BOUZOLS

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Source : Le château de Bouzols https://www.bouzols.fr/

Parmi les curiosités de la commune de Coubon, M. Malègue cite les ruines du château de Bouzols. Cette résidence féodale, dit M. Truchard Du Molin, aujourd’hui démantelée, sombre, muette, battue par tous les vents, ouverte à toutes les injures, n’avait rien à envier à celle de Polignac, soit pour la force, soit pour la beauté du lite. Elle n’était pas feulement, ajoute le même auteur, le principal manoir d’une grande seigneurie, c’était la vigie du pays fur le Vivarais, la place forte dont on s’est le plus souvent et le plus ardemment disputé la possession.

1er FAMILLE DE MERCOEUR

ARMES : De gueules à trois fa/ces de vair.

Le premier connu est Ithier. La terre de Bouzols lui fut inféodée par Etienne de Mercœur, évêque du Puy, fon oncle, qui vivait dans la première moitié du XIe siècle. Quoique l’histoire ne le dis pas, on peut présumer avec raison que l’évêque du Puy était oncle paternel d’Ithier, surtout fi l’on fait attention que la maison de Bouzols comptait plusieurs membres portant ce prénom, & qu’il en était de même de celle de Mercœur. Bouillet cite deux Ithier de Mercœur, un, entre autres, vivant dans le Xe siècle, qui aurait été grand-père de l’évêque du Puy.

Cette maison eut des alliances avec celles de Brive, de Saint-Geneix, de Glavenas, & tomba en quenouille vers la fin du douzième siècle.

2° FAMILLE DE SAINT-ROMAIN

ARMES : De gueules à trois bandes d’argent, celle du milieu chargée

d’une fleur de lis de fable.

M. Truchard Du Molin présume que ce fut cette famille qui succéda à la précédente. On peut avec raison le présumer après lui. Joucerand Ier, fils de Guy II, seigneur de Saint-Romain, & de Marthe de Tournon, devint maître de Bouzols par fon mariage avec Wilhelmine, fille de Geraud de Mercœur & d’Isabelle de X***. Il y eut cinq générations de cette maison, & parmi ses alliances figurent celles de Chalencon, de Chapteuil, de la Roue, de Bains, de Solignac & de Gamelin. Il y eut de la quatrième génération un abbé de Saint-Pierre-la-Tour, un chanoine de l’église du Puy, un. autre abbé de Saint-Vozy qu’un auteur dit iflu ex illuflri apud Velaunos familia, deux religieuses à Bellecombe, dont une abbesse.

3° FAMILLE DE POLIGNAC

Cette famille, puissante entre toutes celles du Velay, ainsi que je l’ai dit déjà, entre en possession de Bouzols par fuite de l’alliance contractée par Armand V de Polignac avec Catherine de Bouzols, fille & unique héritière de Beraud de Saint-Romain & de Stache de Gamelin. Ce mariage ne fut conclu que trois ans après les premiers pourparlers, par les soins de Marquèse de Randon, mère d’Armand, et l’intervention de deux de ses oncles, Pons de Polignac, doyen de Brioude, et Guigon, abbé de Saint-Vozy, Armand V fut le seul de sa maison seigneur de Bouzols ; marié, en fécondes noces, avec Polie de Poitiers, il mourut en 1343, sans laisser d’enfant après lui.

4° FAMILLE DE POITIERS

ARMES : D’azur à fix besants d’argent, 3, 2, 1, au chef d’or.

La maison de Poitiers, d’abord puissante dans le Valentinois, le devint plus tard dans le Vivarais, et s’établit fortement en Velay par des alliances successives. Polie était fille d’Aymar IX, comte de Valentinois, & de Sibille

de Beau, illustre maison de Provence qui possédait le comté d’Avellino, au royaume de Naples, et qui eut des alliances princières. Elle était veuve depuis le mois de septembre 1327, de Renaud IV, comte de Dammartin, lorsque Armand V épousa. Elle fut G. bien manœuvrer, soit auprès de fon mari, soit auprès de ses neveux, qu’elle obtint la propriété des seigneuries de Bouzols & de Servissaç. Aymar VI, fon neveu, hérita de ses biens, après fa mort qui arriva vers 1347. Le nouveau propriétaire ne demeura pas maître longtemps, et , le 3 novembre de cette même année, il vendait tous ses droits à Hugues Roger de Beaufort, au prix de 24,000 livres de petit tournois.

5° FAMILLE DE BEAUFORT-TURENNE

ARMES : Coticé d’or & de gueules; écartelé d’argent, à la bande d’azur,-

accompagnée de six roses de gueules en or.

