Le Prieuré de Sainte-Croix de Lavoûte-Chilhac (43380)

Fondé vers 1025 par Odilon de Mercoeur (charte de Cluny, N°2788, Tom III), Sainte-Croix était un prieuré triple car le nombre de ses religieux était compris entre 20 et 30, compatible avec les revenu du monastère étant fixé à 25.

Odilon lui donna le nom de Sainte-Croix, car sa fondation eut lieu un 14 Septembre jour de la fête de l’exaltation de la Sainte-Croix.

Le prieuré ne fut pas transformé en chapitre séculier mais resta dans l’obédience Clunisienne pendant 767 ans jusqu’à la révolution.

Sa zone d’influence était vaste, il eut pendant plusieurs siècle 13 prieurés suffragants :

Saugues, Reilhac, Alleyras, Saint-Jean-Lachamp,   Prades, la Besseyre-Sainte-Marie, Saint-Paul le Froid, Vissac, Blassac, Joursac, Rochefort, Aubazat et 40 églises pour lesquelles le prieuré avait droit de présentation de l’ordinaire du lieu, et en était le décimateur.

Le prieur était seigneur de la Volte et à ce titre, la justice haute moyenne et basse lui appartenait.

Il exerçait avec l’aide d’un personnel spécialisé, notamment d’un bailli qui travaillait également pour les seigneurs de Mercoeur.

Info et extrait sur

« Odilon de Mercoeur, L’Auvergne et Cluny » « Histoire du prieuré de Sainte-Croix de Lavoûte-Chilhac »

l’Abbaye  de Lavaudieu (43100)

Fondation vers 909

19 Octobre 1177.

Saint Robert établit les religieuses qui vivaient à la Chaise-Dieu, à Comps, village situé dans les terres de Brioude,, sur les bords de la Senoire(Senouire). La donation de ce lieu, faite par Raoul de Lugeac et ses deux fils, avait été approuvée par Rencon, Henri  1er et Raoul, abbé de Brioude. L’abbaye de Comps, qui prit plus tard le nom de Lavaudieu, a toujours suivi la règle de Saint-Benoît.

Gausbert de Brolio donna à ce monastère son épouse et sa fille Ermengarde. Robert, comte de Clermont, lui céda les alleux de Paulhaguet, Sanssac et autres. Guillaume VII, comte d’Auvergne, fit donation de la terre de Tauves, à condition qu’on y construirait un monastère qui relèverait de celui de Comps (Gallia Christiania, t. n, Instrumenta Ecclesiae Claromont., col. 107).

La plus ancienne prieure de Comps qui nous soit connue est :

 Pétronille de Mural. Elle vivait en 1148. Après elle on signale les prieures suivants: Agnès (1198-1208), sous laquelle la Dauphiné d’Auvergne donna au monastère dix livres, une chasuble, un calice et trois nappes de lin pour l’autel (Baluze, hist. général. de la Maison d’Auvergne, t. n, p. 287),;
Marguerite de Roche-Savine (1209); Raimonde (1228);Béatrix (1280);
Marguerite II de Roche-Savine (1286-1277-1281) qui reçut du Dauphin Robert six deniers de rente perpétuelle pour le luminaire de Comps, et qui composa avec Beraud de Mercoeur, au sujet de démêlés concernant le lieu de Chavaignat.

Le lieu de Comps garda ce nom jusqu’en 1487, année où Charles VIII le changea, à la prière des religieuses de l’abbaye, en celui de Lavaudieu. Lavaudieu, de l’ancien archiprêtré de Brioude , est du canton et de l’arrondissement de Brioude.

Info et extrait sur :

Monumenta pontificia Arverniae, decurrentibus IX°, X°, XI°, XII°saeculis. Correspondance diplomatique des papes concernant l’Auvergne depuis le pontificat de Nicolas Ier jusqu’à celui d’Innocent III (IXe, Xe, XIe, XIIe siècles), par A.-C. (« sic ») Chaix de Lavarène

Différents nom du monastère de Lavaudieu au fils des siècles.

In aice Cumicensi, 909 (cart. de Brioude, ch. 2o4).

 Ecclesia Sancti Andréa de Comps, 1052 (Gall. Chr., Il, instr. c. 1o4). –

In territorio Bricatensi ecclesia de Comps, 1052 (spic. Br.).

Vallit de Cumis, v. 1148 (Gall. Chr., II, instr. c. 107).

Villa de Cumps, 1177 (Bibl. nat. ms. lat., 13760, p. 2oo).

Coms, 1199 (Baluze, mais. d’Auv., pr. II, 307).

Moniale» de Coms, 1213 (coll. P. Le Blanc).

Perochia de Coms, 1250 (spic. Br.).

Domus de Comps, 1262(Baluze, mais d’Anv., II, 269).

 Combs, 1373 (Bibl. nat. ms. lat., 137OC, f 403).

Conz, 1284 (Mabillon, vet. anal., 33g).

Le prieuré de Vaudieu, 1487 (spic. Br.).

Le couvent de la Val-Dieu, dict de Cumbs, 1494 (la Chaise-Dieu, Javauges).
Comps autrement La Vauldieu, 1511(cousl. d’Auv., f 80). –

 Lavaudieu, 1820 (Deribier).
Par lettres patentes (Laval, 9 octobre 1487), Charles VIII, sur la prière de l’abbé de la Chaise- Dieu, ordonna que le prieuré de Cumps s’appellerait dorénavant le prieuré de la Vaudieu, «pour ce que le nom de « Cons »est vil et déshonnête à nommer aux religieuses» (spic. Br.).



En 1789, la Vaudieu, qui était le siège d’une abbaye bénédictine de femmes dépendant de celle
de la Chaise-Dieu, appartenait à la province d’Auvergne, à l’élection et subdélégation de Brioude et au ressort de Riom. Son église paroissiale, diocèse de Saint-Flour et archiprêtré de Brioude, était consacrée à saint André; la prieure de l’abbaye présentait à la cure.

Lègue au couvent de Lavaudieu et la Séauve en autre :

Catherine de Saint-Marcel qui, veuve de Dalmas Rocel, bourgeois du Puy (dont un fils, Jean Rocel, sgr de Rochefort, qui testa, le 12 févr. 1348, en faveur de Jean de Saint-Marcel, bourgeois du Puy), testa, le 26 déc. 1333, demandant à reposer dans l’église des Jacobins de cette ville, instituant héritiers universels, ses fils Jacques et Jean, et faisant diverses donations à ses autres fils : Dalmas, chanoine de N.-D. du Puy ; Guillaume, moine de la Chaise-Dieu, et Durand ; faisant des legs, aux couvents de femmes de Lavaudieu, des Chazes, de la Séauve, de Bellecombe, de Vorey et de Vais .

Info et extrait sur :

Le nobiliaire du Velay et de l’ancien diocèse du Puy (nom féodaux. Tome VI.)

Site : http://www.abbayedelavaudieu.fr/

le Monastère, Saint Croix de Montfaucon

source:https://www.cc-pays-stmeen.fr/monastere-saint-croix-de-montfaucon-bernardines-abbaye-de-la-seauve-benite/

Montfaucon était une des principales villes du Velay. Son importance lui venait surtout du baillage dont elle était le siège et au droit qu’elle avait d’être représentée par député à l’assemblée des états particuliers de la province.

Le monastère fut fondé par Jean de Bronac, d’une famille distinguée . il fit les premières démarches, pour sa fondation  en 1638 auprès de Monseigneur l’évêque du Puy.

La permission demandée ne se fit pas attendre longtemps. Elle fut donné d’autant plus vite que les choses étaient réglées déjà, les requêtes n’étant qu’une forme dont l’observation était nécessaire.

Le premier Mars 1638 , l’évêque du Puy donna son accord par écrit, pour la fondation d’un monastère de l’ordre de Citeaux dans la ville de Montfaucon.

Montfaucon.

Un grand nombre de famille noble ou vivant noblement y faisaient leur séjour habituel et lui donnait un certain lustre que n’avaient pas beaucoup d’autre cités plus étendues et plus populeuses.

Placée sur les frontières du Forez, de l’Ardèche et du Velay, elle fut toujours regardée comme un point stratégique important. Aussi comprend-on  aisément que pendant les guerres de religion et de la ligue , les divers partis aient si fortement tenu à s’en emparer et à s’y installer.

Malgré son importance exceptionnel, il lui avait cependant toujours manqué un asile pour les âmes privilégiée et appelées à une autre vie qu’a la vie du monde.

Lorsqu’une jeune fille sentait la vocation religieuse, il fallait qu’elle quittât le lieu de sa naissance et allât frapper à la porte des monastères de la Séauve, de Clavas, ou d’autres couvent plus éloignés.

Ce n’est pas qu’il y eut là un obstacle invincible à la vocation, quand elle venait d’en haut, quand dieu parle et se fait entendre à une âme, l’éloignement n’est rien et l’on est bien vite ou pousse la grâce divine, mais les deux monastères voisins (la Séauve, Clavas)n’étaient pas accessible pour toutes les jeunes personnes qui voulaient vivre de la vie religieuse.

Pour y être admises, il fallait faire preuve de plusieurs quartiers de noblesse. Or cette condition ne pouvait toujours être remplie. Beaucoup de famille très honorables d’ailleurs ou n’avaient pas de titres ou ceux qu’elle avaient étaient de concession plus ou moins récente.

Il est probable que se fut l’un des motifs principaux à la fondation d’un monastère à Montfaucon.

Un asile plus modeste et moins brillant que les Abbaye Cistercienne du Velay convenait mieux sous certains points et était devenu indispensable pour un grand nombre de familles de la cité Vellavienne et des lieux circonvoisins.

Le but proposé fut amplement atteint. Beaucoup de ces familles envoyèrent un moment ou l’autre quelques-uns de leur enfants au nouveau monastère.

On y vit aussi même très souvent des religieuse issues des premières  maisons des provinces voisines.

C’est sous le titre de Bernardines réformées que les religieuses s’établirent à Montfaucon.

Quand l’incendie eut dévoré la maison, les Bernardines demandèrent aux états particulier du Velay, un secours pour les aider à réparer les désastres qui les avaient atteintes.

On leur accorda la somme de 1200 livres en six annuités.

Or, le motif que la délibération  de l’assemblée donne à cette largesse, c’est l’utilité de l’établissement pour l’éducation des demoiselles et celle des jeunes fille protestante qui y viennent spontanément ou qu’on y attire.

Les religieuses remplirent cette noble et importante mission, à la satisfaction générale, jusqu’au moment ou, chassé de leur monastère par la révolution.

Les fondateur du monastère choisirent pour son emplacement l’extrémité d’un des faubourg haut, de celui qui se trouve à l’orient.

Il était loin de répondre aux exigences de la règle de Citeaux. Les couvent ne devaient jamais être construits dans les villes, dans les Châteaux et dans les bourgades, mai bien dans les lieux isolés et séparés de la conversation des hommes.

Il serait aujourd’hui difficile de se faire une idée exacte de ce que furent les bâtiments dans le principe, il ne reste aucune description détaillée.

Après l’incendie de 1755, une nouvelle maison s’éleva bientôt sur les ruines de l’ancienne, et on l’a fit plus régulière et plus vaste que la première.

Possessions du monastère de Montfaucon , moitié du XVIIIe.

-domaine de Merle, situé près du couvent.

-domaine à la Chaux, dans la paroisse de Lapte.

-domaine de la Celle, à Montregard.

-domaine à Chaumargeais, Tence.

-domaine des Vallas, Montregard.

-domaine de Treiches, Roucoules.

-domaine de Merdalhac, Tence.

-domaine des Massons, Montregard.

-domaine du Buisson, Araules.

Ces diverses propriétés étaient grevées de quelques rentes due à différents prieurés ou cures.

Celles qui gouvernaient le monastère de Sainte-Croix ne prirent jamais le titre d’Abbesse, mai celui de Supérieur.

Quand le Supériorat était vacant, ou par la mort de la titulaire ou par l’expiration du temps fixé ou par une cause, les religieuses étaient averties d’avance de l’opération qui devait avoir lieu pour le choix d’une nouvelle  Supérieur.

Le moment venu, on se mettait en prière  et avec le plus grand calme, sans cabale d’aucune espèce, chaque religieuse déposait son vote et celle qui réunissait le plus de suffrages prenait la direction de la maison.

Les Supérieures du monastère de Montfaucon.

  1. Geneviève de Bronac ou Lucrèce de Fay Gerlande.
  2. Anna du Lac.
  3. Catherine du Ranc de Joux.
  4. Françoise de Bronac.
  5. Catherine des Olmes ou Solmes.
  6. Hellène de Figon.
  7. Thérèse du Pinot.
  8. Françoise Ferrapie.
  9. Françoise de la Faye.
  10. Marie de Lambert.
  11. Jeanne le More ou le Maures.
  12. Marie-Madeleine de Chazotte.
  13. Marie Bruyère de Mirabel.
  14. Françoise de la Faye.

Dernière Supérieure de Montfaucon.

Info et extrait :

Notes historique sur les monastère de la Séauve, Bellecombe, Clavas et Montfaucon.

L’Abbé Theillère

Le Prieuré de Saint-Pierre de Grazac (43200)

Grazago, Graciago, Com. d’Yssingeaux.Ordre de Saint-benoit.

En 1789, Grazac faisait partie de la province du Velay, de la subdélégation et sénéchaussée du Puy. Son église paroissiale, diocèse du Puy et archiprétré de Monistrol-sur-Loire, était consacrée à saint Pierre; l’abbé de Cluny présentait à la cure en sa qualité de prieur.

