ORDRE DE SAINT-BENOIT, OBSERVANCE DE CLUNY, DEPENDANT DE L’ABBAYE DU MONASTIER-SAINT-CHAFFRE.
L’ordre Bénédictin.
La règle de saint Benoît, d’un esprit très large, ouvrait les portes des monastères à tous les âges et à toutes les conditions. Les enfants, les novices et les profès couchaient dans des dortoirs séparés ; chacun avait un lit clos par des toiles, ou par des planches ; dans chaque dortoir, un religieux éprouvé veillait sur la conduite des autres. L’abbé et le prieur présidaient sur toute la communauté ; ils devaient l’un et l’autre gouverner plus par l’exemple que par l’autorité qui leur était déléguée.
Les religieux bénédictins étaient tenus à la psalmodie de l’office divin. Le chant de matines commençait à deux heures du matin. De matines jusqu’à prime, vers les six heures, le temps libre était consacré à la lecture, à la méditation, à l’étude des psaumes. Après la récitation de prime, on allait au travail jusqu’à dix heures où, à la suite de la récitation de nones, on prenait le principal et pour ainsi dire Tunique repas de la journée. Après ce repas, le travail reprenait comme le matin. Les Bénédictins faisaient cependant deux repas de Pâques à la Pentecôte. Au repas principal, on leur servait deux portions, une livre de pain et une hémine de vin, dont ils devaient garder le tiers pour le souper, quand ils n’étaient pas tenus au jeûne. Ils devaient jeûner les mercredis et vendredis de la Pentecôte au 13 septembre ; tous les jours du 13 septembre à Pâques. L’abstinence de la viande était perpétuelle même pour les enfants. Seuls les malades pouvaient user d’aliments gras.
Le vêtement des disciples de saint Benoît se composait d’une cuculle (Capuchon de moine) et d’une tunique, noires dans certaines observances, blanches dans d’autres. Un scapulaire toujours noir, remplaçait la tunique pendant le travail. Chaque moine avait deux cuculles et deux tuniques, ce qui lui permettait d’en changer la nuit, de les laver et de les raccommoder ; il avait, de plus, un mouchoir, un couteau, une aiguille, un poinçon pour écrire et des tablettes. Les lits consistaient en une natte ou paillasse, un drap de serge, une couverture et un chevet.
Les Bénédictins mêlaient au chant de l’office et aux exercices de piété la culture des terres, les travaux littéraires et l’enseignement. Peu de temps après la fondation de leur Ordre, ils se répandirent dans toute l’Europe et ne tardèrent pas de se diviser en plusieurs congrégations différentes. Les principales furent celle de Cluny, formée vers 910; de Cîteaux, fondée en 1098 ; du Mont-Cassin, en 1408 ; de Saint-Vanne, à Verdun en Lorraine, en 1600 ; de Saint-Maur, en 1621.
Le prieuré de Chamalieres-sur-Loire.
Le monastère bénédictin de Chamalières était situé au milieu du village actuel de ce nom, à trente kilomètres du Puy et à dix kilomètres de Vorey. Blotti, comme dans un nid, sur la rive droite de la Loire, à un brusque détour du fleuve, au bout d’un étroit et profond quadrilatère formé par les monts Mione et Gerbison, qui se dressent à cinq cents mètres au-dessus ; invisible à un mille de distance, isolé de toutes parts, dépourvu de chemins jusqu’à ces dernières années ; à peine relié aux hameaux voisins par des sentiers abrupts et rocailleux, il n’eut guère, à aucune époque, à redouter les attaques subites des]malandrins. Aucun lieu ne pouvait mieux que Chamalières, être choisi pour y établir un monastère. Outre les avantages de l’isolement et de sa position sur une rivière très poissonneuse, cet endroit en présentait beaucoup d’autres : les Bénédictins allaient y trouver une bonne brèche volcanique et même de la chaux pour la construction de leur prieuré et de leur église ; la température y était douce ; les vents y étaient sans fureur ; les fruits les plus savoureux y venaient en abondance ; les jardins des collines voisines étaient couverts de riches vignobles ; des sources d’une eau excellente jaillissaient du flanc des montagnes ; l’air y était toujours attiédi, mais pur ; les brouillards malsains n’y séjournèrent jamais, relevés qu’ils étaient par les hautes cimes ou balayés par les courants supérieurs. L’église et les anciennes maisons de Chamalières sont curieuses comme aspect et admirables comme couleur. Les amateurs qui désireraient jouir du coup d’œil ravissant qu’elles présentent doivent se hâter de venir, car depuis le prolongement entre Vorey et Retournac, de la route nationale du Puy à Saint-Etienne, l’ancien village est en train de se renouveler entièrement.
