se faisait donner purement & implémenté par le duc Jean II , qui venait d’en hériter, cette baronnie de Vachères  jusque -là si convoitée & si disputée, & par contre la maison de Bourbon rentra en jouissance de Roche, Artias & Malivernas.

FAMILLE DE LA MOTTE – BRION

ARMES : De gueules à l’aigle éployée à deux têtes d’or.

Vachères, qui avait été au pouvoir des maîtres de Roche -en Régnier pendant plus de deux siècles, appartenait à la maison de la Motte-Brion dans les premières années du XVIIe siècle. La Roque, Armorial de la noblesse du Languedoc, cite Guillaume de la Motte, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, qui avait épousé Gabrielle de Chambaud en 1556. Ce fut son petit-fils, René de la Motte, sieur de la Motte- Brion, qui devint baron de Vachères, je ne sais de quelle manière. Il possédait la baronnie dès 1634, & avait pour épouse Paule de Clermont. Il fut maintenu dans la noblesse par jugement souverain, le 16 décembre 1668.

FAMILLE DE SASSENAGE

Armes : Burelé d’argent & d’azur, au lion de gueules brochant, armé, lampassé, couronné d’or.

Sassenage était une des quatre grandes baronnies du Dauphiné qui donnait droit à ses possesseurs de siéger aux Etats comme députés nés & perpétuels. La famille de Bérenger était maîtresse de cette baronne nie depuis la première moitié du XIVe siècle, & ce fut à cette époque qu’elle échangea ſon nom pour celui de Sassenage, sous lequel elle fut connue par la suite. René Ismidon, comte de Sassenage, était maître de Vachères aux premières années du XVIIe siècle. Il était fils de Charles-Louis-Alphonse, baron de Sassenage, & de Clauda de la Motte, fa deuxième femme. Il était né en 1672, & mourut en 1730.

 FAMILLE DE MAILHET

ARMES : D’azur à trois maillets d’argent, 2 & 1.

Cette famille porte la couronne de marquis comme Mailhet, & le titre de baron comme Vachères. Les supports des armes sont deux levrettes. En 1695, il fut assis & perçu une taxe pour le ban & arrière -ban de la sénéchaussée du Puy sur les nobles & autres possédant des fiefs, tènements nobles & rentes. Pierre de Mailhet de Vachères fut compris dans ce rôle pour ses biens nobles. Le 19 avril 1746, noble Honoré de Mailhet, qui avait acquis de René Ismidon, comte de Sassenage, la baronnie de Vachères, le 19 avril 1720, demanda d’être admis en qualité de baron dans l’Assemblée des Etats. Après examen de ses preuves de noblesse & deux lettres écrites au sujet de son admission par le comte de Saint- Florentin, secrétaire d’Etat, à l’évêque du Puy, il fut admis à prendre rang & séance en qualité de baron de Vachères. —En 1753, les Etats admirent à prendre rang & séance, en qualité de baron de Vachères, Jean -Antoine -Augustin de Mailhet, qui venait de succéder à cette baronnie par la mort d’Honoré de Mailhet, son père(…).

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

LARDEYROL

FAMILLE DE GLAVENAS

ARMES : Ecartelé aux 1 à 2 d’or, à l’aigle de sable ; aux 2 & 33 de gueules à trois rochers d’argent.

La famille de Glavenas est connue depuis la fin du XIe siècle. Elle avait pris son nom de la terre de Glavenas. Le n° 53 du Cartulaire de Chamalières, parle du podium de Glavenas qui fut donné au monastère, régnante rege Roberto. Sous le roi Philippe Ier, Austorge de Glavenas concède au monastère, d’après le n° 41, une mense à Bedals, qui est appelée Pifa. Je ne sais quel fut le premier de ce nom qui devint maître de Lardeyrol. Le Livre des Hommages aux évêques du Puy cite, pour 1308, noble Pons de Glavenas, sieur de Lardeyrol, qui reconnaît tenir en fief de l’évêque du Puy le château de Lardeyrol. Ne serait- ce pas le premier de son nom à la baronnie dont il s’agit ? Arnaud cite comme possesseurs de Lardeyrol , Tanneguy de Glavenas pour 1494, & Amblard de Glavenas pour 1520 .

FAMILLE DE MARCENAT

ARMES : De gueules, au chevron d’argent, accompagné de trois roses de même.

Cette maison portait le nom du bourg de Marcenat, situé dans les montagnes du Cantal. A cette famille appartenaient Avit & Antoine de Marcenat, chanoines comtes de Brioude en 1373, de même que Raymond & Jean de Marcenat, abbés de Mauzac, de 1459 à 1502. Amblard de Glavenas ayant été le dernier de la race à Lardeyrol, je regarde comme très probable que la famille de Marcenat devint maître de la baronnie par le mariage d’un de ses membres avec une fille d’Amblard.

FAMILLE DE POLIGNAC -ADIAC

ARMES : (Inconnues.)

Arnaud cite comme possesseur de la baronnie en 1598, François de Polignac, sieur d’Adiac. Je ne fais comment les Polignac devinrent seigneurs d’Adiac, ni comment ils entrèrent à Lardeyrol. D’après l’auteur cité, François de Polignac, seigneurs d’Adiac, baron de Lardeyrol, chevalier de l’ordre du Roi, assista aux Etats en 1598.

FAMILLE D’AUZON -MONTRAVEL

ARMES : Ecartelé d’or á d’azur.

Famille d’origine chevaleresque, dit Bouillet, dont le nom d’Au zon lui vint d’une petite ville au -dessous de Brioude. La baronnie d’Auzon fut portée par Bompard d’Auzon dans la maison de Montmorin. Une branche puînée, seigneurs de Montravel, a existé long temps après & s’est alliée aux maisons de Montmorin, de Polignac, d’Urfé & autres. François d’Auzon, seigneurs & baron de Montravel & de Lardeyrol, fut, je crois, le premier & le dernier de son nom dans notre baronnie. En 1628, d’après Arnaud, il obtint du Roi l’établissement par lettres patentes, de deux foires au bourg de Lardeyrol.

FAMILLE DE SAINT-MARTIAL

ARMES : D’azur, aux rais d’escarboucle d’or, boutonnés de gueules.

Maion ancienne & très distinguée, une des plus marquantes de la Haute-Auvergne. Le premier de cette famille qui posséda Lardeyrol, fut Hercule de Saint-Martial, que cite Arnaud. Il était baron de Drugeac, de Saint-Cirgues, de la Clarétie, de Saint-Martin & de Saint Luc. En sa nouvelle qualité il assista aux Etats du Velay en 1637. Il était fils de François de Saint-Martial & de Louise de Polignac. Il fut marié deux fois : 1er le 20 novembre 1634, avec Jeanne-Marie de Polignac, fille de Gaspard -Armand & de Françoise de Tournon ; 2° le 6 juin 1643, à Judith de la Tour-du – Pin -Gouvernet. Maintenu dans sa noblesse en 1666. — Je n’ai pu découvrir comment il devint maître de Lardeyrol.

FAMILLE D’AUROUZE DE CUSSE

Armes : D’or à la fleur de lis de gueules.

Cette nouvelle famille portait le nom de Cusse, d’une seigneurie de ce nom en Auvergne. Celui d’Aurouze lui venait du fief d’Aurouze, près de Paulhaguet. Elle était connue aussi sous la dénomination de Saint-Quentin, d’une propriété de Saint-Germain -Lembron. On n’est pas d’accord sur la famille de la femme de Jean d’Aurouze de Cusse qui posséda Lardeyrol. Les uns l’appellent Hélène de Ponthis, dame de Cusse ; les autres, d’après la généalogie de Montboissier, Félicité de Polignac. Arnaud ne cite pas cette famille, & pendant un certain espace de temps la baronnie ne fut représentée aux Etats que par des envoyés.

FAMILLE DE MONTBOISSIER -CANILLAC

ARMES : Ecartelé aux 1 à 4 d’argent, à la bande d’azur, accompagnée de fix roses de gueules en orle, qui est de Beaufort ; aux 2 & 3 d’azur, au lévrier rampant d’argent & à la bordure crénelée d’or, qui est de Canillac ; sur le tout d’or, semé de croisettes de sable, au lion de même brochant, qui est de Montboissier. Les premiers monuments qui font connaître la famille de Montboissier, dit Bouillet, la représentent avec des caractères de grandeur & d’illustration qui ne sont le partage que d’un très petit nombre de familles, même de celles que l’on considère, à Juste titre, comme les premières & les plus considérables du royaume.  Cette existence élevée, ajoute-t-il, a été soutenue par 800 ans de services rendus à la patrie & à la religion, & par des illustrations que l’histoire a consacrées. » Ce fut au XIIe siècle que cette maison fut appelée à recueillir les biens des seigneurs de Canillac, dernière branche survivante de la maison de Roger de Beaufort, à la charge d’en perpétuer les armes & les souvenirs. Elle entra dans la baronnie de Lardeyrol par le mariage d’un de ses membres avec une fille des précédents, vers la fin du XVIIe siècle, Arnaud cite comme assistant aux Etats, en 1738, Louis de Laval, seigneurs de Beaufort & de Lardeyrol. Cette maison ne conserva pas longtemps le titre de baron de Lardeyrol.

FAMILLE LAMYC

Armes :

D’azur à deux étoiles d’argent, avec un croissant chargé d’une fleur de lis d’or.

 Le Journal d’un bourgeois du Puy, cité par les Tablettes, porte : « Noble Ignace Pascal Lamyc & son fils, capitoul de Toulouse, sont arrivés au Puy, aujourd’hui 30 mai 1730, l’espée au côté. D’après Arnaud, Ignace Pascal était seigneurs & baron de Lardeyrol dès 1738. Il était alors receveur des impositions du diocèse. Il fut maire alternatif de la ville du Puy.

FAMILLE DE VEYRAC

ARMES : Ecartelé aux 1 dº 3 de gueules à trois pals d’or, aux 2 6 4 d’azur, au chevron d’or, accompagné en pointe d’un lion de même, au chef cousu de gueules, chargé de trois étoiles d’or. Il est question de cette famille dès le XIIIe siècle. Les hommages & les cartulaires de l’Auvergne en font mention. Il n’est pas en mon pouvoir de faire connaître l’époque précise où elle entra en possession de Lardeyrol. Ce dut être évidemment vers le milieu du XVIIIe siècle. Le premier de son nom connu comme possesseur de la baronnie, est Jean-Jacques de Veyrac, seigneurs de Châteauneuf, qui, d’après Arnaud, en était maître en 1763. Il eut pour successeur Jacques- Antoine de Veyrac, auquel on donne le titre de seigneurs de la Valette, & que l’auteur cité dit en possession dès 1767 :  L’an née suivante, Jean -Jacques de Veyrac, fils de Jacques-Antoine de Veyrac de Maisonseule, écuyer, seigneurs de la Valette, baron de Lardeyrol, & de Marie Bellut de Trintinhac, se présenta comme héritier de son père & particulièrement de la terre & baronnie de Lardeyrol. Les Etats l’admirent à prendre séance. Ce fut le dernier de cette famille à Lardeyrol, dont il était maître encore en 1789.

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

SAINT – VIDAL

FAMILLE DE GOUDET

ARMES : (Inconnues.)

Qu’était cette famille, à quelle époque fût-elle possessionnée à Saint- Vidal ? Il est impossible de répondre à ces questions. Le Livre a des Hommages aux évêques du Puy cite des hommages de trois générations de cette maison pour le Villars de Saint- Vidal, Montvert, Montusclat, Montchamp, Chave, le Mont, La Salce & le château de Beaufort, de 1285 à 1383. En l’an 1300, noble Guigon de Goudet se titre seigneurs du dit lieu & de Saint-Vidal.

FAMILLE DE SAINT- VIDAL

ARMES : De gueules à la tour d’argent.

Cette maison, dit Bouillet, paraît avoir une origine commune avec celle de la Tour – Saint- Paul, en Rouergue, & de la Tour -des Bains, en Gévaudan. On peut du moins l’inférer de ce que les sur noms de Rochebonne & de Saint- Vidal se rencontrent dans leurs preuves respectives. » La famille de Saint-Vidal était possessionnée à Barges, en Velay, avant de devenir maîtresse de Saint-Vidal. On compte parmi ses principales alliances les de Goudet, de Joyeuse, de Monestier, de Glavenas, de Saint- Priest, de la Tourette, de Roquelaure, de la Forêt- Bulhon. Au nombre de ses illustrations figurent trois abbesses de Belle combe, un gouverneur de la ville du Puy, chef des Ligueurs, intrépide homme de guerre qui fut tué en duel par Pierre de la Rodde, frère puîné du seigneur de Séneujols. Elle fut maitresse de la baronnie jusqu’en 1582, époque où s’effectua le mariage entre Claire de la Tour -Saint – Vidal, fille de noble Antoine, avec Claude de Rochefort- d’Ailly.

FAMILLE DE ROCHEFORT- D’AILLY

ARMES : Ecartelé aux 1 & 4 de gueules, la bande ondée d’argent, accompagnée de fix molettes de même, qui est de Rochefort- d’Ailly ; aux 2 &3, d’or à la tour de gueules, maçonnée de sable, qui est de la Tour – Saint Vidal.

Grande & illustre maison de chevalerie qui florissait dès le commencement du XIe siècle, époque à laquelle Antoine de Rochefort & Marguerite, sa femme, héritière d’Ailly, fondèrent, en 1001, le prieuré de Bonnat, près de Maffiac. Elle a produit un grand nombre d’hommes qui ont occupé des grades élevés, soit dans l’armée, soit dans l’Eglise, entre autres, un évêque de Bayonne, un de Cahors, & un cardinal évêque de Cambrai. Parmi ses alliances, on remarque les noms de Montboissier, de Royan, de Chalus, de Saint – Quentin, de Saint – Haon, de Montmorin, de Flageac, de la Roche – Aymon, de Châteauneuf-Rochebonne, d’Apchon, de Saint-Germain, de Vogué, de la Garde- Chambonas, Claude de Rochefort- d’Ailly, marié à dame Claire de Saint -Vidal, était seigneurs de Fortunier, de Vèze, de la Rochette & de Joserand. Il y eut de ce mariage trois fils qui laissèrent postérité.

FAMILLE DE DIENNE

ARMES : D’azur, au chevron d’argent, accompagné de trois croissants d’or.

 Les de Dienne se titraient seigneurs de Dienne, de Chavagnac, du Cheylard, de Courbines, de Cheyladet, d’Allanche, de Mailhargues, de Montmorand, de Saint-Eustache, de Baladour, de la Pogeolie, de Curières, de Rousson & autres lieux. Bouillet fait connaître chaque branche de cette race vraiment distinguée. Celui qui devint baron de Saint – Vidal appartenait à la branche des seigneurs de Chavagnac, de Courbines & autres places. Je crois que ce fut Gabriel de Dienne, marié en premières noces à Marthe de Casssagne- Beaufort-Miramont, & en deuxièmes noces à Margue rite de Rochefort – d’Ailly, qui, le premier de son nom, entra en possession de Saint – Vidal. Arnaud, dans son Histoire du Velay, cite comme possesseur de la baronnie, Pierre de Dienne, fils iſſu du second mariage de Gabriel. Il est plus que probable que la famille de Dienne entra en possession de Saint – Vidal par le second mariage de Gabriel, ou peut – être la seigneurie lui vint – elle par héritage de ses oncles.

Les de Dienne n’étaient plus à Saint- Vidal en 1748.

FAMILLE DE ROCHEFORT- D’AILLY

ARMES : De gueules à la bande d’argent, accompagnée de fix merlettes de même, mises en orle.

 Saint – Vidal fut acquis, le 22 juillet 1748, par Pierre -Joseph de Rochefort, marquis d’Ailly, seigneurs de Thiolent & baron de Prades. L’Assemblée des Etats du Velay tenue le 22 avril 1754 admit le nouveau possesseur de la baronnie à prendre séance, en la qualité de baron de Saint- Vidal. Pierre -Joseph appartenait au rameau de Rochefort- d’Ailly, qui se titrait seigneurs de Prades, de Pradel, de la Rochette, de Thiolent & Pomperan. C’est de ce rameau que sortirent Henri -Louis de Rochefort, évêque de Châlons, mort en 1753, & Charles de Roche fort, créé maréchal de camp en 1769.

FAMILLE PORRAL

ARMES : D’azur à un Saint- Esprit d’argent, enflammé de gueules.

Famille originaire d’Italie. Claude Porral, célèbre médecin, était établi à Lyon aux premières années du XVIe siècle, & fut anobli par le prote & ion de Sébastien de l’Aubépin. Son fils, Claude Porral, médecin de Marguerite de Valois pendant son exil au château d’Usson, près d’Issoire, en Auvergne, vint se fixer au Puy, & c’est de lui que sont venus les Porral résidant dans cette ville .Le membre de cette maison qui acquit du marquis d’Ailly la terre de Saint – Vidal, fut Louis – Augustin Porral , conseiller en la sénéchaussée & siège présidial du Puy. Le vendeur, Pierre-Joseph de Rochefort, avant que l’acte ne fût passé devant notaire, demanda aux Etats du Velay, assemblés en 1765 ; son agrément pour s’en réserver le titre de baronnie, & le transféra sur la terre de Bauche. Il fut acquiescé à sa demande.

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

MONTBONNET

FAMILLES DE MONTLAUR ET DE MAUBEC

Les familles de Montlaur & de Maubec ont possédé successivement Montbonnet. Il m’est impossible de dire à quelle époque commença la possession de la première de ces familles. L’autre en devint maitresse par le mariage que j’ai relaté plus haut.

FAMILLE DE VESC

ARMES : Pallé d’or & d’azur de fix pièces, au chef d’or.

Parmi pluſieurs familles qui florissaient, dit Guy Allard, sous la domination des comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, celle de Vesc a tenu un des premiers rangs. Elle est d’une noblesse si ancienne, que son origine est inconnue.  Le premier de cette maison que cite l’auteur, est Hugonin, premier du nom, seigneurs de Vesc & de Montjoux, qui vivait vers 1180, & qui fit le voyage de la Terre sainte. Le même généalogiste fait connaître les alliances des de Vesc, & il n’en énumère pas moins de septante- deux, parmi lesquelles des familles les plus distinguées. Jean de Veſc, surnommé le Gros, baron de Grimaud & de Forcalquier, seigneurs de Carand, & épousa Fleurie de Montlaur, fille de Louis de Montlaur, quatrième du nom, seigneurs de Montlaur & de Maubec, & de Philippe de Balzac. Il testa le 8 novembre 1537, mourut le 28 août 1548, laissant quatre enfants dont aucun ne succéda à son père pour Montbonnet.

FAMILLE DE RAYMOND – MODÈNE

ARMES : Au i d’azur å deux lances d’or posées en sautoir, cantonnées de quatre étoiles de même ; au 2 de gueules à deux faces d’argent ; au 3 de gueules au lion d’or armé & lampassé de même ; au 4 d’azur à la colombe d’argent. Sur le tout d’azur à fix besants d’or, 3, 2, 1. Aliàs : De gueules à la croix d’argent, cantonnée de quatre coquilles de même.

Fleurie de Maubec -Montlaur, son premier mari étant mort, porta ses biens &, entre autres, la baronnie de Montbonnet à la maison de Raymond -Modène, par son second mariage avec Jacques de Raymond-Modène, en 1551. La famille de Raymond-Modène était originaire du Languedoc, connue depuis le XIe siècle, richement possessionnée dans le diocèse de Carpentras au XIIe siècle. Elle s’est constamment maintenue par ses services & ses alliances au rang des familles les plus considérables & les plus illustres du comtat Venaissin. Les représentants de cette maison figurent comme seigneurs de Modène, de Crillon, d’Urban, de la Visclède, de Montpezat, barons d’Aubenas, comtes de Montlaur, marquis de Maubec, seigneurs puis comtes de Pomerols, barons puis comtes & marquis de Modène (…).

FAMILLE D’ORNANO 

ARMES : Ecartelé aux 1 ở 4 de gueules à la tour donjonnée d’or; aux 2 &33 d’argent, au lion de gueules; au chef d’azur chargé d’une fleur de lis d’or . — Aliàs : Parti au 1er de gueules à une colonne d’argent surmontée d’une couronne d’or ; du 2 de gueules au château d’or à trois donjons & deux lions de gueules à la porte, affrontés, armés & lampassés de même, surmontés d’une aigle impériale à deux têtes d’or.

La maison Colonna d’Ornano est une des plus anciennes de Corse ; elle descend des anciens comtes de cette île. Elle a donné deux maréchaux de France & des officiers distingués, chevaliers des ordres du Roi. Sanpietro dit Baſtelica, avait épousé, le 20 août 1528, Vanina d’Ornano, & fit la branche des maréchaux, éteinte en 1674. Après la mort de Sanpietro, son nom étant devenu odieux à cause de ses cruautés, son fils Alphonſe se vit obligé de prendre le nom de sa mère(…).

