CHABRESPINE OU MAUBOURG

FAMILLE MALET-CHABRESPINE

ARMES : D’or au lion de fable, armé & lampassé d’or.

Bien préciser l’histoire & la généalogie de la famille qui posséda d’abord Maubourg, dit l’infatigable abbé Fraisse, me paraît difficile, soit à cause que les vieux monuments se font perdus, soit parce que les maîtres de cette puissante baronnie étendaient en même temps leur juridiction fur d’autres seigneuries environnantes, où par sois même ils habitaient; & comme l’usage ancien était de ne donner aux seigneurs que le nom de leur nef principal, il y a danger de confondre ici les seigneurs de La Tour, de Chabrefpine, de Maubourg . Mon opinion et cependant que le siège, au moins de la première famille, que j’ai trouvée maîtresse de Maubourg, était la Tour, en la paroisse de Sainte-Sigolène, & que, de là étendant fon pouvoir, elle arriva en la possession de Maubourg qui n’était d’abord qu’une forteresse, mais qui, par fuite, devint le siège de toute la baronnie & s’appela La Tour-Maubourg. Cette famille essentiellement Vellavienne fut très puissante en notre pays, durant les XIIe, XIVe & XVe siècles. Outre ses fiefs primitifs de La Tour, de Chabrefpine & de Maubourg, elle eut aussi, au moins temporairement, ceux de la Brosse & du Besset. Dans l’état actuel des connaissances, il est regrettable qu’on n’en puisse donner qu’un tronçon de généalogie. Le titre le plus ancien où il en est question, est le Cartulaire de Chamalières. Vers la fin du XIe siècle, Dalmace Malet & Sylvius, son frère, assistèrent comme témoins à la donation faite par Adhémar, évêque du Puy, de l’église de Beauzac au couvent de Chamalières. Cette donation est constatée au n° 99. Il est encore question, dans le même cartulaire, de deux autres membres de la même famille. En 1163, Bertrand Malet & Humbert, fon frère, sont présents à la donation d’un repas, faite au même monastère par Pierre de Beaumont, prieur du couvent. A partir de la fin du Xe siècle, l’histoire de cette famille se dégage un peu de l’obscurité (…).

FAMILLE DE LA TOUR-MAUBOURG

ARMES : De gueules à la lande d’or, chargée d’une fouine d’azur.

Les de Fay ont été seigneurs de Chapteuil, de Lardeyrol, de La voûte, de Vertaison, de Solignac, de Vézenoble, de Gerlande, de Peyraut, de la Chèze, de Saint-Quentin, de Coiffe, barons, puis marquis de La Tour-Maubourg, de Sainte-Sigolène, de la Garde, de Chabrefpine, de Saint-Maurice-de-Lignon, &c, &c, en Velay, Vivarais, Languedoc, Auvergne & Poitou. Fay, dit La Roque, est un bourg situé en Vivarais, fur les frontières du Velay. C’est aujourd’hui un chef-lieu de canton du département de la Haute-Loire. La famille de ce nom est connue par filiation authentique depuis Pons de Fay, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem en 1260. Elle existait sans nul doute avant cette époque. Silvius de Fay, prieur de Chamalières vers 1260, devait appartenir à cette maison. Les armes des de Fay font à la salle des croisades fous le nom de Capdeuil, qui paraît être le nom primitif. Pierre & Pons de Capdeuil, ou Chapteuil, prirent la croix en 1096 (…).

FAMILLE DE BEAUDINER

ARMES : De… au chef de chargé de trois fleurs de lis de……

Elle était d’origine vellavienne. On dit que c’est la terre de Beaudiner qui lui a donné son nom. Il serait assez difficile de deviner la raison de cette dénomination, qui doit être un motif gastronomique. Toujours est-il que le mot ne résonne pas mal à l’oreille. Je ne connais qu’une génération de cette maison : Guillaume II, baron de Beaudiner, de Montregard, de la Chapelle, au diocèse du Puy, de Cornillon, en Forez, &c, &c, marié à Béatrix de Jarez. Les Beaudiner, qui furent les premiers possesseurs de la baronnie, la conservèrent jusque vers la fin du XIIIe siècle.

FAMILLE DE POITIERS

ARMES : D’azur à fix besants d’argent, posés 3, 2, 1, au chef d’or.