Les appélation de Grazac au fils des Sciècles.

Sacrosanclce ecclcsiœ Vellavensis quœ est corutructa in honore Sancti Petri ad Grazago, 962 (cart. de Cluny, cb. 1131).

In loco Graciago, v. 987 (idem, ch. 1753).

Locus qui appell. Graxedi, v. 1035 (La Mure, Comtes de Forez, éd. Cliantelacze, III, pr., n » 20).

Ecclesia Sancti Pétri de Grazac, v. 1049 (cart.de Cluny, cli. 3010).

Grachiagum, v. 1080 (idem, cli. 3568).

Sanctus Petrus Graciasensis, monachi Gratiaci, Gradue (idem, cli. 3792, IX, X, XIII).

Grasac, 1255 (hôlel-Dieu, B. 613).

Prioratus de Grasaco, 1303 (prieuré de Grazac).

Domus de Gresac 1310 (bibl. de l’éc. des chartes, 1877, 12).

Prioratus de Grazaco prope Lapte, 1329 (J. de Peyre, n).

Les chartes de l’Abbaye de Cluny ou apparait le nom du Prieuré de Grazac.

Charte 502

Anno : 939, octobre.

CHARTA QUA GIRBERNUS, ISNARDUS ET ADA, UXOR MARTINI, PRO ANIMA IPSIUS, DANT SANCTO PETRO DE GRACIAGO CAPELLAM ET PECIAM PRATI IN TERRITORIO DE VOROCIO.

Quociens inter quasquumque ingenuis personis lex beneficium edocet, ut qualiscumque omo de res propriis suis in alteriis personis condonare voluerit, licenciam abeat potestatem at faciendum in omnibus. Ob oc igitur nos enim, in Dei nomen, Girbernus, Isnardus, {488}vuadiatores Martini, et uxor sua Ada, cedimus vel condonamus Sancti Petri a Graciago capello et pecia de prato in territorio de Vorocio, pro remedium anime Martini, et abent ipsas res fines vel terminaciones de uno latus terra Albarico, de alio latus terra Andreo et Amblardo, de tercio latus terra Isnardo, et carto vero latus Girbert, et termino; infra istas fines, quantum ibi habuit, totum Sancti Petri, et at illo presbitero qui ibidem decantaverit per singulos annos usum et fructum recipiat, sine ullo contradicente. Sane si quis, nos ipsi, immutata voluntate nostra, aut ullus de eredes nostros, vel emissa persona, qui donacione ista inquietare voluerit, oc ei non vindicet, set componat ei duplum tantum quantum ipsas res eoque tempore melioratas valere potuerint, et ec donacio ista firma estabilis permaneat, cum stibulacione subnixa. Facta donacione ista die sabati, in mense octuber, anno IIIIor quod Radulfus rex obiit a seculo. S. Girbernus et Isnard, qui donacione ista sribere et firmare rogaverunt, manus illorum firmas. S. Girberno. S. Albarico. S. Amblad. S. Rainbaldo. S. Arimberto. Triennus, umilis sacerdus, sripsit.

(Bibl. nat. cop. 6-154.) (Au dos:) De territorio de Vorotio.

Charte 1131.

Anno : 962. juin.     

CHARTA QUA ASTERIUS ET UXOR EJUS LEOTGARDIS CEDUNT CASAE DEI SANCTI PETRI  DE GRAZAGO CABANNARIAM IN VILLA LOBERIAS, IN PAGO VELLAICO.

Sacrosanctae ecclesiae Vellavencis, que est constructa vel edificata in honore Dei omnipolentis, Patris et Filii et Spiritus Sancti et Sancti Petri ad Grazago(Grazac). Ab hoc igitur ego, in Dei nomen, Asterius et uxor mea Leotgard, cedimus vel condonamus ad ipsa casa Dei jam predicta, pro amore Del omnipotentis et pro auiore sancti Petri, et remedium animas nostras et cunctorum parentorum nostrorum, et pro remedium anime Geodadi, et anime Gevieldi et cunctum parentorum nostrorum, ut pius Dominus remittat nobis peccaljLnoBtra; propterea cedimus ad ipsa casa Dei Sancti Petri aliquid de res propriis nostris juris, qui ex hereditate vel per conquisto ipsas res nobis legibus obvenerunt. Resident autem ipsas res sitas in pago Vellaico, in vicaria Bassense, in villa Loberias; in ipsa villa cedimus ad ipsa casa Dei predicta cabbannaria quem Ingerandus excolet, cum omnibus aiacenciis suis, quesitam vei quicquid ad ipsa cdl)bannaria ad inquirendum est, totum et ab integmm cedimus vel donamus ad ipsa casa Dei jam predicta, ea scilicet racione, dummodo Aribernus sacerdos et Galbertus sacerdos vivunt, teneant et possldeant, sine ullo contradicente personae . Post illorum quoque discessum, ad illos sacerdotes qui ibi decantaturi assidui ibi erunt el si uUus omo ad illos sacerdotes ipsas res abstidere voluerit, ipsa hereditas ad propinquos revertat ad jure proprium. De repeticione vero sane, et si ullus omo vel intromissa persona, qui contra carta donacione isla agere vel inquielare presumpserit , non vindicet, set in primis iram Dei judicli et omnibus sanctis suis incurrat, et cum Juda traditore Domini participationem habeat, et cum Datan et Abiron in Infcrnum demergat, et ad mcmoriam non pervenlat antedictam, et auri libras 11 coactus cxsolvat, et inantea.carta donacio ista firma et slabilis permaneat. Cum stipulacione subnixa. Facta carta cessione ista die lunis, in mense junii, anno VIII regnante Lotario rege. S. Asterio etuxore sua Leotgarcl, qm caria donacione ista scribere ol firniare rogavenint in presente, manus eonim finnas. S. Girberno. S. Arihemo. S. Bemardo. S. Ivone. S. Bermundo. S. Eldino. S. Uainulfo. KgoDod- brandus rogitus scripsit.

(Bibl. nat. cop. 9- 186.) [Au dos ) Carta de Loberias.

Charte 1753.

Anno : 987-996.

CHARTA QUA PREMENEUS ET UXOR EJUS LEOTGARDA DANT SANCTO PETRO DE GREZIACO CABANARIAM IN VILLA VOROCIO(Vorey).

Sacrosanctæ Dei æcclesiæ que est confirmata vel edificata in honore sancti Petri apostoli, in loco qui dicitur Graciago, ubi Johannes sacerdos preesse videtur. Ob oc igitur ego, in Dei nomine, Premeneus et uxore sua Leodgarda, pro amore Domini nostri Jesu Christi et pro redemcione animas nostras, et pro anima ad mater mea, nomine Ema, et pro cunctum parentorum meorum, dono ad ipsa casa Dei vel ad ipso sacerdote, de hereditate mea que michi legibus obvenit, quia  est ipsa hereditas [pa]go Vellaico, [in vicaria] Bassense, in villa que dicitur Vorocio, hoc est cabanaria una que Arbertus escolit. Quantum ad ipsa cabanaria aspicit vel aspicere videtur, totum et ab integrum dono ad ipsa ecclesia Sancti Petri, cum casalis et campis et pratis et ortilos; in ea racione, quamdiu Johannes sacerdos vivit, usum et fructum possidead, et post suum discessum, ad ipsa ecclesia Sancti Petri permanead, et ad sacerdote qui a ipsa casa Dei cantaverit. Et si ullus homo qui carta ista contradicere voluerit, vel a sacerdote qui a ipsa ecclesia Sancti Petri cotidie cantaverit, tollere voluerit, et otoritatem Patri et Filii et Spiritus Sancti sit excommunicatus, et cum Datan et Abiron permanead in infernum, et cum Juda, traditore Domini, in infernum sit demergatus; et inantea firma et stabilis permaneat, cum stipulacione subnixa. S. Premeneus, qui carta ista fiere et firmare in presente rogavit, manu sua firma. S. Bermundo. S. Sulpicio. S. Garberno. S. Garberno. S. Bernardo. S. Truanno. In die jovis, mense febroario, annos regnante Ugone rege. Ego Ariberius scripsit.

(Bibl. nat. cop. 14-158.) (Au dos:) Carta de Vorocio.

Charte 2472

Anno : 998-1026.

Charta qua Bernardus et uxor ejus Amaltrudis dant monasterio Graciago res suas in villa Vorocio, in pago Vellaico.

Sacrosancta Dei æcclesia que est edificata in honore sancti Petri apostoli in loco qui dicitur Graciago, ubi Johannes sacerdus {corr: sacerdos} preesse videtur; ob oc igitur enim, in Dei nomen, Bernardus et uxor sua Amaltrudi, pro amore Dei omnipotentis, Patris et Filii et Spiritus sancti, et pro redemcione animas nostras, et pro anima patrem meum Ariberno et matre mea Raginguis et pro cunctum parentorum meorum, dono ad ipsa casa Dei vel ad ipso sacerdote qui ibidem cotidie servit, aliquit de res meas qui ex hereditate ipsas res michi legibus obvenerunt. Sunt autem ipsas res in pago Vellaico, in aice et vicaria Bassense, in villa que dicitur Vorocio: in ipsa villa dono de uno maso la tercia parte cum mansiones et orto, campis, pratis, silvis, cum ipsis aicis. Dum vivit teneat; post suum discessum ad ipsa casa Dei remaneat pro sepultura et pro redemcione animas nostras: quantum ad ipsas res aspicit vel aspicere videtur, totum et ad integrum dono ad ipsa casa Dei vel ad ipso sacerdote qui ibidem adservit. Et ego Bernardus dono in vestitura Sancti Petri de Graciago de anno in anno uno sesterio de annona. De repeticione vero sane. Et si ullus homo, qui contra res istas ire aut agere vel inquietare presumpserit, non eis liceat vindicare quod repetit, sed in primis ira Dei judicii et omnibus sanctis suis incurrat et cum Dathan et Abiron et cum Juda traditore Domini participationem habeat, in infernum vivus sit demersus et ad memoriam non perveniat ante Dominum; et postea carta ista firma stabilis permaneat, cum stibulacione subnixa. Facta carta ista feria VII, VI nonas julii, regnante Roberto rege. Signum Bernardo, qui carta ista fieri et firmare jussit vel rogavit manu sua firma. Signum Girberno. Signum Chaferio. Signum Johanno sacerdote. Signum Duranno; isti sunt firmatores. Nizecius scripsit.

(Bibl.nat cop.16-226.)(Au dos:) Carta de villa Vorocio.

Charte 3535

Anno : 1079, 8 mai

Charta qua Arricus dat monachis Cluniacensibus in obedientia Graciago cabannariam in valle Ranconis, terciamque partem mansi de Boschit, etc.

Ego Arricus considerans quia omnes homines moriuntur, et nemo de rebus suis aliquid secum portare potest, nisi hoc quod pro Dei amore tribuerit, dedit (sic) pro anima uxoris mee defuncte, nomine Agnes, in obedientia Sancti Petri Cluniacensis que dicitur Graciago, domno abbati Ugoni et monachis suis, cabanariam unam in valle Ranconis, ut habeant et possideant jure perenni, ut Deus omnipotens michi et uxori mee et filiis meis et parentibus meis mise[re]ri dignetur in regno suo. Ego Arrico dedi et firmavi, et Bernardus filius meus, et alius filius similiter. S. Ranconis. S. Vilgelmi. S. Petri Iterii. S. Arnaldi Bladini. S. Armanni Vaca. De hac valle accipiebat Petrus Relatinus decimum et ideo qui fecit homicidium dedit predicte ecclesie hunc decimum; ipsum quem occidit Aloardum vocabant, et hoc donum laudavit frater ejus Bertrannus. Arricus, qui fecit donationem que superius scripta est pro anima uxoris sue, veniens ad mortem cogitavit de semetipso, et pro redemptione anime sue et remissione peccatorum suorum, dedit in predicta obedientia Sancti Petri domno abbati Ugoni Cluniacensi et monachis suis, terciam partem mansi, que est sita in territorio Singaudensi, in loco qui dicitur de Boschit, prope villam Vesciliacipti, ut habeant et possideant jure hereditario. Firmatores sunt isti: S. Bernardi, filius ipsius defuncti. S. Ranconis. S. Wilgelmi. S. Petri Iterii. S. Arnaldi Bladini. S. Armanni Vaca. Est autem facta hec carta aput Graciagum, VIII idus madii, anno ab incarnatione Domini millesimo septuagesimo nono, indictione tercia, regnante Philippo rege Francorum. Si vero aliquis homo fuerit, qui hanc cartam falsare voluerit, non prevaleat, sed componat in vinculo pro hac contradictione auri libram unam, atque sit excommunicatus de omnibus maledictionibus, ita ut in inferno semper cum predictis maneat, nisi resipiscat et ad emendationem perveniat.

(Bibl.nat cop.32-49.) (Au dos:) Carta de valle. – De valle Ranconis et de Boschit.

Charte 3543

1079, Octobre

Charta qua Petrus dat monachis Cluniacensibus de Graciago quartam partem villæ quæ dicitur Lachalm.

