La première Maison de Polignac
La première maison de Polignac est une très ancienne famille remontant aux vicomtes du/en Velay et de Brioude (donc vicomtes en Auvergne). Elle s’est vu confier dès la fin du IXe siècle la charge vicomtale sur le Velay par les comtes d’Auvergne, probablement en réaction à la nomination par le roi de Norbert (évêque en c. 880-c. 915) à la tête du diocèse du Puy.
Le château de Polignac se trouve à 5 km environ au nord-ouest de la ville du Puy-en-Velay (Haute-Loire). Éteint en 1385, son nom fut relevé à la suite du mariage, en 1349, de Guillaume de Chalençon avec sa dernière représentante, Valpurge de Polignac
Armand Ier (fl. dans la 2e moitié du IXe siècle : 895, 898 ; et jusque vers 913 ?), vicomte en Auvergne (Brioude) et du/en Velay, père de : Armand II († ap. 909), Bertil de, dont Postérité.
Rigaud Ier (Nous suivons ici le site MedLands ; le lien avec les précédents n’est pas formellement établi : il y aurait donc eu successivement deux familles vicomtales, mais, on va le voir, sans doute intimement liées ; † av. 899).
Père de : Rigaud II ; et Etienne Ier († av. 915), mari d’Ermengarde, d’où : Dalmas (Dalmace) Ier (fl. dans la 1re moitié du Xe siècle, † ap. 954 ou v. 948/952), Vicomte du/en Velay et Brivadois, abbé laïc de St-Julien de Brioude, d’après Christian Lauranson-Rosaz et Christian Settipani), 1° Bertane/Berthe, et 2° Engelberge, d’où : (plutôt du 1° que du 2°) : – Dalmas II [† ap. 983 ; Vicomte et abbé laïc comme son père ; 1° Aldiarde, et 2° Gauberte, dont (du 1° ou du 2°) : une fille († av. 962), probable épouse de Geoffroy de Semur] ; et (du 2°) : – Bertrand († ap. 979 ; père de Pons, † aussi ap. 979) ; et – Etienne II († ap. 936 ou ap. 954 : 995 ? ; Vicomte en 951 : à partir de Dalmas Ier ou de ses fils, notamment Etienne II, on peut considérer que la forteresse de Polignac est en la possession du vicomte du/en Velay, qui va donc prendre peu à peu le titre de vicomte de Polignac ; auparavant, elle relevait de l’évêque du Puy, détenteur de la puissance publique), mari de Bliosinde/Blitsende/Bellisende et probablement père d’Agne (ou grand-père pour ceux qui ajoutent une génération supplémentaire venant s’intercaler : Héracle/Eracle), qui suit :
Agne (fl. 993, 996, et après l’an mil ?), sans doute père d’Armand III qui suit (l’identité des noms établit ainsi la connexion avec les Armand Ier et II, possiblement par la postérité d’Armand II ; le lien entre les deux lignées vicomtales est confirmé par le fait que le vicomte Etienne II fut témoin lors de la cession de la Cité Vieille à l’abbé Hervé de Tournus par Armand II, fils du vicomte Armand Ier) :
Armand III (fl. 1028, 1056, 1062 ; † ~1070), x Adélaïde ; Père de : Pons Ier (fl. 1062) ; Étienne Taillefer, prévôt de St-Julien-de Brioude et de N-D du Puy, évêque de Clermont en 1053-1073, évêque du Puy en 1073-1077 ; Armand, moine à Tournus ; et :
Guillaume Ier († 1076), probable mari d’Auxilende (sœur de Pons de Tournon, évêque du Puy en 1102-1112 ?) et père de : Guillaume, chanoine et prévôt de St-Julien vers 1100 ; (Agnès, x Pons de Fay en Vivarais : Parents de Pierre et Pons de Fay ?) ; Alix, x Giraud de Monteil de La Garde ; et les deux vicomtes :
Pons II (fl. 1080, 1097, 1098, 1105 ; † octobre 1106/1117 : 1112 ? en pèlerinage à Rome ; marié à Elisabeth ; en 1087, lui et son frère Héracle traitent avec l’évêque du Puy Adhémar de Monteil), et Héracle Ier (Héracle, † 1098 à Antioche ; x Richarde). Pons et sa femme Elisabeth ont pour fils :