FAMILLE DE LORRAINE -GUISE

ARMES : Coupé de 4 en chef á 4 en pointe; le 1er facé d’argent ó de gueules de 8 pièces, qui est Hongrie; au 2 semé de France, au lambel de s pendants de gueules, qui est Anjou – Sicile; au 3 d’argent, à la croix potencée d’or, cantonnée de 4 croisettes de même, qui est Jérusalem ; au 4 d’or à quatre pals de gueules, qui est Aragon ; au i de la pointe sème de France, à la bordure de gueules, qui est Anjou ; au 2 d’azur, au lion cantonné d’or, couronné de même, armé & lampassé de gueules, qui est Gueldre; au 3 d’or, au lion de sable, armé & lampassé de gueules, qui est Flandre; au 4 d’azur, semé de croix recroisetées au pied fiché d’or, chargé de trois alérions d’argent, qui est Lorraine, au lambel de trois pendants de gueules en chef.

ARMES DES DUCS D’ELBEUF : De Lorraine – Guise, à la bordure de gueules.

ARMES DES DUCS D’HARCOURT : De Lorraine- Elbeuf, à la bordure chargée de 8 besants d’or.

Moréri donne la généalogie des ducs de Lorraine à partir de Gérard, qui vivait en 1048, jusqu’à Léopold – Joseph, en 1694. Cette famille se fondit avec la branche d’Harcourt, dont les représentants se titraient comtes d’Harcourt, d’Elbeuf, de Brionne, de Lillebonne & d’Aumale, vicomtes de Châtelleraut, maréchaux héréditaires de Poitou. Anne d’Ornano, héritière de fa tante, la maréchale d’Ornano, porta Montbonnet & ses autres biens à François de Lorraine-Guise, comte de Rieux, d’Harcourt, troisième fils de Charles de Lorraine, deuxième du nom, duc d’Elbeuf, & de Catherine-Henriette, légitimée de France. Le nouveau maître de la baronnie vellavienne mourut le 27 juin, ne laissant qu’un fils, Alphonſe – Marie – Charles de Lorraine , né en 1648, marié en 1667 à Françoise de Brancas, d’où Anne-Marie Joseph de Lorraine , appelé le prince de Guise , qui , après avoir vendu, en 1716, la baronnie d’Aubenas à Cérice- François de Vogue, ne tarda guère de vendre celle de Montbonnet à Jacques de Genestet, seigneurs de Séneujols .

FAMILLE DE GENESTET

ARMES : D’azur au cœur ailé d’or.

 M. Julien de Besly, qui a donné une courte généalogie de cette famille, cite Jacques de Genestet, vivant vers le milieu du XVIIe siècle. Il paraît que c’est là le premier auteur connu de cette maison dont on ignore l’origine. Jacques se titrait seigneurs de Séneujols. Son fils, Jacques de Genestet, baron de Séneujols, avait épousé Catherine Chrétien. Ce fut le fils de ces derniers qui acheta Montbonnet. Il s’était marié, en 1715, avec Marguerite Fay de La Tour -Maubourg. Il y eut de ce mariage, entre autres, deux enfants, dont l’un fut maître de Saint- Didier & d’Aurec, & l’autre, Claude- Jacques -Vin cent, époux de Jeanne-Marie de Thélis, posséda Montbonnet jusqu’en 1786.

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

SAINT- HAON

FAMILLE DENTIL

ARMES : De gueules, au lion d’or, accompagné de trois dents d’argent.

Pierre Dentil, damoiseau, seigneurs du château de Saint – Haon, donne l’investiture à l’hôpital des pauvres Notre- Dame, d’un legs qui lui avait été fait par Raymond Loda, d’une rente sise au village d’Escublac, dépendant de la seigneurie. Fait dans l’église de Rouret, le 1er des nones de juillet 1270. Cette famille est citée pluſieurs fois dans le Livre des Hommages pour certaines possessions qu’elle avait à Jonchères, & dans une de ces reconnaissances on donne à celui qui la fait, le titre de noble Dentil de Saint-Haon . Le premier que cite La Roque, est Colon Dentil, seigneurs de Ligonnès, qui vivait vers la fin du XVe siècle. Il y avait longtemps déjà que cette maison ne possédait plus Saint- Haon. Le généalogiste dit que cette famille fut maintenue dans la noblesse par jugement souverain du 15 janvier 1671 , & lui donne des alliances avec les Rochemure, les de Calvière, d’Espinchal , de Rochebaron, de Renaud de Pont de Gripes.

FAMILLE DE MONTLAUR

ARMES : D’or au lion de vair, couronné.

En 1274, quatre ans après l’investiture citée plus haut, noble & puissant seigneurs Héracle de Montlaur, frère de Pons, fait hommage à l’évêque du Puy du château de Saint – Haon. On ne fait ce qui s’était produit dans ce court espace de temps. « Les Montlaur, dit M. Truchard Du Molin , Baronnie de Roche- en Régnier (p.14 ), devenus seigneurs d’Aubenas en 1121 , avaient ajouté au vieux fief dont ils portaient le nom, un grand nombre d’autres fiefs situés des deux côtés de ce rideau de montagnes qui sépare le Velay du Vivarais, &, parmi ces châteaux, celui de Montbonnet sur la route du Gévaudan & titré de baronnie leur donna l’entrée aux Etats du pays dès que les malheurs du Dauphin, qui fut Charles VII, en eurent rendu la convocation à peu près régulière(…).

FAMILLE DE MAUBEC -MONTLAUR

ARMES : D’or à deux léopards d’azur, posés l’un sur l’autre.

 Un membre de cette famille fait hommage du château de Saint Haon à l’évêque du Puy, en 1489. Maion de chevalerie, originaire du Viennois, dont le nom primitif était Boclozel, qu’elle échangea, en 1202, contre celui de Maubec, par suite du mariage d’Aymon II, chevalier, sieur de Bocsozel, avec Jeanne de Maubec, héritière de Maubec & autres terres. Maubec était une des grandes terres du Dauphiné, en pays de Viennois, & une des grandes & anciennes baronnies de cette province . Elle fut plus tard titrée de marquisat. D’après Guy Allard, les représentants de la baronnie de Maubec, ainsi que ceux des trois autres siégeaient aux Etats comme députés nés & perpétuels, & seuls avaient droit à un fauteuil, les autres nobles étant assis sur des bancs(…).

FAMILLE DE LÉVIS – LAUTREC

ARMES : D’or à trois chevrons de sable superposés, au lambel de même à trois pendants de gueules.

Arnaud, dans son Histoire du Velay donne comme baron de Saint-Haon, en 1419, Philippe de Lévis, vicomte de Lautrec. Il n’est pas facile de concilier cette date avec celle de l’hom mage de cette seigneurie par un de Maubec, en 1489, à moins que les de Lévis n’aient possédé la baronnie avant la famille dont il a été question dans l’article précédent, que pendant un court espace de temps. Le même auteur (au même tome & à la même page) cite comme maître de la baronnie, en 1443, le bailli de Velay & chambellan du Roi. Il m’a été impossible de découvrir les nom & prénom de ce nouveau maître. Rien sur cette seigneurie pendant plus d’un siècle.

FAMILLE DE LA RODDE

ARMES : D’azur à la roue d’or, au chef d’argent, chargé de trois chevrons de gueules posés en face.

 Très ancienne famille du Velay, laquelle a pris son nom de la terre de la Rodde, sieur du dit lieu, en 1231. Elle a eu deux branches, l’une restée en Velay & possessionnée à Saint-Haon depuis la première moitié du XVIIe siècle, & l’autre établie en Bourgogne & séparée de la précédente depuis 1601. Jean de la Rodde, sieur de Châteauneuf, fut commis du baron de Saint-Haon aux Etats du Velay, le 20 juillet 1620. Il avait épousé, deux ou trois mois avant, le 24 avril de la même année, l’héritière de cette maison , Isabeau de Saint-Haon , & ce fut par là qu’il devint plus tard baron du Velay (…).

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

SAINT- DIDIER

FAMILLE DE SAINT- DIDIER

ARMES : D’azur au lion d’argent, à la bordure de gueules, chargée de huit fleurs de lis d’or.

Le premier auteur connu de cette maison est Guillaume de Saint Didier, qui vivait dans la deuxième moitié du XII° siècle. Il fut trou badour, bon chevalier d’armes, libéral, bien instruit, poli, civil & galant. Il eut pour successeur Jouſſerand Ier, son fils, d’après Arnaud, son neveu, d’après Mandet. Il fut troubadour comme Guillaume. Vient ensuite Guigon, fils de Jouſſerand Ier, marié à Isabelle de Clérieu. Ce fut lui qui vendit à l’évêque du Puy, Guillaume de la Roue, pour le prix de 1,360 livres, le château, le mandement & la seigneurie de Monistrol, avec ses annexes, dépendances, droits & actions quelconques, l’an 1260.

FAMILLE DE CHATEAUNEUF-JOYEUSE

ARMES DES CHATEAUNEUF : D’or à trois pals d’azur, au chef de gueules, surmonté de la légende : « Deo juvante. »

ARMES DES DE JOYEUSE : Châteauneuf, chargées de trois hydres d’or.

ARMES DES DE JOYEUSE SAINT- DIDIER : De Joyeuse, écartelées de celles de Saint- Didier.

La maison de Châteauneuf- Randon s’est divisée, dit Gustave de Burdin , en pluſieurs branches , toutes illustres :

1 ° Les comtes de Châteauneuf-Randon, baron du Tournel, marquis de Boys, seigneurs de Saint-Etienne du Valdonnez,

2° Les comtes d’Apchier, baron de Thoras, de la Garde & de la Margeride, seigneurs de la Claude, Charraix , coseigneurs de la ville de Saugues,

 3 ° Les comtes de Barjac & de Rochegude, en Languedoc ;

4° Les vicomtes & ducs de Joyeuse, en Vivarais, fondus dans la maison de Lorraine, & les comtes de Grandpré, en Champagne, branche de Joyeuse, fondus dans la maison d’Equevilles.  La souche de toutes ces branches fut Guillaume de Châteauneuf Randon, qualifié « domicellus miles », seigneurs de plus de quatre -vingt paroisses ou châteaux en Gévaudan , Vivarais ou Cévennes , connus sous le nom de Randonnat ou Randonnois, marié, en 1057, à Antoinette de Mercœur.

Le premier qui devint baron de Saint- Didier fut Louis de Château neuf-Randon, qui formait le neuvième degré, à partir de Guillaume, & le sixième de la branche. Son contrat de mariage avec Thiburge de Saint-Didier est en date du 26 mai 1379. Ils étaient veufs l’un & l’autre : Louis, de Marguerite de Chalençon ; & Thiburge, de Jean de Polignac (…).

FAMILLE DE BOURBON -MONTPENSIER

ARMES : D’azur à trois fleurs de lis d’or, au filet ou cotice de gueules en bande.

Même famille que celle possessionnée à Roche-en -Régnier, & qui ajouta à son nom celui de Montpensier, par suite du mariage de Louis Ier de Bourbon, en 1504, avec sa parente Louise de Bourbon, fille de Gilbert, comte de Montpensier, propre sœur du connétable. De cette union naquit, à Moulins, le 10 juin 1513, Louis II, prince de la Roche – sur- Yon, bourbon par son père & par sa mère, & qui devint le chef de la seconde maison de Montpensier, & baron de Roche-en-Régnier. Louis II, marié à Jacqueline de Longwy, en eut six enfants, &, entre autres, François de Bourbon -Montpensier, qui de son union avec René d’Anjou eut Henri de Bourbon, duc de Montpensier & de Saint-Fargeau, prince de la Roche – sur-Yon, gouverneur de la Normandie, après son père. Ce fut à ce dernier qu’échut la baronnie de Saint-Didier, par son mariage avec Henriette- Catherine, duchesse de Joyeuse, fille unique & héritière de Henri de Joyeuse, comte du Bouchage. Henri de Bourbon -Montpensier ne devait pas garder longtemps la baronnie de Saint-Didier, & il la vendait à Philibert de Nérestang, deux ans après son mariage. Henri de Bourbon -Montpensier fut le grand -père de Marie -Louise d’Orléans, connue sous le nom de mademoiselle de Montpensier, la plus riche héritière du royaume, & qui faillit en être la reine.

FAMILLE DE NÉRESTANG

ARMES : D’azur à trois bandes d’or, accompagnées de trois étoiles d’argent, rangées entre la 1re & la 2me bande.

 Ce fut vers 1599, ou au plus tard vers 1600, que la baronnie fut achetée par le représentant de cette famille, dont il a été question déjà à propos de Roche-en-Régnier, & l’acquéreur en reçut l’investiture de l’évêque du Puy dans le courant de cette dernière année. Pour arrondir sa propriété & compenser le démembrement qui en avait été fait par vente passée à Robert de Lignerac de la portion désignée sous le nom de Dunières – les- Joyeuse, Philippe achetait, le 22 avril 1609, de messire Marc de la Roue, chevalier de l’ordre du Roi , seigneurs & baron de la Roue , Montpeloux , Pierrefort, Aurec, Oriol, la Chapelle & autres places, les terres & seigneuries d’Aurec, Oriol & la Chapelle, en toute justices, haute, moyenne & basse, sans réserve ni exception, situées en pays de Velay & Forez, rière les diocèses du Puy & l’archevêché de Lyon , au prix de 54,000 livres, outre le principal de la pension de 60 livres tournois due au prieur & prêtre d’Aurec . J’ai dit comment Roche- en – Régnier passa des Nérestang à la maison de Vaux ; je dirai à l’article suivant comment Saint-Didier arriva de la même maison à la famille suivante.

FAMILLE DE GENESTET-SÉNEUJOLS

ARMES : D’azur, au cœur ailé d’or.

 Le premier que je connais de cette maison est Jacques de Genestet, seigneurs de Séneujols & de Montbonnet. Il fut juge mage, de 1716 à 1753. Il acquit du marquis de Nérestang ou de ses ayants droit, en 1733, la baronnie de Saint-Didier, avec les seigneuries d’Aurec, de Saint- Ferréol, de la Chapelle & d’Entremont. Il était secrétaire du Roi, maison & couronne de France. Il eut, de Marguerite de Fay de La Tour-Maubourg, Jean -Marie Hector de Genestet, qui fut guillotiné à Paris, en 1793 , avec son épouse, Louise de Besset, de l’illustre maison de Montboissier, pour être restés fidèles à leur Dieu & à leur Roi.

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

ROCHE- EN- RÉGNIER

FAMILLE DE ROCHE

ARMES : Mi-parti d’argent « de sable, au chevron brochant d’argent sur le sable & de sable sur l’argent, accompagné en pointe d’un rocher à trois coupeaux de sinople.

Régnier de Roche, qui vivait à la fin du Xe siècle & qui figure comme partie ou comme témoin dans plusieurs actes du Cartulaire de Chamalières, entre les années 943 & 1020, est le premier de la maison qui apparaît dans l’histoire. Roche- en-Régnier (Rocha in Ray nerio), qui est composé en partie de son nom, fait conjecturer avec raison qu’il fut en effet le premier de la race possesseur de la seigneurie. Je ne m’aventurerai pas à rechercher d’où il put venir. Le principal manoir de cette maison fut, sans nul doute, le château de Roche, mais elle habita aussi la forteresse d’Artias, commune de Retournac, pendant un certain temps, ainsi que je l’ai dit déjà en parlant de ce château dans ma troisième livraison des Châteaux du Velay. Plusieurs des membres de cette famille se font remarquer par leurs bienfaits envers divers monastères, mais surtout envers celui de Chamalières, qui était pour ainsi dire dans l’enclave de la baronnie & à deux pas de la seconde résidence. Les de Montlaur, de Jaujac, de Chalencon, de La Tour, de Montboissier, de Canillac, de Boussac figurent parmi les alliances de cette première famille. Maîtresse de Roche dès les premiers temps de la féodalité, la maison de Roche la posséda jusque vers le milieu du XIVe siècle, se maintenant toujours au premier rang, soit par la fortune, soit par ses alliances, soit par les services rendus à l’Etat ou à l’Eglise.

FAMILLE DE LÉVIS -LAUTREC

ARMES : D’or à trois chevrons de sable superposés, au lambel de même å trois pendants de gueules.

 Les anciens de Lavoûte affirmaient, dit Albert de Boys, Album du Vivarais, avoir vu dans l’église du château un tableau représentant la madone avec un enfant dans les bras, comme placée sur un nuage, un Lévis à les pieds, & une banderole s’échappant de ses mains pour aller rejoindre le chevalier en prières ; or, on lisait ces mots sur cette banderole : « Venez à moi, mon cousin. » « Cette vanité candide, ajoute M. Du Molin qui fait cette citation, ni ne les élève, ni ne les abaisse. Le nom des Lévis est écrit sur toutes les pages de l’histoire du Languedoc. » Philippe de Lévis, seigneur de Florenſac, qui fut le commence ment des seigneurs de Roche-en-Régnier, comtes de Villars & ducs de Ventadour, était fils de Gui III de Lévis & d’Isabeau de Marly, fille de Bouchard de Montmorency. De son mariage avec Béatrix, vicomtesse de Lautrec, il eut deux fils : Philippe II, vicomte de Lautrec, par sa mère, & Bertrand, seigneur de Florenſac. Le premier devint baron de Roche, en épousant Jamage, héritière de la maison en 1336.

FAMILLE DE BOURBON

ARMES : D’azur à trois fleurs de lis d’or, à la cotice de gueules.

En 1273, Robert, cinquième fils de saint Louis, comte de Clermont en Beauvoisis, épousa l’héritière de la seigneurie de Bourbon l’Archambault, Béatrix de Bourgogne, qui était dame de Bourbon par sa mère. Son fils, Louis Ier, dit le Grand, rendit de très loyaux services à Charles – le -Bel qui, pour l’en récompenser, érigea la seigneurie de Bourbon en duché-pairie par lettres patentes du 27 décembre 1347.  Jacques, son troisième fils, créa la branche des comtes de la Marche & des princes de la Roche – sur-Yon(…).

FAMILLE DE LÉVIS – VENTADOUR

ARMES : Ecartelé, au i bandé d’or & de gueules, au 2 d’or à trois chevrons de sable, au 3 de gueules à trois étoiles d’or, 2 & 1, au 4 d’argent au lion de gueules ; un écusson en abîme échiqueté d’or &de gueules.

Les représentants de cette nouvelle famille se titraient : barons de Lavoûte, seigneurs de Vauvert & comtes de Ventadour. Ce dernier titre lui vint par le mariage de Louis de Lévis, chambellan de Char les VIII, avec Blanche de Ventadour. Le premier de ce nom qui posséda la baronnie de Roche fut Gilbert de Lévis, fils de Gilbert II, enfant d’honneur de François Ier en 1524, & son panetier en 1531, & de Suzanne Delair, fille de noble Jacques Delair, seigneurs de Cornillon, & d’Antoinette de Tournon. Il eut pour femme Catherine de Montmorency, fille d’Anne, connétable de France, & de Magdeleine de Savoie. Ce fut lui qui obtint l’arrêt du Conseil qui déclarait les substitutions faites par ses ancêtres ouvertes en la personne. Il mourut à Lavoûte, en 1591, chargé de titres & d’honneur (…).

FAMILLE DE NÉRESTANG Armes : D’azur à trois bandes d’or, accompagnées de trois étoiles d’argent, rangées entre la 1e & la 2me bande.

Maion originaire d’Auvergne, y exerçant, dans le XIIIe siècle, la charge de bailli des montagnes. Le chanoine Lamure parle d’un Philippe de Nérestang, qui, répondant à l’appel d’Urbain II au concile de Clermont, en 1095, arriva l’un des premiers à l’armée du comte de Toulouse. Autre Philippe de Nérestang fut une des célébrités de cette maison. Il fut homme de guerre de quelque renom, mêlé aux grandes affaires & chargé, sous quatre rois, Charles IX, Henri III, Henri IV & Louis XIII, d’expéditions importantes. La baronnie de Roche, vendue aux enchères, fut adjugée à Char les -Achille, marquis de Nérestang, fils de Jean & de demoiselle Ennemonde – Joachim de Harley, le s septembre 1673, au prix de 139,200 livres, y compris l’indemnité payée au marquis de Chaste, précédent enchérisseur pour les faux frais & prix de ratification. Charles – Achille, marié en 1667 à Françoise de Grave, fille de feu Jean de Grave, sieur de Launay, président en la Chambre des Comptes de Nantes, & à Françoise de Godet, n’eut qu’un seul enfant, Louis-Achille de Nérestang, qui n’accepta la succession de son père que sous bénéfice d’inventaire, & passa la vie à la liquider .

FAMILLE JOURDA DE VAUX

Armes : D’or à la bande de gueules, chargée de trois croissants d’argent.

