Extrait du testament Guillaume de Chapteuil, en 1223

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L’ordre du Temple et celui de Saint-Jean avaient chacun, au Puy, un établissement, vers le commencement du treizième siècle. Ce fait, que personne jusqu’à présent n’avait signalé et qui nous servira tantôt pour résoudre bien des problèmes, nous est découvert par le testament de Guillaume de Chapteuil (15), daté du 25 juin 1223. En voici quelques clauses tout-à-fait remarquables pour l’histoire du Velay :
Item relinquo.
Domui Silve (16) …. C, solidos.
Domui de Clavas (17) …. IIII, libras.
Domui de vourey (18) …. XXX, solidos.
Domui Viaie (19) …. XXX, solidos.
Domui Doensi (20) xxx, solidos.
Hospitali beate Marie (21) …. C, solidos.
Domui infirmorum Brive (22) … LX, solidos.
Domui infirmarum Vallis (23) …. xv, solidos.
Domui ordinis Predicatorum (24) …. I, convivium. convicium.
Domui Minuloram (25) …. aliud.
Unicuique IIII, inclasarum (26) …. XII, denarios.
Domui militie Templi …. XX, solidos.
hospitalis sancti Johannis …. XX, solidos.
Rapprochons, maintenant, de ce premier document supplémentaire d’autres pièces du même genre, qui enrichissent également nos archives départementales, et qui répandent, en même temps, une grande lumière sur le problème des origines de la léproserie et du monastère de Vals.
Mars 1233 (vieux style)
« Domui de Via…, de Vourey…, de Briva…, hospitali sancti Johannis, domui milicie Templi fratribus Praedicatoribus…, fratribus Minoribus…, domui de Valle…, pauperibus scolaribus C, solidos ad faciendum acapitum (28) et in usum eorum reddigendum. »
1255, fête de saint Médard évêque (8 juin) (29)
« Item lego fratribus Minoribus ad vestes faciendas XV, libras et fratribus Prœdicatoribus alias decem libras ad idem….
Item sororibus penitentibus (30) lego XL, solidos ad faciendum eis vestimenta, et leprosis de Valle, XXti ad idem…. Hospitali sancti Egidii (31) XL, solidos ad emendos pannos in quibus jaceant pauperes.
Item hospitali Aculee (32) viginti solidos ad idem …. Hospitali sancti Johannis XX, solidos ad idem.
Domui Templi Aniciensi XX, solidos ad idem. lnfirmis Brive C, solidos ad unum convivium. »