D’où venait à ce lieu fortuné le nom qu’il porte encore aujourd’hui? D’après MM. Normand et Mandet, il serait dérivé de Galmilius, le nom même du fondateur de l’abbaye du Monastier-Saint-Chaffre, dont il dépendit toujours. Nous croyons qu’il faudrait plutôt en demander l’étymologie au nom patois Tsamaleyra. Dans la seconde partie de ce mot, on reconnaît facilement le mot Liger, Loire, qui se retrouve dans le nom de deux villages voisins, Leyret et Flaceleyres, tous deux situés sur le fleuve.
Que signifie la première partie, Chama, qu’on prononce tsama? Elle veut dire chemin, tsami, C’est l’opinion de M. l’abbé Payrard. Le nom de Chamalières serait, d’après cet érudit, un mot celtique correspondant au mot français chemin : Chamalières signifierait « chemin le long des eaux ». La position de ce lieu justifie cette opinion.
À quelle date précise placer la fondation du monastère? M. Normand la fait remonter à l’an 681, mais il ne dit pas sur quelles preuves.
« C’est dans le testament d’Alfred d’Aquitaine, comte d’Auvergne et du Velay, dit un historien, qu’on trouve Chamalières mentionné d’une manière précise pour la première fois, à la date de 927. Il est dit dans cet acte que ce prince fait don de son alea, c’est-à-dire de sa terre libre, à l’église de Notre-Dame du Puy ».
« Dix ans plus tard, ajoute Mandet, l’évêque de cette ville, Godescalc, affligé des spoliations dont le patrimoine ecclésiastique était partout l’objet, résolut de mettre un terme à cet état de choses dans son diocèse. Pour décider les usurpateurs à restituer les biens dont ils s’étaient emparés, il commença par rendre à l’abbaye de Saint-Chaffre l’alleu de Chamalières qu’il détenait en qualité de bénéficiaire. Ce fut, assure la Chronique du Livre rouge (du Monastier), en exécution de cette sage mesure que les Bénédictins de Saint-Chaffre rentrèrent dans la possession de ce domaine. Ils y établirent, à cette époque, un couvent de femmes, mais bientôt Rorice de Beaumont, frère de Dalmace, neuvième abbé, le transforma en une communauté d’hommes, et le plaça, en 960, sous la règle de saint Benoît et l’invocation de saint Gilles. »
Cette dernière phrase de l’historien vellave demanderait plus d’une correction ; nous nous contenterons d’affirmer, avec preuves à l’appui, que le monastère d’hommes ne remplaça pas le couvent de femmes : les deux communautés existèrent en même temps pendant plusieurs siècles.
« Au commencement du Xe siècle, dit M. Jacotin, Chamalières n’était qu’un modeste oratoire dédié à la Sainte Vierge et desservi par quelques prêtres menant la vie monastique. Objet d’abord des persécutions de l’évêque du Puy, Guy, ce couvent put, sous l’épiscopat de Gotescalc, se développer paisiblement et, lorsque Dalmace de Beaumont, abbé de Saint-Chaffre, l’unit définitivement à son monastère (vers 960), sa prospérité s’accrut de jour en jour. Devenu le lieu de dévotion le plus célèbre des contrées environnantes, par suite du transport du corps de saint Gilles et du dépôt d’un saint clou, rapporté, dit-on, de Constantinople par Charlemagne, il vit de toutes parts affluer les libéralités. Les plus puissantes familles du pays, les de Beaumont, dont il avait été jadis le fief, les vicomtes de Polignac, les de Roche-en-Régnier, de Rochebaron, de Montrevel, le dotèrent abondamment : la petite noblesse vassale de ces grandes maisons, suivit cet exemple, et, grâce à ces nombreuses générosités, ses biens dépassèrent bientôt les villages voisins, pour s’étendre au-delà des limites de notre département, dans les cantons de Saint-Anthème, Viverols, Saint-Bonnet-le-Château, Roanne, Givors et Argental. Aussi, vers 1097, Chamalières comptait vingt-sept moines et, dans son enceinte fortifiée, s’élevaient, soixante et onze maisons avec jardins. Ses richesses lui permirent alors d’élever la remarquable église romane qui, à part le clocher qu’on s’est hâté de démolir pour n’avoir pas à l’étayer, s’est conservée jusqu’à nous dans toute son uniformité et ses détails vraiment artistiques. »
Revenues :
Le 17 février 1749 le chevalier de Lamée afferme à Jean-André Marthory, procureur à la cour du Puy, tous les revenus qu’il perçoit dans la paroisse de Rosières, moyennant chaque année la somme de douze cents livres. Le 6 janvier 1768,il afferme à Barthélémy Plagnieu, notaire de Chamalières, tous ses revenus des paroisses de Saint-Pierre-Duchamp, Retournac, Solignac, Saint-André, Saint-Georges, Saint-Maurice, Beauzac, Confolent et Chamalières, pour six ans, moyennant la somme annuelle de trois mille huit cent cinquante livres, cinquante-trois cartons froment, soixante-douze seigle et cinquante avoine. Aux revenus provenant de ces paroisses, il faudrait ajouter ceux de Saint-Jean-d’Aubrigoux et de quelques autres lieux pour arriver à une somme totale, ce à quoi nous n’avons pu parvenir.
Charge :
Il nous est encore plus difficile de donner le chiffre exact des charges du prieuré. Le prieur devait fournir trois cents livres de congrue aux curés de Rosières, de Chamalières et de Beauzac, cent cinquante livres à chacun des vicaires de Rosières et de Beauzac… trois cents livres à chacun des religieux de Chamalières… soixante livres à l’évêque du Puy, soixante livres aux pauvres de Beauzac… Il devait en outre entretenir les églises de ces divers lieux…
Le couvent des Bénédictines.
Il y avait à Chamalières, à cent mètres à l’est de la grande église et du monastère d’hommes, un couvent de religieuses bénédictines. La tradition le place dans la basse-cour qui se trouve au-dessous de la nouvelle route nationale, entre l’hôtel Valentin et la petite maison Gayton. Il en reste peut-être le portail et quelques pans de murs que l’on a utilisés dans la construction des maisons Malosse et Coupier. Abandonnant tout de suite les hypothèses, nous allons donner sur les bénédictines en général et sur le couvent de Chamalières en particulier quelques notions historiques puisées aux meilleures sources.
Quelques historiens, Yepès entre autres, soutiennent que le premier monastère de Bénédictines fut fondé à Piombarole, non loin du Mont-Cassin, en 532, par Sainte Scolaslique, sœur de saint Benoît, du vivant de son illustre frère. D’autres, avec Mabillon, prétendent que ce ne fut qu’après la mort du grand patriarche que plusieurs monastères de filles voulurent suivre sa règle.
Le plus ancien couvent de religieuses qui, en France» ait adopté la règle de saint Benoît, est celui de Sainte-Croix de Poitiers, que sainte Radegonde, femme de Childebert 1er, roi de France, fit bâtir en 544 ; mais il est certain que la règle de Saint-Césaire y fut d’abord observée, probablement jusque vers le milieu du VIIe siècle.
Les bénédictines portaient généralement une robe noire, un scapulaire de même couleur et, par dessous la robe, une tunique qui n’était pas teinte. Au chœur et dans les cérémonies, elles avaient un grand habit de serge noire, nommé froc ou cuculle. En tout temps, elles portaient sur la tête un voile semblable à celui de la plupart de nos religieuses modernes.
Le Cartulaire de Chamalières relate un fait de nature à faire supposer que le couvent des Bénédictines de ce lieu n’existait déjà plus à la fin du XIIe siècle. Lorsque Francon, abbé de Saint-Chaffre, rattacha au prieuré de Saint-Gilles la maison de Confolent, entre 1184 et 1190, le prieur Pierre IV de Servissac s’engagea en retour, à la place de l’abbé, à faire recevoir dans un couvent la fille unique du boulanger de Saint-Chaffre, qui venait de mourir.
Au lieu de l’admettre au couvent des religieuses de Chamalières, comme ses prédécesseurs avaient fait pour d’autres, il la confia aux religieuses de Bellecombe, près Yssingeaux, et s’engagea à leur servir pour son entretien une rente annuelle de trois setiers de blé et deux sous, à prélever sur Adiac, paroisse de Beaulieu, il semble qu’il l’aurait fait entrer au couvent de Chamalières, s’il avait encore existé.