On dit cette famille originaire du Gévaudan. Elle s’établit en Velay au temps des derniers Valois, & devint successivement maitresse du Fraisse, de Folletier, de Vaux, de Chabanolles, du Clos, du Rhuiller, de Retournac, de Roche- en -Régnier, du Bouchet & de Mercuret. Ce fut en 1678 qu’elle acheta la coseigneurie de Retournac & une partie du mandement d’Artias, &, en 1730, qu’elle acquit tout ce que la famille de Nérestang possédait encore de la baronnie de Roche-en-Régnier, au prix de 63,000 francs. Ses principales alliances, dans ces diverses branches, ont été avec les maisons de Pastourel, de Saint-Germain de Champes, d’Exbrayat de Créaux, de Soulages, de la Porte, de Bayle de Martignac, de La Tour de Beauzac, de Goyon de Beaucorps, de la Rousselière -Clouard, de Rancelot du Mesnil, de Neyron des Ursins, de la Colombe , de la Mure, de Charbonnel, de Vauborel, de Fougères , de Vergennes, de Brive, de Verdelhan des Molles , Descours, de Villars , de Roche de Longchamps(…).

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

QUEYRIÈRES

FAMILLE DE POITIERS

ARMES : D’azur à fix besans d’argent posés, 2,1, au chef d’or.

C’est la même famille que celle possessionnée à Beaudiner, & ce sont les mêmes armes. En 1229, dame Philippe, comtesse de Valentinois, fait hommage à messire Etienne, évêque du Puy, du château & appartenances de Queyrières. Le Ier mai 1276, Adhémar de Poitiers, comte de Valentinois, rend & relâche à Guillaume, évêque du Puy, pour droit de seigneurie, les châteaux de Fay & de Queyrières, avec leurs mandements & tout ce qu’il tient de l’évêque en fief. Le Livre des Hommages cite d’autres reconnaissances de divers membres de la même famille à différents évêques du Velay, jusqu’en 1315, époque où le dernier hommage a pour auteur Luce, femme de puissant Guillaume, comte.de Poitiers, & fondatrice du monastère de Chazeaux, près Firminy (Loire).

FAMILLE DE CRUSSOL

ARMES : Facé d’or & de sinople, qui est de Crussol ; écartelé d’azur à trois bandes d’or-, qui est d’Usés.

Même famille que celle dont il a été question à propos de Beaudiner. Le premier hommage de cette maison pour Queyrières est en date de 1340, & fut rendu par Geraud Bastet, seigneur de Crussol & héritier de Guillaumette de Poitiers. Le dernier hommage rapporté dans le répertoire est de 1364.

FAMILLE DE VERGÉZAC

ARMES : D’azur à trois besants d’or, 2 & 1.

En 1451, Pierre de Vergézac, seigneur de Queyrières, se reconnaît redevable au couvent des Frères Prêcheurs du Puy, d’une rente annuelle de trente sous. Le lieu de Vergézac, qui a donné son nom à cette famille, est situé sur l’extrême limite de l’Auvergne & du Velay, à trois lieues du Puy. Bouillet cite, entre autres, Béatrix de Vergézac, religieuse aux Chazes, en 1401, & Pierre de Vergézac, qui fut fait chevalier par Charles, dauphin, régent du royaume, étant au Puy en 1420, pour s’être signalé contre les Bourguignons, qui avaient envahi le pays. Ce Pierre de Vergézac était le même que celui dont nous avons cité l’hommage. On ne fait comment il entra en possession de Queyrières.

FAMILLE DE ROSSEL

ARMES : (Inconnues*)

Sans savoir comment il devint maître de la baronnie, je trouve noble Louis Roissel en possession de Queyrières vers le milieu du XVIe siècle. En 1533 & le 27 janvier, noble Louis Rossel, seigneur de Queyrières, fonde des messes hautes & basses qui doivent être célébrées dans la chapelle qu’il a dans la chapelle des jacobins & qui est celle de onze mille vierges. Cette famille, inconnue aux généalogistes, était originaire du Velay. En 1388, Jean Rossel était consul de la ville du Puy. En 1420 (16 mai), parmi les chevaliers créés par Charles VII, figure Pierre Rossel.

FAMILLE DU MAZEL

ARMES : (Inconnues.)

Noble Louis Rossel ne dut pas vivre longtemps après fa fondation, & il paraît qu’il ne laissa pas d’enfants. Queyrières était au pouvoir de la maison du Mazel, deux ans plus tard. Le 26 octobre 1535, noble Antoine ou Annet du Mazel, seigneur de Queyrières, héritier & neveu de Louis Rossel, reconnaît les fondations faites par son oncle. La famille Blainier, qu’on ne connaît guère, était maîtresse du Mazel de Tence au commencement du XVIe siècle, & se titrait : du Mazel. Il est plus que probable, vu la proximité des lieux, que noble Antoine était membre de cette famille.  En 1540, Charles de Bonlieu, fils de Guillaume, sieur de Greusse, & de Marguerite Blainier du Mazel, se titrait feigneur du Mazel.

FAMILLE DU BESSET

Vers la fin du XVIe siècle, la baronnie de Queyrières se trouvait au pouvoir de Claire de Beffet. Ce point est catégoriquement affirmé. La question devient difficile quand il s’agit de savoir ce qu’était la famille de Beffet. Deux opinions sont émises. M. – Fraisse croit que Claire de Beffet appartenait à la famille Pichon de Chazeaux, & qu’elle était fille de Bertrand de Chazeaux & de Miracle de Rien. Dans cette hypothèse, elle aurait eu pour armes : de gueules à une bande d’or & une colombe d’argent passante, surmontée de trois étoiles d’or.

FAMILLE DE LUZY

ARMES :D’or à la face échiquetée d’argent & de gueules, parti de gueules au chevron d’argent, accompagné de trois étoiles d’argent.

 La famille de Luzy est originaire des confins du Velay & du Forez. Elle possédait très anciennement la seigneurie de Pélissac. Première cité par La Roque est Jourdan de Luzy, qui vivait au commencement du XVe siècle. On la trouve alliée avec les maisons de Florit, de Vergézac, de Tournon, de Beffet, de Baronnat, de Potrieu, de Dodun, de Moucheron, &c, &c. François de Luzy .de Pélissac, baron de Queyrières, feigneur de Pélissac & Villierma, fils des précédents, leva une compagnie de chevau-légers pour le service du Roi contre les Ligueurs & commanda à Tence, en 1591. Il avait été maintenu dans sa noblesse par jugement souverain du 2 janvier 1669.

FAMILLE DE SAIGNARD

ARMES : D’azur au sautoir d’argent.

Depuis la maintenue de M. de Bezons, cette maison s’est divisée en plusieurs branches, dites de Choumouroux, de Sasselange & de la Fressange, qui remontent leur filiation authentique à Antoine de Saignard, époux de Jeanne de Saint-Laurent, & qui testa en 1533. Alliances : de Saint-Laurent, de Chapat, de Langon, de Crèmeaux, de Desbots, de la Rivoire, de Vertamy, Allier de la Fressange, de Choumouroux, de la Bastie, Colonna d’Ornano, du Crozet, de Laroque, du Favet de Montagier, d’Allemance, de Rivière, du Peloux de Saint-Romain, de Rosely-Mesros. Ce fut vers 1624 qu’Antoine de Saignard, fils de Coézar de Saignard & de Clauda Langon, entra en possession de la baronnie, on ne fait à quel titre. En 1620, il assiste aux Etats comme commis du baron de Queyrières, &, en 1624, en fa qualité de baron.

FAMILLE DE FAGE DE RIBBES

ARMES : D’argent à deux lances éclatées de gueules, posées en sautoir;, au chevron de sable brochant & accompagné en chef de deux palmes de sinople.

Les de Fage étaient seigneurs de Ribbes, de la Combe, de Fournols, de Talisat & de la Veyssenet, élection de Saint-Flour. Ils ont été alliés avec les maisons de Ponsonailles, de Seveyrac, d’Aurouze, de Langlade, de Castellas, de Laurie de la Salle. Charles de la Fage de Ribbes, marié à Marguerite de Saignard qui lui avait apporté Queyrières, hérita de la baronnie par la mort de fa femme & la laissa lui-même, vers 1758, à la seconde épouse, Henriette de Fillère de Charrouil.

FAMILLE DE FILLÈRE DE CHARROUIL ARMES : D’or à trois palmes de sinople, posées 2 à 1.

La maison de Fillère, originaire du Velay, a fourni plusieurs juges mages & lieutenants généraux en la sénéchaussée du Puy. Hugues de Fillère, sieur de Bornette & de Charrouil, fut député aux Etats-Gêné réaux de 1614, tenus à Paris. Le premier connu est André de Fillère, qui vivait à la fin du XVe siècle & dans les premières années du XVIe. On compte parmi les alliances de cette maison, les de Bayle, de Berard, de Montalet, de la Veulhe, de Saignard, J’ai dit comment Henriette de Fillère devint maîtresse de Queyrières. Elle en fut possessionnée jusqu’à la Révolution française, & mourut en 1803.

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

LA BROSSE

C’est à environ quatre kilomètres de Tence que se trouve LA BROSSE.

FAMILLE DE LA BROSSE (DE BROSSIA)

ARMES : (Inconnues.)

On présume que c’est à cette maison, la première à la Brosse, qu’il faut rattacher Raymond de la Brosse, fils à Seguin de la Brosse, chevalier, qui, avec sa femme Agnès, fait hommage, en 1285, de Plusieurs tènements qu’il possède à Varennes & au Chambon.

FAMILLE DE MALET


ARMES : (Les mêmes que pour Chabrespin & Maubourg.)

Imbert de la Garde est mentionné au répertoire des hommages de 128… à 1303. En 1305, il transige avec l’évêque du Puy, au sujet de la justice, & le dit Imbert fait hommage au dit seigneur évêque du château, tour, forteresse de la Brosse, des villages de Monteille & de Versilhac. Or, M. Fraisse, curé de Monistrol, croit que cet Imbert appartenait à la famille de Malet, qui était maîtresse de Chabrefpine, se titrait de la Garde, d’un fief de ce nom, & possédait pareillement la Brosse.

FAMILLE DE VISSAC

ARMES : De gueules à trois pals d’hermine.

Maion d’ancienne chevalerie, connue depuis Pierre de Vissac, chanoine comte de Brioude en 1161, a donné un chancelier de France en 1338, un évêque de Saint-Flour en 1384, neuf chanoines comtes, & s’est alliée avec les maisons les plus considérables du pays. Bouillet cite Silvain de Vissac, fleur de la Brosse, père de Marguerite ou Maragde de Vissac, mariée à Armand de Rochebaron-Usson . Il ne donne pas fa filiation, mais le fait vivre dans la deuxième moitié du XIIIe siècle. En 1319, il y eut hommage de la Brosse à l’évêque du Puy par Silvion ou Silvain, seigneur du dit lieu (…).

FAMILLE DE ROCHEBARON-USSON

ARMES : De gueules à une porte d’or.

Toujours au rapport du même auteur, un Rochebaron de Bas aurait épousé une demoiselle d’Usson, dans la deuxième moitié du XIIe siècle, & de là la branche de cette maison, connue fous le nom de Rochebaron-Usson. Le premier de cette branche, aurait été Guigue, fils de Pons de Rochebaron & de Gotolende, dame & douairière de Rochebaron vers 1170. Au dire encore de M. Fraisse, Gotolende aurait été fille de Dalmace de Baffie, seigneur d’Usson & de Beauzac. Les Rochebaron-Usson, déjà maîtres d’Usson & de Beauzac, feraient entrés en possession de la Brosse par le mariage de Briand ou Guillaume avec Maragde de Vissac, fille de Silvion de Vissac, baron de la Brosse, dans la première moitié du XIVe siècle.

FAMILLE DE SE MUR
ARMES : D’argent à trois bandes de gueules.

Cette maison tire son origine, d’après certains auteurs, des anciens rois de Bourgogne ; d’après d’autres, de Guillaume, duc d’Aquitaine, fondateur ou restaurateur de l’abbaye de Cluny, en 909.
Alliances : Nevers, Vernay, Villars La Faye, Sereys, Damas, Jacquet, Gorrevod. Ce fut Pierre de Sémur qui fut le premier & le dernier de fon nom à la Brosse, dont il devint maître en épousant Béatrix de Rochebaron-Usson. Il n’y eut de ce mariage qu’une seule fille, qui transporta les seigneuries de Beauzac & de la Brosse à la maison suivante.

FAMILLE DE LAVIEU

ARMES : D’or à la bande engrêlée de fable.

Cette famille, dit le docteur Charreyre, Tablettes historiques du Velay, essentiellement forézienne & mentionnée de très bonne heure, se divise en plusieurs branches. Des personnages marquants, dans l’Eglise surtout, avaient illustré cette race; elle avait donné un archevêque à Vienne, des prieurs à Montverdun, à Randan, à Saint-Germain-le-Puy, des abbesses à Bellecombe. Le château de Roche-la-Molière était le séjour habituel du rameau qui vint s’implanter en Velay. Jean de Lavieu-Poncins, à qui échurent Beauzac & la Brosse, était fils de Héraud de Sénecterre & de Catherine de Lavieu, fille de Brilland de Lavieu. Son épouse fut Elise de Sémur. On ne fait pourquoi il adopta le nom & les armes de sa mère. Possessionnée à la Brosse au commencement du XVe siècle, cette famille en était encore maîtresse en 1479.

FAMILLE DE SAINT-GERMAIN-D’APCHON

ARMES : D’or fané de fleurs de lis d’azur.

C’était la famille de Saint-Germain-Laval, dont Jean-Marie de la Mure dit qu’elle était fort ancienne & extrêmement noble. Elle acquit la Brosse vers 1480, par le mariage de Artaud VI de Saint-Germain avec Marguerite de Lavieu, fille de Claude de Lavieu, seigneur de Poncins & des Fernanches, en Forez, de la Brosse, en Velay, & en partie des châteaux d’Aroy & de Saint Christophe, en Bourgogne, & de Catherine d’Albon(…).

FAMILLE DE CLERMONT-CHASTE

ARMES : De gueules à deux clefs d’argent en sautoir, surmontées d’un écusson d’azur à la fleur de lis d’or.

Branche de l’illustre maison de Clermont-Tonnerre, séparée de sa tige vers la fin du XIIe siècle ; elle a tenu un rang fort distingué, soit à la cour des dauphins de Viennois, soit à celle des rois de France. Le rameau qui vint à la Brosse n’a pas produit moins de six baillis, sénéchaux du Velay, autant d’abbesses au monastère de Clavas, un vice-amiral, gouverneur de Dieppe, puis ambassadeur du Roi en Angleterre, un conseiller d’État, plusieurs maréchaux de camp.(…).

FAMILLE DE CAILLEBOT

ARMES : D’or à fix annelets de gueules, 3, 2, 1.

Lachesnaye-Desbois fait remonter cette famille jusqu’à René de Caillebot, écuyer, seigneur du Mesnil-Thomas, qui vivait en 1454. La terre de Champsonels, en Normandie, fut érigée en marquisat, en 1673, en faveur de Louis de Caillebot, capitaine des gendarmes de la garde, lieutenant général des armées du Roi.

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

SAUSSAC

FAMILLE DE SAUSSAC

ARMES : D’or au lion de fable, armé, lampassé & couronné d’or.

D’après les notes du docteur Charreyre, cette famille est connue depuis la première moitié du XIe siècle. Le premier dont on fait le prénom est Guillaume de Saussac, époux d’Adalguarde & père de Guidon & d’Avit, qui vivaient en 1027. Cinquante-deux ans plus tard, Raymond de Saussac fondait une chapelle à fon château de Saussac & partait pour la croisade en 1095. Le Livre des Hommages cite trois générations, à partir de 1285 à 1339 : Jousserand, Hugon & autre Jousserand qui font hommage à l’Évêque du Puy du château de Saussac & de tout ce qui leur appartient dans les environs (…).

FAMILLE DE FAY-GERLANDE
ARMES : De gueules, à la bande d’or, chargée d’une fouine d’azur.

Le premier de Fay qui devint seigneur de Gerlande, fut Artaud de Fay, chevalier, coseigneur de Saint-Quentin, chambellan du Roi par brevet du 18 juillet 1444,’maître d’hôtel de Monsieur le Dauphin en 1451, puis du Roi en -1461. Le fief de Gerlande lui vint par fon mariage avec Blanche de Gerlande, fille de Pons de Gerlande. Ce fut le petit-fils des précédents, Christophe de Fay-Gerlande, maître d’hôtel du duc d’Anjou, fils de Renaud ou Arnaud de Fay & de Diane d’Adhémar de Monteil de Grignan, qui devint baron de Saussac par le mariage qu’il contracta avec Guione de Saussac, en 1546. La baronnie n’échut pourtant d’une manière définitive à cette nouvelle maison, qu’en. 1594, après la mort de Richard-Melchior, frère de Guione (…).

FAMILLE DE BEJET

ARMES : D’azur au dauphin courbé d’argent, accompagné de trois étoiles d’argent, 2 & 1.

M. Julien de Beffy, qui donne ces armes, fait connaître cette famille depuis les premières années du XIVe siècle. Il cite noble Nicolas Béjet, natif des environs d’Allanche, en Haute-Auvergne, qui épousa, en 1319, Guigone le Monteil, paroisse de Monistrol, en Velay, fille unique, héritière de fa maison. C’est par là que la famille de Béjet s’établit à Monistrol-sur-Loire. Le généalogiste susdit cite, parmi les alliances des de Béjet, les familles Deschamps, Védelly, de Broé de Tournon, de Chazelets, de la Rochette, des Moulins, de Charbonnel, de Boyer, de Laroque, de Saignard, de Vertamy, Jouve de Praneuf, de Leyris-d’Esponchet, de Pastourel, de Julien de Villeneuve, de Pauche(…).

FAMILLE DE PAUCHE

ARMES : D’azur à une bande d’argent, chargée de trois mouchetures d’hermines.

Les représentants de cette famille se titraient seigneurs de Cordes, terre située près de Bains, en Velay. Elle était alliée aux de Béjet, de Feugerolles, de Vertamy, de Saignard du Vernet, de Cuminiac. Arnaud cite Claude-Alfonse de Pauche, juge pour le Roi en la Cour commune du Puy, premier consul de cette ville vers 1644. Il cite encore Claude de Pauche, sieur de Cordes, & Jean-Nicolas de Pauche. D’après M. Julien de Beffy, ce dernier se serait marié, en 1702, à Louise de Béjet, fille de Marcellin & de Louise Saignard de Queyrières, & sœur de Marcellin de Béjet, doyen de l’église cathédrale du Puy(…).

FAMILLE DE CHARBONNEL

ARMES : D’azur au croissant d’argent, accompagné de trois étoiles d’or ,2 & 1.

 Où : d’azur trois étoiles d’or, au croissant d’argent en abîme. — Devise : « In corde déçus & honor. »

Dans fon Armoriai général, J.-B. Rietstap donne la même devise,
mais pas les mêmes armes :

D’azur au croissant d’argent, accompagné de trois molettes d’or.

Originaire du Velay, cette famille a eu pour principales maisons alliées : les de Montaigu-Fondras, du Terrail de Fraix, d’Alès, de Baile, de Bronac, de Pradier d’Agrain, de Chabron, du Cluzel, de Jourda de Vaux, de Chamflour, du Cheylas, d’Aviane & de Saint-Guilhem. — Guy de Charb… figurait à la première croisade. — Un Charbonnel était chevalier de Saint-Jean de Jérusalem. — Plusieurs ont été comtes de Brioude. Depuis le milieu du XVIIe siècle jusqu’à nos jours, il y a eu de cette famille des chevaliers de Saint-Louis, des maires de Monistrol, un chef d’escadron, un député, mort en combattant l’insurrection de 1848, un archevêque, qui vit encore & que les honneurs ecclésiastiques font allés chercher, quoiqu’il fût revêtu du froc de capucin (…).

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

LE VILLARD

Le VILLARD, siège de la baronnie, était situé dans la commune de Sainte-Sigolène.

FAMILLE ROIRAND OU ROYRAUD

ARMES : D’azur à la croix d’argent, chargée de trois coquilles de gueules.

Le Livre des Hommages & l’abbé Arsac écrivent Royraud ; La Roque & des titres manuscrits disent Roirand. Cette maison possédait le Villard dès le XIIIe siècle. En 1290, il y eut hommage par Guillaume Roirand, chevalier, à messire Guy de Neuville, évêque du Puy, de la moitié du lieu & appartenances du Villard, qu’il tenait par indivis. Dans les hommages subséquents & qui se prolongent jusqu’en 1383, il n’est jamais question du château du Villard : d’où l’on peut présumer qu’il n’en existait point jusqu’à la fin du XIVe siècle. Elle eut des alliances avec les familles de la Roue, de Fay de La Tour-Maubourg, de Pieyres, de la Gruterie, de Chevriers, de Trémolles, de Vogué, de Chavagnac. Le dernier de ce nom au Villard fut Jacques de Roirand, époux de Marguerite de Pieyres, maintenu dans fa noblesse par jugement souverain, le 8 mai 1669, mort avant 1680.

FAMILLE DE LA GRUTERIE

ARMES : D’azur au lévrier d’argent passant, accompagné de trois fleurs de lis d’or.

