
Source : rhone-medieval
https://www.rhone-medieval.fr/index.php?page=accueil&dept=43&chateau=21#6
Situé au sud-est et à peu de distance de Saint-Maurice-de-Lignon, le château de Maubourg et de construction moderne et fut édifié par M. le marquis de La Tour-Maubourg, ambassadeur à Rome par suite d’un violent incendie qui avait dévoré l’ancien manoir. Il ne reste des constructions d’autrefois, qu’une seule tour, éloignée de soixante-dix mètres de l’habitation actuelle. Je ne puis dire ce qu’était le castel primordial. Au rapport de M. Fasse, curé de Monistrol-sur-Loire, c’était une forteresse . Il devait donc y avoir tout ce qui accompagnait d’habitude ces fortes de constructions, fossés, remparts, meurtrières, mâchicoulis. Il n’y a rien de tout cela aujourd’hui. La maison, édifiée dans d’assez larges proportions, offre tout le confort exigé par la position et la fortune de la puissante famille qui l’habite. Elle est placée au milieu d’un parc magnifique et noyée pour ainsi dire dans la verdure. Les terrains qui l’environnent sont complantés de bois de la plus belle venue ou livrés à l’agriculture. On aime à visiter ces lieux si pleins de souvenirs des personnages illustres qui les ont habités, mais on sent un ferrement de cœur quand on pense aux derniers malheurs qui ont atteint naguère cette illustre famille.
1° FAMILLE MALET-CHABRESPINE
ARMES : D’or au lion de fable, armé & lampassé d’or.
Bien préciser l’histoire et la généalogie de la famille qui posséda d’abord Maubourg, dit l’infatigable abbé Fraisse, me paraît difficile, soit à cause que les vieux monuments se sont perdus, soit parce que les maîtres de cette puissante baronnie étendaient en même temps leur juridiction fur d’autres seigneuries environnantes, où parfois même ils habitaient; comme l’usage ancien était de ne donner aux seigneurs que le nom de leur fief principal, il y a danger de confondre ici les seigneurs de La Tour, de Chabrespine, de Maubourg. Mon opinion est cependant que le siège, au moins de la première famille, que j’ai trouvée maîtresse de Maubourg, était la Tour, en la paroisse de Sainte-Sigolène, et que, de là étendant son pouvoir, elle arriva en la possession de Maubourg qui n’était d’abord qu’une forteresse, mais qui, par fuite, devint le siège de toute la baronnie et s’appela La Tour-Maubourg.
Cette famille essentiellement vellavienne fut très puissante en notre pays, durant les XIIIe, XIVe & XVe siècles. Outre ses fiefs primitifs de La Tour, de Chabrespine et de Maubourg, elle eut aussi, au moins temporairement, ceux de la Brosse et du Besset. Dans l’état actuel des connaissances, il est regrettable qu’on n’en puisse donner qu’un tronçon de généalogie. Le titre le plus ancien où il en est question, est le Cartulaire de Chamalières. Vers la fin du XIe siècle, Dalmace Malet et Sylvius, son frère, assistèrent comme témoins à la donation faite par Adhémar, évêque du Puy, de l’église de Beauzac au couvent de Chamalières. Cette donation est constatée au n° 99.—Il est encore question, dans le même cartulaire, de deux autres membres de la même famille.
En 1163, Bertrand Malet et Humbert, son frère, sont présents à la donation d’un repas, faite au même monastère par Pierre de Beaumont, prieur du couvent. A partir de la fin du XIIIe siècle, l’histoire de cette famille se dégage un peu de l’obscurité. On trouve alors trois frères Malet de La Touret de Maubourg : 1° Jousserand Malet; 2° autre Jousserand, abbé de Saint-Pierre-la-Tour; 3° Guigon Malet, chevalier en 1308, et le premier de son nom à la Brosse.
Jousserand épousa Elise de Chalencon, dont sont issus Bertrand qui suit, et Imbert, chanoine de l’église du Puy. Bertrand Malet se maria vers 1324 avec Elise d’Usson. Jean Malet paraît avoir été fils de ces derniers, et on le trouve dès 1361. Son fils, Louis Malet, dont la femme est inconnue, apparaît après son père comme maître de la baronnie. Vient ensuite, en 1451, Jean Malet dont on ne connaît pas l’épouse. De ce dernier mariage on connaît deux enfants : 1° Guiot, qui suivra; 2° Louis, qui épousa, en 1450, demoiselle Catherine Alleman, d’où un fils, du nom de Louis II, et une fille appelée Charlotte, qui épousa Jean de Fay. Il y eut de ces derniers, entre autres, un fils dont nous parlerons tout à l’heure. Guiot Malet de La Tour-Maubourg épousa, vers 1460, demoiselle Clauda de Châteauneuf de Rochebonne, et il en eut : 1° Jacques; 2° Claude, qui entra dans les ordres; 30 Jean, qui suivra. On présume que Jean eut pour épouse une demoiselle de Breîsoles, qui lui donna une feule fille. Cette dernière fut unie en mariage, vers 1527, à Christophe de Fay, seigneur de Saint-Quentin, en la paroisse de Beaulieu, son cousin au moins au troisième degré.
