DUNIÈRES

FAMILLE DE RETOURTOUR

ARMES : D’azur à la croix d’argent.

Le premier connu est Odon de Retourtour, qui vivait dans le Xie siècle & fit remarquer en lui toutes les qualités d’un grand évêque, à qui l’église de Valence est redevable de presque toutes ses prérogatives. Cette famille se fondit, sur la fin du XIVe siècle, avec celle de Tournon. Vers le milieu du siècle indiqué, vivait Briand de Retourtour, baron de Mahun, seigneur de Beauchâtel, de Soigne, du Château bas de Dunières, de Montfaucon & de Saint- Just -en -Velay. Il devint baron d’Argental & seigneur de la Faye, en 1360, par son mariage avec Béatrix d’Argental. Briand, dit un manuscrit, était un seigneur rond, franc, plein d’honneur & de religion. Marié, en troisièmes noces, à Smaragde de la Roue, fille d’Aymar de la Roue & Montpeloux, il donna à cette dernière, la vie durant, l’usufruit de Montfaucon, Beauchâtel, Dunières & Saint- Just- les Velay. Cet usufruit fut porté par Smaragde à Guy de Saint -Priest, vers 1380. Il ne paraît pas que le représentant de cette nouvelle famille ait été maître longtemps de la baronnie. Smaragde étant morte sans enfant, je ne sais à qui échut Dunières.

FAMILLE DE SAINT- DIDIER

ARMES : D’azur au lion d’argent, à la bordure de gueules, chargée de huit fleurs de lis d’or.

 C’est la même famille que celle dont il sera question dans l’article concernant la baronnie de Saint-Didier. Elle possédait en partie Dunières. « Dès le XIe siècle, dit M. Fraiſſe, Tablettes historiques du Velay, la terre de Saint – Didier comprenait en grande partie le canton actuel de Saint-Didier -la-Séauve, presque toute la paroisse de Monistrol & une bonne portion de celle de Dunières. En 1285, Jousserand de Saint – Didier, seigneur du dit lieu & fils de Guigon & d’Isabelle de Clérieu, reconnaît tenir de l’évêque du Puy, entre autres, le château de Dunières & tout ce qu’il a dans ce bourg, avec justice haute, moyenne & basse. » — En 1295, Alexandre de Saint-Didier, chanoine de Valence & frère de Jousserand, fait hommage pour le château supérieur de Dunières, pour la maison de Bonnegarde au bourg de Dunières & pour le prieuré du dit lieu. — Je trouve encore Alexandre de Saint-Didier, fils de Jousserand & d’Ampheliſe de Chalencon, qui se titre seigneur de Saint-Didier, de Dunières, de Riotord & de Rochefort. La portion de Dunières dont fut maîtresse la famille de Saint Didier, passa aux maisons qui lui succédèrent, fut appelée plus tard Dunières – les – Joyeuse & détachée de Saint – Didier vers 1600, ainsi que je le dirai dans la suite .

FAMILLE DE SAINT- TRIVIER

 ARMES : D’or à la bande de gueules. Cimier : un bœuf d’or. – Sup ports : deux chats d’argent.

 Devise : « Tant vaut l’homme, tant vaut la terre. » Il s’agit ici de la famille de Chabeu, dont le nom décomposé a fourni le cimier & les supports de ses armes. Elle se dénomma de Saint – Trivier par suite du mariage de Guy de Chabeu avec la fille de Dalmace de Beaujeu, sieur de Saint- Trivier, en Dombes. C’était, au rapport d’un généalogiste, la famille la plus illustre des Dombes, celle qui a pris ou donné plus de grandes alliances, possédé plus de terres & de seigneuries, & fait plus de branches. D’après une généalogie manuscrite de la famille de la Roue que je citerai plusieurs fois, vivait vers la fin du XIIIe siècle Jacques -André de Saint- Trivier, baron, en partie, de Dunières, mort en 1320. Il aurait donné fa seigneurie à Andrée de Saint- Trivier, la nièce, qui l’aurai portée à Bertrand de Solignac, en 1318. – Dans son Histoire de la souveraineté des Dombes, à la généalogie des de Chabeu, M. Guigue constate pareillement cette union, mais il donne à l’épouse le prénom d’Andelis & place le mariage à la fin du XIIIe siècle. Andelis ou Andrée -Andelis de Saint- Trivier était fille de Guy de Saint- Trivier & d’Iolande de Berzé. Je ne sais comment sa famille devint maîtresse de Dunières.

FAMILLE DE SOLIGNAC -LA -ROUE

ARMES : Ecartelé aux 1 & 4 d’or & d’azur, de fix pièces, qui est de la Roue ; du 2 & 3 d’argent, au chef de gueules, qui est de Solignac.