Sacrosancta Dei ecclesia, que est constructa vel edificata in pago Velavense, in aice Bassense, in villa que vocabulum est Graciago, quia ipse est ecclesia constructa in onore Domini nostri Jesu Christi et beati Petri apostoli, hubi monachi Cluniacensi serviunt Deo. Ob hocigitur ego, in Dei nomen, Petrus, cogitans [de Dei misericor]dia, pro amore Domini nostri Jesu Christi, et pro redemptione anime mee, et patrem meum et matrem meam vel parentorum meorumque, ut Dominus noster Jesus Christus peccata nostra dimittere [dignetur] … de ereditate mea que mihi legibus obvenit, quia ipsa est hereditas in pago Velavense, in aice de Lapte, in villa que dicitur Lachalm: hoc est quarta parte de uno masso dono ad Sancto Petro et ad altare de Cluniaco et ad monachos de illo loco, de bona voluntate. Sane et si ullus homo est, qui carta ista inquietare vel presumsere voluerit, non vindicet, sed cum ira Dei omnipotentis incurrat; et cum Datan et Abiron participationem abeat, et cum Juda traditore Domini in infernum sit demergatus, et a memoriam non perveniat ante Dominum. Facta carta ista die sabato, in mense octuber, tempore regnante Filipo rege. S. Petrus, qui carta ista fiere et firmare in presente rogavit manu sua firma. S. Renconi. S. Silvioni et alius Silvius.

(Bibl.nat cop.32-53)(Au dos:) Carta in villa que dicitur Lachalm.

Charte 3544

Anno : 1079

Charta qua Willelmus dat monachis Cluniacensibus de Graciago cabanariam quæ est in Fageta.

Quoniam remissio peccatorum in elemosinis constat, dicente Domino: «Date elemosinam et ecce omnia munda sunt vobis», et quia: «Sicut aqua extinguit ignem, ita elemosina extinguit peccatum»; ego Wilgelmus a vitiis cogitans et de peccatis meis, ut Deus omnipotens indulgeat mihi in futuro seculo, in obitu meo, dedi in elemosinam in monasterio Cluniaco, in obedientia Sancti Petri que dicitur Graciago, domno abbati Ugoni et monachis suis, ut habeant et possideant usque in finem sine ulla querela, cabanariam unam in villa que vocatur Fageta, prope castrum Sexagum, in presentia domni Martini decani. Sane si quis homo hanc donationem contradicere voluit, non valeat, sed componat in vinculo pro hoc libram auri unam; et insuper sit excommunicatus et condempnatus in infernum, cum Datan et Abiron et cum Juda traditore Domini, nisi resipiscat et ad emendationem perveniat. Wilgelmus Aiton firmavit, alius Wilgelmus scraor castri firmavit, Bertrannus firmavit, Ebraldus firmavit. Est autem scripta hec carta in predicta obedientia Sancti Petri Graciago, anno ab incarnatione Domini millesimo septuagesimo nono, indictione tercia, regnante Philippo rege Francorum.

(Bibl.nat cop.32-55)(Au dos:) Carta de cabanaria que est in Fageta.

Charte 3545

Anno : 1079

Charta qua Gerinus et Guillelmus Aculeus dant monachis Cluniacensibus de Graciago villam quam vocant Fabrigas.

Omnis qui vult res suas in alterius transducere potestatem, debet hoc facere aut jurecessione aut stipulatione aut censu voluntario. Quapropter ego Gerinus cogitans de salute anime mee, dedi jure hereditario in monasterio Cluniaco domno abbati Ugoni et monachis suis, partem meam, id [est] dimidiam villam, que vocatur Fabrigas, ut habeant eam et possideant ipsi et successores eorum, sine ulla interpellatione hominum usque in finem seculi. Census autem ipsius ville talis est: in Kalendis, sex denarii et unam optimam primam de carne, et unum panem segalacium, et unum sextarium de vino, et unum sextarium de civada; in quadragesima vero incohenda, unum caponem; in madio, sex denarii et duos agnos; in messionibus, sex denarii et unum porcum de sex denariis, et quartum de terra et prandium plenum quando accipient ipsum quartum. Firmatores: S. Autei et nepotis ejus. S. Amicus. S. Wido Arbertus. S. Stephanus. Alius vero miles qui erat heres ipsius ville, nomine Guilgelmus Aculeus, similiter dedit aliam dimidiam partem pro remedio anime sue predicto monasterio Cluniaco, domno abbati Ugoni et monachis suis in eadem conventione; de que parte talis census exit qualis de altera. Firmatores fuerunt isti: S. Arnaldi canonici. S. Joceranni, nepotis ejusdem Wilgelmi. S. Wilgelmi Aitomi. Hec autem carta servata est in obedientia Sancti Petri, qui vocatur Graciago, anno ab incarnatione Domini millesimo septuagesimo nono, indiccione tercia, regnante rege Philippo Francorum. Qui eam laudaverit, benedicatur a Domino; qui vero contradixerit, sit maledictus et excommunicatus, et perveniat usque in profundum infernum, et maneat cum Datan et Abiron atque cum Juda, traditore Domini, habeat porcionem, nisi ad emendationem perveniat.

(Bibl.nat cop.32-57) (Au dos:) Carta de Fabrigas.

Charte 3567

Anno : 1080 (environ).

Charta qua Avitus dimittit malam consuetudinem quam genitores ejus ad Soleneum, in terra Sancti Petri de Graciago tenuerant.

Constitutum est ut quisquis terras vel res secularias sibi adquirit, tantum in vita sua usum fructus retineat, post mortem vero ad ecclesiam hereditas reddeat. Unde ego Avitus, timens peccatum patris et matris mee, qui tenuerunt malum usum in terra Sancti Petri de Graciago, que fundata est in parrochia Sancti Marcelini de Monestrolio, que terra vocatur in loco ad Soleneum, dimitto ipsum malum usum et quod ibi adprehendere solitus eram; ita ut post mortem meam, aliquis heres meus vel ullus homo de genere meo non valeat ibi adprehendere aliquid. Facio autem tali conventione hanc guerpitionem, ut omnis qui voluerit eam infirmare, et aliquid ibi accipere, sit excommunicatus et ab ecclesia Dei separatus; ita ut cum Juda traditore in infernum habeat porcionem nisi resipiscat, et ad emendationem perveniat. Usus vero in accipiendo talis est: sex kalendarii, sex madienses, et duos agnos et sex messorenses et quartus de terra.

(Bibl.nat cop.32-184).

Charte 3643

Anno : 1090 (environ).

Charta qua Gerius et mater ejus Ermengarda dant monasterio Cluniacensi res suas in villa Vorocio.

Sacrosancta Dei ecclesia, que est constructa vel edificata in pago Vellavense in … Graciago, quia ipsa est ecclesia consecrata in honore Domini nostri Jesu Christi et beati Petri apostoli, hubi monachi Cluniasensi serviunt Deo et Guilelmus clericus. Ob hoc igitur ego … Gerius et mater mea Ermengarda cogitamus de Dei misericordia, pro amore Domini nostri Jesu Christi et pro redemcione animas nostras vel parentum nostrorum et pro sepultura nostra, ut Dominus noster Jesus Christus peccata nostra dimittere dignetur, donamus de ereditate nostra, que nobis legibus subvenit, quia ipsa est hereditas in pago Velavense, in aice Bassense, in villa que dicitur Vorocio, una mansione cum orto et cum duos campos; unus campus est in Vadtromeira, et alius super Mono Geraldo. Donamus Deo et Sancto Petro de Graziago, ut det nobis Dominus requiem sempiternam. Sane et si ullus omo est, qui carta ista inquietare presumere voluerit, non vindi cet, set cum ira Dei omnipotentis incurrat, et cum Datan et Abiron participationem abeat, et cum Juda traditore Domini in infernum sit demergatus, et ad memoriam ante Deum non perveniat. Facta carta ista feria II, mense octuber, tempore regnante Filipo rege. S. Gerius et mater sua Ermengarda, qui carta ista firmant de bona voluntate. S. Umbertus. S. Renconi. S. Guigoni; isti sunt firmatores.

(Bibl.nat cop.32-36). (Au dos:) Carta de Voroncio.

Charte 3782

Anno : 1100.

Charta qua notum est Poncium Arnaldum et fratrem ejus Girinum misisse in wadimonium monachis Graziaci commorantibus terram de Bargis.

Terram de Bargis miserunt in vuadimonium monachis Sancti Petri Cluniacensis Graciagocommorantibus Poncius Arnaldus et Girinus frater ejus pro LX solidis monete Valenciensis, laudante matre eorum Placentia et sorore eorum Helena, et filiis ac filiabus ipsius, tali convenientia, ut tempore quo redimi eam voluerint, reddant supradictis monachis eandem monetam, aut si ceciderit, monetam que eo die plus in hac terra valuerit et majoris precii fuerit, et a festivitate Sancte Marie que est februario usque ad tres annos. Testes qui huic convenientie interfuerunt: Umbertus Girinus, Berno de Mont, Walbertus presbiter, Girinus et Jaius, Walbertus de Meseres, Petrus Achardus, Dunelmus et Johannes, nepotes Walberti presbiteri. Fidejussores: Humbertus Girinus, Avitus de Vertamisia, filii Renconis, Girinus Jaius, Walbertus presbiter, qui fecerunt fidem tali convenientia, ut si unus eorum obierit, alteri pro ipso respondeant. Dederunt ergo milites supradicti Poncius et Girinus hanc terram tali tenore, ut ipsi malum terre non inferant; et si quis inferre voluerit, ab ipsis prout potuerint prohibeatur. Hec reticendum quod XIIcim denarii istius monete hoc tempore valent duos solidos et VI denarios Podiensis monete.

(Bibl.nat cop.40-80).

Infos et extrait sur : Recueil des chartes de l’abbaye de Cluny (Volume 1, 2,3) Charte n°1132, pp 223. & CCE:   cartae   cluniacenses   electronicae «Bernard – Bruel: Recueil des chartes de l’abbaye de Cluny» Institut für Frühmittelalterforschung — WWU Münster

Bibliotheca cluniacensis — Bullarium Cluniacense — Bibliotheca cluniacensis novissima.

VISITE DE LA CHAMBRERIE D’AUVERGNE.

visitatio facta per priorem Sancti Stephani Nivernensis in cameraria (Chaque province de l’ordre avait un ou deux administrateurs que l’on nommait chambriers; de là le nom de Chambrerie donné à la province. Cf. Statuts de Hugues V, Bibliotheca Cluniacensis, col. 1469, De Camerartis pro-vincialibus »>Le terme de Province a prévalu dans la suite. )

Alvernie, anno Domini millesimo CC LXXX I.

Extrait des « Décisions prises à la suite du rapport fait par les visiteurs de l’Auvergne. » et commençant ainsi :

« Visitatores Francie. [De priore de Valencenis.

« Visitationes Alvernie. Amotio Gaymardi, quondam prioris de Silviniaco, perdifnnitores secundum causas propositas, approbatur, »

« Amotio Nicholai, prioris Sancti Salvatoris Nivernensis, per diffinitores secun-dum causas propositas approbatur. »

« Amotio Guillelmi de Lomont, quondam prioris de Rivis, per diffinitores secundum causas propositas approbatur. »

« Amotio Landrici, quondam prioris de Caritate, secwndum causas propositas per diffinitores approbatur.

Extrait :

Visite de 1282.

9. Item, in prioratu de Grasac, statuitur illud idem et nichil debet.

Visite de 1294.

Visitatio Alvernie facta per de Marcigniaco et de Thisiaco priores. Anno Domini M CC nonagesimo quatro.

9. Apud Gresac sunt tres monachi preter priorem, non consueverunt ibidem esse nisi duo, prout prior et monachi et quidam antiquus secularis nobis dixerunt. Fiunt ibi divinum officium, hospitalitas et elemosina competenter. Domus nichil debet. Habet victualia usque ad fructus novos. Monachi non habebant strata; precepimus ut haberent.

Visite de 1343.

Anno Domini Millesimo CCC quadragesimo tertio, fuit facta visitatio Arvernie per nos Johannem de Venna et Archembaudum de Broco prioratuum priores, humiles visitatores ordinis Cluniacensis in cameraria Arvernie.

5. Die martis post Occuli Me, visitavimus prioratum de Vota. Divinum officium, helemosina, hospitalitas ibidem bene serventur et fiunt. Ecclesia non est obligata alicui. Prior edifficia ruynosa in dicto loco de Volta et aliis maneriis de mensa repparavit competenter et reedifficavit cotassa in dicto loco principali de Volta, eddifficavit de novo duas domos sive aulas, unam super alias multum neccessariam et purcherrimam. Et in alio loco de Gresac omnino coplassum  edifficavit domos quamplurimas dicto loco neccessarias. Et multa alia bona acquisivit ad commodum ecclesie.

Info & extrait : Bibliothèque de l’École des Chartes,( ISSN 03736237).

22406 Avignon, 19 janvier 1325.

Jean XXII mande au prieur de Grésac, dioc. Du Puy, au trésorier du Puy et à l’official d’Orange de suspendre l’interdit qui pèse sur le prieuré de Tain (Tindo), ordre de St-Benoît. Dioc. De Vienne, et sur l’église paroiss. De Tournon, qui en dépend, dioc. De Valence, au sujet de dettes pécuniaires ; accordé sur les instances du prieur Pierre [d’Arrablay], cardinal prêtre de Ste-Susanne, et du vicaire perpétuel Jean Bolardi.

MOLLAT (G.), Jean XXII, lettres comm. V, 294, n° 21441.

Info & extrait : Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l’histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l’année 1349. Tome 4, Fascicule 10-12, Numéro 17655-24768 / par le chanoine Ulysse Chevalier,…

Année 1033, augmentattion de la fondation du prieuré d’Aurec par Artaud III.