Armand IV le Grand (vicomte en 1112-vers 1165/1169). Sont enfants d’Armand IV (et d’Auxiliende, sa femme ?) dans la 2e moitié du XIIe siècle : Guillaume, prévôt de Brioude († v. 1175/1179) ; une fille (x Étienne d’Arlenc — cf. Arlanc et St-Victor — fils de Pons et père d’autre Pons d’Arlanc) ; et les deux vicomtes :
Héracle II († ap. 1171) : père d’Héracle, prévôt de Brioude, et peut-être de Pons Ier de Montlaur en Vivarais[6] ; et Pons III, vicomte en 1165-1189 († v. 1191/1192), soumis et détenu par Louis VII en 1169-1171, croisé en 1190, époux de Guillemette de Ceissac, d’où : Étienne († ap. 1173/1174), sgr de Roche-Savine (sa fille Héraclée l’apportera à son mari, Eustache Ier de Montboissier) ; Hugues, chanoine de Brioude, doyen du Puy (fl. 1173) ; (Guillemette, dame de Ceissac en partie ; x Guillaume III de Châteauneuf-de-Randon) ; et :
Héracle III (2e moitié du XIIe siècle ; † vers 1200/1201 ; fils de Pons III), x av. 1181 Marquèze/Bélis(s)en de d’Auvergne († ap. 1199 ; chantée par les troubadours Guilhèm de Sant Leidier-la-Séauve et Hugo Marescalc, de la famille Mareschal à Aurec et Apinac), fille de Guillaume VII d’Auvergne et Marquèze d’Albon, et sœur de Robert IV Dauphin et Na Saïl/Assali de d’Auvergne (cette dernière : mariée à Béraud VI ou IV de Mercœur, sire de Mercœur en 1173-1219, et chantée par Peirol). Dont :
Pons IV († av. 1223) [Selon les généalogies traditionnelles, Pons aurait eu pour frères ? : Héracle IV ; et Armand V, x sa cousine Béatrix de Lemp de, fille de Robert IV Dauphin]. Croisé à Acre en 1191, Pons est aussi sgr. De Salzuit par don de son oncle maternel Robert Dauphin en juin 1198. Il fait hommage à l’évêque du Puy Robert de Chalencon en août 1213, et finit moine cistercien. Il épouse Alcinoïs (Almodis, Almovis), fille de Pons Ier de Montlaur en Vivarais (à Coucouron, Mayres) et d’Aubenas, d’où : Armand, chanoine, prévôt, puis évêque du Puy en 1255-1257, abbé de Brioude ; Héracle ; Aigeline/Aspazie, abbesse de Bellecombe ; et :
Pons V (v. 1205/1210-† croisé 1248/1251), x 1223 Adélaïde, fille de Garnier III de Traînel et d’Agnès de Mello, d’où : Agnès de Prades, x 1245 Héracle, fils d’Héracle de Montlaur en Vivarais ; et :
Armand V († 1273), x 1251 Béatrice, nièce ou fille de Béraud VIII ou VI de Mercœur, dont : Pons († ap. 1340 ; doyen de Brioude en 1302, 1315, chanoine de Paris, Chartres, Amiens, Mende, Le Puy, sgr de La Voûte) ; Yolande, x Étienne de Chaumont ; Béatrix, x de Lunel ? ; et :
Armand VI, vicomte en 1273-† 1289, x 1° N de St-Bonnet ? ; et x 2° 1277 Marquise († 1334), fille de Guillaume de Châteauneuf-de-Randon et Walpurge de Rodez, d’où :
Armand VII Guillaume de Randon (fl. 1295 ; † ap. 1343) : il échange en 1306 le château de St-Paulien contre Mercuer près d’Aubenas avec l’évêque du Puy Jean de Cumenis ; il hérite en juin 1339 d’Aubijoux, venu des Mercœur ; Il épouse : 1° 1309 Catherine de Bouzols, d’où : Armand/Armandet de Bouzols († ~1331 ; x 1326 Allemande Flotte, fille du chancelier Guillaume : elle se remaria trois fois !) ; Béatrix († ap. 1341) ; Catherine ; Marguerite/Marquise († av. 1341) ; et 2° Polie de Poitiers, fille d’Aymar V de Poitiers-Valentinois et de Sibylle des Baux d’Avellino, veuve de Renaud III de Trie, comte de Dammartin. Les enfants d’Armand VII-Guillaume étant † prédécédés sans postérité, la succession passe à son petit-neveu Armand IX, petit-fils de son frère cadet Armand VIII Guillaume-Dauphin.