La propriété de cette baronnie fut portée à cette nouvelle maison, le 4 feptembre 1293, par le mariage de Luce de Beaudiner, fille de Guillaume II & de Béatrix de Jarez, avec messire Guillaume de Poitiers, dit Guillaumet, seigneur de Saint-Vallier & Tain.  Après les dauphins de Viennois, dit Duchesne, il n’y a point eu de seigneurs plus illustres, ni plus puissants dans tout le Dauphiné, que les comtes de Viennois et de Diois. On ne fait guère d’où leur vint le nom de Poitiers qu’ils portèrent. On présume qu’ils tiraient leur origine des anciens comtes de Poitiers & ducs de Guyenne. Guillaume de Poitiers eut cinq enfants de Luce de Beaudiner :

1er Guillaume, seigneur de Chanéac, deuxième du nom, baron de Beaudiner & de Montregard;

2e Alix de Poitiers, femme d’Etienne de Vissac, seigneur d’Arlenc ;

3e Béatrix ;

4e Florie, épouse de Jean Pagan, seigneur de Meau ;

5e Alixante, mariée à Marquis, seigneur de Canillac, chevalier.

FAMILLE DE CRUSSOL

ARMES : Facé d’or & de sinople, qui est de Crussol ; écartelé de gueules a trois landes d’or, qui est d’Usés.

Luce de Beaudiner ayant substitué Béatrix, sa fille, à Guillaume de Poitiers, son aîné, en la baronnie de Beaudiner, Béatrix porta cette terre à la maison de Crussol, en épousant Jean de Crussol, seigneur de Crussol & autres lieux. La maison de Crussol, lisons-nous dans l’Armorial du Languedoc, par La Roque, dont les premiers auteurs ont porté le nom de Basset, est connue par filiation suivie depuis Geraud Basset, vivant en 1215. Elle a fait plusieurs branches, dites des comtes d’Uzès, marquis de Florensac, marquis de Saint-Sulpice, comtes d’Amboise & d’Aubijoux, marquis de Pontsalès, éteintes depuis peu d’années. La branche aînée, titrée ducs d’Uzès par lettres patentes, enregistrées, est feule représentée aujourd’hui. Ses armes font à la salle des
croisades.

FAMILLE DE FAY

ARMES : De gueules à la bande d’or, chargée d’une fouine d’azur.

Je trouve au Livre des Hommages : « En 1628, hommage de demoiselle Judith de Fay, comme héritière de noble Hector de Fay & de Baume, son frère, à messire Just de Serres, évêque du Puy, du château & mandement de Beaudiner.  D’après La Roque, ainsi que nous le verrons plus bas, la famille de Romanet aurait acquis la baronnie en 1620. Si la date donnée par le généalogiste est vraie, comment expliquer l’hommage qui est postérieur de huit ans ! Le copiste n’aurait-il pas mis, par inadvertance,1628 pour 1618 ? Si l’on suit les indications fournies par Arnaud, le dernier des de Crussol à Beaudiner aurait été Jacques de Crussol, qui ferait rester possesseur de la seigneurie baronniale de 1510 à 1567. Delà à 1620, la famille de Fay peut parfaitement avoir été maîtresse de Beaudiner (…).

FAMILLE DE ROMANET

ARMES (avant 1743) : De gueules au lion léopardé d’argent ; (après 1743) : de gueules au lion léopardé d’argent en chef, & deux d’or adossés en pointe, qui est de Léstrange.

Originaire du Vivarais & citée dès le milieu du XVe siècle, elle hérita, en 1743, des biens & titres de la maison de Léstrange, par le mariage de Charles-Antoine de Romanet & de Catherine de Lestrange, avec la clause que le baron de Beaudiner porterait le nom & les armes de Léstrange. A partir de cette époque, les armes furent modifiées, & on ajouta au nom de Romanet celui de Lestrange. Alliances : de Beaulieu, de Fornas, Devaux, de Coiffe, de Pascal de Corbières, de Challaye de Paillarès, de Tournon, de Léstrange, de Châtillon, de la Fayolle de Mars, de Merle du Bourg, de Ferrus, de Plantigny. La baronnie de Beaudiner fut achetée, en 1620, par Jean de Romanet, fils d’Antoine de Romanet & de Marie de Coiffe. Le nouveau maître était marié depuis 1619 avec Catherine Grajean. Il fut maintenu dans sa noblesse par jugement souverain du 27 mars 1670. Il laissa sa baronnie à fon fils, Charles de Romanet, qui se maria, en 1656, avec Suzanne de Pascal de Corbières (…).

source: ARMORIAL DES BARONS DIOCÉSAINS DU VELAY PAR L’ABBÉ THEILLIÈRE