ARTAUD IV, fils du précédent, lui succéda vers 1038. Il eut de Raymonde sa femme deux enfants, Wedelin et Artaud, qui lui succédèrent vers 1076, ou avant, selon Du Bouchet, qui cite une charte indiquant que Raymonde était veuve en 1068. C’est sous ce comte qu’on voit pour la première fois paraître le titre de maréchal donné à un certain Mont-Aurose dans une charte d’augmentation de fondation du prieuré Saint-Pierre d’Aurec, qui donne à ce prieuré le mas ou village de Graxedi. Les autres témoins de cet acte sont le frère du maréchal nommé Truannus, Ponce Gillet, Imbert de Brancieu, Hugues de Rrugère et Arnulph, oncle de ce dernier.

Infos & extrait : Histoire du Forez, Par Auguste Bernard, Vol I.

Famille de Grazac.

Famille, jadis possessionnée à Grazac et dans la région de Monistrol et d’Yssingeaux.

Grazac (Graciacus, Grasac, Grésac, Gressacus), près Yssingeaux, a donné son nom à cette famille, dont nous connaissons que quelques membres, seulement. Pierre de Grazac (de Graciaco), archiprêtre du Puy, fut témoin de la donation par Humbert d’Albon, évêque du Puy, à l’abbé de Pébrac, ainsi qu’au prieuré de Saint-Andéol, de l’église de Saint-Martin de Polignac, qu’Armand IV, vicomte de Polignac, avait acquise de Pons de Glavenas (29 mars 1128; le 6 févr. 1142, il ratifia cette libéralité). Noble Etoile ou Estelle de Grazac, de concert avec son mari, noble Jean Sicard, sgr de Cublaise, se reconnut, en 1319, vassale de l’Evêque du Puy, pour plusieurs censives, qu’ils possédaient l’un et l’autre à Monistrol et dans la région de cette ville.

Infos et extrait : Le nobiliaire du Velay et de l’ancien diocèse du Puy : noms féodaux.

Tome 6 / par le [vicomte] Gaston de Jourda de Vaux.

Monastères, Abbayes

Un monastère est un établissement religieux rassemblant des moines et des moniales (ou religieuses) qui vivent en communauté, à l’écart du monde ou pas, sous l’autorité d’une règle spécifique, pour prier et travailler. Le plus ancien monastère chrétien encore en activité est le monastère Sainte-Catherine, édifié au VIe siècle au pied du mont Sinaï en Égypte. Pour la petite histoire, si certaines villes ont des noms qui s’approchent du latin monastérium comme Noirmoutier ou Moustier, c’est parce qu’elles étaient liées à un monastère.

Les monastères ne concernent pas uniquement la religion catholique. Il en existe également dans la tradition bouddhiste, appelé « vihāra » ce qui signifie « lieu habité par un ou plusieurs moines ». Cela peut prendre la forme d’un bâtiment de pierres, une cabane en bambou, une grotte ou même un arbre car le moine considère l’endroit où il habite comme son monastère, peu importe où il se trouve.

Une abbaye est un grand monastère doté d’une autonomie juridique et placé sous la direction d’un abbé ou d’une abbesse. Il ou elle dirige une communauté religieuse vivant dans l’abbaye qu’elle guide sur le chemin de la foi chrétienne. Chaque membre lui doit obéissance. En général, cette communauté est composée de femmes et d’hommes qui ont fait le choix de quitter la société pour se consacrer à la religion. Les plus célèbres sont l’abbaye de Cluny, celle de Fontenay, de Cîteaux ou encore l’abbaye d’Hautecombe. Mais, attention, certaines abbayes ne sont pas habitées par des moines mais par des chanoines réguliers qui conservent un pied dans la société.

source:https://www.geo.fr/

Déchristianisation (Révolution française)

Eglise de la Séauve sur Semène

La déchristianisation est un épisode de la Révolution française entre l’été 1793 et le printemps 1794. Ce mouvement vise à effacer toutes les traces publiques du christianisme (en particulier dans sa version catholique qui jusqu’en 1789 est la religion d’État de la France monarchique). Le christianisme est alors une composante importante de la société française et certains révolutionnaires veulent le faire disparaitre au profit de l’athéisme. La déchristianisation est menée localement par les révolutionnaires les plus radicaux qui luttent contre le clergé catholique considéré comme trop royaliste ou favorable aux souverains étrangers qui attaquent alors la France pour rétablir la monarchie absolue et l’Ancien Régime. Ils sont soutenus par certains députés envoyés en mission dans les départements soulevés contre la République ou menacés par l’invasion étrangère. Ce mouvement n’est donc pas identique dans toute la France et surtout une grande partie de la population n’y prend pas part, voire y est hostile. La déchristianisation est combattue officiellement par certains chefs montagnards comme Robespierre ou Danton qui la trouvent dangereuse car elle risque d’augmenter le nombre des adversaires de la France révolutionnaire aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. La déchristianisation sera liquidée par l’arrestation et l’exécution des Hébertistes en mars 1794. En juin 1794, la tentative des Robespierristes de créer le culte de l’Être suprême, un culte républicain de substitution au catholicisme, ne survivra pas à l’exécution de Robespierre et de ses amis en juillet 1794.

source: https://fr.vikidia.org/wiki

Monastères, Abbayes

Un monastère est un établissement religieux rassemblant des moines et des moniales (ou religieuses) qui vivent en communauté, à l’écart du monde ou pas, sous l’autorité d’une règle spécifique, pour prier et travailler. Le plus ancien monastère chrétien encore en activité est le monastère Sainte-Catherine, édifié au VIe siècle au pied du mont Sinaï en Égypte. Pour la petite histoire, si certaines villes ont des noms qui s’approchent du latin monastérium comme Noirmoutier ou Moustier, c’est parce qu’elles étaient liées à un monastère.

Les monastères ne concernent pas uniquement la religion catholique. Il en existe également dans la tradition bouddhiste, appelé « vihāra » ce qui signifie « lieu habité par un ou plusieurs moines ». Cela peut prendre la forme d’un bâtiment de pierres, une cabane en bambou, une grotte ou même un arbre car le moine considère l’endroit où il habite comme son monastère, peu importe où il se trouve.

Une abbaye est un grand monastère doté d’une autonomie juridique et placé sous la direction d’un abbé ou d’une abbesse. Il ou elle dirige une communauté religieuse vivant dans l’abbaye qu’elle guide sur le chemin de la foi chrétienne. Chaque membre lui doit obéissance. En général, cette communauté est composée de femmes et d’hommes qui ont fait le choix de quitter la société pour se consacrer à la religion. Les plus célèbres sont l’abbaye de Cluny, celle de Fontenay, de Cîteaux ou encore l’abbaye d’Hautecombe. Mais, attention, certaines abbayes ne sont pas habitées par des moines mais par des chanoines réguliers qui conservent un pied dans la société.

source:https://www.geo.fr/

l’Abbaye de Chazeaux-les-Cornillon

Non loin des frontières de l’ancien comté de Forez, sur la limite sud-ouest du département de la Loire, et à quelques pas de Firminy; au milieu d’une fraîche et paisible vallée ouverte, dans la direction du nord, pour donner passage au torrent de Gampille, et, du côté du midi, se bifurquant en deux ravins étroits, profonds et sinueux qui montent l’un et l’autre, par des pentes rapides et inégales, vers les premiers plateaux des Cévennes, on aperçoit, épars çà et là à travers les prairies, plusieurs groupes d’habitations rustiques sur lesquelles profile un peu lourdement la ligne sombre et monotone de quelques vieux bâtiments. C’est Chazeau, tranquille petite bourgade peuplée de cultivateurs honnêtes et de cloutiers laborieux.

Chazeau est ancien. On l’appelait, dans les chartes du moyen-âge : Chazalia, Casalia, et encore, mais plus tard : Casale, les Chazeaux; dénominations qui toutes éveillent dans l’esprit l’idée d’un groupe de chaumières, de maisonnettes chétives. Le mot casa et, par corruption, chasa, qui forme la racine de ce nom propre, désigne en effet une petite maison, une cabane; c’est de là également que dérive l’expression italienne casale, dont la signification est tout à fait identique à celle du substantif latin casale. Dans la suite, on appela ce hameau, ainsi que la parcelle dont il était le centre, Chazeaux-les-Comillon, pour indiquer très-probablement les liens de subordination, de dépendance qui les rattachaient l’un et l’autre à Cornillon, résidence du seigneur, et par conséquent chef-lieu de la baronnie.

ce lieu était connu longtemps avant la fondation du couvent, et l’on se servait, pour le désigner, du mot Casalibus, qui offre le tableau de cette vallée comme couverte d’un nombre indéterminé d’habitants. L’acte de fondation lui-même le prouve, puisque la dotation donna deux granges situées dans ce lieu; et plus tard, un certain Chalveyron, donnant sa personne et ses biens à la nouvelle abbaye, mentionne les maisons qu’il possédait à Chazeau. Ce n’est donc point Luce de Beaudiner qui imposa ce nom au couvent qu’elle fondait; ce n’est donc pas, par conséquent, le couvent qui donna le sien à ce petit canton; ce fut le lieu même, au contraire, qui l’imposa au nouvel édifice. Nous avons tort d’écrire Chazeau; la véritable orthographe doit être: Chazaux », ou plutôt: Chazeaux, ainsi que l’attestent plusieurs documents officiels que nous avons sous les yeux.

C’est donc, très probablement, dans la seconde période du treizième siècle, au moment à peu près où l’illustre famille des Beaudiner fait son apparition dans l’histoire de la baronnie de Cornillon , que fut construit ce châtelet, auquel doit se rattacher sinon la formation, au moins le développement plus ou moins rapide du groupe modeste qui vint s’abriter autour de ses hautes murailles, et prit, à cause de sa position sur le point le plus important et le plus central de la vallée, le nom de Chazalia, les Chazeaux.

Chazeau n’acquiert, au point de vue historique, une importance réelle qu’à partir du jour où la veuve de Guillaume de Poitiers, édifiant son monastère au centre de ce vallon qu’elle aimait, y créa du même coup une source nouvelle de vie et de prospérité.

Luce de Beaudiner était fille de Guillaume II, baron de Beaudiner, de Montregard, du lieu de la Chapelle, au diocèse du Puy, de Cornillon en Forez, etc., etc., et de Béatrix de Jarey, noble chrétienne des premiers âges. Élevée dans une famille où les saintes croyances, le culte fervent de la religion et de l’honneur étaient en grande révérence, la jeune damoiselle se montra d’une fidélité constante aux saintes traditions qui formaient le glorieux patrimoine de sa race. Après la mort de son père , elle épousa, le 4 septembre de l’année 1293, messire Guillaume de Poitiers , dit Guillaumet, seigneur de Saint-Vallier et de Tain, dont elle eut cinq enfants: « 1° Guillaume de Poitiers, seigneur de Chanéac , deuxième du nom , baron de Beaudiner et de Montregard; 2° Alix de Poitiers, femme d’Etienne de Vissac, seigneur d’Arlenc; 3° Béatrix de Poitiers, que Luce de Beaudiner substitua à Guillaume en la baronnie de Beaudiner; elle était mariée à Jean, seigneur de Crussol ; 4° Florie de Poitiers, épouse de Jean Payen ou Pagan , seigneur de Meau; 5° Alixente de Poitiers, mariée à Marquis , seigneur de Canillac, chevalier.

Luce de Beaudiner était veuve depuis onze ans environ. Après le triste évènement qui privait la seigneurie de son chef, la noble veuve de Guillaume de Poitiers avait saisi les rênes du commandement, et gouverné la baronnie avec une rare sagesse, constamment inspirée par cette magnanimité singulière qui était le caractère distinctif des Beaudiner, et leur avait valu, sur toute l’étendue de leurs terres, l’amour et les bénédictions de leurs vassaux.

Or, ce fut pendant les premières années de cette triste période de sa vie que Luce de Beaudiner , pour faire une noble diversion à sa douleur, ou , pour mieux dire , afin de lui donner une satisfaction légitime, chrétienne, et lui assurer en conséquence un efficace soulagement, fit édifier à ses frais , de bonis propriis , sur le territoire de Chazeaux , et, dans le voisinage du châtelet désert , le sanctuaire de structure simple et modeste qu’on y voit encore aujourd’hui. Ce monument , dont l’importance devait grandir dans la suite et s’élever jusqu’à la dignité d’église abbatiale, qui devint plus tard le but d’un pèlerinage célèbre dans le pays , et vit pendant longtemps des foules croyantes et recueillies affluer dans son enceinte , n’était , dans l’origine , qu’une chapelle expiatoire , élevée par une pensée touchante de charité chrétienne au culte pieux des souvenirs. Là, deux chapelains qui avaient leur habitation dans l’ancien rendez-vous de chasse converti, partiellement du moins, en presbytère, célébraient régulièrement chaque jour la sainte messe, et récitaient l’office divin pour les défunts de l’illustre famille des Beaudiner, ainsi que pour le repos de l’âme de feu noble et puissant seigneur Guillaume de Poitiers, baron de Cornillon.

Mais la pieuse veuve trouvait déjà que cette première fondation était loin de répondre aux sentiments qui dominaient son âme; il fallait à sa foi, il fallait à ses regrets quelque chose de plus. Un projet d’œuvre pie fonctionnant sur un plan plus vaste, et portant le caractère d’établissement monastique, mûrissait depuis longtemps dans son esprit. Elle jugea que le moment était venu de le mettre à exécution.

A cette époque, l’ordre de Franciscaines, si connu en France sous le nom de Clarisses, et en Italie sous celui de Pauvres-Femmes, se propageait avec une rapidité croissante. Isabelle de France, sœur de saint Louis , avait, en 1255, donné un nouvel essor à ce mouvement d’expansion de l’œuvre de Sainte-Claire , en fondant à Longchamp , près de Paris , et sur la lisière du bois de Boulogne, l’abbaye de ce nom, laquelle est demeurée fameuse entre tous les établissements de la famille franciscaine. En 1304, Blanche de Châlon, dame de Belf  leville, créait également à Lyon le célèbre couvent de la Déserte, et, non loin de la ville d’Anse, celui de Brienne.

Luce de Beaudiner le choisit de préférence, pour assurer les résultats de la fondation qu’elle se proposait de faire, dans l’humble et tranquille vallée de Chazeaux. Elle avait déjà obtenu, l’année précédente (1331), de Jean Ier, comte de Forez, les lettres de permission et d’octroi  nécessaires pour régulariser ses démarches ultérieures. Dans l’acte de concession, le seigneur suzerain se réservait formellement et expressément les droits de justice et de garde sur les biens composant la fondation projetée par la baronne de Cornillon. Il y mettait également cette condition, singulière à noter, savoir: « Que les religieuses de Chazeaux seraient perpétuellement soumises au gardien des Frères-Mineurs de Montbrison. » L’Archevêque de Lyon, Pierre de Savoie, donnait son assentiment le plus complet à l’œuvre entreprise par la veuve de Guillaume de Poitiers, animée du zèle le plus pur pour la gloire de Dieu.

Par l’entremise du vénérable prélat, Luce de Beaudiner écrivit au pape Jean XXII, résidant à Avignon, une lettre dans laquelle elle communiquait à Sa Sainteté le dessein qu’elle méditait depuis longtemps, et sollicitait, pour le réaliser, sa haute approbation. Elle lui parlait d’abord de la chapelle expiatoire élevée à ses frais sur le territoire de Chazeaux, des deux chapelains qui, avec l’agrément de l’autorité diocésaine, célébraient chaque jour, dans ce sanctuaire privilégié, le saint sacrifice de la messe et les autres divins offices, missœ et alla divina officia.

L’humble postulante exposait ensuite au Saint-Père que, professant une admiration affectueuse pour l’ordre de Sainte-Claire, son plus ardent désir était de faire construire à Chazeaux, soit proche, soit autour de la chapelle expiatoire, circà vel juxtà, avec ses accessoires et dépendances, un monastère de religieuses appartenant à cet institut. Enfin, elle terminait en suppliant humblement Sa Sainteté de vouloir bien lui accorder l’autorisation de bâtir le couvent projeté, et d’y établir une communauté de Clarisses, sous clôture et observance régulière des constitutions franciscaines.

Le Pape, touché de cette filiale supplique qui, en témoignant d’un profond attachement pour le Saint-Siège, le consolait des amères douleurs dont son âme était abreuvée, répondit à la noble dame par la bulle dont voici la traduction:

« Jean, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à notre bien-aimée fille en Notre-Seigneur Jésus-Christ Luce, dame de Beaudiner et de la Chapelle, du diocèse de Lyon, salut et bénédiction apostolique. Nous voyons que l’ardeur de votre foi et de votre dévotion vous a inspiré la pensée de donner plus d’éclat à la gloire du nom de Dieu. Ce dessein pieux et digne d’éloge, nous l’accueillons favorablement, et nous vous accordons volontiers tout ce qui pourra vous être nécessaire pour mener à bonne tin, avec l’aide de Dieu, une entreprise qui a pour objet ses louanges et sa gloire.  Dans la supplique qui nous a été présentée de votre part, nous lisons que, en vertu d’une permission émanée de l’autorité diocésaine, vous avez fait construire, il y a déjà quelque temps, dans le lieu appelé Chazeaux, au diocèse de Lyon, pour votre salut, celui de votre père, de votre mère, de tous vos parents, une chapelle ou église; que vous avez obtenu du même évêque diocésain la faculté de faire célébrer, dans cette chapelle ou église, la messe et les autres divins offices; enfin, que portant un intérêt tout particulier à l’ordre de Sainte-Claire, vous avez l’intention et le désir d’édifier au même lieu , dans le voisinage ou autour dudit sanctuaire, un couvent de cet ordre, avec un cimetière et les autres accessoires indispensables. C’est dans ce but que vous nous avez supplié humblement de vous accorder pleins pouvoirs, à l’effet de construire ce monastère avec les dépendances utiles et nécessaires aux établissements de ce genre, lui constituant de la sorte une dotation; puis, lorsque vous auriez construit et doté le monastère, d’y placer, sous clôture et observance régulière des constitutions dudit Ordre, des religieuses de Sainte-Claire, destinées à y servir Dieu perpétuellement. Désirant donc favoriser ce zèle pour le culte divin, voulant assurer à la majesté du Très-Haut une gloire plus grande , et à la mémoire des saints une dévotion plus empressée; agréant, sur ce point, votre demande; en considération de votre piété et en vertu de notre autorité apostolique, nous vous accordons permission pleine et entière d’édifier le monastère dont il est question, avec ses dépendances utiles et nécessaires, et d’y placer, après son achèvement, sous clôture et observance régulière des constitutions de sainte Claire, des Religieuses destinées à y servir Dieu perpétuellement. Mais vous aurez soin de constituer préalablement auxdites Religieuses, et sur l’avis de l’évêque diocésain, une dot suffisante, eu égard à leur nombre et à celui des personnes attachées au service du monastère.

Donné à Avignon, le deuxième jour de mars, la seizième année de notre pontificat. »

Les bâtiments furent installés à la suite de l’ancien rendez-vous de chasse, en face de la chapelle expiatoire, dont ils étaient séparés sur ce point par un mur de clôture. Un couloir ménagé vers la partie méridionale mettait les lieux réguliers en communication avec le chœur des Religieuses, dont on voit encore aujourd’hui l’ouverture, à la droite du maître-autel. Le cimetière occupait, dans le plan d’ensemble qui fut tracé alors, une enceinte comprise entre le chœur des religieuses et l’abside de la chapelle. Des ossements découverts en grand nombre, pendant des fouilles récentes opérées à cet endroit, puis à la surface du sol, une végétation acre et désordonnée, accompagnée d’une flore toute spéciale, la flore lugubre et sombre des terrains funéraires, ne laissent aucun doute à cet égard.

Le châtelet et ses dépendances furent spécialement affectés au logement de l’Abbesse, aux cuisines et au réfectoire. Les deux chapelains, vénérable Nicolas Cara et vénérable Hugues de la Porte, de Saint-Just-lès-Velay, qui devaient rester chargés du service religieux du Monastère, furent installés dans un petit bâtiment construit tout exprès sur les rives du Combaubert, et entouré d’un jardin clos de murs. Quant à l’espace qui demeurait libre autour de l’oratoire, on en fit un passage destiné à donner au public accès vers le Monastère.

après avoir reçu notification de l’avis favorable donné à son œuvre par la cour pontificale, Luce de Beaudiner poussa les travaux de construction avec une grande activité; car, le dix-neuf septembre de la même année, le gros œuvre du Monastère était parvenu à son achèvement complet. Six mois à peine avaient suffi pour mener à bonne fin l’ensemble des opérations qui comprenaient et l’édification des bâtiments de la future abbaye et l’établissement du vaste pourtour de l’enceinte claustrale. La pieuse baronne de Cornillon, heureuse de voir approcher le terme de ses désirs, manda incontinent, par lettres missives, à Pierre de Savoie, archevêque de Lyon, que les bâtiments destinés à recevoir ses chères Religieuses étaient achevés, et qu’elle désirait accomplir sans plus de retard la dotation de cet établissement selon les prescriptions formelles du Saint-Père. Elle priait, en conséquence, Sa Grandeur de vouloir bien envoyer sous le plus bref délai, au château de Cornillon, où elle résidait en ce moment, le notaire chargé de faire, au nom de l’autorité diocésaine, l’information canonique sur la dotation du monastère de Chazeaux.

L’Archevêque de Lyon , pour se conformer aux désirs de Luce de Beaudiner, qu’il savait impatiente de mettre la dernière main à l’œuvre sainte qu’elle avait entreprise, délégua Jacques du Verney, notaire public et juré de sa cour, pour procéder aux formalités relatives à l’information prescrite par le rescrit de Jean XXII, que nous avons cité précédemment. Or, cette information comprenait, aux termes des instructions émanées de l’administration archiépiscopale, une double série d’opérations. Le commissaire chargé de ladite enquête devait d’abord, après s’être transporté à Chazeaux, constater par lui-même si les constructions du Monastère étaient disposées d’une façon conforme aux règles de l’institut de Sainte-Claire, si l’établissement était muni de toutes les dépendances nécessaires pour le service de la future communauté. Le délégué de l’autorité diocésaine devait ensuite examiner les propositions de la pieuse fondatrice relatives à la dotation du monastère projeté, juger si, en raison des conditions spéciales où allait se trouver cette maison, les ressources, tant en argent qu’en nature, atteindraient une quotité suffisante pour l’entretien de huit Religieuses et des serviteurs indispensables au service du couvent; et, enfin, dresser l’acte authentique et définitif de la fondation et dotation du monastère de Chazeaux.

Le délégué de l’Archevêque trouva les constructions élevées par Luce de Beaudiner, à Chazeaux, parfaitement en harmonie avec leur destination , et tout-à-fait suffisantes pour les huit Religieuses qui devaient s’y établir ; seulement l’aménagement intérieur des bâtiments cénobitiques n’était pas encore terminé. Le mobilier faisait à peu près complètement défaut, la chapelle seule possédait des vases sacrés, quelques ornements sacerdotaux, et les livres liturgiques rigoureusement indispensables pour la célébration des saints offices. La fondatrice, dont la bonne volonté n’était assurément pas en défaut, mais à qui le temps seul avait manqué, s’engagea à faire préparer d’une manière convenable l’asile auquel elle allait confier ses chères Clarisses. Elle promit aussi de pourvoir incontinent à l’ameublement définitif de la chapelle , du chœur, enfin du Monastère tout entier.

Fondation de l’abbaye de Chazeaux.

On était alors au dix-neuvième jour du mois de septembre de l’année 1332. Les honorables personnages que nous avons nommés plus haut se réunirent au château de Cornillon, afin de prendre part au contrat de fondation du monastère de Chazeaux et garantir, par leur présence et leur témoignage, la sincérité des déclarations qui allaient y être consignées. Il fut convenu d’abord qu’on porterait le taux de la dotation pour chaque Religieuse à dix livres viennoises annuelles, et pour chacun des deux chapelains attachés au service du couvent, à cinquante sols viennois par an, outre une rente de dix livres viennoises annuelles , provenant d’une libéralité faite antérieurement par Guillaume de Beaudiner, père de la fondatrice. Ce point fondamental une fois réglé d’un commun accord, Jacques du Verney dressa, conjointement avec son collègue Guillaume Pellicier, notaire royal en la baronnie, la charte qui assurait au monastère de Chazeaux la dotation modeste dont le gratifiait la pieuse veuve de Guillaume de Poitiers.

Les Religieuses Clarisses prennent possession du Monastère de Chazeaux. — Luce de Beaudiner choisit cette maison pour sa résidence. — Marguerite Riqaud, première Abbesse du couvent de Chazeaux.

Le prestige qu’exerçait autour d’elle cette abbaye modeste, fondée depuis deux années à peine, était si grand; la réputation de sainteté attribuée aux hôtes qui l’habitaient avait acquis , dans ta contrée, des proportions telles , que chacun regardant comme une faveur inestimable le privilège d’être inhumé au cimetière réservé dans son enceinte, aspirait à pouvoir, après sa mort, reposer dans la paix de cette demeure bénie, afin de sentir en quelque façon descendre sur sa tombe les oraisons bienfaisantes de ces bonnes Sœurs qui savaient si bien prier Dieu. Déjà même plusieurs personnes avaient reçu la sépulture dans l’intérieur du Monastère, et le nombre des défunts qu’on présentait à ses portes pour y être inhumés devenait de plus en plus considérable.

Tout cela était admirable sans doute, mais n’était pas précisément régulier, si l’on se réfère aux dispositions canoniques et aux règlements particuliers qui régissaient l’ordre de choses dont nous parlons. Chazeaux appartenait à la paroisse de Firminy, dans la circonscription de laquelle il se trouvait. Or le Prieur, et subsidiairement le Curé de cette localité, avaient, à ce titre, sur la parcelle relevant de leurs domaines et juridiction, des droits à eux conférés par la législation d’alors, et surtout en vertu de privilèges spéciaux accordés par les Pontifes romains à l’abbaye de l’Isle Barbe, dont Firminy était une dépendance.

Dans le but de maintenir et de faire prévaloir ces droits en face d’une situation nouvelle qui amenait insensiblement ses administrés à les méconnaître, Frère Jocerand de Fayne, prieur, et avec lui messire Simon de l’Orme, curé de Firminy, intentèrent un procès au monastère de Chazeaux, en la personne de dame Luce de Beaudiner, dame de Cornillon, y résidant.

Ainsi Luce de Beaudiner, et en sa personne seule directement mise en cause, Marguerite Rigaud , abbesse du Monastère , et les deux chapelains , tous ensemble et solidairement , devant Dieu et en conscience, étaient accusés de porter un préjudice énormeau prieur et au curé du bourg de Firminy, par le fait de la fondation d’un monastère à Chazeaux, par la retenue injuste des offrandes et oblations déposées en l’église de l’Abbaye, ainsi que des honoraires casuels perçus, à l’occasion des funérailles célébrées dans ladite église conventuelle.