 La maison de Solignac, qui fut la seconde maison de la Roue, de 1324 à 1570, était, dit Chambron, une famille très ancienne, qui avait tiré son nom de la terre de Solignac-sur-Loire, à trois ou quatre lieues du Puy, où l’on voit encore les ruines de son château fort, qu’elle possédait depuis 1033 en la personne de Robert de Solignac. » Ce fut Gilbert de Solignac, qui descendait de Robert au dixième degré, qui forma la branche des Solignac-la -Roue. Il se titrait baron de Solignac, seigneur de Saint-Agrève, puis d’Aurec, ensuite baron de la Roue, seigneur de Saint- Bonnet-le – Château, de Miribel & autres domaines en Forez & en Velay. Il s’était marié en secondes noces, en 1290, à noble Sibille de la Roue, qui lui apporta les biens de la maison dont elle avait été seule héritière. Il y eut de ce mariage, entre autres enfants, Bertrand de Solignac, surnommé Goet, que la mère établit héritier par son testament. On fait comment il entra en possession de la baronnie de Dunières. Sibaud de la Roue, fils de ces derniers, fit, en mars 1352, un traité avec Goyet & Armand de la Roue, ses frères aînés, au sujet de la succession de feu leur père & mère, par lequel il eut pour la légitime la moitié de Dunières. Il fit aussi un accord, en 1375, avec Briand IV de Retourtour, baron d’Argental & de Mahun, seigneur de Beauchâtel, de Montfaucon, partie de Dunières, son neveu par alliance, pour leurs droits respectifs dans la terre & baronnie de Dunières. Sibaud de la Roue, n’ayant pas eu d’enfant de sa femme, Armande de Jacoras, fit donation de fa baronnie de Dunières à Armand V de la Roue, son petit-neveu, qui en rendit hommage à Raymond Louis de Beaufort, vicomte de Turenne, comme baron de Fay, en Vivarais. L’arrière-petit-fils d’Armand V & d’Isabeau de Chalencon, Guillaume de la Roue, capitaine de cavalerie, chambellan de Louis XI & du duc de Bourbon, assista aux Etats particuliers du Velay, pour Dunières, qui se tinrent à Yssingeaux, le 30 novembre 1494. La baronnie de Dunières & la coseigneurie de Montfaucon échurent en dot à Anne de la Roue, fille de Guillaume & de Gabrielle de Chauvigny de Blot. Ce fut par elle que les biens qui lui étaient échus passèrent à la famille suivante.

FAMILLE DE SAINT-PRIEST

ARMES : Cinq points d’or équipollés à quatre d’azur.

 D’après Le Laboureur & M. de La Tour- Varan, contrairement à ce qu’en a dit Antoine Duverdier, cette famille était incontestable ment d’origine forézienne. Les d’Urgel ne devinrent possesseur de Saint-Priest que par le mariage de Jousserand d’Urgel avec Béatrix, fille de Pons de Jarez, qui avait eu en partage la terre de Saint- Priest. Gabriel de Saint-Priest, fils de Guy & d’Alix Gaste de Luppé, devint baron de Dunières en épousant Anne de la Roue, en 1486. Il se titrait seigneur de Saint- Priest, de Saint-Just-en -Velay, Meys, Sainte- Foi-l’Argentière, & était chevalier de l’ordre de Saint-Michel. Il suivit Charles VIII à la conquête du royaume de Naples, en 1494 & 1495. Il ne paraît pas que ses enfants lui aient succédé dans la possession de Dunières, car je trouve cette baronnie au pouvoir de Charles de la Roue, neveu de Gabriel & d’Anne de la Roue, vers 1554, puis entre les mains de Jeanne de la Roue, sœur de Charles, & ce fut par elle que la famille ci-après en devint maîtresse.

FAMILLE D’HÉRAIL DE PIERREFORT LA ROUE

ARMES : Ecartelé aux 1er & 4me quartier d’hermine plein, qui est de Bretagne ; aux 2 do 3 d’or à la bordure de gueules, qui est de Pierrefort.

D’après Chambron, la maisons d’Hérail de Pierrefort était aussi ancienne qu’illustre. On la disait issu des comtes de Rennes ou des ducs de Bretagne, sans pouvoir pourtant établir cette origine. Elle remontait certainement à Pierre, sire de Ganges, dans l’ancien diocèse de Magdelone, en Languedoc, vivant en 1055. Je trouve au dixième degré de cette maisons, noble René d’Hérail de Pierrefort, chevalier, baron de Pierrefort, de Ganges, sire de Buzeringues, de Briſſac, de Turlende & autres lieux, du chef de ses père & mère. Il se maria, le 10 mars 1549, à Jeanne de la Roue, du chef de laquelle il devint baron de la Roue & de Dunières, seigneur de la Chaux, de Montpeloux, d’Oriol, de la Chapelle, de la Fare, de la Marade & autres domaines. Après la mort de son beau -frère Jacques de la Roue, en 1570, il prit le nom de la Roue & forma la troisième maison de ce nom. Gaſparde de la Roue, petite – fille des précédents & fille de Marc Pierre de la Roue & de Suzanne de Rochebaron , porta Dunières aux deux familles qui vont suivre, par deux mariages successifs.