Nous voyons sans doute Jean Jourda, par acte du 24 octobre 1653, acheter le château et la terre de Vaux au prix de 12300 livres pour le domaine et de 3006 livres pour les rentes, à charge encore de payer chaque année, entre autres, trois setters de seigle, un setier d’avoine, deux gélines et sept livres en argent aux Religieuses de Chamalieres pour anciennes fondations affectées sur la propriété vendue . Ce fait prouve-t-il l’existence, au milieu du XVIIe siècle, de notre Couvent de Bénédictines? Nous ne le croyons pas. Les rentes en question pouvaient alors avoir passé des Bénédictines aux Bénédictins.
Chapelles dites de Chalencon et de Roche, à Chamalières.
Chapelle de Chalencon. — Les puissants seigneurs de Chalencon, que nous avons vu doter si souvent et si généreusement le prieuré, l’avaient bâtie vers la fin du XIIIe siècle, suivant quelques-uns, bien plus tôt, croyons-nous. Elle était adossée au rempart méridional ; on y entrait par une porte qui s’ouvrait au couchant dans le cimetière et regardait l’abside de l’église.
Les seigneurs de Chalencon, d’abord, les de Polignac, leurs héritiers et leurs successeurs, ensuite, y placèrent leur tombeau. Nous connaissons par les archives les noms de quelques membres de ces deux grandes familles qui y furent ensevelis et aussi quelques-uns des chapelains qui la desservirent.
La chapelle de Chalencon. Le premier chapelain connu de la chapelle de Chalencon, à Chamalières, est le prêtre Pierre. Il figure comme témoin, le 12 des calendes de novembre (21 octobre) 1163, dans un acte de donation consenti par Guillaume Arbert, chevalier de Chalencon, en faveur du couvent. Entre 1184 et 1190, il donne lui-même au monastère une somme de deux cent cinquante livres pour l’œuvre des pelisses ou manteaux des religieux.
Pierre du Bouchet, religieux du couvent, autre vicaire de la chapelle de Chalencon, est nommé dans un accord passé le 29 mai 1529 entre le prieur Guillaume de Flaghac et Lancelot Faure, seigneur d’Allemances.
Barthélémy de Montchalm, religieux du monastère, est vicaire de la chapelle de Chalencon le 28 janvier 1572.
Antoine Savel, religieux profès du couvent, est vicaire de la même chapelle du 22 septembre 1603 au 18 octobre 1604.
Nous trouvons encore, avec le titre de vicaires ou de chapelains de ce sanctuaire :
N. Cornet, 7 novembre 1707 ;
N. Saby, de 1709 à 1715 ;
N. Chappot, de 1716 au 26 janvier 1782 ;
Alexis Pons, religieux du couvent, de 1782 à 1770 ;
Louis-Apollinaire-Armand de Polignac, religieux de Cluny.
Jean Borie, prêtre et chanoine de l’église collégiale de Saint-Paulien, fondé de procuration de Louis-Apollinaire-Armand de Polignac, religieux de Cluny, demeurant au prieuré de Sainte-Marguerite d’Alincourt près Compiègne, par acte du 21 décembre 1770, prend possession, le 19 février de Tannée suivante, au nom de celui-ci, de la chapelle de Chalencon, sise dans le cloître de Chamalières, en conséquence de la nomination et des provisions de ladite chapelle par Héracle-Melchior, vicomte de Polignac, gouverneur pour Sa Majesté de la ville du Puy et de la province du Velay, en date du 4 novembre 1770. Le procureur fondé du nouveau chapelain est assisté dans la cérémonie de prise de possession de Jean-Louis Vigoureux, curé de Chamalières. Le notaire signale comme présents et opposants Louis Parrel, prieur claustral, Jean-Baptiste Meyssat, sacristain, et Jean-Pierre Pascal, tous prêtres et religieux bénédictins.
Nous n’avons pu relever les noms de tous les chapelains qui desservirent la chapelle de Chalencon, encore moins ceux de tous les personnages qui y furent enterrés ; nous n’en connaissons guère que cinq :
Etienne de Chalencon, élu évêque du Puy en 1220, mort en 1231.
Guillaume de Chalencon, seigneur dudit lieu. Il demande par testament du 25 avril 1824 à être enterré au tombeau de ses prédécesseurs, édifié au cimetière de Chamalières ; il y est, en effet, enterré vers l’année 1327.
Clémence de Roche, fille de Guigon IV, seigneur de Roche, et de Dauphine de Montboissier, épouse de Guillaume de Chalencon (5 novembre 1296), dut être inhumée à côté de son mari. Le Nécrologe de Chamalières en fait mémoire le 7 des ides de février ; il ajoute qu’elle avait légué un repas et vingt sous tournois. Elle vivait encore en 1314.