Au jour fixé, le prieur et le curé de Firminy se rendirent à l’abbaye de Notre-Dame, en compagnie des témoins qu’ils avaient choisis. La baronne de Cornillon, de son côté . se présenta entourée d’un nombre égal de conseillers qu’elle avait convoqués pour la même fin. Les personnages qui devaient ainsi composer le tribunal étaient au nombre de quatorze; c’étaient: Hugues de Pierregourde , seigneur dudit lieu; Armand de la Rochain , tous deux chevaliers; discrètes personnes maîtres Pierre du Verney , Guillaume Dolza, jurisconsultes ; noble Bertrand de Beaudiner, Guillaume de Villeneuve , Jean de la Rochain , Guillaume Taillefer, Perronnet des Mazeaux, Hugues de Brannac, damoiseaux; Jean de la Font, clerc; Jacques Granger , de Chazeaux; Jacques, fils du nommé La Conque, de Saint-Didier; messire Vital Dessaignes , prêtre.

Trois ans après la solution pacifique de ce différend qui, en d’autres mains, aurait pu, en s’envenimant, prendre les proportions d’un véritable conflit, Luce de Beaudiner fut atteinte d’une grave maladie. Elle se trouvait alors loin de ses religieuses, à Clavas-en-Riotord, au pays de Velay, dans un monastère de Bénédictines, où Aymar de Beaudiner, sa tante, était morte avec le titre d’Abbesse, peu de temps auparavant. Or, comme la pieuse baronne eut en son âme le secret pressentiment de sa fin prochaine, elle fit prévenir ses chères Clarisses de Chazeaux de prier beaucoup pour elle, et donna en même temps l’ordre de lui envoyer Guillaume Deville, et son collègue, Guillaume Pellicier, tous deux notaires ordinaires de la baronnie, pour recevoir ses dernières volontés. Et, le 14 août de l’année 1337, veille de l’Assomption de la sainte Vierge, en présence de plusieurs discrets personnages, au nombre desquels nous remarquons messire Guillaume d’Albon, chanoine de l’église métropolitaine de Vienne en Dauphiné, Luce de Beaudiner, « considérant qu’il n’y a rien de plus certain que la mort et rien de plus incertain que son heure; désirant et voulant prévenir, autant que le permet l’humaine fragilité , le malheur d’une surprise; pour ne pas mourir intestat, fit ses dispositions testamentaires relativement aux biens, choses, héritages, droits, actions quelconques lui appartenant ou devant lui appartenir à n’importe quel titre.

Vers la fin de son testament, Luce de Beaudiner, prévoyant le cas où ses exécuteurs testamentaires négligeraient l’exécution de ses dernières volontés ou refuseraient de s’en occuper, conjure l’évêque du Puy et le comte de Forez de vouloir bien s’en charger, et elle assure, à titre d’indemnité, à chacun d’eux, cent marcs d’argent, une fois payés. Elle lègue au roi de France, pour le même objet, une somme égale, avec prière instante de poursuivre l’exécution des dispositions testamentaires dictées par elle, dans le cas où l’évêque du Puy et le comte de Forez négligeraient ou refuseraient d’y donner leurs soins.

Deux mois après ce grand acte, la vertueuse baronne de Cornillon quittait cette vie. Nous ne savons si elle mourut à Clavas, où le mal l’avait frappée, ou bien si, revenue dans le Forez, à la faveur d’un de ces relâches qui semblent parfois enrayer les plus terribles maladies, elle eut la consolation de rendre le dernier soupir dans ce pieux asile où elle avait si souvent prié afin de terminer saintement sa carrière. Les documents sont muets à cet égard, et laissent entièrement place aux conjectures. Quoi qu’il en soit, ce dut être, en toute la contrée, un jour de pénible tristesse et de deuil profond, celui où se répandit soudainement cette nouvelle : Noble dame Luce de Beaudiner est morte, priez Dieu pour le repos de son âme!

Luce de Beaudiner fut inhumée dans le monastère de Chazeaux, conformément aux intentions qu’elle avait exprimées dans son testament. Nous pensons que sa tombe fut creusée dans la chapelle de l’Abbaye, entre le maître-autel et le chœur des Religieuses. Aucune inscription, il est vrai, n’est là, dans ce sanctuaire mutilé encore plus par les révolutions que par le temps , pour révéler aux regards l’endroit où furent déposés les restes de cette femme illustre, qui dut la vénération dont fut entourée sa mémoire bien plus à l’élévation de sa vie qu’à la noblesse de son origine et à l’éclat de son rang. Cependant, une tradition lointaine, dont nous avons pu recueillir les derniers vestiges, désigne ce point de la chapelle comme l’objet d’un culte singulier.

Malheureusement, ce tombeau est vide. Des fouilles que nous avons , avec l’agrément du propriétaire , fait opérer en cet endroit, n’ont amené à la lumière que des débris de toutes sortes, preuves manifestes d’une dévastation violente. Le cercueil a disparu. Il est probable que, pendant les guerres du seizième siècle, où l’abbaye de Chazeaux fut presque détruite, les huguenots auront violé cette tombe, et qu’ils auront brûlé et jeté au vent les précieux ossements qu’elle renfermait.

Les Abbesse de l’Abbaye de Chazeaux

Marguerite Riqaud, première Abbesse du couvent de Chazeaux.

Jeanne de Cruissol, deuxième Abbesse de Chazeaux.

Abbesse de Chazeaux qui ne figure sur aucune liste connue. Cependant Jeanne de Crussol (c’est le nom de cette abbesse) appartenait à une famille jouissant d’une grande notoriété dans le pays. Elle était l’un des enfants de cette noble lignée des Crussol, à laquelle la famille des barons de Cornillon s’était alliée par le mariage de Béatrix de Poitiers, fille de Luce de Beaudiner, avec Jean Bastet, seigneur de Crussol.

Jeanne de Crussol occupait le siège abbatial au monastère de Chazeaux, en l’année 1348.

Adèle de Pierregourde, troisième Abbesse de Chazeaux.

Adèle de Pierregourde (Adelis de Petragordd), descendait du chevalier Hugues, seigneur de Pierregourde, et frère consanguin de Luce de Beaudiner. Notre Abbesse était donc nièce de l’illustre baronne de Cornillon, fondatrice du Monastère. Luce de Beaudiner avait provoqué et favorisé l’entrée de sa nièce Adèle au couvent de Notre-Dame, par une disposition spéciale de son testament.

« Je veux et ordonne, dit la baronne de Cornillon, dans l’expression solennelle de ses volontés dernières, que mon héritier universel soit tenu de placer, dans l’Ordre du monastère des Sœurs de Chazeaux, in Ordine monas lerii Sororum de Casalis, Adèle, fille du seigneur de Pierregourde , ou bien Jeanne , autre fille dudit Seigneur, et je lui lègue, à cette fin, cent livres viennoises une fois payées , qui devront être comptées, pour la réception de ma jeune parente, à la communauté du monastère de Chazeaux, par mon héritier universel . »

Jacquemette de Chaleauvieux, quatrième Abbesse.

Marguerite de Rochebaron, cinquième Abbesse de Chazeaux.

Le manuscrit de la Bibliothèque impériale, que nous avons déjà cité , nous atteste que Marguerite de Rochebaron gouvernait encore l’abbaye de Chazeaux vers l’année 1430. Ce doit être, à peu de chose près, la date de sa mort; car un acte passé en 1431, et concernant les affaires du couvent de Notre-Dame, mentionne Catherine de Vigère comme en ayant le gouvernement à titre d’Abbesse.

Catherine 1 de Vigère, alias de Layre, sixième Abbesse.

Gabrielle 1 de Layre, septième Abbesse.

Gabrielle I de Layre, qui, vers 1455, remplaça Catherine de Vigère au monastère de Chazeaux, appartenait à cette branche de la famille de Layre qui, dans la personne de Rodolplie de Layre, s’était alliée à la maison forézienne de Cusieu. Cette Dame, était fille de messire Louis de Layre, chevalier, seigneur de Cusieu en Forez, et d’Agnès de Chalus, son épouse.

Catherine II de. Vigère, huitième Abbesse.

Gabrielle II de Layre, neuvième Abbesse.

Gabrielle II de Layre, et était fille de Jean de Layre, « noble et puissant seigneur, écuyer de l’hôtel du roy, seigneur et baron de Cornillon. Jean de Layre était, de plus, seigneur de la Motte et de Grigny.

Marguerite de Rochefort, dixième Abbesse de Notre-Dame de Chazeaux.

L’abbaye de Notre-Dame des Chazeaux, transformée en prieuré bénédictin.

Bénigne Mille de Chevrières, onzième Abbesse de Chazeaux.

Alors prieure du monastère bénédictin de Sainte-Marie-de-Coise, en Argentière, au pays de Forez. La nouvelle Abbesse était fille de Jean Mitte de Chevrières et de Jeanne de Layre, dame de Cuzieu en Forez. Elle était sœur de ce Jean Mitte de Cuzieu qui fut doyen de l’église métropolitaine et comte de Lyon. Son premier bénéfice, après son entrée dans la vie religieuse, avait été le prieuré bénédictin de l’Argentière; c’est de là qu’elle fut promue, ainsi que nous venons de le dire, par la résignation que fit sa tante maternelle, à l’abbaye de Chazeaux. C’était la première fois, depuis la fondation du Monastère, qu’une Religieuse d’un institut différent était appelée à Chazeaux pour prendre la crosse abbatiale. Elle voulait mettre sa communauté sur la voie d’une réforme nouvelle et efficace, en la plaçant sous l’influence d’une supérieure élevée dans les traditions d’une piété saine et forte, d’un esprit religieux éprouvé.

En quittant le prieuré de Sainte-Marie-de-Coise et le costume bénédictin, elle ne se dépouilla pas de la prédilection qu’elle professait pour l’institut de Saint-Benoît, dont l’esprit et les règles avaient dirigé ses premiers pas dans la vie religieuse. Elle conçut, et probablement dès les premiers jours de son administration, le projet de substituer aux constitutions franciscaines, tombées en désuétude dans l’abbaye de Chazeaux, la règle suivie au prieuré de l’Argentière. Cette règle n’était point une application des constitutions bénédictines pures, mais une observance mitigée, alors adoptée dans un grand nombre de monastères. La nouvelle Abbesse se proposait de ramener par des règlements plus doux , mais cependant autorisés, des habitudes d’ordre, de discipline, de vie régulière enfin, parmi des Religieuses qui ne connaissaient plus guère d’autre loi que leurs caprices, et dont la vie paresseuse , sensuelle et frivole, n’était pas , tant s’en fallait, un sujet d’édification pour le pays.

Marguerite II d’Amanzé, deuxième Prieure de Chazeaux.

Antoinette de Rocbebaron, troisième Prieure.

Catherine III de Brosses, quatrième Prieure de Chazeaux.

Cécile d’Amanzé, cinquième Prieure. Cécile d’Amanzé, nommée le 20 septembre 1574, reçut de Rome, le 9 octobre de la même année, les bulles dont la possession était indispensable pour régulariser sa position, et l’autoriser à recevoir la bénédiction d’usage Pro Priorissâ. A cette époque, la situation financière du couvent était devenue des plus tristes. Il avait fallu engager les revenus de plusieurs années, afin de pourvoir d’urgence aux réparations indispensables, de reconstituer le mobilier de la chapelle et des appartements conventuels. La nouvelle Prieure, en acceptant la nomination qui l’appelait à Chazeaux, fit preuve d’un dévouement et d’un désintéressement tout à fait dignes d’éloges. Les charges qui pesaient sur sa communauté étaient lourdes, et les ressources, en ces temps désastreux, presque nulles. Les choses en étaient à ce point que , douze ans après sa promotion (1587), malgré les économies les plus sévères , la pauvre prieure de Notre-Dame se trouva dans l’impossibilité de fournir la somme de cent soixante francs, montant de sa cote dans l’impôt extraordinaire que le roi Henri III avait reçu de Sixte-Quint l’autorisation de lever sur le Temporel du clergé de France. Ces détails nous permettent de mesurer la grandeur du désastre qui’ avait frappé le monastère de Chazeaux pendant les guerres civiles, et de sonder la détresse profonde qui, nonobstant la plus rigoureuse économie, s’y faisait encore sentir, et menaçait de s’y perpétuer. La situation était triste: en effet, les tenanciers appauvris apportaient, au Prieuré, plus de doléances que de revenus; les seigneurs de Cornillon, toujours hostiles, et épuisés d’ailleurs par des expéditions entreprises et, disons-le à leur honneur, vaillamment soutenues, contre les armées religionnaires, prétendaient qu’ils avaient assez à faire pour eux-mêmes. La détresse générale, d’autre part, ne permettait guère aux fidèles d’alléger, malgré leur bon vouloir, les charges qui pesaient lourdement sur une maison entourée des sympathies profondes des populations.

chzeau2.jpgLa réforme du Prieuré des Chazeaux et sont transfère à Lyon.

Gelberge-Françoise d’Amanzé de Chauffailles, sixième Prieure du prieuré des Chazeaux (Firminy), et 1er Abbesse de l’Abbaye de Chazeaux-en-Belle-Grève(Lyon).

A peine investie des fonctions de Prieure, Gelberge d’Amanzé, sans hésitation et sans faiblesse d’aucune sorte, commença résolument ce travail nécessaire de réforme, qu’elle sut poursuivre avec une admirable constance , à travers les plus graves difficultés, et à l’encontre des résistances les plus opiniâtres et les plus folles. Elle comprit, grâce à la sagacité peu commune de son esprit, que, pour assurer à son œuvre un irrévocable succès, il était indispensable d’éloigner d’abord sa communauté des lieux où de déplorables traditions de relâchement paralyseraient ses efforts; de la transférer ensuite dans un centre où la surveillance plus immédiate et plus efficace des supérieurs, l’abondance des ressources de tout genre , et notamment des vocations , lui permettrait de maintenir la discipline dans toute sa rigueur, d’augmenter le personnel évidemment trop restreint de sa maison , et d’ouvrir, en créant un pensionnat de demoiselles, un champ nouveau à l’activité et au zèle de ses Religieuses. Elle fixa son choix sur la ville de Lyon, comme résidence répondant le mieux aux vues qu’elle se proposait de réaliser et au plan qu’elle s’était tracée pour leur exécution.