Cette famille, connue aussi sous le nom de Maisonseule, était originaire du Haut-Vivarais. Elle s’allia avec les maisons de Barjac, de Sahune, de Truchet de Chamberlhac, de Bayle, de La Tour-Gouvernet & de Roirand. Ce fut la fille aînée de Jacques de Roirand & de Marguerite de Pieyres, du nom de Claudine, qui, ayant été établie héritière de son père, porta le Villard à cette nouvelle famille par fon mariage avec Claude de Maisonseule, en 1644. Claude, pourtant, ne siégea point aux Etats du Velay, étant mort en 1676, quatre ans avant son beau-père, & celui-ci ayant exercé ses droits de baron jusqu’à fon décès, arrivé en 1680(…).

FAMILLE DE CHEVRIERS

ARMES : D’argent à trois chevrons de gueules, à la bordure engrêlée d’azur.

 Famille noble & ancienne, dit Moréri, dans le Maconnais ; se croit issue des comtes de Mâcon.  L’auteur cité donne fa généalogie à partir du XIIe siècle.

Alliances : de Feurs, de Talaru, d’Albon, de Bletterans, de Mince, de Lagru, de Tarlet, de Nagu, de Seyturier, de Damas, de Grolier, de Saligny. Alexandre-Philibert de Chevriers avait épousé, vers la fin du XVIIe siècle, Jeanne de la Gruterie, sœur d’Antoine-Marie & de Claudine, dont il vient d’être parlé. Il dut écarteler ses armes avec celles des Maisonseule & porter :

Ecartelé aux 1 & 4 de Chevriers, aux 2 & 3 de Maisonseule.

Alexandre-Philibert était fils de François & de Claudine de Varennes. Il servit dans le régiment de Mercœur. Claude-Joseph de Chevriers, fils de Philibert & de Jeanne, fut reçu aux Etats du Velay en 1735. Arnaud, qui constate cette admission, l’appelle, marquis de Chevrières, ce qui est une erreur de nom. La baronnie lui était échue par fuite de la mort de fa tante Claudine, & il en fut maître jusqu’en 1742.

FAMILLE DE DAMAS

ARMES : D’or à la croix ancrée de gueules.

Laisné dit que tous les auteurs qui ont écrit fur les principales familles de France ont considéré la maison de Damas comme l’une des plus anciennes & des plus nobles du royaume. Elle a eu un grand nombre de branches, toutes distinguées, soit par leurs alliances, soit par les emplois remplis par certains membres de chacune d’elles. L’auteur s’étend longuement sur cette maison. Anne de Maisonseule, autre fille de Claude & de Claudine de Roirand, s’était mariée à M. de Trémolles. De ce mariage naquit Marguerite de Trémolles, qui épousa Joseph-Roger de Damas. Celui-ci appartenait à la branche du Rousset, dont le premier fut Georges de Damas de Sugny, deuxième du nom. Il était fils de Claude de Damas, troisième du nom, comte du Rousset, & de Marguerite-Louise de Fondras, & se titrait vicomte de Lavieu, baron de Villard, seigneur de Marillac, du Rousset, &cv &c. Il était lieutenant des vaisseaux du Roi, chevalier de l’Ordre royal & militaire de Saint-Louis (…).

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

CHABRESPINE OU MAUBOURG

FAMILLE MALET-CHABRESPINE

ARMES : D’or au lion de fable, armé & lampassé d’or.

Bien préciser l’histoire & la généalogie de la famille qui posséda d’abord Maubourg, dit l’infatigable abbé Fraisse, me paraît difficile, soit à cause que les vieux monuments se font perdus, soit parce que les maîtres de cette puissante baronnie étendaient en même temps leur juridiction fur d’autres seigneuries environnantes, où par sois même ils habitaient; & comme l’usage ancien était de ne donner aux seigneurs que le nom de leur nef principal, il y a danger de confondre ici les seigneurs de La Tour, de Chabrefpine, de Maubourg . Mon opinion et cependant que le siège, au moins de la première famille, que j’ai trouvée maîtresse de Maubourg, était la Tour, en la paroisse de Sainte-Sigolène, & que, de là étendant fon pouvoir, elle arriva en la possession de Maubourg qui n’était d’abord qu’une forteresse, mais qui, par fuite, devint le siège de toute la baronnie & s’appela La Tour-Maubourg. Cette famille essentiellement Vellavienne fut très puissante en notre pays, durant les XIIe, XIVe & XVe siècles. Outre ses fiefs primitifs de La Tour, de Chabrefpine & de Maubourg, elle eut aussi, au moins temporairement, ceux de la Brosse & du Besset. Dans l’état actuel des connaissances, il est regrettable qu’on n’en puisse donner qu’un tronçon de généalogie. Le titre le plus ancien où il en est question, est le Cartulaire de Chamalières. Vers la fin du XIe siècle, Dalmace Malet & Sylvius, son frère, assistèrent comme témoins à la donation faite par Adhémar, évêque du Puy, de l’église de Beauzac au couvent de Chamalières. Cette donation est constatée au n° 99. Il est encore question, dans le même cartulaire, de deux autres membres de la même famille. En 1163, Bertrand Malet & Humbert, fon frère, sont présents à la donation d’un repas, faite au même monastère par Pierre de Beaumont, prieur du couvent. A partir de la fin du Xe siècle, l’histoire de cette famille se dégage un peu de l’obscurité (…).

FAMILLE DE LA TOUR-MAUBOURG

ARMES : De gueules à la lande d’or, chargée d’une fouine d’azur.

Les de Fay ont été seigneurs de Chapteuil, de Lardeyrol, de La voûte, de Vertaison, de Solignac, de Vézenoble, de Gerlande, de Peyraut, de la Chèze, de Saint-Quentin, de Coiffe, barons, puis marquis de La Tour-Maubourg, de Sainte-Sigolène, de la Garde, de Chabrefpine, de Saint-Maurice-de-Lignon, &c, &c, en Velay, Vivarais, Languedoc, Auvergne & Poitou. Fay, dit La Roque, est un bourg situé en Vivarais, fur les frontières du Velay. C’est aujourd’hui un chef-lieu de canton du département de la Haute-Loire. La famille de ce nom est connue par filiation authentique depuis Pons de Fay, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem en 1260. Elle existait sans nul doute avant cette époque. Silvius de Fay, prieur de Chamalières vers 1260, devait appartenir à cette maison. Les armes des de Fay font à la salle des croisades fous le nom de Capdeuil, qui paraît être le nom primitif. Pierre & Pons de Capdeuil, ou Chapteuil, prirent la croix en 1096 (…).

FAMILLE DE BEAUDINER

ARMES : De… au chef de chargé de trois fleurs de lis de……

Elle était d’origine vellavienne. On dit que c’est la terre de Beaudiner qui lui a donné son nom. Il serait assez difficile de deviner la raison de cette dénomination, qui doit être un motif gastronomique. Toujours est-il que le mot ne résonne pas mal à l’oreille. Je ne connais qu’une génération de cette maison : Guillaume II, baron de Beaudiner, de Montregard, de la Chapelle, au diocèse du Puy, de Cornillon, en Forez, &c, &c, marié à Béatrix de Jarez. Les Beaudiner, qui furent les premiers possesseurs de la baronnie, la conservèrent jusque vers la fin du XIIIe siècle.

FAMILLE DE POITIERS

ARMES : D’azur à fix besants d’argent, posés 3, 2, 1, au chef d’or.

La propriété de cette baronnie fut portée à cette nouvelle maison, le 4 feptembre 1293, par le mariage de Luce de Beaudiner, fille de Guillaume II & de Béatrix de Jarez, avec messire Guillaume de Poitiers, dit Guillaumet, seigneur de Saint-Vallier & Tain.  Après les dauphins de Viennois, dit Duchesne, il n’y a point eu de seigneurs plus illustres, ni plus puissants dans tout le Dauphiné, que les comtes de Viennois et de Diois. On ne fait guère d’où leur vint le nom de Poitiers qu’ils portèrent. On présume qu’ils tiraient leur origine des anciens comtes de Poitiers & ducs de Guyenne. Guillaume de Poitiers eut cinq enfants de Luce de Beaudiner :

1er Guillaume, seigneur de Chanéac, deuxième du nom, baron de Beaudiner & de Montregard;

2e Alix de Poitiers, femme d’Etienne de Vissac, seigneur d’Arlenc ;

3e Béatrix ;

4e Florie, épouse de Jean Pagan, seigneur de Meau ;

5e Alixante, mariée à Marquis, seigneur de Canillac, chevalier.

FAMILLE DE CRUSSOL

ARMES : Facé d’or & de sinople, qui est de Crussol ; écartelé de gueules a trois landes d’or, qui est d’Usés.

Luce de Beaudiner ayant substitué Béatrix, sa fille, à Guillaume de Poitiers, son aîné, en la baronnie de Beaudiner, Béatrix porta cette terre à la maison de Crussol, en épousant Jean de Crussol, seigneur de Crussol & autres lieux. La maison de Crussol, lisons-nous dans l’Armorial du Languedoc, par La Roque, dont les premiers auteurs ont porté le nom de Basset, est connue par filiation suivie depuis Geraud Basset, vivant en 1215. Elle a fait plusieurs branches, dites des comtes d’Uzès, marquis de Florensac, marquis de Saint-Sulpice, comtes d’Amboise & d’Aubijoux, marquis de Pontsalès, éteintes depuis peu d’années. La branche aînée, titrée ducs d’Uzès par lettres patentes, enregistrées, est feule représentée aujourd’hui. Ses armes font à la salle des
croisades.

FAMILLE DE FAY

ARMES : De gueules à la bande d’or, chargée d’une fouine d’azur.

Je trouve au Livre des Hommages : « En 1628, hommage de demoiselle Judith de Fay, comme héritière de noble Hector de Fay & de Baume, son frère, à messire Just de Serres, évêque du Puy, du château & mandement de Beaudiner.  D’après La Roque, ainsi que nous le verrons plus bas, la famille de Romanet aurait acquis la baronnie en 1620. Si la date donnée par le généalogiste est vraie, comment expliquer l’hommage qui est postérieur de huit ans ! Le copiste n’aurait-il pas mis, par inadvertance,1628 pour 1618 ? Si l’on suit les indications fournies par Arnaud, le dernier des de Crussol à Beaudiner aurait été Jacques de Crussol, qui ferait rester possesseur de la seigneurie baronniale de 1510 à 1567. Delà à 1620, la famille de Fay peut parfaitement avoir été maîtresse de Beaudiner (…).

FAMILLE DE ROMANET

ARMES (avant 1743) : De gueules au lion léopardé d’argent ; (après 1743) : de gueules au lion léopardé d’argent en chef, & deux d’or adossés en pointe, qui est de Léstrange.

Originaire du Vivarais & citée dès le milieu du XVe siècle, elle hérita, en 1743, des biens & titres de la maison de Léstrange, par le mariage de Charles-Antoine de Romanet & de Catherine de Lestrange, avec la clause que le baron de Beaudiner porterait le nom & les armes de Léstrange. A partir de cette époque, les armes furent modifiées, & on ajouta au nom de Romanet celui de Lestrange. Alliances : de Beaulieu, de Fornas, Devaux, de Coiffe, de Pascal de Corbières, de Challaye de Paillarès, de Tournon, de Léstrange, de Châtillon, de la Fayolle de Mars, de Merle du Bourg, de Ferrus, de Plantigny. La baronnie de Beaudiner fut achetée, en 1620, par Jean de Romanet, fils d’Antoine de Romanet & de Marie de Coiffe. Le nouveau maître était marié depuis 1619 avec Catherine Grajean. Il fut maintenu dans sa noblesse par jugement souverain du 27 mars 1670. Il laissa sa baronnie à fon fils, Charles de Romanet, qui se maria, en 1656, avec Suzanne de Pascal de Corbières (…).

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

DUNIÈRES

FAMILLE DE RETOURTOUR

ARMES : D’azur à la croix d’argent.

Le premier connu est Odon de Retourtour, qui vivait dans le Xie siècle & fit remarquer en lui toutes les qualités d’un grand évêque, à qui l’église de Valence est redevable de presque toutes ses prérogatives. Cette famille se fondit, sur la fin du XIVe siècle, avec celle de Tournon. Vers le milieu du siècle indiqué, vivait Briand de Retourtour, baron de Mahun, seigneur de Beauchâtel, de Soigne, du Château bas de Dunières, de Montfaucon & de Saint- Just -en -Velay. Il devint baron d’Argental & seigneur de la Faye, en 1360, par son mariage avec Béatrix d’Argental. Briand, dit un manuscrit, était un seigneur rond, franc, plein d’honneur & de religion. Marié, en troisièmes noces, à Smaragde de la Roue, fille d’Aymar de la Roue & Montpeloux, il donna à cette dernière, la vie durant, l’usufruit de Montfaucon, Beauchâtel, Dunières & Saint- Just- les Velay. Cet usufruit fut porté par Smaragde à Guy de Saint -Priest, vers 1380. Il ne paraît pas que le représentant de cette nouvelle famille ait été maître longtemps de la baronnie. Smaragde étant morte sans enfant, je ne sais à qui échut Dunières.

FAMILLE DE SAINT- DIDIER

ARMES : D’azur au lion d’argent, à la bordure de gueules, chargée de huit fleurs de lis d’or.

 C’est la même famille que celle dont il sera question dans l’article concernant la baronnie de Saint-Didier. Elle possédait en partie Dunières. « Dès le XIe siècle, dit M. Fraiſſe, Tablettes historiques du Velay, la terre de Saint – Didier comprenait en grande partie le canton actuel de Saint-Didier -la-Séauve, presque toute la paroisse de Monistrol & une bonne portion de celle de Dunières. En 1285, Jousserand de Saint – Didier, seigneur du dit lieu & fils de Guigon & d’Isabelle de Clérieu, reconnaît tenir de l’évêque du Puy, entre autres, le château de Dunières & tout ce qu’il a dans ce bourg, avec justice haute, moyenne & basse. » — En 1295, Alexandre de Saint-Didier, chanoine de Valence & frère de Jousserand, fait hommage pour le château supérieur de Dunières, pour la maison de Bonnegarde au bourg de Dunières & pour le prieuré du dit lieu. — Je trouve encore Alexandre de Saint-Didier, fils de Jousserand & d’Ampheliſe de Chalencon, qui se titre seigneur de Saint-Didier, de Dunières, de Riotord & de Rochefort. La portion de Dunières dont fut maîtresse la famille de Saint Didier, passa aux maisons qui lui succédèrent, fut appelée plus tard Dunières – les – Joyeuse & détachée de Saint – Didier vers 1600, ainsi que je le dirai dans la suite .

FAMILLE DE SAINT- TRIVIER

 ARMES : D’or à la bande de gueules. Cimier : un bœuf d’or. – Sup ports : deux chats d’argent.

 Devise : « Tant vaut l’homme, tant vaut la terre. » Il s’agit ici de la famille de Chabeu, dont le nom décomposé a fourni le cimier & les supports de ses armes. Elle se dénomma de Saint – Trivier par suite du mariage de Guy de Chabeu avec la fille de Dalmace de Beaujeu, sieur de Saint- Trivier, en Dombes. C’était, au rapport d’un généalogiste, la famille la plus illustre des Dombes, celle qui a pris ou donné plus de grandes alliances, possédé plus de terres & de seigneuries, & fait plus de branches. D’après une généalogie manuscrite de la famille de la Roue que je citerai plusieurs fois, vivait vers la fin du XIIIe siècle Jacques -André de Saint- Trivier, baron, en partie, de Dunières, mort en 1320. Il aurait donné fa seigneurie à Andrée de Saint- Trivier, la nièce, qui l’aurai portée à Bertrand de Solignac, en 1318. – Dans son Histoire de la souveraineté des Dombes, à la généalogie des de Chabeu, M. Guigue constate pareillement cette union, mais il donne à l’épouse le prénom d’Andelis & place le mariage à la fin du XIIIe siècle. Andelis ou Andrée -Andelis de Saint- Trivier était fille de Guy de Saint- Trivier & d’Iolande de Berzé. Je ne sais comment sa famille devint maîtresse de Dunières.

FAMILLE DE SOLIGNAC -LA -ROUE

ARMES : Ecartelé aux 1 & 4 d’or & d’azur, de fix pièces, qui est de la Roue ; du 2 & 3 d’argent, au chef de gueules, qui est de Solignac.

 La maison de Solignac, qui fut la seconde maison de la Roue, de 1324 à 1570, était, dit Chambron, une famille très ancienne, qui avait tiré son nom de la terre de Solignac-sur-Loire, à trois ou quatre lieues du Puy, où l’on voit encore les ruines de son château fort, qu’elle possédait depuis 1033 en la personne de Robert de Solignac. » Ce fut Gilbert de Solignac, qui descendait de Robert au dixième degré, qui forma la branche des Solignac-la -Roue. Il se titrait baron de Solignac, seigneur de Saint-Agrève, puis d’Aurec, ensuite baron de la Roue, seigneur de Saint- Bonnet-le – Château, de Miribel & autres domaines en Forez & en Velay. Il s’était marié en secondes noces, en 1290, à noble Sibille de la Roue, qui lui apporta les biens de la maison dont elle avait été seule héritière. Il y eut de ce mariage, entre autres enfants, Bertrand de Solignac, surnommé Goet, que la mère établit héritier par son testament. On fait comment il entra en possession de la baronnie de Dunières. Sibaud de la Roue, fils de ces derniers, fit, en mars 1352, un traité avec Goyet & Armand de la Roue, ses frères aînés, au sujet de la succession de feu leur père & mère, par lequel il eut pour la légitime la moitié de Dunières. Il fit aussi un accord, en 1375, avec Briand IV de Retourtour, baron d’Argental & de Mahun, seigneur de Beauchâtel, de Montfaucon, partie de Dunières, son neveu par alliance, pour leurs droits respectifs dans la terre & baronnie de Dunières. Sibaud de la Roue, n’ayant pas eu d’enfant de sa femme, Armande de Jacoras, fit donation de fa baronnie de Dunières à Armand V de la Roue, son petit-neveu, qui en rendit hommage à Raymond Louis de Beaufort, vicomte de Turenne, comme baron de Fay, en Vivarais. L’arrière-petit-fils d’Armand V & d’Isabeau de Chalencon, Guillaume de la Roue, capitaine de cavalerie, chambellan de Louis XI & du duc de Bourbon, assista aux Etats particuliers du Velay, pour Dunières, qui se tinrent à Yssingeaux, le 30 novembre 1494. La baronnie de Dunières & la coseigneurie de Montfaucon échurent en dot à Anne de la Roue, fille de Guillaume & de Gabrielle de Chauvigny de Blot. Ce fut par elle que les biens qui lui étaient échus passèrent à la famille suivante.

FAMILLE DE SAINT-PRIEST

ARMES : Cinq points d’or équipollés à quatre d’azur.

 D’après Le Laboureur & M. de La Tour- Varan, contrairement à ce qu’en a dit Antoine Duverdier, cette famille était incontestable ment d’origine forézienne. Les d’Urgel ne devinrent possesseur de Saint-Priest que par le mariage de Jousserand d’Urgel avec Béatrix, fille de Pons de Jarez, qui avait eu en partage la terre de Saint- Priest. Gabriel de Saint-Priest, fils de Guy & d’Alix Gaste de Luppé, devint baron de Dunières en épousant Anne de la Roue, en 1486. Il se titrait seigneur de Saint- Priest, de Saint-Just-en -Velay, Meys, Sainte- Foi-l’Argentière, & était chevalier de l’ordre de Saint-Michel. Il suivit Charles VIII à la conquête du royaume de Naples, en 1494 & 1495. Il ne paraît pas que ses enfants lui aient succédé dans la possession de Dunières, car je trouve cette baronnie au pouvoir de Charles de la Roue, neveu de Gabriel & d’Anne de la Roue, vers 1554, puis entre les mains de Jeanne de la Roue, sœur de Charles, & ce fut par elle que la famille ci-après en devint maîtresse.

FAMILLE D’HÉRAIL DE PIERREFORT LA ROUE

ARMES : Ecartelé aux 1er & 4me quartier d’hermine plein, qui est de Bretagne ; aux 2 do 3 d’or à la bordure de gueules, qui est de Pierrefort.

D’après Chambron, la maisons d’Hérail de Pierrefort était aussi ancienne qu’illustre. On la disait issu des comtes de Rennes ou des ducs de Bretagne, sans pouvoir pourtant établir cette origine. Elle remontait certainement à Pierre, sire de Ganges, dans l’ancien diocèse de Magdelone, en Languedoc, vivant en 1055. Je trouve au dixième degré de cette maisons, noble René d’Hérail de Pierrefort, chevalier, baron de Pierrefort, de Ganges, sire de Buzeringues, de Briſſac, de Turlende & autres lieux, du chef de ses père & mère. Il se maria, le 10 mars 1549, à Jeanne de la Roue, du chef de laquelle il devint baron de la Roue & de Dunières, seigneur de la Chaux, de Montpeloux, d’Oriol, de la Chapelle, de la Fare, de la Marade & autres domaines. Après la mort de son beau -frère Jacques de la Roue, en 1570, il prit le nom de la Roue & forma la troisième maison de ce nom. Gaſparde de la Roue, petite – fille des précédents & fille de Marc Pierre de la Roue & de Suzanne de Rochebaron , porta Dunières aux deux familles qui vont suivre, par deux mariages successifs.

