On voit différents noms dans les auteurs et les titres manuscrits. On disait Séauve, Séaulve, Séaulve-Bénite, Sealve- Benoite, Silve -Bénite, Sauve-Benoite, Séauve-en-Velay, Séauve-Clavas.
Séauve, Seaulve, Silve, Sauve, Sçauve, sont autant de synonimes qui ont la même signification. Ils dérivent du mot Silva, qui veut dire forêt. Tous les auteurs et manuscrits latins écrivent Silva. Une vaste forêt, dont il reste encore de beaux vestiges, s’étendait sur le versant Sud du Petit vallon sur lequel est construit le monastère. Elle a donné son nom au village et à l’abbaye. (3)
(3) L’auteur de la vie manuscrite de la bienheureuse Marguerite, donne au mot Séauve une étymologie très—curieuse. Je cite : L’année susdite 581 se donna une bataille près un château nomme Saint-Didier la Motte. Cette place estait forte, estant environnée de profonds fossés remplis d’eau Il mourut peu de chrétiens, car une grande partie se sauvèrent et se retirèrent à l’église du monastère de la Séauve, laquelle ils nommèrent Seauve parce qu’ils avaient sauvé leur vie dans cette esglise et depuis a été appelée Séaulve en notre langue et auparavant avait été appelée Senera, selon la langue et despuis on a accoutumé de la nommer la Séauve et y a adjouté Sainte-Beniste, parce que saint Denys la consacra et la bénit.
Le mot Bénite, qui s’écrivait aussi Benoîte, Benoiste, fut ajouté au premier dès le principe. Il était en usage déjà, vers le milieu du mue siècle. Vincent de Beauvais dit : Silva Benedicta, dans le fait qu’il raconte relativement à sainte Marguerite. Je trouve la même dénomination dans trois reconnaissances, qui sont des premières années du love siècle.
D’après de Lamure, Histoire du Forey, page 155, le mot Bénite aurait été employé à cause de la dévote abbaye… de laquelle forêt, dit-il, appelée à cause de cette dévote abbaye : Silva-Benedicta, c’est-à-dire, Séauve-Bénite. Les auteurs de la Gaule chrétienne donnent une autre étymologie. Ils prétendent qu’il n’a pris cours qu’à cause de sainte Marguerite. Cette seconde étymologie me sourirait plus que la première, quoique la première ne me paraisse pas sans quelque fondement. Il ne serait pas sans intérêt de savoir la vérité sur ce point.
On trouve Séauve-en-Velay dans l’Histoire du Velay, par Arnaud, tome I, page 158. On disait Séauve-en-Velay pour distinguer le monastère es autres couvents connus sous le nom de Silva, Séauve. Il était situé dans le Velay, et son mandement s’étendait jusqu’aux limites du Forey, du côté de Saint-Just-les-Velay et de Saint-Ferréol d’Auroure.
La dénomination de Séauve-Clavas ne commença à se produire qu’en 1767, lorsque se fut opérée la réunion des deux couvents.
Aujourd’hui on dit simplement : la Séauve, le monastère de la Séauve. Les autres noms en usage autrefois Ont entièrement disparu.
Extrait de l’ouvrage :
NOTES HISTORIQUES
SUR
LES MONASTÈRES
DE LA SÉAUVE, BELLECOMBE, CLAVAS ET MONTFAUCON
THIEILLIERE, curé de Retournaguet
Différentes appellations de la Séauve sur Semène au fil des siècles
970 « In Vellaico, in Loco qui dicitur » Sylva Lugdunens
XIe « In Loco ubi appellatur ad » Silvam Lucdunensem
1226 Domus Silva Domui silve Benedicte
1239 Domus de la Selve
1270 Sanctimoniales de Sylva
1279 Conventus de Cilva
1310 Nostra Domina de Lassova, la Saula
1359 Monasterium Silva Benedicta
1387 Cilva Benedicta
1408 La Selva
1426 L’Abbaye de la Serve-Benoiste
1506 La Salve-Benoiste
1597 La Salve-Benoiste lès Saint-Didier
1710 La Séauve-Bénite
Info : dictionnaire topographique de la Haute Loire, pp 267.