Autres enfants d’Armand VI : [Pierre, sgr. Du Luguet, par legs de Béraud VIII ou X de Mercœur, connétable de Champagne] ? ; Yolande († v. 1302), x Guérin V d’Apchier ; Walpurge († ap. 1328), x 1293 Guigon/Guigues/Guy de Châteauneuf du Tournel (frère aîné d’Odilon-Guérin V ci-dessous) ; et :
Armand VIII Guillaume-Dauphin († v. 1344/1351), baron de Randon et de Portes, sgr. De Luc et de Montclus (en héritage des Châteauneuf-de-Randon) ; il vend Portes février 1321 à Raimond-Guilhem de Budos ; x avant 1315 Béatrix, fille de Bertrand II des Baux, prince d’Orange, et d’Eléonore de Genève (fille d’Henri, lui-même fils puîné de Guillaume), d’où : Yolande († ap. 1343) ; Isabelle (x 1° 1332 Bertrand de Rochefort d’Aurouse et du Saillans, et x 2° 1338 Pons de Langeac et Brassac, sénéchal d’Auvergne) ; Marquise ; et :
Jean († prédécédé vers 1341 et av. 1343), x 1331 Marguerite, fille de Raimond IV de Roquefeuil, comptor de Nant, d’où : Guillaume († ap. 1372) ; Béatrix († av. 1418 ; x Pierre de Langeac) ; Armand IX ; Armand X ; et Valpurge, qui suivent :
Armand IX Randonnet, vicomte en 1343 († av. 1379 sans postérité survivante), x 1° 1347 Marguerite/Ermengarde, fille de Lieutaud de Solignac en Velay et Marguerite de Monteil (Montélimar) (cette dernière, veuve de Lieutaud de Solignac, se remaria avec Odilon-Guérin V de Châteauneuf du Tournel ci-dessus) ; x 2° 1370 Isabelle, fille de Pierre Testard de St-Didier, Dunières et Lapte ; et x 3° 1379 Marguerite, fille de Guillaume III Roger de Beaufort, vicomte de Turenne. Il guerroie contre Armand de La Rouë – soutenu par Robert-Dauphin de Saint-Ilpize – en 1357-1372 pour la succession de Solignac, et contre les routiers et les Anglais ; Du 1°, il est père de : Jean († prédécédé av. 1373 ; x Tiburge de St-Didier, sœur de sa belle-mère Isabelle de St-Didier)
Armand X Randon († avril/juin 1421 ou 1418/1421 ; Vicomte vers 1380), frère cadet d’Armand IX, guerroie aussi contre les routiers et les Anglais, lieutenant-général en Velay, Vivarais Gévaudan et Valentinois pour le dauphin Charles en 1419 ; x 1° 1367 Mascaronne, fille de Guillaume Aycelin de Montaigu et de Dauphine de Montboissier, et x 2° vers 1400 Claude, fille de Guillaume de Roussillon du Bouchage, maréchal du Dauphiné. D’où (du 1°) :
Randonnet de Polignac († 1399/1400) ; Sans postérité de son union (1390) avec Marie-Jeanne, fille de Béraud II, Dauphin d’Auvergne, et Marguerite de Sancerre (Marie/Jehanne se remaria à Guillaume IV de Vienne en 1400) ;
et Marguerite de Polignac († av. 1421) ; x 1398 Louis de Montlaur en Vivarais (Mayres, Coucouron) et d’Aubenas, d’où : – Armand de Montlaur († Sans postérité ; prétendant à la vicomté de Polignac ; x 1° 1423 Françoise du Peschin et 2° 1432 Alix/Alasie de Blou, dame de Mayres en douaire de son mari ) ; – Pons de Montlaur ; et – Jeanne de Montlaur (x 1425 Hugues de Maubec : Postérité) ;
Walpurge/Valpurge de Polignac (sœur des précédents ; † v. 1371/1378), x 1349 Guillaume II baron de Chalencon, sire de Beaumont (à Saint-Victor-sur-Arlanc) et de Craponne : d’où la suite des vicomtes de Polignac en juin 1421 en faveur de leur fils Armand XI Pierre, selon le testament d’Armand IX de 1381, organisant la succession au cas où son frère cadet le futur Armand X n’aurait pas de postérité mâle. Mais Armand X ayant organisé en 1416 la succession en faveur de son petit-fils Armand de Montlaur ci-dessus, le litige ne fut réglé par le Parlement de Paris qu’en 1464, au profit des Chalencon.