Voici les points principaux à points noter dans le contrat de mariage :
1° Marguerite est appelée fille de feu Jean Malet, de fon vivant seigneur de La Tour-Maubourg et Chabrespine, fans indication du
nom, de sa mère; 2° Marguerite procède du consentement de noble & vénérable messire Jacques Malet, dit de La Tour, seigneur de La Tour-Maubourg et Chabrespine, lequel, ayant le mariage pour agréable, fait donation aux époux, du château, maison, granges, jardins, prés et dépendances, justice haute, moyenne et baffe du dit château et mandement de La Tour, ne se réservant, pendant sa vie, que la jouissance de cinq moulins et du bois de Fruge, avec sa maison posée dans le village de Sainte-Sigolène, de laquelle il pourra disposer, tant à sa mort que pendant sa vie, en toute propriété et jouissance, le château et mandement de Maubourg et Chabrespine, et l’argent que le seigneur de Châteauneuf-Rochebonne à cause de la dot de Clauda de Châteauneuf, en son vivant femme de feu Guiot de La Tour, et du droit qu’elle avait fur Vachères; 3° Jacques Malet, chez lequel fut passé le contrat de mariage, au château de Maubourg, veut, quand il s’ennuiera d’être seul , pouvoir aller habiter avec le jeune ménage au château de La Tour et y être bien reçu ; 4° Pour le cas où le futur et deux de ses frères désignés ne laisseraient que des filles, les biens doivent passer à celui qui survivra des seigneurs de Vaudragon ; 5° Jacques veut que les enfants qui naîtront du dit mariage portent le nom et les armes des Malet de La Tour .
2° FAMILLE DE LA TOUR-MAUBOURG
ARMES : De gueules à la lande d’or, chargée d’une fouine d’azur.
Les de Fay ont été seigneurs de Chapteuil, de Lardeyrol, de Lavoûte, de Vertaison, de Solignac, de Vézenoble, de Gerlande, de Peyraut, de la Chèze, de Saint-Quentin de Coiffe, barons, puis marquis de La Tour-Maubourg ,de Sainte-Sigolène, de la Garde, de Chabrespine, de Saint-Maurice-de-Lignon, en Velay, Vivarais, Languedoc, Auvergne et Poitou. Fay, dit La Roque, est un bourg situé en Vivarais, sur les frontières du Velay. C’est aujourd’hui un chef-lieu de canton du département de la Haute-Loire. La famille de ce nom est connue par filiation authentique depuis Pons de Fay, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem en 1260. Elle existait sans nul doute avant cette époque. Silvius de Fay, prieur de Chamalières vers 1260, devait appartenir à cette maison. Les armes des de Fay font à la salle des croisades sous le nom de Capdeuil, qui paraît être le nom primitif. Pierre et Pons de Capdeuil, ou Chapteuil, prirent la croix en 1096. Cette famille, divisée en plusieurs branches dont les principales ont été celles de Peyraut, de Gerlande, de La Tour-Maubourg, de Solignac et de Coiffe, n’a pas cessé de tenir un rang élevé dans le Velay et dans les provinces voisines. Il en est sorti plusieurs dignitaires de Tordre de Malte, entre autres, deux grands prieurs d’Auvergne, en 1294 & 1380; un grand bailli de la Morée, en 1459, tué dans un combat contre les Turcs, en 1462; des chambellans de nos rois depuis 1444; des capitaines de cinquante et cent hommes d’armes, aux XVIe et XVIIe siècles; des chevaliers de l’ordre du Roi; un gouverneur de Montpellier, en 1540; un sénéchal du Puy, en 1558; un évêque de Poitiers, en 1568; un évêque d’Uzès, en 1614; deux sénéchaux de Nîmes et de Beaucaire, de 1589 à 1610; un gouverneur de la haute Bresse, en 1579; plusieurs maréchaux de camp ; un maréchal de France ; deux lieutenants généraux de premier mérite; plusieurs ambassadeurs pour la France à l’étranger. Le premier de Fay qui devint maître de Chabrespine et de Maubourg, fut Christophe de Fay de La Tour, fils de Jean de Fay, damoiseau, seigneur de l’Herm et de Saint-Quentin, & de Charlotte de La Tour. En faveur de fon mariage, en 1527, avec Marguerite de La Tour, Jacques Malet, seigneur de La Tour-Maubourg et Chabrespine, lui donna ses terres, à condition qu’il porterait le nom et les armes de La Tour.
A partir de ce moment, on trouve parmi les alliances de cette maison les familles Dupeloux, de Roche-Chamblas, de la Motte-Vachères, de Dio-Montperoux, de la Vieuville, de Baile de Pouzols, de Truchet de Chamberlhac, de Coiffe, de Bonlieu du Mazel, de Motier de La Fayette, de Perron, de Trévife. Juste de La Tour-Maubourg, dernier espoir de cette noble et illustre race, a été tué d’une balle prussienne dans la dernière guerre que la France a eu à soutenir. Mademoiselle Marie de La Tour Maubourg, mariée à M. de Kergorlay, d’une maison des plus distinguées de Bretagne, est morte jeune, sans laisser d’enfant.
Noluit confolariquia nonfunt