FAMILLE ROBERT- LIGNERAC

ARMES : ARMES : (En 1660) D’argent à trois pals de gueules.

(Plus tard)..,.. D’argent à trois pals d’azur.

Des représentants de cette maison ont été barons, puis marquis de Lignerac, marquis puis ducs de Caylus, &c, &c. Cette famille est ancienne & illustre. Elle est connue dans l’histoire dès le Xe siècle,

& a eu des alliances avec celles de Gaufrédi, de Sully, d’Ussel, de Scorailles, d’Hautfort, de La Châtre, de la Roue-Pierrefort, de Lévis, d’Espinchal, de Broglie, de Mailly, &c, &c.

Le premier époux de Gaſparde d’Hérail de Pierrefort fut Giles Robert de Lignerac, fils de François, capitaine des gardes de la reine Elisabeth d’Autriche, femme de Charles IX, & de Françoise de Scorailles. C’est par ce mariage qu’il devint baron de Dunières. Ayant été assassiné fur le chemin de Saint-Didier à Dunières par sept hommes armés auxquels il opposa une résistance héroïque, sa veuve se remaria avec Jacques d’Espinchal, baron de Massiac, auquel elle porta la terre de Dunières, M. Truchard Du Molin, Baronnie de Roche-en-Régnier, dit que, vers 1600, le duc de Montpensier vendit à Giles Robert de Lignerac, au prix de 11,000 livres, la portion de la baronnie de Saint-Didier connue sous le nom de Dunières-les-Joyeuse, & que l’acheteur en reçut l’investiture en 1606.

FAMILLE d’ESPINCHAL

ARMES : D’azur, au griffon d’or, accompagné de trois épis de blé de même,

Posés en pal, deux en chef, un en pointe.

Famille d’origine chevaleresque, non moins distinguée par ses alliances & ses services militaires que par fon ancienneté. Elle a pris son nom d’une terre située entre Condat & Besses, en Auvergne.

Elle s’allia avec les de Tourzel, Rochefort-d’Ailly, Hauterive, Tour-Rochebrune, Léotoing-Montgon, Saint-Germain-d’Apchon, Hérail de la Roue, Polignac, Montmorin-Saint-Hérens, Chavagnac & Boissier. Jacques d’Espinchal, fils de François, premier du nom, baron d’Espinchal, & de Marguerite de Saint-Germain-d’Apchon, épousa, vers 1624, Gasparde d’Hérail de la Roue, dame de Dunières, déjà veuve de Giles Robert de Lignerac, & ce fut par ce mariage que cette maison acquit la baronnie qu’elle ne garda que jusqu’aux premières années du XVIII  siècle.

FAMILLE DE LA GARDE-CHAMBONAS


ARMES.: D’azur au chef d’argent.

Maison d’ancienne chevalerie, de la province de Languedoc, alliée aux maisons de Molette Morangier, de Dienne de Cheyladet, de Fontanges-d’Auberoque, de Ligne, de Grimoard, de Beauvoir, du Roure, de Lespinasse-Langeac. Le seul membre qui posséda Dunières me paraît avoir été Henri-Joseph de la Garde, dit le comte de Chambonas, baron des Etats du Languedoc, par l’acquisition de la baronnie de Saint-Félix, diocèse de Toulouse, le 24 septembre 1712, lieutenant-capitaine aux gardes françaises, premier gentilhomme de la chambre du duc du Maine. Il était fils d’Henri-Joseph, auteur d’une branche de Ta famille, & avait épousé, en 1695, Marie-Charlotte de Fontanges-d’Auberoque. Je ne fais comment il devint maître de la baronnie ; peut-être par achat, à la fuite de la condamnation à mort & de l’expatriation qui la suivit, de Charles-Gaspard, marquis d’Espinchal.

FAMILLE DE FAY


ARMES : De gueules à la bande d’or, chargée d’une fouine d’azur.

L’inventaire des meubles & titres de Jean de Fay, marquis de La Tour-Maubourg, publié par M. le docteur Charreyre dans les Tablettes historiques du Velay mentionne un acte de procuration, donnée par le maréchal de La Tour-Maubourg à dame Agnès de Trudaine, fon épouse (10 septembre 1736), par laquelle le dit seigneur lui donne pouvoir de faire l’acquisition de la moitié de la terre de Dunières, &c. Il mentionne aussi deux mémoires, l’un pour le rétablissement de la charge de châtelain en la juridiction de Dunières, & l’autre pour le recouvrement des titres de la terre & baronnie de Dunières concernant la portion du dit maréchal. En 1753, la terre de Dunières, qui avait été divisée jusque-là, cessa de l’être à partir de-cette époque & appartint tout entière à la famille en question. Arnaud, qui constate ce fait, donne Claude-Florimond de Fay de Coiffe, marquis de Maubourg, comme maître de Dunières de 1753 à 1789.

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

POLIGNAC

FAMILLE DE POLIGNAC

ARMES : Facé d’argent & de gueules de fix pièces.

L’une des familles les plus anciennes du Velay, qu’on a voulu faire remonter jusqu’aux anciens Apollinaires ou seigneurs de Polignac, en Velay, préfets du prétoire des Gaules au troisième siècle de l’ère chrétienne. La preuve de cette filiation n’est pas faite, mais elle est connue par des titres depuis le IXe siècle. Elle a joué un rôle des plus importants dans l’histoire de la province. Leur puissance politique & territoriale les avait fait surnommer rois des montagnes. Leurs armes sont à la salle des croisades. Héracle de Polignac, qui portait le grand étendard des coiffés, fut tué devant Antioche, en 1098. On compte parmi les alliances les maisons de Montboissier, de Montlaur, de Trainel, de Mercœur, de Randon, de Poitiers, de Baux, de Solignac, de Saint- Didier, de Beaufort, de Montaigu, de Listenais, de Roussillon.

FAMILLE DE CHALENCON

ARMES : Facé d’argent & de gueules de fix pièces

 Le premier de son nom à Polignac fut Guillaume, sire de Chalençon. Il devint maître de la vicomté en 1355, par son mariage avec Walpurge de Polignac, unique héritière des biens de la maison. Le nouveau processeur échangea contre les armes des Polignac celles de la race, qui étaient :

Echiqueté d’or & d’azur de 4 points à la bordure de gueules, semée de fleurs de lis d’or.

La famille de Chalençon, originaire du Velay, était connue depuis 1095, & par filiation suivie depuis 1205. Son château, dont il reste encore quelques ruines, était situé dans la paroisse de Saint André- de-Chalençon. A partir du moment où elle entra en possession de Polignac, elle s’était alliée avec les familles de Lourdins de Saligny de Randans, de La Tour-d’Auvergne, de Montmajour, de Saluces, de Chabannes, de Pompadour, des Serpents, de Sprie de la Baume, de Grimoard de Beauvoir du Roure, de Rambures, de Mailly, de Mancini, de Polastron, de Campbell, de Crillon…. Elle a produit un évêque de Mende, un cardinal, auteur de l’Anti- Lucrèce & membre de l’Académie française, plusieurs gouverneurs du Puy, des lieutenants généraux des armées du Roi, des maréchaux de camp, un pair de France, un ministre de Charles X & un grand nombre d’autres illustrations militaires.

FAMILLE DE MERCEUR

ARMES : De gueules à trois faces de vair.

 Le premier connu est Ithier. La terre de Bouzols lui fut inféodée par Etienne de Mercœur, évêque du Puy, son oncle, qui vivait dans la première moitié du XIe siècle. Quoique l’histoire ne le dise pas, on peut présumer avec raison que l’évêque du Puy était oncle paternel d’Ithier, surtout si l’on fait attention que la maison de Bouzols comptait plusieurs membres portant ce prénom, & qu’il en était de même de celle de Mercœur. Bouillet cite deux Ithier de Mercœur, un, entre autres, vivant dans le Xe siècle, qui aurait été grand -père de l’évêque du Puy.

FAMILLE DE SAINT- ROMAIN

ARMES : De gueules à trois bandes d’argent, celle du milieu chargée d’une fleur de lis de sable.

 M. Truchard Du Molin présume que ce fut cette famille qui lui céda à la précédente. On peut avec raison le présumer après lui. Joucerand Ier, fils de Guy II, seigneur de Saint-Romain, & de Marthe de Tournon, devint maître de Bouzols par son mariage avec Wilhelmine, fille de Geraud de Mercaur & d’Isabelle de X***. Il y eut cinq générations de cette maison, & parmi les alliances figurent celles de Chalancon, de Chapteuil, de la Roue, de Bains, de Solignac & de Gamelin. Il y eut de la quatrième génération un abbé de Saint-Pierre-la – Tour, un chanoine de l’église du Puy, un autre abbé de Saint- Vozy qu’un auteur dit iſſu ex illufiri apud Ve launos familia, deux religieuses à Bellecombe, dont une abbesse.

FAMILLE DE POLIGNAC

ARMES : Les mêmes que plus haut.

Cette famille, puissante entre toutes celles du Velay, ainsi que je l’ai dit déjà, entre en procession de Bouzols par suite de l’alliance contractée par Armand V de Polignac avec Catherine de Bouzols, fille & unique héritière de Beraud de Saint- Romain & de Stache de Gamelin. Ce mariage ne fut conclu que trois ans après les premiers pourparlers, par les soins de Marquèse de Randon, mère d’Armand, & l’intervention de deux de ses oncles, Pons de Polignac, doyen de Brioude, & Guigon, abbé de Saint-Vozy, Armand V fut le seul de la maison seigneur de Bouzols; marié, en secondes noces, avec Polie de Poitiers, il mourut en 1343 , sans laisser d’enfant après lui.

FAMILLE DE POITIERS

ARMES : D’azur à six besants d’argent, 3, 2>, 1 au chef d’or.

La maison de Poitiers, d’abord puissante dans le Valentinois, le devint plus tard dans le Vivarais, & s’établit fortement en Velay par des alliances successives. Polie était fille d’Aymar IX, comte de Valentinois, & de Sibille de Beau, illustre maisons de Provence qui possédait le comté d’Avellino, au royaume de Naples, & qui eut des alliances princières. Elle était veuve depuis le mois de septembre 1327, de Rénaud IV, comte de Dammartin, lorsque Armand V l’épousa. Elle fut si bien manœuvrer, soit auprès de son mari, soit auprès de ses neveux, qu’elle obtint la propriété des seigneuries de Bouzols & de Servissas. Aymar VI, son neveu, hérita de ses biens, après la mort qui arriva vers 1347. Le nouveau propriétaire ne demeura pas maître long temps, &, le 33 novembre de cette même année, il vendait tous ses droits à Hugues Roger de Beaufort, au prix de 24,000 livres de petit tournois .

FAMILLE DE BEAUFORT- TURENNE

ARMES : Coticé d’or & de gueules ; écartelé d’argent, à la bande d’azur, accompagnée de six roses de gueules en orle.

D’après Juſtel, Histoire de la maison de Turenne, cette famille aurait eu pour origine le lieu de Rosiers, en Limousin. Ses représentants ne tardèrent pas de devenir comtes de Beaufort, en Anjou, & maîtres de la vicomté de Turenne qu’ils acquirent de Cécile de Comminges, en 1350. Pierre Roger, pape sous le nom de Clément VI, Hugues & Jean-Roger, cardinaux, Pierre Roger qui arriva aussi à la papauté sous le nom de Grégoire XI , appartenaient à cette famille. Le maréchal Henri de La Tour, qui porta le nom de Turenne, l’a, à jamais, rendu immortel. Maîtres de la baronnie de Bouzols dès 1347, les Beaufort- Turenne ne la procédèrent que jusqu’à l’an 1420, époque où elle passa de fait à la maisons d’Armagnac, quoiqu’elle revînt de droit à celle de la Tour- d’Auvergne.

FAMILLE D’ARMAGNAC

ARMES : Ecartelé aux 1 & 4, au lion de gueules, qui est d’Armagnac ; aux 2 & 3 de gueules au léopard lionné d’or, qui est Carla- Rodez.

 Les d’armagnacs avaient pris leur nom du comté connu sous cette dénomination, en Provence. Cette famille joua un grand rôle dans la guerre des Bourguignons. Tout le monde connaît les exploits de Bernard d’Armagnac, comte de Pardiac, un de des membres les plus illustres. Maitresse de Bouzols par usurpation, la maison d’Armagnac s’y maintint envers & contre tous, pendant une cinquantaine d’années, jusque vers la fin du XVe siècle.

FAMILLE DE LA TOUR- D’AUVERGNE

ARMES : Ecartelé, 1 & 4, au fermé de France, à la tour d’argent, au bâton de gueules ; aux 2 & 3, coticé d’or & de gueules.

 Cette famille, dit M. Truchard Du Molin, a donné une série de ces hommes supérieurs qui mettent une race hors de pairs & la font vivre éternellement dans l’histoire. Elle a eu des alliances avec les plus grandes maisons de France & la plupart des maisons souveraines de l’Europe ; elle a produit des évêques, des chefs d’ordre, des patriarches, des cardinaux, un vice-roi, des chambellans, des ambassadeurs, des lieutenants généraux, des maréchaux & des ducs de Bouillon. » La branche qui posséda Bouzols par la transmission qui lui en avait été faite par les Roger de Beaufort, était dite d’Oliergues, & ne prit procession de la baronnie qu’après les d’armagnacs, vers 1490. Elle en fut maîtresse jusqu’en 1621, époque où cette seigneurie passa à la famille suivante, par acte d’achat.

FAMILLE DE MONTAGU – BOUZOLS

ARMES : Ecartelé aux 1 ó 4 de gueules, à la tour donjonnée d’argent, qui est de Montagu ; aux 2 & 3 écartelé d’argent & de gueules en Sautoir, qui est de Beaune.

 Cette famille, processionnée dans le Vivarais dès le XIe siècle, serait une branche de la maison de Montagu – Champeix, en Auvergne, d’après Moréri & Audigier. Elle compte parmi les illustrations Guérin de Montagu, grand-maître de Saint-Jean de Jérusalem, élu en 1204, après la victoire que les chrétiens d’Arménie remportèrent sur Soliman, & Bernard de Montagu, évêque du Puy. Le premier de cette maisons, établi en Velay, fut Joſué de Montagu, de Saint-Marcel d’Ardèche, marié, en 1603, à Gaſparde de Beaune, fille de Claude de Beaune & de Marie de Langeac. Il acheta Bouzols avec toutes les dépendances, droits & devoirs seigneuriaux, le 25 mai 1621, par acte passé devant Joly & Hautdeſens, notaires au Châtelet de Paris. L’investiture fut donnée par Just de Serres, évêque du Puy, le 14 août de la même année. Parmi les alliances figurent les de Beaune, de Beaume-Suze, d’An cezune de Caderouſſe, de Beaufort -Canillac, d’Aurelles, de Fitz James, de Noailles. M. Borel d’Hauterive termine ainsi qu’il suit une généalogie de la maison de Montagu, dans l’Annuaire de la Noblesse française.

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE

Titre d’un fief ou type de seigneurie

On désignait à l’origine (à partir du Xe siècle) par barons l’ensemble des seigneurs tenant leurs fiefs d’un roi ou de grands princes féodaux tels le duc de Normandie en France, le duc d’York en Angleterre ou le comte de Flandre (France, Belgique). D’où l’expression encore usitée de « grands barons » pour désigner des hommes politiques influents ou des décideurs économiques de haut rang.

Toujours employé au pluriel, il n’existait pas avant le XIVe siècle, de « baron » portant ce titre en particulier. On lui préférait dans l’usage les titres de « seigneur de… » ou « sire de… » (traduit par le latin dominus). Au féminin, on disait « dame de… » (domina) pour désigner la détentrice d’une baronnie. Les sires et dames de Bourbon possédaient une importante baronnie devenue en 1317 le duché de Bourbon.

En France, les baronnies étaient de deux types : la plupart étaient tenues par des membres de l’aristocratie féodale ; mais un petit nombre appartenait à des évêques ou des abbés en propre, à cause de leur fonction ecclésiale.

La plupart des baronnies ou châtellenies françaises étaient des ressorts de haute justice.

L’Abbaye de Saint-Chaffre (43150)

De l’antiquité, noms et origine du Monastier.

L’ABBAYE du Monastier-Saint -Chaffre au diocèse du Puy, pais de Velay, et province de Languedoc, est l’une des plus anciennes du royaume de France, puisqu’au rapport d’Ammonius mona chus, 1. V, chap… VIII, c’est l’un des édifices que Louis Débonnaire fit rebâtir et remettre, d’entre 25 convents qu’il fit réparer, n’étant encor que Roy d’Aquitaine, et du vivant de Charlemagne son père. Ammonius qualifie cette abbaye du nom de monasterium sancti Theofredi, que Bellesfores  en ses Annales de France , a tourné Saint- Theufroy ne prenant pas garde à ceste abbaye qui seule en France se surnomme de Saint- Théo frède; or, ceste restauration et réparation des ruines du Monastier se lisant en datte d’environ l’an 812 de notre salut, voyons celle de la saison de ses premiers fondement à raison que tous ceux qui en ont devisé n’en ont pas de même façon devise ; la cause de ce divorce d’avis et d’opinions peut être de ce que ceux qui en ont devisé, ont mis au jour leurs sentiment et avis , longues années après la naissance de notre monastère et partant, deux informations leur manquant de cette naissance, ils ont varié en la saison de ses premières années, d’où est arrivé que quelques-uns écrivant de son premier abbé saint Eudo ilz le feignent disciple de saint Maxime, première ment abbé de Lirins en Provence et puis évêque de Ries en la même province , abusant de ce mot de Maxime, qu’ils usurpent pour le nom de l’abbé de Lirins, sous lequel saint Eudo s’enrôla au service de Dieu, qui toutefois ne pouvait avoir veu les jours de Maxime, puisque saint Maxime tenait le gouvernail de Lirins et de Ries ès environs de l’an 440 et 445 ; or saint Eudo ne print l’habit religieux qu’après l’an 600. Ceux qui ont reculé les premières années de ce convent religieux jusques à celles de Jean II pape du nom, lequel finit son pontifical l’an 535, s’approchent de plus près, ainsi que ceux qui cuident que la première enfance de la vertueuse famille du Monastier est aux temps de Justin second de nom empereur, lequel trépassa l’an 582. Mais il me semble que sur tous, ceux-là ont bailhé au blanc , qui cottent les commencement du Monastier sous la régence de Brunethilde ou Brunehauct de Théobert roi de Metz et de Théodoric, laquelle Brunehilde étant veuve et relaissée du Roy de France Childebert, durant la minorité dudit Roy de Metz nommé Théodoric et de Théodoric son frère Roy de Bourgeonne, laquelle dura jusques à l’an 618, ce qui se doit entendre, non de l’arrivée de saint Eudo , en ce lieu , ains de la retraite de saint Carmery, fondateur de ceste abbaye  , quelques années auparavant saint Eudo.

Qui a été saint Carmery, fondateur du Monastier.

SAINT CARMERY appelé en la légende latine qui se garde en l’abbaye de Maussac lés Rion, en Auvergne, Calminius et nommé par d’autres Carmilius ou Calmelius, futs un grand seigneur d’Auvergne, issu selon la conjecture de Savaron, de ce Calminius, auquel Sidonius Appollinaris adresse l’espistre XII du Ve livre. Cet avis me plaise plus que non pas celui de quelque autres qui le feignent être romain, et de Rome s’être venu placer en Auvergne. Ce seigneur, que la vie de saint Théofrède qualifie du titre de duc, c’est-à-dire gouverneur d’une province, étant si puissant qu’il possédait et tenait sous son obéissance une bonne partie de l’Aquitaine, au pourpris de laquelle est située l’Auvergne : de plus il était homme qui n’était point ignorant des lettres ni de ce qui concerne les affaires du monde. Tous ces avantages ne le peuvent pas tenir au monde, ains éclairé d’un rayon du ciel et allecté de la douceur d’une vie solitaire, il tourne le dos à toutes ces grandeurs et se dérobant aux plaisirs de ce bas, il se vient parquer accompagné d’un seul homme âgé et de vertu au pays de Velay en un chétif hameau appelé encore de présent le Villars afin de bailhé en telle campagne carrière à ses dévotions. Non Loing de ce hameau, qui aujourd’hui mêmes ne sont que de deux ou trois chaumines, il fit ériger un oratoire en l’honneur du Prince des Apôtres saint Pierre et en procura la dédicace ès ides d’octobre c’est à dire le 15 de ce mois. L’oratoire étant dressé de la sorte, sa piété pour cella ne se tient à requoi, ains passant plus outre, elle excite saint Carmery au pourchas et à la quête de quelques âmes vertueuses qui disant adieu aux vains contentements du monde s’adonnassent du tout à ce qui est du spirituel et des plaisirs célestes leur promettant suffisante du temporel à ce que plus librement ils s’adonnassent au service de Dieu (…).

Saint Théofrède se fait religieux.