Les règlements municipaux en vigueur à cette époque voulaient qu’une communauté religieuse ne pût s’établir, dans une ville quelconque, qu’après avoir préalablement obtenu de l’administration civile une autorisation spéciale à cet effet. Or, une concession de cette nature pouvait, quanta Lyon, souffrir quelques difficultés, attendu que cette ville possédait déjà deux maisons du même institut: la Déserte et Saint-Pierre-des-Terreaux. Gelberge d’Amanzé réussit néanmoins à l’obtenir, et la permission qu’elle sollicitait lui fut accordée; « à la condition, toutefois, dit l’acte de licence, que les Religieuses de la communauté de Chazeaux s’engageront à ne pas mendier, et à vivre uniquement de leurs revenus. »

Cette autorisation est de l’année 1622.

Restait maintenant à trouver un emplacement convenable pour recevoir les constructions nécessaires au logement de la communauté, ou, ce qui était évidemment préférable, des bâtiments assez spacieux pour répondre, moyennant quelques travaux d’appropriation, aux exigences de la vie claustrale et à l’installation des services divers. La prieure de Chazeaux, qui n’était pas seule, selon toute apparence, à s’occuper de cette recherche, eut le rare bonheur de rencontrer ce dernier avantage, qui lui permettait de mettre plus tôt à exécution le dessein qu’elle méditait.

Sur la rive droite de la Saône, dans la paroisse de Sainte-Croix, en face à peu près de l’église Saint-Jean, et à l’extrême limite du quartier de Belle-Grève , qu’elle dominait tout entier , s’élevait une maison de plaisance , construite , vers le milieu du siècle précédent, par un riche italien nommé Paulin Benedicti , maison que François de Mandelot , seigneur de Passy, gouverneur pour le roi dans les provinces du Lyonnais, Forez et Beaujolais , avait embellie, pour en faire sa résidence , de jardins magnifiques , de fontaines jaillissantes , de nombreuses et riches peintures. C’était dans les salons récemment décorés de cette opulente demeure que, d’après les chroniques lyonnaises, Henri III, lors de son passage à Lyon, en 1584, avait donné une fête aux dames de la cité. Dépouillée maintenant de son luxe fastueux et veuf de ses hôtes illustres, l’ancienne maison de Mandelot, mise en vente, ainsi qu’un bâtiment vulgaire, attendait des acquéreurs. Gelberge d’Amanzé la jugeant éminemment propre à l’établissement d’une communauté religieuse, par ses proportions suffisantes et la position qu’elle occupait, à mi-côte de Fourvière, sur le grand chemin de Saint-Paul à Saint-Just, l’acheta au prix de dix mille francs.

Toutefois, pour opérer d’une façon régulière la translation du monastère de Chazeaux, il fallait obtenir préalablement l’autorisation suprême du Saint-Siège, l’approbation de l’autorité diocésaine et l’agrément du seigneur de Cornillon, en sa qualité de fondateur de la maison. Rome, sur l’avis favorable de l’Archevêque de Lyon, dont l’adhésion complète était acquise à ce déplacement, octroya sans difficulté la concession dont on se promettait de si heureux résultats. Le seigneur de Cornillon, duc de Ventadour, essaya, paraît-il, d’opposer quelque résistance, en vue sans doute d’obtenir à son avantage la décharge de quelques servitudes qu’il regardait comme trop onéreuses. Heureusement, l’intervention de l’archevêque Denys de Marquemont, et les injonctions souveraines du roi Louis XIII, alors régnant, firent disparaître jusqu’à la moindre velléité de résistance, et le successeur des Beaudiner donna son consentement en bonne et due forme, sinon avec des dispositions bénévoles. Grâce à l’activité prodigieuse que madame de Chauffailles avait déployée, grâce aussi au concours dévoué et puissant que de nombreux amis qui, par un louable esprit de zèle, s’intéressaient vivement au succès de l’œuvre entreprise par la vénérable Prieure de Chazeaux, tout était prêt à Belle-Grève, vers les premiers jours du mois de mars 1623. Le monastère de Notre-Dame venait d’être érigé en abbaye de l’ordre de Saint-Benoît, et Gelberge d’Amanzé, la promotrice infatigable de cette transformation, nommée, par le même acte souverain, titulaire de’ ladite abbaye.

bulles d’investiture canonique avaient été également expédiées de la chancellerie romaine, et fulminées par l’archevêque Denys de Marquemont. L’Abbesse, retirée pour lors au couvent de Saint-Pierre-des-Terreaux, s’y préparait, dans le recueillement et la prière, à la bénédiction solennelle qu’elle allait bientôt recevoir.

Le P. Builloud rapporte que cette bénédiction de la nouvelle abbesse de Chazeaux-en-Belle Grève s’accomplit, en effet, avec une pompe extraordinaire, au milieu d’un concours considérable de fidèles et d’amis, heureux , les uns et les autres, d’honorer et d’encourager , par leur présence , une Religieuse d’élite , animée d’un zèle vif et profond pour la prospérité de son monastère , le bien et l’honneur de l’Eglise.

Le monastère de Noire-Dame de Chazeaux devient Abbaye royale.

chzeau1.jpg

Antoinette II de Varennes de Nagu, deuxième Abbesse bénédictine de Chazeaux.

Marie-Madeleine de Nagu, troisième Abbesse bénédictine de Chazeaux.

Marie-Madeleine de Nagu de Varennes, Religieuse professe au monastère royal de Saint-Fierre-des-Terreaux, à Lyon, et sœur de l’Abbesse précédente, fut désignée par le roi Louis XIV, pour prendre la direction de la communauté de Chazeaux. Ce ne fut que le 13 juillet de l’année 1667 que la nouvelle élue prit possession de son bénéfice à Belle-Grève. Cette longue vacance du siège abbatial de Notre – Dame ne nous parait avoir eu d’autre cause probable que des lenteurs administratives amenées par des compétitions rivales; car la nomination de madame Madeleine de Nagu fut accueillie avec une faveur unanime dans le monastère de Chazeaux.

Nous savons, par un Étatque le consulat de la ville de Lyon fit parvenir au gouvernement du roi, en l’année 1668, pour répondre aux ordres de Sa Majesté, que le monastère de l’Abbaye royale de Notre-Dame-de-Chazeaux, en Belle-Grève, était composé de vingt-cinq, Religieuses, deux Novices, six Sœurs converses. Ce chiffre, par sa modicité même, nous prouve la grandeur des pertes qu’avait essuyées la communauté dont nous écrivons l’histoire, sous les deux administrations précédentes.

Parmi les principales sources de revenus du monastère de Chazeaux , on comptait : 1° le domaine de l’ancienne maison , en Forez , lequel domaine avait été maintenu dans son intégralité , sauf les amoindrissements et réductions opérés , ainsi que nous l’avons dit, par les revendications opiniâtres et violentes des seigneurs de Cornillon; 2° la dîme du prieuré de Montregard , au pays de Velay , laquelle dîme avait été attribuée à l’abbaye de Notre-Dame par le testament de Luce de Beaudiner; 3° la rente noble , ou droits seigneuriaux qui se percevaient, en vertu de la fondation primitive ou de donations subséquentes, sur différentes terres de Firminy, de Saint-Ferréol, de Fraisse, d’Unieux, etc.; 4° du casuel de la chapelle de Chazeaux, se composant surtout des oblations faites par les fidèles, qui avaient conservé l’habitude , malgré l’éloignement des Religieuses , d’y venir en pèlerinage.

Madame Jeanne-Marie de Roslaing de Ralioult, quatrième Abbesse bénédictine de Chazeaux.

Tous les revenus de l’Abbaye de Chazau, tant en rentes constituées, pensions foncières ou viagères que fonds, maisons et Terres , reviennent à la somme de 5707 .

 Débits passives de l’Abbaye de Chazau.

A l’époque dont nous parlons, les Chazotes (c’est ainsi qu’on appelait, à Lyon, les Religieuses de Chazeaux) avaient un besoin pressant du concours des âmes dévouées au bien, d’autant plus qu’un grand nombre des débiteurs de l’Abbaye, conjurés ensemble, leur faisaient une guerre désastreuse, qui allait grandissant toujours, et épuisait de plus en plus leurs ressources déjà si restreintes.

Tous les débits passifs reviennent à la somme de 1437 Livres.

Madame de Rostaing et les Officières de la Communauté, dans le but de contraindre les tenanciers récalcitrants, s’adressèrent au roi. Louis XIV, faisant droit à leur plainte, expédia, le 8 juin 1701, les Lettres nécessaires pour obtenir, par l’intermédiaire de la sénéchaussée de Lyon, les déclarations, reconnaissances el payements refusés. Mais ces Lettres, on ne sait trop comment ni par quels motifs, demeurèrent sans effet. En présence du mauvais vouloir persistant de débiteurs qui abusaient manifestement de leur inexpérience ou de leur faiblesse, et menacées de perdre une notable partie de leurs ressources déjà si restreintes, les Religieuses de Chazeaux eurent de nouveau recours à l’intervention de l’autorité royale. Et, le 3 septembre 1710 (nos bonnes Sœurs avaient été patientes), elles reçurent d’autres Lettres qui n’eurent guère plus de résultats que les premières. Voici comment : dès que les ordres de Sa Majesté eurent été notifiés aux débiteurs du Monastère, ceux-ci s’ingénièrent à en éluder l’exécution par toutes sortes de subterfuges et de manœuvres. Ils déclinaient la juridiction de la sénéchaussée lyonnaise, à laquelle ressortissait l’Abbaye, demandant leur renvoi en d’autres justices, soit du Forez, soit du Beaujolais , sous les prétextes dérisoires qu’ils y avaient leurs résidences respectives , ou que les champs dont ils étaient détenteurs se trouvaient dans ces provinces. Quelques-uns d’entre eux se firent même décharger, par les juges des divers territoires où étaient situés les fonds litigieux, des assignations données en exécution des Lettres royales. Ils avaient même encore (chose singulière!) réussi à obtenir de ces juges intimidés ou complaisants des condamnations contre les huissiers et les sergents , lesquels s’étaient vus frappés de grosses amendes et même placés sous la geôle, pour avoir fait ou notifié des exploits parfaitement réguliers d’ailleurs.

Louis XIV accueillit favorablement une requête dont la légitimité lui était parfaitement connue, et pour laquelle, du reste, l’obstination des tenanciers abbatiaux demandait une réponse ferme et énergique.

Madame Marguerite III de Silvacane, cinquième Abbesse bénédictine de Chazeaux.

La nouvelle abbesse de Chazeaux descendait de l’une des plus illustres et des plus honorables familles du Lyonnais. Son aïeul paternel, Jean de Silvacane, avait été conseiller du roi et garde des sceaux en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon, et s’était distingué par les notables services rendus à sa ville natale, pendant la peste de 1628. Le père de notre Abbesse, Constant de Silvacane, après avoir exercé d’abord la fonction de conseiller en la Cour des Aides de Vienne, puis celles de Maître des Requêtes au Parlement de Dombes, fut enfin créé président en la Cour des Monnaies de Paris, et commissaire général de Sa Majesté en ladite Cour, au département de Lyon. C’est ce même Constant de Silvacane qui publia, en l’année 1690, une traduction en vers français des satyres de Juvénal, avec des annotations philologiques destinées à élucider les passages les plus obscurs du poète latin.

A peine installée sur la chaire abbatiale de Chazeaux, madame de Silvacane ressentit les premières atteintes d’une maladie douloureuse, qui la condamna bientôt à une inaction à peu près complète et, par conséquent, incompatible avec l’exercice de sa charge.

Elle fut donc obligée de s’adjoindre une coadjutrice, pour la suppléer dans les fonctions trop nombreuses qu’il lui était impossible de remplir. Cette coadjutrice fut sa propre sœur, Magdeleine de Silvacane, laquelle était alors investie de la dignité de prieure dans l’Abbaye (1723).

Madame Antoinette III de Beaumont, sixième Abbesse bénédictine de Chazeaux.

Madame Antoinette de Beaumont, qui fut désignée par le roi pour succéder à Marguerite III de Silvacane, était, croyons-nous, fille de Louis Imbert de Beaumont, chevalier d’Autichamp, page du roi en sa grande Écurie, le même qui vint plus tard se fixer à Lyon, place du Fort-du-Roi. Nous n’avons pu parvenir à savoir si, lors de sa promotion, la nouvelle Abbesse était Religieuse au monastère de Chazeaux, ou bien si elle sortit d’une autre maison pour venir prendre possession de sa charge.

Madame de Beaumont trouva le temporel de l’Abbaye gravement obéré, par suite des découverts successifs qui s’étaient produits progressivement pendant plusieurs années consécutives. Elle s’appliqua d’abord à éteindre les dettes les plus urgentes. Une note extraite des Archives du Rhône nous informe « que , le 15 novembre 1734, les Dames Abbesse et Religieuses du Royal Monastère de Chazeaux empruntèrent de M. Louis , comte de Beaumont, chevalier de l’Ordre royal militaire de Saint-Louis , demeurant à Lyon , place du Port-du Roi, la somme de six mille sept cent cinquante livres, destinée à la libération de certaines petites dettes faites depuis longtemps, dans leur communauté , pour subvenir à leur subsistance .Les Religieuses de Chazeaux engagèrent , pour éteindre cet emprunt , l’ensemble des revenus qu’elles percevaient sur leur terre de la Palu, en Beaujolais.

