Vincent de Beauvais.

Dans la cinquième partie de son troisième livre qu’il appelle : Miroir historial, chapitre des sacrilèges et lieux saints, distinction vingt-unième, Vincent raconte que l’archevêque de Lyon, revenant d’un pèlerinage avec l’évêque du Puy, tous les deux visitèrent le couvent de la Silve-Bénite, à sept ou huit lieues du Puy, pour y voir une religieuse de l’ordre de Cîteaux, laquelle on tenait pour Sainte, ayant été délivrée d’un grand nombre d’infirmités et maladies par le secours de la Mère de Dieu qui l’avait guérie de goutte, fistules et ulcères qui la rongeaient d’une façon si étrange que ses intestins paraissaient. Depuis cette cure miraculeuse, tous les samedis, elle était ravie en extase, pendant laquelle beaucoup de secrets lui étaient révélés d’en haut. Les deux prélats de Lyon et du Puy lui demandèrent si Dieu ne lui avait rien appris touchant un événement arrivé de puis peu à la cathédrale du Puy, qui avait été fulminée par le feu du ciel ; à quoi elle répondit sincèrement ce que Dieu lui avait révélé. Il y avait, dit-elle, deux adultères qui, ne trouvant aucun lieu commode pour exécuter leur dessein, choisirent ce lieu si auguste qu’ils souillèrent de leur crime.

Par quoi Dieu justement irrité la voulut nettoyer et purifier par le feu du ciel. Odo de Gissey, qui rapporte ce passage de Vincent, ajoute : « Je ne doute pas que cette religieuse fut

autre que Marguerite. » Je ferai remarquer que Vincent de Beauvais écrivait vers le milieu du treizième siècle. L’existence de Marguerite remonterait donc à cette époque.

source: «Marguerite de la Séauve»

Theillère, curé de Retournaguet

1871