SAINCT THÉOFRÈDE ou comme le nomme le vulgaire du Velay, saint Chaffre pris sa naissance à Oranges, ville jadis des appartenances de la province de la Provence, duquel lieu son père Léofrède se qualifiait prince ou seigneur, sa mère portait le nom de Théotilde. Ces deux personnages furent si soigneux d’élever Théofrède leur fils que dès l’âge de cinq ans ils le pourvurent d’un précepteur pour les lettres, lesquelles eu égard au peu de temps qu’il y employa il s’avança beaucoup. A l’étude des lettres il associait soigneusement celui de l’oraison. Cette tendre plante nonobstant qu’elle futs plantée en un sol de délices et mignardises du monde, si est ce toutefois qu’elle ne s’en nourrissait pas, ains s’arrosait plus tôt de ce qui était de la bénigne influence du ciel duquel était bénignement arrosée, surtout lorsqu’on entamait quelque propos de la conversation vertueuse et religieuse de son oncle saint Eudo duquel à cet effet il souhaitait fort d’en suivre la manière de vivre et d’abandonner toutes les grandeurs qui l’attendaient et déjà l’accompagnaient .

Tandis que Théofrède couvait et formatait en son sein ses vertueuses affections, voici que son oncle Eudo dressant ses pas vers Lirins passe par la ville de Saint -Paul en Dauphiné où jadis il avait été archidiacre. Son séjour y fut de neuf jours, pendant lequel comme Orange n’est pas de beaucoup écarté, Léofrède son frère secondé de son fils Théofrède, le vint visiter avec plusieurs autres, de leurs parents, qui de longues années ne s’étaient entretenus. Le petit Théofrède tout le long de cette entrevue considérait attentivement et observait curieusement les belles façons de faire et la sainte modestie de son oncle Eudo de mode qu’étant tout esprits et comme ravi il prend résolution de l’ensuivre et se charger de l’habit de religion que ce sien oncle portait et de combattre sous son enseigne à la solde de Paradis (…).

Source, extraits : « De l’ancienne abbaye du Monastier-Saint-Chaffre » Par Odo de Gissey · 1878.

Lecointe attribue à Basile, évêque du Puy (778), la construction de l’église du Monastier Ce qui est plus certain, c’est que Louis-le-Pieux, alors roi d’aquitaine, restaurer les premières années du IXe siècle.

Le premier abbé connu après Theofredi est DRUCTANNK, ce que les Chroniques de qui reçut en don gratuit la moitié d’Avouac, le  19 mai 840, et, du comte Odilon, divers biens dans l’évêché de Die.

BODON lui succéda il obtint de Louis-le-Pieux un dipl8me qui confirmait le monastère dans ses possessions.

Pépin, roi d’aquitaine, ratifia, en 845 ou 846, cette concession entre les mains de l’abbé GAUTIER.

L’abbé Rostaing figure dans plusieurs chartes, dont la plus ancienne est de 856 et la plus récente de 889. Le 10 avril 876, Charles – le -Chauve soumit l’abbaye à la juridiction de Guy, évêque du Puy, qui exerça sur les moines toutes sortes de vexations ; mais Rostaing remontra à l’empereur que cette décision était contraire aux privilèges du monastère, et Charles ordonna à l’évêque de respecter les immunités des religieux, le 1er août 877.

A plusieurs reprises, le cartulaire nomme Dalmace immédiatement après Rostaing. Mais deux chartes nous apprennent qu’avant Dalmace l’évêque GOTESCALC fut à la tête de l’abbaye (Gotiscalcus monasterium dispone bat, præerat). Elu au siège du Puy à la mort de l’évêque Guy, l’ennemi des moines, Gotescalc procura la restauration du Monastier (939-40), auquel il donna les bourgs de Rosières, Colence, Chamalières et Ventressac ; en même temps il pria Arnoul, abbé de Saint-Géraud d’Aurillac, d’y envoyer quelques-uns de ses religieux et d’y faire revivre l’observation de la règle bénédictine. Dès lors le couvent prend le nom de Saint- Chaffre en l’honneur de son second abbé et l’appellation de Carméry, sous laquelle il était désigné, devient plus rare  .

DALMACE de Beaumont qui était au nombre des moines venus de Saint-Géraud eut la joie de voir la prospérité renaître sous son administration (939 à 949). Les biens de la communauté s’accroissent tous les jours par le fait de donations ou d’achats. Deux faits saillants entre tous se produisent. Dalmace unit tout d’abord à Saint- Chaffre le prieuré de Chamalières, qui à l’origine était un modeste oratoire en l’honneur de la Vierge Marie, mais avait acquis de l’importance avec le temps (…).

Source, extrait : Cartulaire de l’abbaye de St Chaffre du Monastier, Ulysse Chevalier.

LE PRIEURÉ CONVENTUEL DE CHAMALIERES-SUR-LOIRE, ORDRE DE SAINT-BENOIT (43800)

Saint Gilles, patron de l’église et du prieuré de Chamalières.
987-1790

ORDRE DE SAINT-BENOIT, OBSERVANCE DE CLUNY, DEPENDANT DE L’ABBAYE DU MONASTIER-SAINT-CHAFFRE.

L’ordre Bénédictin.

La règle de saint Benoît, d’un esprit très large, ouvrait les portes des monastères à tous les âges et à toutes les conditions. Les enfants, les novices et les profès couchaient dans des dortoirs séparés ; chacun avait un lit clos par des toiles, ou par des planches ; dans chaque dortoir, un religieux éprouvé veillait sur la conduite des autres. L’abbé et le prieur présidaient sur toute la communauté ; ils devaient l’un et l’autre gouverner plus par l’exemple que par l’autorité qui leur était déléguée.

Les religieux bénédictins étaient tenus à la psalmodie de l’office divin. Le chant de matines commençait à deux heures du matin. De matines jusqu’à prime, vers les six heures, le temps libre était consacré à la lecture, à la méditation, à l’étude des psaumes. Après la récitation de prime, on allait au travail jusqu’à dix heures où, à la suite de la récitation de nones, on prenait le principal et pour ainsi dire Tunique repas de la journée. Après ce repas, le travail reprenait comme le matin. Les Bénédictins faisaient cependant deux repas de Pâques à la Pentecôte. Au repas principal, on leur servait deux portions, une livre de pain et une hémine de vin, dont ils devaient garder le tiers pour le souper, quand ils n’étaient pas tenus au jeûne. Ils devaient jeûner les mercredis et vendredis de la Pentecôte au 13 septembre ; tous les jours du 13 septembre à Pâques. L’abstinence de la viande était perpétuelle même pour les enfants. Seuls les malades pouvaient user d’aliments gras.

Le vêtement des disciples de saint Benoît se composait d’une cuculle (Capuchon de moine) et d’une tunique, noires dans certaines observances, blanches dans d’autres. Un scapulaire toujours noir, remplaçait la tunique pendant le travail. Chaque moine avait deux cuculles et deux tuniques, ce qui lui permettait d’en changer la nuit, de les laver et de les raccommoder ; il avait, de plus, un mouchoir, un couteau, une aiguille, un poinçon pour écrire et des tablettes. Les lits consistaient en une natte ou paillasse, un drap de serge, une couverture et un chevet.

Les Bénédictins mêlaient au chant de l’office et aux exercices de piété la culture des terres, les travaux littéraires et l’enseignement. Peu de temps après la fondation de leur Ordre, ils se répandirent dans toute l’Europe et ne tardèrent pas de se diviser en plusieurs congrégations différentes. Les principales furent celle de Cluny, formée vers 910; de Cîteaux, fondée en 1098 ; du Mont-Cassin, en 1408 ; de Saint-Vanne, à Verdun en Lorraine, en 1600 ; de Saint-Maur, en 1621.

Le prieuré de Chamalieres-sur-Loire.

 Le monastère bénédictin de Chamalières était situé au milieu du village actuel de ce nom, à trente kilomètres du Puy et à dix kilomètres de Vorey. Blotti, comme dans un nid, sur la rive droite de la Loire, à un brusque détour du fleuve, au bout d’un étroit et profond quadrilatère formé par les monts Mione et Gerbison, qui se dressent à cinq cents mètres au-dessus ; invisible à un mille de distance, isolé de toutes parts, dépourvu de chemins jusqu’à ces dernières années ; à peine relié aux hameaux voisins par des sentiers abrupts et rocailleux, il n’eut guère, à aucune époque, à redouter les attaques subites des]malandrins. Aucun lieu ne pouvait mieux que Chamalières, être choisi pour y établir un monastère. Outre les avantages de l’isolement et de sa position sur une rivière très poissonneuse, cet endroit en présentait beaucoup d’autres : les Bénédictins allaient y trouver une bonne brèche volcanique et même de la chaux pour la construction de leur prieuré et de leur église ; la température y était douce ; les vents y étaient sans fureur ; les fruits les plus savoureux y venaient en abondance ; les jardins des collines voisines étaient couverts de riches vignobles ; des sources d’une eau excellente jaillissaient du flanc des montagnes ; l’air y était toujours attiédi, mais pur ; les brouillards malsains n’y séjournèrent jamais, relevés qu’ils étaient par les hautes cimes ou balayés par les courants supérieurs. L’église  et les anciennes maisons de Chamalières sont curieuses comme aspect et admirables comme couleur. Les amateurs qui désireraient jouir du coup d’œil ravissant qu’elles présentent doivent se hâter de venir, car depuis le prolongement entre Vorey et Retournac, de la route nationale du Puy à Saint-Etienne, l’ancien village est en train de se renouveler entièrement.

D’où venait à ce lieu fortuné le nom qu’il porte encore aujourd’hui? D’après MM. Normand  et Mandet, il serait dérivé de Galmilius, le nom même du fondateur de l’abbaye du Monastier-Saint-Chaffre, dont il dépendit toujours. Nous croyons qu’il faudrait plutôt en demander l’étymologie au nom patois  Tsamaleyra.  Dans la seconde partie de ce mot, on reconnaît facilement le mot  Liger,  Loire, qui se retrouve dans le nom de deux villages voisins, Leyret et Flaceleyres, tous deux situés sur le fleuve.

Que signifie la première partie,  Chama,  qu’on prononce tsama? Elle veut dire chemin,  tsami, C’est  l’opinion de M. l’abbé Payrard. Le nom de Chamalières serait, d’après cet érudit, un mot celtique correspondant au mot français chemin : Chamalières signifierait « chemin le long des eaux ». La position de ce lieu justifie cette opinion.

À quelle date précise placer la fondation du monastère? M. Normand la fait remonter à l’an 681, mais il ne dit pas sur quelles preuves.

« C’est dans le testament d’Alfred d’Aquitaine, comte d’Auvergne et du Velay, dit un historien, qu’on trouve Chamalières mentionné d’une manière précise pour la première fois, à la date de 927. Il est dit dans cet acte que ce prince fait don de son  alea,  c’est-à-dire de sa terre libre, à l’église de Notre-Dame du Puy ».

« Dix ans plus tard, ajoute Mandet, l’évêque de cette ville, Godescalc, affligé des spoliations  dont le patrimoine ecclésiastique était partout l’objet, résolut de mettre un terme à cet état de choses dans son diocèse. Pour décider les usurpateurs à restituer les biens dont ils s’étaient emparés, il commença par rendre à l’abbaye de Saint-Chaffre l’alleu de Chamalières qu’il détenait en qualité de bénéficiaire. Ce fut, assure la Chronique du  Livre rouge  (du Monastier), en exécution de cette sage mesure que les Bénédictins de Saint-Chaffre rentrèrent dans la possession de ce domaine. Ils y établirent, à cette époque, un couvent de femmes, mais bientôt Rorice de Beaumont, frère de Dalmace, neuvième abbé, le  transforma en une communauté d’hommes,  et le plaça, en 960, sous la règle de saint Benoît et l’invocation de saint Gilles. »

Cette dernière phrase de l’historien vellave demanderait plus d’une correction ; nous nous contenterons d’affirmer, avec preuves à l’appui, que le monastère d’hommes ne remplaça pas le couvent de femmes : les deux communautés existèrent en même temps pendant plusieurs siècles.

« Au commencement du Xe siècle, dit M. Jacotin, Chamalières n’était qu’un modeste oratoire dédié à la Sainte Vierge et desservi par quelques prêtres menant la vie monastique. Objet d’abord des persécutions de l’évêque du Puy, Guy, ce couvent put, sous l’épiscopat de Gotescalc, se développer paisiblement et, lorsque Dalmace de Beaumont, abbé de Saint-Chaffre, l’unit définitivement à son monastère (vers 960), sa prospérité s’accrut de jour en jour. Devenu le lieu de dévotion le plus célèbre des contrées environnantes, par suite du transport du corps de saint Gilles et du dépôt d’un saint clou, rapporté, dit-on, de Constantinople par Charlemagne, il vit de toutes parts affluer les libéralités. Les plus puissantes familles du pays, les de Beaumont, dont il avait été jadis le fief, les vicomtes de Polignac, les de Roche-en-Régnier, de Rochebaron, de Montrevel, le dotèrent abondamment : la petite noblesse vassale de ces grandes maisons,  suivit cet exemple, et, grâce à ces nombreuses générosités, ses biens dépassèrent bientôt les villages voisins, pour s’étendre au-delà des limites de notre département, dans les cantons de Saint-Anthème, Viverols, Saint-Bonnet-le-Château, Roanne, Givors et Argental. Aussi, vers 1097, Chamalières comptait vingt-sept moines et, dans son enceinte fortifiée, s’élevaient, soixante et onze maisons avec jardins. Ses richesses lui permirent alors d’élever la remarquable église romane qui, à part le clocher qu’on s’est hâté de démolir pour n’avoir pas à l’étayer, s’est conservée jusqu’à nous dans toute son uniformité et ses détails vraiment artistiques. »

Revenues :

Le 17 février 1749 le chevalier de Lamée afferme à Jean-André Marthory, procureur à la cour du Puy, tous les revenus qu’il perçoit dans la paroisse de Rosières, moyennant chaque année la somme de douze cents livres. Le 6 janvier 1768,il afferme à Barthélémy Plagnieu, notaire de Chamalières, tous ses revenus des paroisses de Saint-Pierre-Duchamp, Retournac, Solignac, Saint-André, Saint-Georges, Saint-Maurice, Beauzac, Confolent et Chamalières, pour six ans, moyennant la somme annuelle de trois mille huit cent cinquante livres, cinquante-trois cartons froment, soixante-douze seigle et cinquante avoine. Aux revenus provenant de ces paroisses, il faudrait ajouter ceux de Saint-Jean-d’Aubrigoux et de quelques autres lieux pour arriver à une somme totale, ce à quoi nous n’avons pu parvenir.

Charge :

Il nous est encore plus difficile de donner le chiffre exact des charges du prieuré. Le prieur devait fournir trois cents livres de congrue aux curés de Rosières, de Chamalières et de Beauzac, cent cinquante livres à chacun des vicaires de Rosières et de Beauzac… trois cents livres à chacun des religieux de Chamalières… soixante livres à l’évêque du Puy, soixante livres aux pauvres de Beauzac… Il devait en outre entretenir les églises de ces divers lieux…

Le couvent des Bénédictines.

Il y avait à Chamalières, à cent mètres à l’est de la grande église et du monastère d’hommes, un couvent de religieuses bénédictines. La tradition le place dans la basse-cour qui se trouve au-dessous de la nouvelle route nationale, entre l’hôtel Valentin et la petite maison Gayton. Il en reste peut-être le portail et quelques pans de murs que l’on a utilisés dans la construction des maisons Malosse et Coupier. Abandonnant tout de suite les hypothèses, nous allons donner sur les bénédictines en général et sur le couvent de Chamalières en particulier quelques notions historiques puisées aux meilleures sources.

Quelques historiens, Yepès entre autres, soutiennent que le premier monastère de Bénédictines fut fondé à Piombarole, non loin du Mont-Cassin, en 532, par Sainte Scolaslique, sœur de saint Benoît, du vivant de son illustre frère. D’autres, avec Mabillon, prétendent que ce ne fut qu’après la mort du grand patriarche que plusieurs monastères de filles voulurent suivre sa règle.

Le plus ancien couvent de religieuses qui, en France» ait adopté la règle de saint Benoît, est celui de Sainte-Croix de Poitiers, que sainte Radegonde, femme de Childebert 1er, roi de France, fit bâtir en 544 ; mais il est certain que la règle de Saint-Césaire y fut d’abord observée, probablement jusque vers le milieu du VIIe siècle.

Les bénédictines portaient généralement une robe noire, un scapulaire de même couleur et, par dessous la robe, une tunique qui n’était pas teinte. Au chœur et dans les cérémonies, elles avaient un grand habit de serge noire, nommé froc ou cuculle. En tout temps, elles portaient sur la tête un voile semblable à celui de la plupart de nos religieuses modernes.

Le  Cartulaire de Chamalières  relate   un fait de nature à faire supposer que le couvent des Bénédictines de ce lieu n’existait déjà plus à la fin du XIIe siècle. Lorsque Francon, abbé de Saint-Chaffre, rattacha au prieuré de Saint-Gilles la maison de Confolent, entre 1184 et 1190, le prieur Pierre  IV de Servissac s’engagea en retour, à la place de l’abbé, à faire recevoir dans un couvent la fille unique du boulanger de Saint-Chaffre, qui venait de mourir.

Au lieu de l’admettre au couvent des religieuses de Chamalières, comme ses prédécesseurs avaient fait pour d’autres, il la confia aux religieuses de Bellecombe, près Yssingeaux, et s’engagea à leur servir pour son entretien une rente annuelle de trois setiers de blé et deux sous, à prélever sur Adiac, paroisse de Beaulieu, il semble qu’il l’aurait fait entrer au couvent de Chamalières, s’il avait encore existé.

Nous voyons sans doute Jean Jourda, par acte du 24 octobre 1653, acheter le château et la terre de Vaux au prix de 12300 livres pour le domaine et de 3006 livres pour les rentes,  à charge encore de payer chaque année, entre autres, trois setters de seigle, un setier d’avoine, deux gélines et sept livres en argent aux Religieuses de Chamalieres pour anciennes fondations affectées sur la propriété vendue .  Ce fait prouve-t-il l’existence, au milieu du XVIIe siècle, de notre Couvent de Bénédictines? Nous ne le croyons pas. Les rentes en question pouvaient alors avoir passé des Bénédictines aux Bénédictins.

Chapelles dites de Chalencon et de Roche, à Chamalières.

Chapelle de Chalencon.  — Les puissants seigneurs de Chalencon, que nous avons vu doter si souvent et si généreusement le prieuré, l’avaient bâtie vers la fin du XIIIe siècle, suivant quelques-uns, bien plus tôt, croyons-nous. Elle était adossée au rempart méridional ; on y entrait par une porte qui s’ouvrait au couchant dans le cimetière et regardait l’abside de l’église.

Les seigneurs de Chalencon, d’abord, les de Polignac, leurs héritiers et leurs successeurs, ensuite, y placèrent leur tombeau. Nous connaissons par les archives les noms de quelques membres de ces deux grandes familles qui y furent ensevelis et aussi quelques-uns des chapelains qui la desservirent.

La chapelle de Chalencon. Le premier chapelain connu de la chapelle de Chalencon, à Chamalières, est le prêtre  Pierre. Il figure comme témoin, le 12 des calendes de novembre (21 octobre) 1163, dans un acte de donation consenti par Guillaume Arbert, chevalier de Chalencon, en faveur du couvent. Entre 1184 et 1190, il donne lui-même au monastère une somme de deux cent cinquante livres pour l’œuvre des pelisses ou manteaux des religieux.

Pierre du Bouchet,  religieux du couvent, autre vicaire de la chapelle de Chalencon, est nommé dans un accord passé le 29 mai 1529 entre le prieur Guillaume de Flaghac et Lancelot Faure, seigneur d’Allemances.

Barthélémy de Montchalm,  religieux du monastère, est vicaire de la chapelle de Chalencon le 28 janvier 1572.

Antoine Savel,  religieux profès du couvent, est vicaire de la même chapelle du 22 septembre 1603 au 18 octobre 1604.

Nous trouvons encore, avec le titre de vicaires ou de chapelains de ce sanctuaire :

N. Cornet,  7 novembre 1707 ;

N. Saby, de 1709 à 1715 ;

N. Chappot,  de 1716 au 26 janvier 1782 ;

Alexis Pons,  religieux du couvent, de 1782 à 1770 ;

Louis-Apollinaire-Armand de Polignac,  religieux de Cluny.

Jean Borie, prêtre et chanoine de l’église collégiale de Saint-Paulien, fondé de procuration de Louis-Apollinaire-Armand de Polignac, religieux de Cluny, demeurant au prieuré de Sainte-Marguerite d’Alincourt près Compiègne, par acte du 21 décembre 1770, prend possession, le 19 février de Tannée suivante, au nom de celui-ci, de la chapelle de Chalencon, sise dans le cloître de Chamalières, en conséquence de la nomination et des provisions de ladite chapelle par Héracle-Melchior, vicomte de Polignac, gouverneur pour Sa Majesté de la ville du Puy et de la province du Velay, en date du 4 novembre 1770. Le procureur fondé du nouveau chapelain est assisté dans la cérémonie de prise de possession de Jean-Louis Vigoureux, curé de Chamalières. Le notaire signale comme présents et opposants Louis Parrel, prieur claustral, Jean-Baptiste Meyssat, sacristain, et Jean-Pierre Pascal, tous prêtres et religieux bénédictins.

Nous n’avons pu relever les noms de tous les chapelains qui desservirent la chapelle de Chalencon, encore moins ceux de tous les personnages qui y furent enterrés ; nous n’en connaissons guère que cinq :

Etienne de Chalencon,  élu évêque du Puy en 1220, mort en 1231.

Guillaume de Chalencon,  seigneur dudit lieu. Il demande par testament du 25 avril 1824 à être enterré au tombeau de ses prédécesseurs, édifié au cimetière de Chamalières ; il y est, en effet, enterré vers l’année 1327.

Clémence de Roche,  fille de Guigon  IV,  seigneur de Roche, et de Dauphine de Montboissier, épouse de Guillaume de Chalencon (5 novembre 1296), dut être inhumée à côté de son mari. Le Nécrologe de Chamalières en fait mémoire le 7 des ides de février ; il ajoute qu’elle avait légué un repas et vingt sous tournois. Elle vivait encore en 1314.

Guigon  ou  Guyot,  fils de Guillaume de Chalencon et de Clémence de Roche, seigneur de Chalencon, vers 1827, fut sans doute inhumé près de ses père et mère. Le Nécrologe en fait mémoire le 7 des ides de février et dit qu’il avait légué au monastère un repas et vingt sous tournois.

Louis-Armand,  premier du nom, vicomte de Polignac, seigneur et baron de Chalencon, Randon, Solignac, Ceyssac, Saint-Paulien, Saint-Agrève, Servissac, Rochegude, et autres lieux, l’un des plus valeureux capitaines de Charles  VII,  mort en 1452, vint à son tour reposer dans la chapelle de Chalencon, à Chamalières.

Tels furent, avec beaucoup d’autres peut-être que nous ne connaissons pas, les personnages enterrés dans cette chapelle. Un terrier du vicomte de Polignac, renouvelé à Craponne au mois d’avril 1569, nous apprend que les rois de nos montagnes l’entretenaient encore à cette époque, ce qui ressort d’ailleurs suffisamment du fait bien établi qu’ils y nommèrent des chapelains, non seulement jusqu’à la fin du XVIe siècle, mais même jusqu’à la veille de la Révolution française. La chapelle de Chalencon épargnée dans son ensemble par le vandalisme révolutionnaire ne survécut pas longtemps à la tourmente ; sa voûte fut abattue dans la première moitié du XIXe  siècle. Les murs qui restent font partie d’une habitation appartenant au sieur Aubert, de Saint-Pierre-Duchamp. L’ancienne porte cintrée qui s’ouvrait dans l’ancien cimetière, à l’aspect du couchant, a vu ses pierres de taille arrachées et employées ailleurs ; elle se dessine cependant d’une manière assez visible à la surface du mur. Bientôt peut-être on pourra dire de cet antique monument où reposèrent d’illustres poussières, que les ruines mêmes en ont disparu, etiam periere ruinse…

Chapelle de Roche. Elle fut fondée, nous l’avons vu, à la fin du XIIIe siècle par Guigon  III,  seigneur de Roche-en-Régnier. Une clause du testament du puissant baron, daté du 17 août 1265, la dotait d’une rente annuelle de cent sous viennois ; un chapelain, à la nomination des seigneurs de Roche, devait y célébrer à perpétuité le saint sacrifice pour l’âme du fondateur et celle des membres de sa famille.

Jourdaine de Montlaur, veuve de Guigon  III,  par testament du i4 janvier 1279, légua à l’église de Chamalières un calice d’argent, d’une valeur de cent sous tournois « pour célébrer la sainte messe dans la chapelle que feu son mari y avait fait construire.

Cette chapelle était-elle dans l’église prieurale ou en dehors ? Nous n’avons pu jusqu’ici donner une réponse explicite à cette question ; il ne nous a pas été, non plus, possible de donner un seul nom de chapelain. L’histoire de la Baronnie de Roche  et le Nécrologe de Chamalières nous permettent de citer quelques personnages qui y furent inhumés.

Les premiers que nous rencontrons sont deux enfants de Guigon  III  et de Jourdaine de Montlaur,  Poncet  et  Dalcie, décédés sans alliance avant 1279 : ils furent enterrés dans la chapelle de Roche, le testament de Jourdaine, leur mère, donne le fait comme certain. La sépulture au même lieu de quelques autres membres de la famille ou de quelques personnes amies est tout à fait probable.

Ce sont d’abord deux enfants encore de Guigon  III,  seigneur de Roche et de Jourdaine de Montlaur : Béatrix et Hugues, Béatrix de Roche,  mariée à Ponce d’Ariane, figure, dans le testament de Guigon  III,  17 août 1265, Elle était morte avant 1279. Le Nécrologe en fait mémoire le 3 des nones de mars.

Hugue de Roche,  chanoine du Puy et de Lyon, paraît comme témoin au mariage de Clémence, sa sœur, le 5 novembre 1295. Par testament du 5 mai  i3i2  il dispose de tout ce qu’il possède en faveur d’un clerc, Hugon de Gorces, son ami, qui l’a assisté dans ses infirmités. Hugues de Roche décéda, dit le Nécrologe, aux nones de mars.

Dauphine de Montboissier,  mariée à Guigon  IV  de Roche entre 1276 et 1278, voulut sans doute reposer dans la chapelle de Roche, à Chamalières, car le Nécrologe en fait mémoire au i4 des calendes de janvier, et ajoute qu’elle légua au monastère une rente de quinze sous tournois à percevoir sur les dîmes d’Olliergues. Elle fit son testament le mercredi avant la fête de saint Jean-Baptiste, en 1330.

Les seigneurs de Roche permirent probablement à quelques-uns de leurs amis ou de leurs familiers de dormir leur dernier sommeil dans leur tombeau de Chamalières. Hugon, Pierre et Armand de Gorces partagèrent sans doute cette faveur.

Hugon de Gorces,  clerc, fut vraisemblablement inhumé à côté de son bienfaiteur et ami, le chanoine Hugues de Roche. D’après le Nécrologe qui le mentionne au 8 des ides de mars, il donna au prieuré douze sous et six deniers tournois.

Pierre de Gorces,  chevalier, dont le Nécrologe fait mémoire le 8 des ides de mars, eut le même honneur. Nous le voyons figurer, d’abord comme arbitre au mariage de Clémence de Roche, le 5 novembre 1296, puis comme témoin à l’hommage rendu par Guigon  V  de Roche à Bernard de Castanet, évêque du Puy, le 2 juillet 1309. Il est bailli de Roche en 1345.

Armand de Gorces,  mentionné par le Nécrologe au 8 des ides de mars, avait légué au prieuré douze sous et quatre deniers tournois.

Il n’est pas bien invraisemblable que Joie, Joya  belle-mère d’Armand de Gorces, ait obtenu de reposer près de son gendre dans la chapelle de Roche. Depuis quelque temps, les seigneurs de ce lieu demandent à être enterrés, non pas à Chamalières, mais dans l’église des Frères-Prêcheurs, au Puy, où ils ont leur principal tombeau de famille. En tout cas, d’après le Nécrologe, elle mourut le 6 des ides de mars et légua au prieuré douze sous et six deniers tournois.

Voilà toutes les personnes qui furent réellement ‘ ou que l’on peut légitimement présumer avoir été inhumées à Chamalières, dans la chapelle dite de Roche, dont nous n’avons pu jusqu’ici trouver le moindre vestige.

Le Nécrologe mentionne quelques autres sépultures, d’abord, au 8 des ides de mars, celle d’Alazie, veuve de Raymond Adhémard, laquelle légua au couvent vingt-cinq sous pour deux repas ; puis, au 4 des ides de juillet, celle de Florence de Mercuret, qui donna deux cartaux de froment à prendre sur Tousse. Le temps nous a manqué pour faire des recherches sur ces deux personnes ; mais nous pouvons dire un mot dé Guillaume Mitte, abbé de Saint-Antoine de Viennois, dont le Nécrologe fait mémoire aux calendes d’octobre.

Guillaume Mitte de Mons, fils de Bertrand et d’Alix de Lignières, qui possédaient le château de Mons, paroisse de Saint-Georges l’Agricol, fut le troisième abbé et grand-maître de l’Ordre hospitalier de Saint-Antoine de Viennois, dont la maison-mère se trouvait à la Motte-Saint-Didier, au diocèse de Vienne. Il fit achever l’église de son abbaye et construire la chapelle de saint Jean l’Évangéliste, où il fut enterré en 1342. En mourant, il se souvint du prieuré de Chamalières où l’un de ses ancêtres, tué au siège de Craponne, avait été inhumé ; il lui légua une messe et un office des morts.

Les Prieurs de Chamalières-sur-Loire

Les prieurs de Chamalières furent toujours nommés par les abbés de Saint-Chaffre sans aucune interruption depuis Dalmace, vers 987, jusqu’à Charles-Borrèmée de Laval, en 1770. L’union la plus intime ne cessa de régner entre les deux monastères, et l’on vit cinq prieurs de Chamalières, Dalmace et Pierre P » » de Beaumont, Ponce de Chalencon, Pierre  II  de Servissac et Raymond de Barjac devenir de prieurs de ce. Couvent abbés du Monastier.

« Cependant, dit M. Mandet, d’après des notes à lui fournies par M. le comte Jourda de Vaux, le prieuré s’affranchit peu à peu de l’abbaye. Sa dépendance, d’abord très réelle, finit par consister dans le simple tribut d’un repas offert chaque année aux trente-six religieux de Saint-Chaffre, repas évalué par arrêt du Parlement de Toulouse, en date du 12 avril 1704, à dix sols par tête. Cet affranchissement en prépara un second plus considérable encore. Longtemps la suprématie des évêques du Puy, imposée aux’ siècle par Godescalc, à tout ce qui relevait du Monastère dont il était abbé, se fit sentir à Chamalières. À chaque avènement de prieur, le prélat ne manquait pas de rappeler au nouvel élu ses droits de haute juridiction, mais celui-ci ne garda bientôt plus que les apparences respectueuses de la soumission. Dès 1624, il avait réduit son vasselage à quelques redevances insignifiantes, qui disparurent complètement en 1762, sous le dernier  (l’avant dernier)  prieur, messire Pierre de Lamée. »

Quoiqu’il en soit, nommé par l’abbé du Monastier, le prieur de Chamalières avait à son tour la collation d’un certain nombre de bénéfices. Il nommait d’abord à la sacristie et à l’aumônerie de son couvent, les deux principales dignités sans doute après la sienne, placées toutes deux sous le vocable de saint Gilles. Il avait encore le droit de nomination aux prieurés de, Saint-Maurice-de-Roche et de Confolent, ainsi qu’aux cures de Chamalières, de Beauzaç, de Rosières, de Saint-Pierre-Duchamp, de Saint-Georges-l’Agricole et de Saint-Jean-d’Aubrigoux, de Saint-André-de-Chalencon et de Solignac-sous-Roche.

Le prieur de Chamalières était un personnage important dans la petite province du Velay. Comme baron de Confolent et seigneur temporel de Chamalières, il jouissait de tous les droits féodaux et avait, en outre, le privilège de siéger aux États. C’était un des neuf personats ecclésiastiques qui, avec l’évêque à leur tête, représentaient le clergé dans cette assemblée. Nous le verrons souvent assister en personne aux sessions annuelles ou s’y faire remplacer par procureur.

D’après le Fouillé ou dénombrement des bénéfices du diocèse du Puy en 1516, pour la levée des décimes, le prieur de Chamalières, archiprêtré de Monistrol, est taxé dix livres. Suivant un autre Fouillé du XVIII siècle, les revenus du prieur qui n’a pas fait sa déclaration, sont taxés arbitrairement quatorze cent dix-neuf livres dix-neuf sols ; la sacristie est taxée cent cinquante livres et l’aumônerie cent livres.

I.                   Dalmas Ier de Beaumont  (937-945) fut à la fois, et pendant plusieurs années, abbé de Saint-Chaffre et prieur de Chamalières. Il se démit de cette dernière charge avant 940, mais continua ses fonctions d’abbé du Monastier jusqu’à sa mort survenue en 954. Ce fut lui qui réunit à cette abbaye le prieuré de Chamalières, dans lequel il lit déposer le corps de saint Gilles. Le cartulaire le mentionne en outre à deux reprises différentes.  

II.                Lanfred  (946) n’est connu que par une seule charte datée de la dixième année du règne de Louis  IV  d’Outremer.  

III.             Amblard  1er  (981-987) figure d’abord comme prieur de Chamalières, puis comme doyen. Sous son administration, le couvent s’enrichit de plusieurs libéralités et, notamment, de celle faite vers 980 par  Gauzna,  dame de Beaumont.  

IV.             Bertelaicus  (989-990) ne paraît seulement que deux fois dans le cartulaire, à l’occasion de dons faits à son prieuré.  

V.                Amblard  II  (vers 996-999) est mentionné, dans une charte du règne de Robert, avec la qualification de doyen.  

VI.             Adémar  (1000-1012), dont le nom nous est révélé par la donation pieuse de dame Blismodis et de son fils Galbert de Mézères à Chamalières.  

VII.          Eldebert ou Ildebert  (1014-1020) est toujours qualifié de doyen dans les divers actes qui le mentionnent.

VIII.       Pierre 1er (1021-10 février 1028), se trouve cité dans un grand nombre de chartes, attestant l’accroissement des biens du monastère sous sa gestion.  

IX.              Dalmace  II  (1035) nous est connu par le don qu’Arbert, abbé de Saint-Pierre-Latour du Puy, fit à Chamalières, de l’église de Saint-Flour en Auvergne.  

X.                 Pierre  II  (8 juillet 1037-1038).  

XI.              Beraud  (vers 1050) est signalé à deux reprises.  

XII.           Ebrard (1082-4  juillet  1096). Les faits les plus saillants qui se produisirent sous ce prieur, furent l’union à Chamalières des églises de Saint-Maurice-de-Roche et de Saint-Pierre-du-Champ.  

XIII.        Jarenton  (1096-1098) se signala par le zèle qu’il mit à accroître les revenus de son prieuré, auquel Héracle, vicomte de Polignac, et sa femme Richarde de Montboissier unirent l’église de Saint-Jean de Rosières, vers l’année 1096.  

XIV.        Armand (1100?-1130?).  Ce prieur est mentionné à l’occasion de donations diverses, remontant au commencement du XIIe siècle.  

XV.           Jean  Chauchat (vers 1142).  

XVI.        Silvius  de Fay  (vers 1145).  

XVII.     Maître Géraud ou Giraud  (1158), dont le passage se trouve marqué dans deux actes seulement.

XVIII.  Pierre  III  de Beaumont  (1162-1172) était issu, comme  l’un de ses prédécesseurs, Dalmas  I »,  de la puissante famille de Beaumont, originaire d’Auvergne, et qui vint se fondre, avant 1245, dans celle non moins ancienne de Chalencon. Célèbre par ses grandes vertus, par sa science des lettres, son passage à Chamalières se signala particulièrement par le soin qu’il mit à réunir tous les actes intéressants son prieuré et à les faire consigner dans le précieux cartulaire qui s’est conservé jusqu’à nous. À ce titre, son souvenir nous est cher et nous rend agréable. À ce titre de nous associer aux justes éloges que l’un de ses successeurs, Raimond de Mercœur, lui décerne avec une touchante sincérité. 

XIX.        Pons  I »  de Chalencon  (1172-23 avril 1176) appartenait à cette vieille race féodale que l’on voit figurer, dès 1031, parmi les bienfaiteurs de Chamalières  et qui se confondit, dans les premières années du XVe siècle, avec celle de Polignac. Son nom apparaît plusieurs fois.  

XX.           Pierre de Servissas  (11797-1200?) s’attacha à suivre les traditions de Pierre  III  de Beaumont, en enrichissant son prieuré et en faisant poursuivre la rédaction du cartulaire par le moine Gilbert de Mézères.  

XXI.        Raymond de Mercœur  (1212-1213) apporta un soin particulier à sauvegarder les intérêts qui lui étaient confiés, ce qui inspira, à l’un de ses successeurs, la pensée d’attribuer à son administration un acte notoirement faux, mais qui probablement pouvait utilement servir dans un procès douteux.  

XXII.     Durant Coiron  (1226) était primitivement moine, et figure, en 1226, à l’occasion de la garde du château de Mézères.  II  fut l’un des principaux rédacteurs du cartulaire. 

XXIII.  Pierre  V  Aurelle  [Auriculœ)  (1231) vendit, le 18 mars 1231, au nom du couvent de Chamalières, à Artaud Payan, prieur de Saint-Sauveur-en-Rue, moyennant 40 livres viennois, la terre de Combres, mandement d’Argental . Le 23 novembre suivant, il acquiesça à une sentence arbitrale rendue par Roland, prieur de Saint-Romain-la-Monge, et Durand Coiron, obrier  [operarius]  de Saint-Chaffre, entre Pierre Datbert, prieur de Confolent, et B. de Rochebaron, seigneur de Beauzac, sur la garde de Confolent, les clames tant réels que personnels des hommes et la taille que réclamait ce seigneur, en cas de mariage de sa sœur ou de sa fille, et de nouvelle chevalerie pour lui ou son fils.

XXIV.  Guy de Montlaur  (1268) concéda, le 21 septembre 1268, en emphytéose perpétuelle, à Jean, Pons et Guillaume André, frères, de Chamalières, la moitié du mas d’Ollias, qui fut depuis appelé de leur nom « la Grange des Andrés. 

XXV.     Gaucelin de Barjac  (1285-1300). Le livre « des compositions de l’évêché » signale, en 1292, une transaction entre l’évêque du Puy et ce prieur, pour raison de la justice de Beauzac, et, en 1299, ses droits de franc-fief sur toute l’étendue de son prieuré. 

XXVI.  Ponce II  de la  Garde  (1301), prieur de Chamalières et de Confolent, transigea, en l’année 1301, avec Jean de Comines, évêque du Puy, sur le différend qu’ils avaient au sujet de la justice haute, moyenne et basse de Confolent.

XXVII.          Maître Bernard  Ier  de Mostuéjols  de Mostueiolis,  docteur es décrets (1309-1310|, sortait d’une famille de chevalerie de Rouergue. Il fît hommage, en 1309, à l’évêque du Puy, Bernard de Castanet, et, la même année, passa procuration à Jean et Aimery de la Chapelle, à Jean Maurin, prêtre, et à Bernard Giraud, à l’effet de le représenter, en son absence, dans les affaires ou procès de son prieuré. Le 18 octobre 1310, l’un de ses procureurs transigea avec un nommé Pierre Dessimond, relativement au droit de mainmorte que le prieur prétendait exiger sur la succession de Poncette Rochelimagne.  

XXVIII.       Étienne  Hugonet  (1320-1332) était originaire de Séverac-le-Château, en Rouergue, dont le prieuré dépendait de l’abbaye de Saint-Chaffre, depuis l’année 1104. Il  était  fils de Déodat Hugonet. Un titre du  10  juillet  1315 le qualifie de sacristain de Séverac, et c’est le 17 décembre 1320 qu’on le voit figurer, pour la première fois, comme prieur de Chamalières, dans un accord qu’il passa avec les paroissiens de Rosières, à propos des dîmes qui lui étaient dues en sa qualité de chapelain perpétuel de l’église de ce lieu.  Le 8 février 13’27, il promit, devant Jean Masse, official du diocèse du Puy, de tenir compte aux chanoines de Saint-Agrève du Puy, des offrandes et droits de sépulture qu’il recueillerait au sujet de l’inhumation de Guillaume, sire de Chalencon, décédé au Puy dans leur paroisse et qui, par son testament du 27 avril 1324, avait choisi sa sépulture dans le tombeau de ses prédécesseurs, édifié dans le cimetière de Chamalières.  

XXIX.   Bernard  II  Hugonet  (1333-1334) avait été précédemment prieur de Saint-Pierre-le-Monastier (1317) et vicaire général de l’évêque du Puy, Durand de Saint-Pourçain (1321). Le 2 avril 133i, Hugues la Guillelmie, bailli, pour l’évêque, du comté de Velay et de son ressort, avec le consentement de ce prieur et de Guigon de Malbosc, prieur de Saint-Pierre-le-Monastier, vicaires généraux de révoque Bernard  V  Le Brun, consentit à noble Pierre de Mirmande, damoiseau, le bail et nouvelle assense d’un moulin situé au-dessous du château de Cayres et qui, après avoir appartenu à feu Armand Salabrun et à ses hoirs, avait dument fait retour à l’évêque. Ce moulin appelé actuellement de Trintinhac, était le moulin banal du château de Cayres et de son mandement.  

