par les Protestants, vers la fin du XVI° siècle. Sa délivrance.
Les Protestants s’étaient emparés depuis quel-lues jours du bourg de Fay-le-Froid. C’était une position importante parce qu’elle commandait un des chemins les plus suivis de la Provence, il servait de garde avancée aux Religionnaires du Vivarais, menace toujours vivante pour les campagnes du Velay. qui s’étendent aux pieds des montagnes dont Fay était le centre et le point le plus important.
Antoine de Senectère, évêque du Puy, qui était gouverneur du Velay, résolut de s’emparer de cotte place et de l’enlever à ceux qui en étaient mantes. Fay était récemment fortifié. Il ne put cependant résister à l’impétuosité de l’attaque e tomba au pouvoir des Catholiques.
Les bandes du capitaine Erard ne tardèrent pas, cependant, à se reformer. Elles se répandirent de toutes parts dans le Velay. Saint-Pal-deMons, Tence, l’antique abbaye de Bellecombe, la Tour d’Adiac, le petit château de Saint-Quentin, virent en quelques semaines flotter sur leurs murailles le drapeau calviniste.
Que se passa-t-il à Bellecombe, dans ces circonstances critiques ? À quelles insultes furent soumises les Religieuses de l’abbaye ? Quelles furent les dévastations commises sur le monastère et les propriétés qui en dépendaient ? Dieu seul le sait. Il n’en reste rien dans l’histoire. Il sera aisé néanmoins de se faire une idée de ce qui put avoir lieu si on fait attention à ce qu’étaient ces troupes qui avaient envahi le Velay. Ecoutons M. de Vinols :
On comptait, dit-il, parmi ces chefs de bandes et parmi leurs soldats un grand nombre de gens qui n’avaient ni zèle, ni conviction religieuse. Beaucoup d’hommes chargés de dettes, perdus de réputation et de crédit, ou fatigués de la vie régulière, se jetaient dans cette licence des camps qui permettait de satisfaire toutes les passions en échange de quelques périls. Les grandes compagnies revivaient avec leur avidité cruelle, leur soif de pillage et leur mépris de la vie et de la souffrance humaine.
De quoi n’étaient pas capables de pareils gens? Quelles considérations pouvaient les arrêter dans leurs désordres et leurs excès ! Il est indubitable que Bellecombe, dans cette circonstance, dut passer par une rude épreuve.
De nobles coeurs ne tardèrent pas, cependant, de venir au secours de l’abbaye. Saint-Vidal, Dupuis, la Tour, Saussac, dit Arnaud, et quelques autres gentilshommes’ du Velay, prirent les armes et marchèrent résolument à la défense des localités occupées. Le château de Chateuil ne tarda pas à tomber en leur pouvoir. Bessamorel fut repris et Bellecombe se vit enfin délivré. Quelques jours suffirent pour refouler les bandes religionnaires.
(Sources : Arnaud, Histoire du Velay. — De Yinols, Guerres de Religion dans le Velay.)
Extrait de l’ouvrage :
NOTES HISTORIQUES
SUR
LES MONASTÈRES
DE LA SÉAUVE
BELLECOMBE, CLAVAS ET MONTFAUCON
THEILLIER, curé de Retournaguet