FAMILLE ROBERT- LIGNERAC

ARMES : ARMES : (En 1660) D’argent à trois pals de gueules.

(Plus tard)..,.. D’argent à trois pals d’azur.

Des représentants de cette maison ont été barons, puis marquis de Lignerac, marquis puis ducs de Caylus, &c, &c. Cette famille est ancienne & illustre. Elle est connue dans l’histoire dès le Xe siècle,

& a eu des alliances avec celles de Gaufrédi, de Sully, d’Ussel, de Scorailles, d’Hautfort, de La Châtre, de la Roue-Pierrefort, de Lévis, d’Espinchal, de Broglie, de Mailly, &c, &c.

Le premier époux de Gaſparde d’Hérail de Pierrefort fut Giles Robert de Lignerac, fils de François, capitaine des gardes de la reine Elisabeth d’Autriche, femme de Charles IX, & de Françoise de Scorailles. C’est par ce mariage qu’il devint baron de Dunières. Ayant été assassiné fur le chemin de Saint-Didier à Dunières par sept hommes armés auxquels il opposa une résistance héroïque, sa veuve se remaria avec Jacques d’Espinchal, baron de Massiac, auquel elle porta la terre de Dunières, M. Truchard Du Molin, Baronnie de Roche-en-Régnier, dit que, vers 1600, le duc de Montpensier vendit à Giles Robert de Lignerac, au prix de 11,000 livres, la portion de la baronnie de Saint-Didier connue sous le nom de Dunières-les-Joyeuse, & que l’acheteur en reçut l’investiture en 1606.

FAMILLE d’ESPINCHAL

ARMES : D’azur, au griffon d’or, accompagné de trois épis de blé de même,

Posés en pal, deux en chef, un en pointe.

Famille d’origine chevaleresque, non moins distinguée par ses alliances & ses services militaires que par fon ancienneté. Elle a pris son nom d’une terre située entre Condat & Besses, en Auvergne.

Elle s’allia avec les de Tourzel, Rochefort-d’Ailly, Hauterive, Tour-Rochebrune, Léotoing-Montgon, Saint-Germain-d’Apchon, Hérail de la Roue, Polignac, Montmorin-Saint-Hérens, Chavagnac & Boissier. Jacques d’Espinchal, fils de François, premier du nom, baron d’Espinchal, & de Marguerite de Saint-Germain-d’Apchon, épousa, vers 1624, Gasparde d’Hérail de la Roue, dame de Dunières, déjà veuve de Giles Robert de Lignerac, & ce fut par ce mariage que cette maison acquit la baronnie qu’elle ne garda que jusqu’aux premières années du XVIII  siècle.

FAMILLE DE LA GARDE-CHAMBONAS


ARMES.: D’azur au chef d’argent.

Maison d’ancienne chevalerie, de la province de Languedoc, alliée aux maisons de Molette Morangier, de Dienne de Cheyladet, de Fontanges-d’Auberoque, de Ligne, de Grimoard, de Beauvoir, du Roure, de Lespinasse-Langeac. Le seul membre qui posséda Dunières me paraît avoir été Henri-Joseph de la Garde, dit le comte de Chambonas, baron des Etats du Languedoc, par l’acquisition de la baronnie de Saint-Félix, diocèse de Toulouse, le 24 septembre 1712, lieutenant-capitaine aux gardes françaises, premier gentilhomme de la chambre du duc du Maine. Il était fils d’Henri-Joseph, auteur d’une branche de Ta famille, & avait épousé, en 1695, Marie-Charlotte de Fontanges-d’Auberoque. Je ne fais comment il devint maître de la baronnie ; peut-être par achat, à la fuite de la condamnation à mort & de l’expatriation qui la suivit, de Charles-Gaspard, marquis d’Espinchal.

FAMILLE DE FAY


ARMES : De gueules à la bande d’or, chargée d’une fouine d’azur.

L’inventaire des meubles & titres de Jean de Fay, marquis de La Tour-Maubourg, publié par M. le docteur Charreyre dans les Tablettes historiques du Velay mentionne un acte de procuration, donnée par le maréchal de La Tour-Maubourg à dame Agnès de Trudaine, fon épouse (10 septembre 1736), par laquelle le dit seigneur lui donne pouvoir de faire l’acquisition de la moitié de la terre de Dunières, &c. Il mentionne aussi deux mémoires, l’un pour le rétablissement de la charge de châtelain en la juridiction de Dunières, & l’autre pour le recouvrement des titres de la terre & baronnie de Dunières concernant la portion du dit maréchal. En 1753, la terre de Dunières, qui avait été divisée jusque-là, cessa de l’être à partir de-cette époque & appartint tout entière à la famille en question. Arnaud, qui constate ce fait, donne Claude-Florimond de Fay de Coiffe, marquis de Maubourg, comme maître de Dunières de 1753 à 1789.

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE