Fumel, baronnie en Quercy, dont les seigneurs sont connus dès le XIIIe. La famille de Fumel occupait un rang distingué parmi la noblesse française. Un de ses membres , Bertrand de Fumel devint vicomte de la Barthe en 1283 par son mariage avec Brunisende de la Barthe. Un autre, François premier, Baron de la Barthe, fut capitaine des gardes de la porte, gouverneur de Marien Bourg et ambassadeur auprès de Soliman II, empereur Ottoman. Il fut massacré, dans son Château, par les religionnaires, le 25 novembre 1561.
La Baronnie de Fumel fut érigé en vicomté sous Henri IV. Cette érection fut obtenue par Charles, Baron de Fumel. Charles était le bisaïeul de l’Abbesse de la Séauve.
Celle-ci était fille de Louis, vicomte de Fumel et de Catherine Thomas de Berthier, fille et héritière du premier président du parlement de Toulouse. Élevé par une mère éminemment chrétienne, le monde qui se présentait à elle sous la plus belle perspective ne put lui plaire.
Elle préféra aux joies et aux plaisirs bruyant du siècle, les charme plus doux et plus réels du cloitre. Ce fut d’abord dans une maison hospitalière du Quercy, de l’ordre de Malte, sous le vocable de Saint-Jean de Jérusalem, qu’elle se voua à dieu et au service des pauvre. La haute portée de ses vues, sa piété sincère, son zèle à remplir les fonction qui lui furent imposées la firent remarquer dans cette première position. Elle devait pas y demeurer longtemps.
La Séauve venait de perdre celle sur laquelle on avait fondé de grande espérances et la réunion projetée ne s’était pas opérée encore. Il fallait à la tête de la maison, une personne capable de la faire réussir. Une transformation complète des bâtiments qui composait le monastère devenait urgente, les construction tombaient en ruine. Pour un pareille œuvre, il était nécessaire d’une supérieure qui fut apte à conduire à bonne fin une entreprise de ce genre. On ne crut pas que Madame de Fumel fut au-dessous de cette de cette double mission.
Nommée par lettre patentes à l’Abbaye de la Séauve, le 29 décembre 1765, elle fit profession dans l’ordre de Citeaux , le 24 Mai 1766. Ce fut dans la Chapelle des pénitents bleus de Toulouse qu’elle reçut la bénédiction Abbatiale, le 8 Juin suivant, de M. de Fumel, son frère, qui était évèque de Lodève. Le 25 du même mois elle prenait solennellement possession de son nouveau poste.
Dans l’ordre de Malte, chaque membre en faisant partie était obligé d’en porter les insignes .
c’était une croix qui se plaçait sur le costume de règle.
Une exception fut faite pour Madame de Fumel, et le 9 Juillet 1767, le grand maitre de l’ordre lui accordait, par brevet, le privilège spécial et inconnu jusqu’alors, de continuer à porter la croix.
Le moment était venu de réaliser enfin la réunion projetée. Toutes les enquêtes prescrites avait eu lieu, toutes les informations avait été prises. Une seule mesure était nécessaire.
L’union des deux monastère devait être autorisée par le roi. Elle le fut par lettres patentes du mois de décembre 1767, qui furent dûment enregistrées. Toutes les religieuse de Clavas se transportèrent, immédiatement après l’autorisation donnée, à la Séauve, qui prit dès lors la dénomination de Abbaye de la Séauve-Clavas qui ne disparut que lorsque s’effectua, en France, la fermeture des couvent.
Cette mesure imposé pour des raison d’économie était assortie d’une contrepartie, la construction d’un nouveau bâtiment général. Depuis l’incendie de 1602, la collectivité vivait dans un cadre mal adapté.
L’Abbaye n’étant plus suffisante pour le personnel et tombant en ruines de vétusté, madame de Fumel songea à remplacer le monastère par une construction nouvelle et plus en rapporte avec les besoin du moment.
L’ancienne maison fut rasé dans son entier. On ne conserva que la chapelle qui devait, plus tard, tombée en 1793, elle-même sous les marteaux des démolisseurs au ordre de Joseph-Balthazar Bonnet de Treiches Acquéreur de l’Abbaye en 1789 .
Dame de Fumel fit pratiquement démolir les anciens bâtiments au fur et à mesure de la construction. Les pierres provenaient en grande partie des anciennes construction désaffectées situées aux Saint-Martin , dans la paroisse de Saint-Pal-de-Mons. Le charroi des grande dalles de granite rose dura fort longtemps car l’argent manquait pour accélérer les travaux.
Il fallut à Madame de Fumel de 15 à 16 ans pour parfaire son œuvre. Les travaux commencés en 1770 ne furent terminés qu’en 1786.