Notes chapitre 1
1. Cette circonstance étant commune à la plupart de nos chartes. nous ne l’indiquerons désormais que dans les cas exceptionnels.
2. VIII. col. 1634, Paris, 1744 (1).
1. A ce sujet, une erreur typographique, facile à constater, s’est glissée dans nos Tablettes, page 62, ligne 10. Au lieu de XXXe, lisez XIXe.
— Note de l’Editeur.
3. VIII. col. 1634, Paris, 1744 (1).
4. I. col. 114, Paris, 1715.
5. II. col. 722, Paris, 1720 : « Hoc ipso anno (1318) Pontius Bolzard de Laulanher miles ei (Guillelmo de Brossa) fecit homagium die 18 Octobris » Cet hommage est de 1418 et fut adressé à Guillaume de Chalancon.
6. Cotte 75.
7. 13.
8. Baluze, Miscellanea, 1, 271 : « Ego frater Durandus episcopus Aniciensis et doctor sacrœ theologiœ judico omnes suprascriptos articulos et quemlibet illorum esse hæreticos, in cujus rei testimonium me manu propria subscripsi et sigillum meum feci apponi. » Comparez pages 202, 204, 206, 208.
— Avec Durand signent Déodat, évêque de Castres et Raymond, évêque de Saint-Flour.
9. Après l’expulsion de ceste mauldite gent, environ l’an mil trois cens et huit, vint l’ile de Rodes en la puissance des chrestiens, laquelle ile par l’auctorite du pape Clement quint sus mentionne fut commandée en la main des freres hospitaliers de sainct Jehan de iherusalem ; et du consentiment dudit pape et princes chrestiens les biens desdits Templiers, ia estaincts par leurs mauldictes erreurs et infidélités, furent a iceulx freres de sainct Jehan conferez, prometant tenir la reigle sainct Augustin. Disent aucuns, nompas que ie l’aye trouue, que quant ceste expulsion advint, lesdits Templiers de sainct Barthélémy, voiant leurdommaigeuse desconvenue et que ne pouaient resister a la force de leurs excequteurs qui fort approuchaient, pensarent trouuer eschapatoire, et ne sçay qu’ils deuindrent. Mais auant par folle vindication gestarent dans ung puys de léans grande porcion de bonnes et excellentes reliques, qui leans reposoient, desquelles leau de ce pays est moult utile et vertueuse au purgement de plusieurs et diuerses langueurs et egritudes, ainsi que Dieu le permet pour l’honneur des glorieux saincts ; ce fut en l’an mil Ille X. » Mss., tome I, folio xxiii, verso, — xxiv, recto. Ce texte n’a pas encore été publié par M. Chassaing.
— Tout ce qu’ajoute Médicis à propos des Templiers est tiré des Chroniques de Jacques de Bergame, et n’a rien de particulier concernant ceux du Velay.
10. Opuscule cité, I. III, chapitre 19.
11. Histoire de l’église angélique de Notre-Dame du Puy, I. III, chap. 6.
12. Histoire critique et apologétique de l’ordre des chevaliers du Temple de Jérusalem, dits Templiers, par feu le R. P. M. J., chanoine régulier de l’ordre de Prémontré, docteur en théologie, etc., tome II, 69, Paris, 1789.
13. Opuscule cité I. 198.
14. Opuscule cité IV. 113.
15. Fonds Saint-Vosy, 19.
16. Abbaye de bénédictines à Saint-Didier-la-Séauve, chef-lieu de canton. Les donc à tort que M. Malègue (page, 361) dit que cette abbaye fut fondée en 1228.
— Cf. Nov. Gallia, II, 777.
17. Canton de Montfaucon. Malègue se trompe encore en disant (p. 363) que cette abbaye fut fondée en 1230. Cf. Nov. Gallia, II, 780.
18. Prieuré de bénédictines à Vorey, chef-lieu de canton, voir Arnaud, I, 72.
19. Prieuré de religieux de l’ordre de Grandmont, dans la commune de Saint-Vincent, canton de Saint-Paulien.
— Cf. Arnaud, I, 134, et le précieux document publié par M. Béliben, dans le Bulletin des recherches historiques, page 70, le Puy, 1859.
20. Abbaye de Doue près le Puy. Voyez Nova Gallia, II, 769 et suivantes.
21. Hôpital général du Puy.
22. Maladrerie d’hommes à Brives-Charensac, près le Puy.
23. Maladrerie de femmes à Vals, près le Puy.
24. Couvent de Saint-Laurent au Puy. – L’acte de fondation, par Etienne de Chalancon (1), daté du mois d’octobre 1221, a été publié par le Nova Gallia (II, 711) ; mais il renferme une grave erreur. Cette erreur, déjà soupçonnée par Mamachi (2), est complètement redressée par un vidimus de Bernard de Castanet (9 mai 1314) conservé dans le fonds Saint-Laurent des archives de la préfecture. Aussi, faut-il éliminer de nos histoires la fable de la fondation du couvent Saint-Laurent reçue par saint Dominique lors de sa venue au Puy. Ce grand patriarche, on le sait, mourut le 6 août 1221.
1. Une pièce de l’Hôtel-Dieu (série B. 199) scellée du sceau de cet évêque avec la légende S. STEPHI A(niciensis el)ECTI montre qu’il était déjà élu au mois de juillet 1220 ; et, par conséquent avant l’époque fixée jusqu’à présent par tous les auteurs.
2. Annal, ord, Prœdicatorum, volume I, Append. mon., LIII ; Romœ 1756 : « Primus provinciœ Provinciœ Prior provincialis, ad quam cœnobium Aniciense pertinebat, Bertrandus fuit de Garriga, Quum igitur datœ an. MCCIII. litterœ fuerint, argumento est non R. sed B in iisdem esse legendum. »
25. Couvent des Cordeliers qui furent, par conséquent, fondés au puy au vivant même de, saint François, décédé le 4 octobre 1226. D’après le Nova Gallia (II, 712), cette fondation eut lieu sous l’épiscopat d’Etienne de Chalancon (1220-1230) ; d’après le document publié par M. Béliben, ce fut en 1222, ce qui est vraisemblable.
26. Recluses.
27. Fonds Saint-Agrève, Az. XVIII.
29. Voyer Ducange sur ce mot.
30. Fonds Saint-Mayal, 153.
31. Il s’agit ici du monastère de Vals, ce que nous démontrerons dans le prochain article.
32. Il y a aux archives de l’Hôtel-Dieu (A. 1) une pièce importante concernant cet hôpital de Saint-Michel-l’Aiguilhe, hôpital que nos historiens ne mentionnent pas et qu’il ne faut pas confondre avec celui de Saint-Laurent. Elle est datée du mercredi 7 mars 1089 (1088 v. st.) : « Anno ab incarnatione Domini millesimo octoagesimo octavo mense Martio, feria IIII, luna (1) octava décima, regnante Philippo rege Francorum feliciter. »
Cette maison, destinée à servir les malades et aussi à recevoir les pauvres et les pèlerins, est appelée pour la beauté de ses proportions pulcrum xenodochium. Elle obtinl ators du célèbre Adhémar de Monteil un cimetière parliculier. Selon nous, l’élégante chapelle de Saint-Clair, placée entre l’hôpital et le cimetière, fut bâtie en cette circonstance. Elle servit d’oratoire domestique ou peut-être de maison mortuaire. Les symboles du soleil, de la lune et de deux étoiles sculptés sur le linteau du frontispice, à droite et à gauche d’une croix épatée, n’indiquent pas, comme on le prétend, un temple de Diane ; mais ces ornements étaient les décors habituels et obligés de l’image du crucifix au moyen-âge. D’ailleurs, l’architecture elle-même nous rapporte à la fin du onzième siècle, ou au commencement du douzième.
1. Il s’agit ici du cycle lunaire proprement dit, que le décetnnovénal laisse trois jours en arrière.
33. Sur l’hôpital de Saint-Gilles, voyer Aymard, Etude historique sur l’ancienne estrade du Puy au Forez, aux Annales de la Société académique du Puy, tome XXIX, page 63 ; le Puy, 1868.

Sources :
Fidel Fita S. J.. Tablettes historiques de la Haute-Loire, 1870-1871, pages 193 à 207. Le Puy 1871. – BNF
https://www.templiers.net/anecdotes/index.php?page=2