D’après Justel, Histoire de la maison de Turenne (tome II, p. 59), cette famille aurait eu pour origine le lieu de Rosiers, en Limousin. Ses représentants ne tardèrent pas de devenir comtes de Beaufort, en Anjou, et maîtres de la vicomte de Turenne qu’ils acquirent de Cécile de Comminges, en 1350. Pierre Roger, pape fous le nom de Clément VI, Hugues et Jean Roger, cardinaux, Pierre Roger qui arriva aussi à la papauté sous le nom de Grégoire XI, appartenaient à cette famille. Le maréchal Henri de La Tour, qui porta le nom de Turenne, l’a, à jamais, rendu immortel. Maîtres de la baronnie de Bouzols dès 1347, les Beaufort-Turenne ne la possédèrent que jusqu’à l’an 1420, époque où elle passa de fait à la maison d’Armagnac, quoiqu’elle revînt de droit à celle de la Tour-d’Auvergne.

6° FAMILLE D’ARMAGNAC

ARMES : Ecartelé aux 1 et 4, au lion de gueules, qui est d’Armagnac;

aux 2 et 3 de gueules au léopard lionne d’or, qui est Carla Rodez.

Les d’Armagnacs avaient pris leur nom du comté connu fous cette dénomination, en Provence. Cette famille joua un grand rôle dans la guerre des Bourguignons. Tout le monde connaît les exploits de Bernard d’Armagnac, comte de Pardiac, un de ses membres les plus illustres. Maîtresse de Bouzols par usurpation, la maison d’Armagnac s’y maintint envers et contre tous, pendant une cinquantaine d’années, jusque vers la fin du XVe siècle.

7° FAMILLE DE LA TOUR-D’AUVERGNE

ARMES : Ecartelé, au 1 et 4, au semé de France, à la tour d’argent,

au bâton de gueules; aux 2 et3, coticé d’or et de gueules.

 Cette famille, dit M. Truchard Du Molin, a donné une férié de ces hommes supérieurs qui mettent une race hors de pairs et la font vivre éternellement dans l’histoire. Elle a eu des alliances avec les plus grandes maisons de France et la plupart des maisons souveraines de l’Europe; elle a produit des évêques, des chefs d’ordre, des patriarches, des cardinaux, un vice-roi, des chambellans, des ambassadeurs, des lieutenants généraux, des maréchaux & des ducs de Bouillon.

La branche qui posséda Bouzols par la transmission qui lui en avait été faite par les Roger de Beaufort, était dite d’Oliergues, et ne prit possession de la baronnie qu’après les d’Armagnac, vers 1490. Elle en fut maîtresse jusqu’en 1621, époque où cette seigneurie passa à la famille suivante, par acte d’achat.

8° FAMILLE DE MONTAGU-BOUZOLS

ARMES : Ecartelé aux 1 et 4 de gueules, à la tour donjonnée d’argent,

qui est de Montagu; aux 2 et 3 écartelé d’argent et de gueules en sautoir,

qui est de Beaune.

Cette famille, possessionnée dans le Vivarais dès le XIIIe siècle, ferait une branche de la maison de Montagu-Champeix, en Auvergne, d’après Moréri et Audigier. Elle compte parmi ses illustrations

Guérin de Montagu, grand-maître de Saint-Jean de Jérusalem, élu en 1204, après la victoire que les chrétiens d’Arménie remportèrent sur Soliman, & Bernard de Montagu, évêque du Puy.

Le premier de cette maison, établi en Velay fut Josué de Montagu, de Saint-Marcel d’Ardèche, marié, en 1603, à Gaspard de Beaune, fille de Claude de Beaune & de Marie de Langeac. Il acheta Bouzols avec toutes ses dépendances, droits & devoirs seigneuriaux, le 25 mai 1621, par arrêté passé devant Joly et Haut de sens, notaires au Châtelet de Paris. L’investiture fut donnée par Just de Serres, évêque du Puy, le 14 août de la même année. Parmi ses alliances figurent les de Beaune, de Beaume-Suze, d’Ancezune de. Caderousse, de Beaufort-Canillac, d’Aurelles, de Fitz-James, de Noailles. M. Borel d’Hauterive termine ainsi qu’il fuit une généalogie de la maison de Montagu, dans l’Annuaire de la Noblesse française.

IX.  Joachim de Montagu-Bouzols épousa, le 12 mai 1783, Anne-Pauline-Dominique de Noailles, fille du duc d’Ayen et d’Henriette-Louise d’Aguesseau; il laissa de cette union: 1° Affale de Montagu, qui épousa Mlle Joussinot de Tourdonnet, dont il eut la comtesse de Carné et d’Andigné et la marquise de Fraguier; 2° la comtesse de Romayère; 3° la comtesse du Parc; 4° Marie-Paule-Sophie de Montagu-Beaune, femme d’Adolphe Gaillard de Feré d’Auberville et mère de la marquise de Montaignac de Chauvance, et d’Amélie, mariée au général Lamoricière.

Source : Armorial des barons diocésains du Velay / par l’abbé Theillière,…
« Theillière, Jean (1818-1902). Auteur du texte »