Après la vente et la dissolution de la communauté , elle regagna son pays natal dans un état d’épuisement presque total, tandis que parmi ses religieuses, certaines s’exilaient en Suisse, tandis que d’autre se mariaient, comme ces deux sœurs ,… dont l’une épousa le jardinier , tandis que l’autre aurait convolé, suivant le style républicain, avec leur ancien aumônier (détail non vérifié).
Date de la présence d’un monastère à la Séauve.
D’après un placet trouvé dans de vieux documents de l’Abbesse Marie-Marguerite de Morangier, qui eu le gouvernement de ce Monastère de 1713 à 1759, adressé , par elle, aux Chevaliers des Maires, pour être présenté au Roy, enfin d’obtenir la révocation de l’ordre qui lui interdisais de recevoir des novices, elle expliqua que le couvent à plus de huit siècles et serait, par conséquent, antérieur aux deux autre diocèses.
Huit siècles , cela reporterait donc la création de l’Abbaye vers le IXe.
Si l’Abbesse écrivait ceci , c’est que, vraisemblablement, elle avait entre les mains des documents permettant de le faire.
Famille de Dame de Fumel.
Seigneur Louis, comte de Fumel, mort le 9 décembre 1749, et haute et puissante dame Thomas-Catherine de Berthier, son épouse, Ils avaient eu pour enfants :
1° Louis, comte de Fumel, IIIe du nom, capitaine au régiment de Saintonge, naquit à Toulouse et entra au service, où il mourut, sans avoir été marié, à l’âge de 30 ans, et, du vivant de son père, en Espagne, en 17.., étant gentilhomme ordinaire de la chambre de Sa Majesté Catholique ;
2° Jean-Henry-Félix de Fumel, évêques, comte de Lodève, naquit à Toulouse en 1715 et non pas en 1717, comme le disent la Biographie universelle et le Dictionnaire de la Noblesse de La Chesnaye-Des-Bois. Dès sa plus tendre enfance, il manifesta les plus grandes dispositions pour l’état ecclésiastique. Ayant complété son instruction religieuse au séminaire de Saint-Sulpice, à Paris, il fut nommé abbé de Belleperche, en 1749, puis élevé sur le siège épiscopal de Lodève, le 25 mai 1750, jour de son sacre à Vannes.
3° Joseph de Fumel (haut et puissant seigneur, messire), dit le marquis de Fumel du vivant de son père, comte de Fumel, baron de Pauillac et Lavelanet, seigneur d’Hautes Vignes, Pessac, Haut-Brion, Margaux, lieutenant-général des armées du Roi, lieutenant général pour Sa Majesté au gouvernement de Lyonnais, Forez et Beaujolais, commandeur de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, commandant de la Haute-Guienne et gouverneur du Château-Trompette, naquit à Toulouse le 14 mars 1720.
4° Jean-Georges de Fumel, qui a continué la postérité
5° François de Fumel, dit le chevalier de Fumel, né à Toulouse le 18 mars 1723, reçu de minorité chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dit de Malte, entra au service, fut nommé lieutenant de dragons en 1749, et, après la démission de son frère aîné, fut colonel du régiment de cavalerie de Fumel, lequel, avec celui de Bourbon-Musset, par ordonnance du mois de décembre 1G6I , prit le nom de Royal-Picardie, et devint le 14e régiment de cavalerie; il mourut à Paris en mars 1769, à l’âge de 46 ans, étant colonel du même régiment royal de Picardie.
6° Marguerite de Fumel, née à Toulouse, mariée le 10 août 1750 par contrat passé à Toulouse, devant Montcassin, notaire, à Alexandre de Cognac, comte de Giversac, qui mourut trois jours après son mariage, le 11 août, à Moissac, se rendant avec sa femme en son château de Bonnanguille, en Quercy. Marguerite de Fumel se retira audit château, où elle vécut depuis dans les regrets de la perte cruelle qu’elle avait faite et les actes de bienfaisance et de piété qui lui attirèrent l’affection des habitants du Heu; elle mourut à Bonnanguille, et y fut inhumée dans l’église paroissiale;
7° Marguerite-Laure de Fumel, née à Toulouse, d’abord religieuse maltaise au couvent de l’hôpital de Saint-Dolus, en Quercy, vers 1749, fut nommée abbesse de la Sauve-Bénite, ordre de Citeaux, le 1er janvier 1766. A la suppression des ordres monastiques, en 1793, Marguerite de Fumel se retira à Bordeaux auprès de son frère, le comte de Fumel, et fut incarcérée avec lui et le reste de sa famille. Après une triste détention de neuf mois, Marguerite de Fumel mourut à Bordeaux, en 1794.
Info et extrait sur :
« notes historique sur les monastères de la Séauve, Bellecombe, Clavas et Montfaucon »
L’Abbé Theillère
« Saint-Didier 1789 et sa Région »
Paul Thiolière