XXX.      Hérail de  Joyeuse  (1343-1344), d’abord prieur de Saint-Pierre-le-Monastier, puis de Chamalières, résidait au château de la Bastide de Virac Il soutint, à propos de dîmes, un procès contre Pierre Pradel, moine de la Chaise-Dieu, prieur de Saint-Étienne-Lardeyrol, sur les limites de cette paroisse. Après une longue enquête, qui eut lieu, le 18 octobre 1343, à Rosières, Jean Bonamy, chanoine de Billom, chancelier de l’officialité du Puy et commissaire député par l’évêque Jean Chandorat, détermina les limites en litige, par sentence du 23 mars 1344. Dans cette instance, Hérail eut pour procureur Pierre de Montjou, damoiseau et sacristain de Saint-Pierre-le-Monastier, et se qualifiait  nobilis, religiosus et potens vir,  ce qui prouve son extraction de la grande maison de Joyeuse.  

XXXI.   Jean  II  Faure  (1319) rendit hommage, en 1340, à l’évoque du Puy. Le répertoire des hommages,  auquel nous empruntons ce renseignement, l’appelle à tort Fabre, la vraie forme de  Fabri  étant Faure. Cette famille, originaire de Chamalières, est très ancienne. Noble Lancelot Faure était, en 1529 et 1535, seigneur d’Allemances. Les Faure, en Velay, portaient d’or, à un arbre de sinople.

XXXII.           Pierre  VI  de Nozières  (1306-1398), hommage à son prieuré aux évêques du Puy en 1366, 1385 et 1389. Le 23 mars 1375, Pierre de Murât, doyen de Bourges, et Beraud du Blau  [Blavi],  for-doyen du Puy, vicaires généraux de l’évêque Bertrand II de la Tour, et Pierre de Nozières, prieur de Chamalières et de Confolent, arrentèrent à J. Mazel, prêtre, et à J. Chizeneuve, leur vie durant, l’écluse ou pêcherie qui se construisait, aux frais communs de l’évêque et du prieur, sur la Loire, aux terroirs appelés à l’ouest Peyregrosse, et à Test la Rostanheyre. L’entretien de l’écluse restait à la charge des rentiers; en cas de destruction, elle devait être refaite par moitié aux frais de l’évêque et du prieur, et par moitié aux frais des preneurs. Le quart des saumons, capturés dans l’écluse ou dans les paniers à saumons devait revenir à l’évêque, un autre quart au prieur, et les deux autres quarts aux rentiers, auxquels étaient aussi attribués tous les autres poissons. L’évêque avait le privilège d’acheter aux fermiers de la pêche, à un prix juste et modéré et outre sa propre part, tout le poisson qui lui était nécessaire. Le 2 septembre 1381, sous ce prieur, et devant le bailli de Chamalières, Raymond Nicolas rendit compte aux hommes du bourg et du mandement, de la taille répartie et recouvrée sur eux, pour la réparation de la forteresse de Chamalières, dont on redoutait la surprise par les Anglais. Enfin, les 2 et 13 novembre 1383, Pierre  VI accorda l’investiture à Jean Cussonel, pour fonds de terres sis au terroir de Jussac.  

XXXIII.        Guillaume Ier Grégoire  (1430-1433) échangea, le 17 août 1430, avec noble Gilles Pasturel, de Ventresac, des cens assis sur la borie de Ventresac, tenue par ce dernier en emphytéose du prieuré de Chamalières, et reçut en contre-échange d’autres cens assis à Orsinhac, que Gilles Pasturel tenait en fief du seigneur de Roche-en-Régnier et promettait d’affranchir, en les remplaçant par une assiette équivalente, selon la coutume du Velay, à arbitrer par Jean du Bois, chevalier. Il est encore mentionné, le 17 novembre 1432, dans une reconnaissance par Raymond Faure. Sa mort survint dans les derniers jours d’octobre 1433, car, le 2 novembre de la même année, l’abbé de Saint-Chaffre, Bompar, sollicitait de l’évêque Guillaume de Chalencon, la levée de la mainmise sur les biens et dépouilles du prieur de Chamalières, nouvellement décédé.  

XXXIV.        Tandon Gautier  (1446-1464) figure dans des reconnaissances de censitaires du prieuré, s’étendant du 11 octobre 1446 au 3 mars 1464.  

XXXV.           Jean III de Scorailles  (1474) n’est connu que par un acte d’investiture passé à Chamalières, le 17 mai 1474, dont son père, Guillaume de Scorailles, seigneur de Borrein, diocèse de Rodez, fut témoin.  

XXXVI.        Odon du Bois  était prieur à une date incertaine, postérieure à 1432 et probablement voisine de 1480. De son temps, une crue extraordinaire de la Loire envahit les bâtiments du couvent de Chamalières, et submergea les terriers du prieuré qui furent ensuite entièrement perdus, lorsque ce prieur fut violemment expulsé par les gens du vicomte de Polignac, vraisemblablement Claude-Armand  XIV,  le même qui fit don à l’église de Chamalières, le 1″ juin 1487, d’un reliquaire en argent doré et en cristal, pour y placer le saint Clou.  

XXXVII.     Antoine de Flaghac  (1524-1527) fut très probablement, après le concordat de 1516, le premier prieur commendataire de Chamalières. Son nom a été conservé par des reconnaissances du terrier Tourette, de l’année 1524. Il était simultanément vicaire général de l’ordre de Saint-Antoine de Viennois, et fut élu abbé de cet ordre après Théodore de Saint-Chamond, décédé à Nancy le 28 décembre 1527. Son élection, contestée pendant deux ans, fut reconnue grâce à l’appui de l’archevêque de Bourges, François de Tournon, depuis cardinal et premier ministre. Il était encore abbé en 1533, année où frère Aymar Falcon, précepteur de Bar-le-Duc, mit sous presse et lui dédia son histoire de l’ordre de Saint-Antoine. 

XXXVIII.  Maître Guillaume  II  de Flaghac  (1528-1552), prieur commendataire après le précédent, dont il était sans doute le neveu, figure dans des reconnaissances du terrier Tourette, dont la plus ancienne remonte au 9 mars 1528. Il ne résidait pas à Chamalières; son mandataire, Bernard de Rochebonne, transigea le 9 mai 1529, avec Lancelot Faure, seigneur d’Allemances, et le 16 avril 1546, un autre de ses procureurs, Antoine de Pieyres, accorda à Pierre Rogier, le droit de pêcher dans la Loire sur l’étendue du mandement du prieuré. Son nom apparaît, pour la dernière fois, dans un titre du 30 avril 1552.

XXXIX.        Jacques Castrés,  alias  Chastrès  (1559) n’est connu que par une procuration passée au château de Soubrey, près Saint-Pierre-Salettes, le 24 mars 1559, et recueillie dans un registre de Vidal Vacharel, notaire de Roche-en-Régnier.  

XL.            Jean  IV  Jaloux  (avant 1571) nous est révélé par le titre suivant : Le 19 novembre 1571, Jacques d’Apchon, chevalier de Tordre du roi, seigneur et baron de Saint-Germain-des-Fossés, Noailly et Cerzat, averti de la nouvelle acense (ferme) consentie par Claude Dalbos, prieur de Saint-Germain-des-Fossés « comme procureur fondé par vénérable homme Messire Jehan Jaloux, prieur pour Ihors du priouré de Chamallières et de ses dépendances », en faveur de Jean Marcon, de la Grouleyre, d’un bois sis au terroir de Confolent appelé de Chambolives, à la censive annuelle de huit cartons de seigle, mesure de Confolent, confirma et ratifia la dite acence au profit dudit Marcon. À cette date, Jean Marques, notaire royal du Puy, était le fermier principal de la parcelle de Confolent, et Jean Marcon le sous-rentier.  

XLI.         Nicolas Ier d’Émery ou d’Esmery  (1571-1572), écuyer, prêtre, habitant de Saint-Germain-des-Fossés, fut pourvu du prieuré de Chamalières, par bref du pape Pie  V,  du 8 août 1571. Le 23 janvier 1572, il en prit possession par son procureur, frère Jacques Tourrette, sacristain, qui se présenta à la porte de l’église Saint-Gilles, à l’heure de la grand’messe; et de ce requis, frère Barthélémy de Montchalm, vicaire de Chalencon, assisté des autres religieux, mit ledit procureur en possession réelle « par le bail du verroilh et ouverture de la porte de l’église, sonnement des cloches, bailh du missal, baisement d’autel, serrement en forme de religion et toutes autres solempnités requises en tel fait.  

XLII.      Claude de Montvert  (1579) est mentionné comme prieur de Chamalières, le 11 décembre 1579, au terrier Claude Girard, dans une reconnaissance passée par Gabriel Charitat.  

XLIII.   Guillaume  III  Reymond  (1584), bachelier es décrets, présenta, le 10 août 1584, François Ayel, prêtre, de l’Herm, paroisse de Boissel, à la nomination de l’évêque du Puy, pour la cure de Saint-Georges-L’agricole, dont il était le collateur, et qui était vacante par suite du décès d’Antoine Ponsier, dernier titulaire.  

XLIV.   Nicolas  II  de Fay de la Tour-Maubourg  (1598-1624) était le cinquième fils de Jean, seigneur de la Tour-Maubourg, Chabrespine, l’Herm et Saint-Quentin, et de Marguerite du Peloux. Henri  IV récompensait volontiers par des bénéfices ecclésiastiques, la fidélité et le dévouement de ses partisans. On peut supposer que le prieuré de Chamalières lui fut conféré en rémunération des services que son père avait rendus ; la cause royaliste, et de la part que prirent ses frères et lui-même à la malheureuse tentative de la porte Saint-Gilles, dans la nuit du 16 au 17 octobre 1594, si funeste à la noblesse du Velay. Par acte du 26 novembre 1607, Nicolas s’engagea, au nom de sa communauté, à faire célébrer quatre messes pour le repos de l’âme de sa mère, Marguerite du Peloux, qui avait légué, dans ce but, à Chamalières, une somme de 300 livres tournois. Le 6 mars 1609, il reçut une reconnaissance féodale, transigea, le 23 février 1613, avec Jacques Robert, des Roberts, paroisse de Beauzac, afferma, le 3 février 1614, « les ponhadeyres » du prieuré de Rosières à M. Margerit, curé de ce lieu et, le 28 juin 1618, fit une donation entre vifs à son frère Jacques.  

XLV.      Nicolas  III  de Combres  (1633-1640) était présent aux États du Velay « , tenus le 16 avril 1633, et recevait, le 15 juin 1640, une reconnaissance censitaire de Jacques Rivier « .  

XLVI.   Jean  V  de Fay de la Tour-Maubourg  (1642-1673) siégea le 27 juin 1642, comme prieur de Chamalières, aux États du Velay. En juin 1657, il plaidait, devant le sénéchal du Puy, contre les habitants de Roche, qu’il accusait de fraudes dans la livraison de la dîme à la gerbe.  Nommé abbé de Saint-Vosi, il prit possession de cette abbaye le 13 novembre 1660. En 1673, il était prieur de Saint-Maurice-de-Roche.  

XLVII.           Vital de  Roux  de Revel de Montbel,  dit l’abbé de Revel ou Monsieur de Montbel (1674-1700), chanoine de la cathédrale de Carcassonne, siégea, le 21 février 1674, comme prieur de Chamalières, aux États particuliers du diocèse. En 1676, il reçut à Chamalières la visite de Dom Claude Estiennot de la Serre, qui préparait ses  Anti-quitates in diœcesi Podiensi Benedictinae,  et ses  Fragmenta Historue Aquitinicae : c’est là que l’infatigable et savant bénédictin eut communication de notre cartulaire, dont il inséra plusieurs passages dans le premier de ses ouvrages, avec quelques notes chronologiques sur les prieurs, et en fit des extraits utilisés par Du Gange dans son  Glossaire. Il existe une reconnaissance consentie à ce prieur, le 31 octobre 1688. Il donna quittance, le 28 mars 1692, à dame Agnès de Cusson, femme d’André-Dominique d’Apchon, baron de Vaumières, pour des arrérages de censives dus sur le domaine de Saint-Agnat  et, le 5 août 1698, il afferma le domaine de la Cartive, sis à Pieyres et Granou.

XLVIII.        Joseph-Vital de  Roux (1701-1710), abbé de Villelongue, neveu du précédent, résidait à Carcassonne. Le 21 décembre 1701, il pourvut de l’office déjuge et bailli de Confolent, Henri Bresson, docteur es droits, lieutenant criminel de Saint-Didier  Il était en Languedoc, lors du passage à Chamalières, le 29 octobre 1710, du bénédictin, Dom Jacques Boyer, qui ne put visiter les archives, faute de la clef qui se trouvait aux mains du prieur.  

XLIX.   Pierre  VII  de Soulages de Lamée  (1717-1770), clerc tonsuré du diocèse de Carcassonne, chevalier des ordres royaux et hospitaliers de Notre-Dame-du-Mont-Carmel et de Saint-Lazare-de-Jérusalem, tant de çà que de là les mers, comte palatin, connu sous le nom de chevalier de Lamée, apparaît pour la première fois, comme prieur temporel de Chamalières et baron de Confolent, dans une reconnaissance du 22 novembre 1717. Le 5 mai 1731, il donna à divers habitants du lieu de Granou, la permission d’aller au bois de Gerbizon, moyennant une rente annuelle de 10 sous. Par un accord du 12 septembre 1739, il consentit à ce que le curé de Saint-Georges-L’agricole, récemment nommé par l’évêque François de Beringhen, soit maintenu dans ses fonctions, sous réserve toutefois, pour l’avenir, de son droit de patronage sur cette cure. On le trouve ensuite cité dans des actes peu importants de l’année 1759, et il paraît, pour la dernière fois, le 13 mai 1770, dans la procuration spéciale qu’il donna, à l’effet de résigner son bénéfice « entre les mains de notre Saint-Père le Pape », en faveur d’Étienne-Henri de Soulages de Lamée, sous-diacre et chanoine du chapitre abbatial de Saint-Sernin de Toulouse -. Une fois en possession du cartulaire de Chamalières, égaré par l’un de ses prédécesseurs, et qui avait été retrouvé, en 1729, lors de la vente mobilière de François Arcis, abbé de Saint-Vosi, ce prieur donna carrière à son humeur procédurière. Pendant plus de quarante années, il épuisa tous les degrés de juridiction, et alla même jusqu’à insérer sur des feuillets en blanc du cartulaire, quatre actes faux forgés en vue de ses multiples procès.  

L.                 Charles-Barromée de Laval (177-4-1790), fils de Louis de Laval, lieutenant-général, juge-mage et premier président présidial à la sénéchaussée et siège présidial du Puy, et de Françoise-Hyacinthe Bonnefoux. Il était docteur en Sorbonne, chanoine du chapitre cathédral, vicaire général et officiai sous l’évêque Le Franc de Pompignan. Il plaidait, en qualité de prieur de Chamalières, en 1774, contre Louis-Marie-Augustin Liogier, sieur de Pieyres, seigneur direct de la Bourange, Bordes et la Fayole, au sujet des dîmes du domaine de Ventresac. Devenu prévôt du chapitre, après la mort d’Antoine Sordon de Créaux, il soutint contre son évêque la dépendance immédiate de l’église du Puy auprès du Saint-Siège. En 1781, il était témoin de l’ouverture de lâchasse où étaient déposées les reliques de saint Georges, premier évêque du Velay, et, en 1786, siégea aux états de la province. Dès les premiers troubles de la Révolution, il s’éloigna du Puy, pour se retirer dans le prieuré de Saint-Michel-de-Connexe, dont il était titulaire, et y mourut le 18 octobre 1790.

 

Personnel du couvent de Chamalières de 1770 à 1790 :

1.   Jean-Baptiste Meyssat,  sacristain, 17 août et 4 novembre 1770.

2.   Guillaume-Ignace de Goys,  religieux profès du Monastier, pitancier du prieuré conventuel des saints Gervais et Protais de Langogne, est pourvu par Charles-Borromée de Laval, le II  août 1770, de l’aumônerie de Chamalières, vacante par le décès d’Alexis Pons ; il en prend possession le 17 du dit mois, assisté de Dom J.-B. Meyssat, sacristain.

3.   Jean-Théofrède de Goys,  clerc tonsuré, natif de Mézérac, paroisse de Présailles, prend possession de l’aumônerie de Chamalières le 3 mai 1771, assisté de Dom Louis Parrel, prieur claustral, en présence de Jean-Louis Vigouroux, curé de la paroisse.    .

4.   Honoré Mazoyer,  sacristain, 1er février 1780.

5.   N. Riheyron,  aumônier, 7 juillet 1780.

6.   Louis Parrel  de Reyraguet,  prieur claustral. Il est inscrit pour une pension de 1.400 livres dans l’État des menses conventuelles, offices claustraux et pensions provisoires dont la gestion est confiés au sieur Bollioud de Saint-Julien, receveur général du clergé (27 mars 1788).

7.   N. Lamy.  Il est inscrit pour une pension de 1400 livres dans l’État des pensions provisoires ci-dessus.

8.  N. de Burine  est inscrit pour une pension de 1300 livres dans le même tableau.

Que devinrent l’église, le cimetière, l’enclos, le jardin, les bâtiments et la cour intérieure du prieuré ? Un rapport d’expert fait à propos d’un litige entre des particuliers qui avaient acquis une partie de ces biens vendus par le tribunal révolutionnaire, donnera une réponse satisfaisante à  cette question.

« Un couvent de Bénédictins était à Chamalières. Les biens de ces moines consistaient, entre autres, en une belle église, en un cimetière, en une vaste basse-cour, en un bâtiment, un jardin et un grand champ. On lit dans les registres des biens confisqués qui sont déposés aux archives de la Préfecture : « Le 3o juin 1791, devant les membres composant l’administration du district du Puy a lieu la vente d’une maison construite depuis peu, d’un jardin et d’un clos, situés à Chamalières ayant appartenu aux Bénédictins établis au dit lieu, le tout contenant entour neuf cartonnées, confinant du levant ou d’orient, l’église de Chamalières ; du levant et midi, en pointe, le chemin tendant au moulin ; du couchant, le rivage de la Loire, chemin entre deux ; et de bise, la cour ou place publique. »

« Ces objets furent vendus au sieur Pages qui de suite mit à sa place le sieur Jean-Paul Maurin aîné, négociant au Puy. On voit clairement que l’administration ne vendit que trois objets, la maison, le jardin et l’enclos ; que l’église, le cimetière et la cour ou place publique furent regardés comme propriété communale, puisqu’ils furent pris pour confins ainsi que les rivages de la Loire. »

« Au sud déclinant à l’Est du cimetière se trouve un mur formant comme un rempart d’une élévation de dix mètres, au nord déclinant à l’ouest de la place se trouve un autre mur. Dans chacun de ces murs il y a un portail que les Bénédictins fermaient probablement la nuit. »

Le sieur Maurin vendit ces propriétés à M, Barthélémy Chazal, propriétaire à Ventressac,, maire de la commune. Ce dernier, suivant des actes notariés qui m’ont été produits, revendit ces objets : deux de ces acquéreurs revendirent la maison et le jardin à des demoiselles qui ont formé un couvent de l’Ordre de Saint-Joseph. L’un des acquéreurs de M. Chazal, le sieur Antoine Maisonneuve, avant de revendre à ces religieuses avait fait construire une grange et une écurie en dehors d’un mur et sur le terrain qui se trouve du côté de la Loire, et qui était occupé par un chemin et par le rivage formant une belle promenade.

« Le bâtiment des moines ne joignait pas l’église dans toute sa largeur, il y avait un espace non bâti, d’une longueur de sept mètres sur quatre mètres de largeur. Sur cet espace, se trouve une petite porte de l’église servant aux Sœurs et au public. Cette porte est presque en face de l’autel et rend l’église très froide en hiver. Depuis leur acquisition, les religieuses ont fait établir un escalier sur ce vacant et un appartement au-dessus ; de cette manière leur bâtiment joint l’église dans toute sa largeur. »

L’église de Chamalières qui, pendant des siècles, avait vu des flots de pèlerins se prosterner devant les reliques de saint Gilles et devant le Saint Clou, ne subit pas le sort des autres propriétés du couvent ; elle ne fut pas vendue. Abandonnée aux prêtres jureurs jusqu’au règne de la Terreur, elle subit, à cette époque, tous les outrages des farouches révolutionnaires qui ne voulurent pas se laisser surpasser par ceux d’ailleurs. Des quatre cloches qui ornaient son magnifique clocher, trois furent données pour la fonte des canons. Une partie du clocher, y compris sa flèche élancée, fut abattue. Les superbes autels qui s’élevaient dans le chœur, dans les chapelles rayonnantes et aux deux côtés du transept, furent défigurés. Les débris qui restent en font vivement regretter la destruction.   La chapelle de Chalencon,  où reposaient un certain nombre de membres de la puissante famille de Chalencon-Polignac, subit le même sort.

Info & extrait sur :

« Le prieuré conventuel de Chamalières-sur-Loire ordre de Saint-Benoit, observance de Cluny, dépendant de l’Abbaye du Monastier-Saint-Chaffre (937-1790)- (1904)

Régis Pontvianne

University of Chicago

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