Cependant Chazeaux souffrait toujours. Cette pauvre Abbaye avait été constamment en butte à des tracasseries déloyales, à des vexations de tout genre;  après de longues années d’épargne et de gêne, sans que jamais néanmoins la part des pauvres ait subi la moindre réduction, elle se ressentait encore de ces nombreuses et dures épreuves. Madame de Beaumont, entièrement et constamment dévouée à sa tâche, contribua, pour une large part, à atténuer les fâcheuses conséquences d’un pareil état de choses.

Pendant qu’elle administrait l’Abbaye , « noble David Ollivier, conseiller du roi , receveur général des Finances de la généralité de Lyon , échevin de ladite ville , et avec lui, et de son autorité , dame Françoise Decomble , son épouse , demeurant en cette ville , place de Louis-le-Grand, paroisse d’Ainay….,en considération de la profession que mademoiselle Marianne Ollivier , leur fille , novice dans l’Abbaye Royale de Chazeaux , leur a témoigné vouloir faire, dans la susdite Abbaye; de leur pur mouvement, par une donation et gratification particulière » tirent don au couvent, et en présence de la communauté réunie :

Voici les noms des Religieuses qui assistèrent à cette donation solennelle :

« Madame Antoinette de Beaumont, abbesse; Magdeleine de Silvacane, prieure ; Blanche de Sainte-Élisabeth Prost, sous-prieure; Sibylle de Saint-Paul de Morant, discrete; des Anges Basset , discrette ; de Sainte-Anne Bourgeat, économe; de Saint-Bonnet de la Trinité ; du Saint-Esprit Groslier de Servière; de Sainte-Colombe Brossette ; de Saint-Maur Groslier de Servière; de Saint-Joseph Groslier; de Sainte-Thérèse Carnot; de Jésus Richy ; du Saint-Sacrement Richy ; de Saint-Aymé Deslandes ; de Saint-Pierre Piegay Chazerieux ; des Séraphins Bourgeat; de Saint-Augustin Bathéon; de Sainte-Cécile Gayot; de Saint-Bernard Grumet; de Saint-Laurent Martin ; de Sainte-Victoire Brossette ; de Saint-Basile Sabot ; de Saint-Dominique Gajot ; Reine de Cantarelle ; de Sainte-Magdeleine Dulaty ; de Sainte Placide Gayot; de Saint-Jérôme Guillet; de Saint-André Dargent ; de Saint-Claire Ollier; de Saint-Michel Molet; de Sainte-Scolastique Chapelot; de Sainte-Gertrude de Fronton ; de Saint-Romain Buyet ; de Saint-Mayeul Clapasson ; de Saint-Louis Galtier; de Saint-Luc Quinet; de Saint-Ennemond Chesnard; de Saint-Constant de Villerodes; de Saint-Alexis Chesnard. »

Au parloir de l’Abbesse :« de tout le terrain, tant en vigne que lui de appartenant à ladite dame Decomble , tant en longueur que largeur , au-dessous de la terrasse de sa maison située à Fourvière , provenant de la succession de sieur Audouard Decomble , sans y rien réserver ni retenir. » Cette donation fut consentie le 3 juin 1736.

L’administration de madame Antoinette de Beaumont ne fut pas de longue durée; mais elle fut, en revanche, bien remplie. Elle exerça une heureuse influence sur la marche des affaires de l’Abbaye, et y marqua une des plus belles périodes, sans contredit, de la vie religieuse.

Marie-Anne Bathéon de Vertrieu, septième Abbesse bénédictine de Chazeaux.

Cette Dame était née à Lyon, où son père, le respectable M. de Vertrieu, avait sa résidence. Sa famille avait produit, entre autres illustrations, un Échevin, en 1678; un Conseillera la Cour des Monnaies; et, tout récemment, un Trésorier de France, lequel exerçait peut-être encore ses fonctions, au moment où notre Abbesse fut promue au gouvernement du monastère de Chazeaux.

Le trait dominant qui caractérise l’administration de madame Bathéon de Vertrieu, c’est un remarquable esprit d’organisation et de méthode. Dès les premiers jours, elle introduisit, dans les différents services du Monastère, une précision, un ordre, une économie admirables. Pour éclairer ses démarches, en déterminant les droits temporels de son Abbaye, d’une manière nette et précise, et, de cette manière, éviter le retour de regrettables conflits, l’intelligente Abbesse fit dresser un plan général des différentes propriétés que possédait le Couvent, tant en Forez, en Beaujolais, qu’à Lyon. Ce travail considérable, qui, selon toute apparence, dut être accompagné d’une opération simultanée de bornage, fut confié à M. François Marc Meillard de Fronton, parent de sœur Sainte-Gertrude de Fronton, religieuse du Monastère. L’architecte-géomètre avait pour instructions non seulement de faire le plan des constructions appartenant à l’Abbaye, mais encore de relever tous les tènements de terrain , et même chaque parcelle isolée , avec sa configuration particulière, sa position relative, ses tenants et aboutissants, et sa contenance superficielle , évaluée , d’une manière exacte, d’après les mesures agraires usitées à cette époque. M. de Fronton mit deux années, ou plutôt deux saisons, 1746 et 1747 , pour mener à bonne fin l’ensemble des opérations qui lui avaient été confiées.

Madame Louise de Savaron, dernière Abbesse de Chazeaux.

Jeanne-Marie-Louise de Savaron, issue de l’illustre famille des marquis de Savaron, seigneurs de la Fay, de Chamousset, Brullioles, l’Aubépin, fut la dernière Abbesse de Chazeaux.

Les bonnes Religieuses de Chazeaux, qui vivaient loin du monde et de ses préoccupations ardentes, dans l’austère solitude du cloître, se doutant à peine du bouleversement profond opéré autour d’elles par le mouvement révolutionnaire, continuaient leurs sacrifices et leurs prières, avec celte joie douce et entraînante que connaissent si bien les âmes sincèrement dévouées à Dieu, lorsque, le lundi 3 mai 1789, Simon Palerme de Savy; maire de la ville de Lyon, accompagné de Jean-Baptiste Dupont (neveu), Louis Fétisseur (l’aîné), Luc Candy. Claude Chermetton et Louis Berthelet, officiers municipaux; et de Jean-François Dupui, procureur de la Commune, se présenta au parloir du Monastère.

Malgré les mouvements et les séditions populaires dont le bruit tumultueux montait parfois jusqu’à elles; nonobstant l’effervescence des passions révolutionnaires, l’incertitude ou plutôt les menaces de l’avenir; en dépit même des défections et des scandales, les Religieuses de Chazeaux persistaient à demeurer dans ce cloître, où les enchaînaient leurs affections et leurs serments. Et ce n’est pas sans une véritable et profonde admiration que nous voyons ces nobles femmes, au commencement de l’année 1792, alors que les fureurs de l’anarchie ébranlaient les plus fermes courages, persister néanmoins dans leur héroïque résolution.

Le monastère de Chazeaux, converti pendant quelque temps, lors du siège de Lyon, en hôpital militaire, fut affecté plus tard, par l’Administration, à un service d’assistance publique, sous le nom de Dépôt de Mendicité. Nous n’avons pas, on le comprendra sans peine, à nous occuper davantage de notre Abbaye, sous cette forme et avec cette destination nouvelle.

Info et extrait de l’ouvrage :

Le Royal monastère de Chazeaux: chronique forézienne et lyonnaise Par Jean Baptiste Javelle

INFLUENCE DE LA FABRIQUE SUR LE HAMEAU DE LA SÉAUVE.

La prospérité, comme la misère, est contagieuse; le hameau de la Séauve est devenu, par suite de l’exemple donné par la maison Colcombet, un gros bourg. Cette maison ne contribue plus seule, il est vrai, à le maintenir; mais elle soutient son développement dans une proportion hors de toute
comparaison. Il appartenait à M. Colcombet de compléter son œuvre en prévoyant les progrès que devait faire l’agglomération des habitants de la Séauve, grâce à l’industrie qu’il y avait appelée. Il devait doter cette agglomération de tout ce qui est indispensable au culte, à l’enseignement et à la vie publique d’une commune.

C’est ce qu’il a fait ; son intérêt et son devoir se trouvaient d’accord pour l’y engager; il fallait bien préparer la résidence centrale de la future commune, dont les habitants devaient pourvoir aux besoins des futures usines et croître avec elles. La Séauve étant construite dans un ravin, près d’une ancienne abbaye, il était difficile de lui donner, dans cet endroit même, l’élargissement devenu nécessaire.

En même temps qu’il reconstruisait son usine, sur un modèle plus récent, M. Colcombet faisait préparer un vaste terrain dont il était possesseur pour recevoir, en grande partie, la nouvelle assiette de la Séauve.

A la place de la chapelle primitivement jointe à la vieille usiné, il a fait élever une véritable église à trois nefs, destinée à être érigée en paroisse. Tous les habitants des environs s’y rendent déjà pour y assister
à l’office divin. Les appartements donnés aux cinq religieuses des premières années, ont été changés en une vaste maison où une dizaine de sœurs de Saint-Joseph ont ouvert des écoles pour toutes les petites filles des habitants indistinctement.

En face de la maison des religieuses et sur une place destinée à devenir place publique, une école de garçons, érigée aux frais de M. Colcombet, a été mise sous la direction des frères Maristes. Enfin, au travers d’un terrain de quarante mille mètres de superficie, il a tracé des promenades, des rues, tout un système de voirie et même des conduites pour l’eau destinés à la future commune. Dans ce terrain, pour attirer et fixer la population nécessaire aux besoins des usines et en particulier aux ouvriers de la Séauve, il a assigné des lots.

Le terrain est donné gratuitement. Les constructions doivent se faire d’après un plan étudié par les
ingénieurs les plus compétents et conformément à toutes les règles de la salubrité. La seule servitude imposée au nouvel habitant est l’obligation à perpétuité de ne jamais construire de débits de boissons ou de cabarets sur le terrain concédé.

Cette clause est onéreuse à la maison Colcombet, en ce sens qu’elle eût tiré un bien meilleur parti de ses terrains si elle eût toléré les débits de liquides; mais il lui a semblé qu’il valait mieux préférer un système lésant peut-être ses intérêts, mais dont la moralité publique doit profiter. Avant peu le hameau de la Séauve pourra demander à être détaché de la commune de Saint-Didier, dont il fait partie, et vivre de sa vie propre.

XAVIER DE MONTER.

source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62081542

Régnante Henrico rege et Guillelmo prœsidente

Le document le plus ancien que nous connaissions, comme ayant
parlé de Saint-Didier, est le cartulaire de Chamalières. Voici
ce qu’il raconte-au N° 96 avec la date approximative de 1031
à 1050 :

 » Régnante Henrico rege et Guillelmo prœsidente abbate sancti Theotfrcdi, Gersoendis de Pline, in remedio animse suae et filiorum suorum animarum, donavit huic loco sanctissimo, unum.
mansum in parochiû, sancti Desiderii, in villâ quse Pruf nuncupatur, cii m omnibus attinentiis suis. Et de hoc testes suntStephanus, Guibo, Girbernus, Umbertus, Willelmus, Pontius. »

Nous pouvons, ce semble, conclure de ce passade, qu’en 1030, il y avait à Saint-Didier un castrum ou château-fort assez célèbre, qui avait donné son nom à la paroisse formée, dès le principe, tout autour de son enceinte : in parochiâ castri sancti Desiderii : genre de dénomination, disons-le en passant, qui ne se rencontre pas souvent dans le Cartulaire, où les paroisses prennent presque toujours le nom des patrons de leurs églises. Est-il bien question, en cet endroit, de notre Saint-Didier-la-Séauve? Nous inclinons à le penser ainsi . l’extrait de la donation étant placé, dans le Cartulaire, entre deux autres, dont l’un rappelle Ussom et l’autre Saint-Maurice-de-Lignon. Nous pensons encore que la donatrice Gersoënde était d une famille noble, à cause de son nom et parce qu’elle donna le mas avec toutes ses appartenances. Mais nous n’oserions pas assurer qu’elle appartînt à la grande et principale famille qui dominait
alors Saint-Didier, ni quel était le village dont le nom est sorti tout défiguré de la plume du copiste, bien qu’il indiquât le lieu où le mas se trouvait situé, et peut-être aussi, le titre seigneurial de Gersoënde : à moins, toutefois, qu’il ne faille lire Playne ou Prunières.

Cette grande et principale famille commence à paraître dans les bien rares documents qui nous sont restés, vers le milieu du douzième siècle, et garde la baronnie jusqu’à la fin du quatorzième. Elle portait le nom seul de Saint-Didier, ou Saint-Dizier, ou encore Saint-Leydier; ce qui montre , d’une manière à peu près sûre, que c’est celle qui, la première, reçut ce fief, ou s’en empara à l’origine de la féodalité dans notre province.

Ségoing lui donne pour armoiries d’azur aie lion d’argent, à la bordure de gueules chargée de huit fleurs de lys d’or : d’Aubais, dans une de ses notes, confirme cette indication, ainsi que le Nobiliaire universel, lequel ajoute que la bordure de fleurs de lis, qui se voit aux armes de Saint-Didier, fut une concession ho-
norable faite à cette maison par le roi Charles….

source:http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32875551z , Association des Cahiers de la Haute-Loire, 2016-212644