Famille de Chalencon devenue deuxième Maison de Polignac
La maison de Chalencon est une famille féodale originaire du Velay (Chalencon), attestée dès 1179 en la personne de Bertrand de Chalencon. Selon Régis Valette, sa filiation est suivie depuis 1205[réf. incomplète]. Sa branche aînée prit le nom de Polignac après 1349, devenant ainsi la seconde maison de Polignac.
La maison de Polignac a été reçue douze fois aux honneurs de la cour au XVIIIe siècle, sur preuves remontant à 1205. Ces preuves furent alors collationnées par le généalogiste Bernard Chérin, réputé pour sa rigueur, selon lequel la maison de Chalencon, « connue dès le XIe siècle […] porte les caractères de la haute noblesse »
Guillaume de Chalencon Polignac, mort en 1443, évêque du Puy depuis 1418 ;
Bertrand de Chalencon Polignac, mort en octobre 1501, évêque de Rodez ;
Bertrand de Polignac, mort en novembre 1501, évêque de Rodez après le précédent, son oncle ;
Melchior de Polignac (1661-1741), cardinal, archevêque d’Auch, membre de l’Académie Française, diplomate et poète ;
Camille de Polignac (1745-1821), évêque de Meaux de 1779 à 1790 ;
Louis Melchior Armand de Polignac, maréchal de camp en 1758, premier écuyer du comte d’Artois, ambassadeur de France en Suisse en 1781.
Diane Louise Augustine de Polignac (1742 – ca 1817)
Armand Jules François de Polignac (1746-1817), marquis de Mancini, maréchal de camp, aide de camp et premier écuyer du roi, créé duc héréditaire par brevet du 20 septembre 1780, duc et pair héréditaire en novembre 1783, confirmé le 31 août 1817. Marié en 1767 avec Gabrielle de Polastron, favorite de la reine Marie-Antoinette [.
Aglaé de Polignac (1768-1803), fille des précédents, duchesse de Gramont ;
Armand de Polignac (1771-1847), deuxième duc de Polignac ;
Jules de Polignac (1780-1847) , 3e duc de Polignac et frère du précédent, président du Conseil des ministres de 1829 à 1830, sous la Restauration.
Alphonse de Polignac (1826-1863), mathématicien, l’un des fils du précédent ;
Camille de Polignac (1832-1913), général sudiste pendant la guerre de Sécession ;
Edmond de Polignac (1834-1901), compositeur de musique, époux de Winaretta Singer, dite Winnie, mécène. Sans enfant, elle crée la Fondation Singer-Polignac ;
Armande de Polignac (1876-1962), comtesse Alfred de Chabannes, compositrice de musique ;
Melchior de Polignac (1880-1950), membre du comité International Olympique, initiateur des Jeux olympiques d’hiver, président du conseil d’administration de la Maison de champagne Pommery ;
François de Polignac (1887-1981), conseiller-général et député du Maine et Loire ;
Ghislaine de Polignac, née Brinquant (1918-2011), styliste française ;
Melchior Louis Marie Dalmas de Polignac, dit Louis Dalmas (1920-2014), résistant pendant la seconde guerre mondiale, militant politique, écrivain, journaliste ;
Sur le trône de Monaco
Une des branches cadettes de la famille a accédé en 1949 au trône de Monaco, sous le nom de maison Grimaldi, en la personne du prince souverain Rainier III (1923-2005), fils du comte Pierre de Polignac (1895-1964) et de Charlotte de Monaco (1898-1977), fille naturelle du prince souverain Louis II de Monaco (1870-1949), issu de la famille de Gouyon.
La maison de Polignac conserve le trône monégasque en la personne du prince souverain Albert II de Monaco (né en 1958), fils de Rainier III.