Favori d’Henri III. — Créé duc en 1580. — Fut en but à la haine du peuple. — La bataille de Coutras, 24 octobre 1537, où il fut mortellement blessé.
Il semble que le duc Anne de Joyeuse, baron de Saint-Didier, bénéficia de tons ses titres et de toutes ses prérogatives bien avant la mort de son père, le maréchal Guillaume II de Joyeuse.
Anne de Joyeuse fut élevé à la Cour du roi Henri III. Il ne tarda pas à partager, avec le duc d’Epernon, la faveur de ce prince.
Connu, d’abord, sous le nom de Fervaques, il fit ses premières armes au siège de la Fere, en 1580, et la bravoure dont il fit preuve, en cette occasion, fournit au roi le prétexte des récompenses extraordinaires dont il le combla.
IL fut créé grand Amiral, duc et pair, avec droit de préséance sur les autres seigneurs, excepté ceux du sang royal, et comblé de fortune.
Il n’oublia ni son père ni ses frères.
Il résolut, en outre, de supplanter le duc de Montmorency et de lui enlever le gouvernement du Languedoc pour se l’approprier, et comme il fallait un prétexte plausible pour le déposséder, il le mit mal dans l’esprit du roi.
Il était, d’ailleurs fort bel homme si l’on en juge par une gravure de l’époque.
Il épousa, le 24 septembre 1581, Marguerite de Lorraine Vaçmlelnont, soeur puînée de la reine de France, femme d’Henri III.
Ses noces, dont le roi solda les frais, furent célébrées avec un faste et une magnificence sans exemple.
La dépense y fut faite si grande, dit un auteur contemporain, y compris les mascarades, combats à pied et à Cheval, joutes, tournois, musique, danses d’hommes et femmes, et chevaux, présents et livrées, que le bruit estoit que le roy n’en seroit quitte pour 1.200.000 écus.
Anne de Joyeuse détruisit la ville de Marvejols, en 1586.
Depuis l’époque de son mariage, jusqu’à celle de sa mort, en 1587, le duc Anne de Joyeuse fut en but à la haine du peuple, indigné des prodigalités de Henri III envers son mignon bien aimé, et à la jalousie des grands, envieux des faveurs dont il jouissait.
Pour essayer de se réhabiliter, Anne de Joyeuse, vaniteux général, prit le commandement de l’armée qui devait marcher contre les Huguenots et leur chef, le roi de Navarre.
Les deux armées se rencontrèrent dans les plaines de Coutras, dans la Gironde, le 24 octobre 1587. Le duc de Joyeuse y perdit la bataille et fut blessé mortellement. Henri III réclama son corps et lui fit faire des funérailles magnifiques dans l’église des Augustins de Paris.
Son frère, Claude de Joyeuse, seigneur de Saint-Sauveur, fut tué également à cette bataille.
Antoine Scipion, grand Prieur de Toulouse, prit le titre de duc et lui succéda, mais Henri du Bouchage hérita du duché.
La famille de Guillaume II de Joyeuse, composée de sept fils, ne laissa qu’une héritière, Henriette-Catherine, fille du duc Henri de Joyeuse, le père Ange.
Les biens de cette maison passèrent en d’autres mains.
Le 21 août 1793, la Convention Nationale a, par décret, adjoint aux Représentants du Peuple près l’armée des Alpes, Châteauneuf-Randon, Maignet et Couthon.
Alexandre-Paul Guerin du Tournel, marquis de Joyeuse, comte de Châteauneuf-Randon, fut page de la petite écurie du roi, et, plus tard, sous-lieutenant aux dragons d’Artois.
La noblesse de la sénéchaussée de Mende le désigna pour l’Assemblée Nationale. Il fut élu Représentant de la Lozère à la Convention. Membre de la Montagne et du Comité militaire, il vota la mort de Louis XVI. Promu au grade de général de brigade, c’est lui qui s’empara de l’ex-constituant Charrier.
A ce titre, il participa au siège de Lyon et envoya une sommation aux Lyonnais, le 20 septembre 1793.
Le 9 octobre, Châteauneuf-Randon entra â Lyon, en compagnie du général Doppet, commandant en chef de l’armée de la Convention.
Extrait de l’ouvrage, « D’Azur au Lion d’Argent » Tome II.
Paul Ronin