Guigon ou Guyot, fils de Guillaume de Chalencon et de Clémence de Roche, seigneur de Chalencon, vers 1827, fut sans doute inhumé près de ses père et mère. Le Nécrologe en fait mémoire le 7 des ides de février et dit qu’il avait légué au monastère un repas et vingt sous tournois.
Louis-Armand, premier du nom, vicomte de Polignac, seigneur et baron de Chalencon, Randon, Solignac, Ceyssac, Saint-Paulien, Saint-Agrève, Servissac, Rochegude, et autres lieux, l’un des plus valeureux capitaines de Charles VII, mort en 1452, vint à son tour reposer dans la chapelle de Chalencon, à Chamalières.
Tels furent, avec beaucoup d’autres peut-être que nous ne connaissons pas, les personnages enterrés dans cette chapelle. Un terrier du vicomte de Polignac, renouvelé à Craponne au mois d’avril 1569, nous apprend que les rois de nos montagnes l’entretenaient encore à cette époque, ce qui ressort d’ailleurs suffisamment du fait bien établi qu’ils y nommèrent des chapelains, non seulement jusqu’à la fin du XVIe siècle, mais même jusqu’à la veille de la Révolution française. La chapelle de Chalencon épargnée dans son ensemble par le vandalisme révolutionnaire ne survécut pas longtemps à la tourmente ; sa voûte fut abattue dans la première moitié du XIXe siècle. Les murs qui restent font partie d’une habitation appartenant au sieur Aubert, de Saint-Pierre-Duchamp. L’ancienne porte cintrée qui s’ouvrait dans l’ancien cimetière, à l’aspect du couchant, a vu ses pierres de taille arrachées et employées ailleurs ; elle se dessine cependant d’une manière assez visible à la surface du mur. Bientôt peut-être on pourra dire de cet antique monument où reposèrent d’illustres poussières, que les ruines mêmes en ont disparu, etiam periere ruinse…
Chapelle de Roche. Elle fut fondée, nous l’avons vu, à la fin du XIIIe siècle par Guigon III, seigneur de Roche-en-Régnier. Une clause du testament du puissant baron, daté du 17 août 1265, la dotait d’une rente annuelle de cent sous viennois ; un chapelain, à la nomination des seigneurs de Roche, devait y célébrer à perpétuité le saint sacrifice pour l’âme du fondateur et celle des membres de sa famille.
Jourdaine de Montlaur, veuve de Guigon III, par testament du i4 janvier 1279, légua à l’église de Chamalières un calice d’argent, d’une valeur de cent sous tournois « pour célébrer la sainte messe dans la chapelle que feu son mari y avait fait construire.
Cette chapelle était-elle dans l’église prieurale ou en dehors ? Nous n’avons pu jusqu’ici donner une réponse explicite à cette question ; il ne nous a pas été, non plus, possible de donner un seul nom de chapelain. L’histoire de la Baronnie de Roche et le Nécrologe de Chamalières nous permettent de citer quelques personnages qui y furent inhumés.
Les premiers que nous rencontrons sont deux enfants de Guigon III et de Jourdaine de Montlaur, Poncet et Dalcie, décédés sans alliance avant 1279 : ils furent enterrés dans la chapelle de Roche, le testament de Jourdaine, leur mère, donne le fait comme certain. La sépulture au même lieu de quelques autres membres de la famille ou de quelques personnes amies est tout à fait probable.
Ce sont d’abord deux enfants encore de Guigon III, seigneur de Roche et de Jourdaine de Montlaur : Béatrix et Hugues, Béatrix de Roche, mariée à Ponce d’Ariane, figure, dans le testament de Guigon III, 17 août 1265, Elle était morte avant 1279. Le Nécrologe en fait mémoire le 3 des nones de mars.
Hugue de Roche, chanoine du Puy et de Lyon, paraît comme témoin au mariage de Clémence, sa sœur, le 5 novembre 1295. Par testament du 5 mai i3i2 il dispose de tout ce qu’il possède en faveur d’un clerc, Hugon de Gorces, son ami, qui l’a assisté dans ses infirmités. Hugues de Roche décéda, dit le Nécrologe, aux nones de mars.
Dauphine de Montboissier, mariée à Guigon IV de Roche entre 1276 et 1278, voulut sans doute reposer dans la chapelle de Roche, à Chamalières, car le Nécrologe en fait mémoire au i4 des calendes de janvier, et ajoute qu’elle légua au monastère une rente de quinze sous tournois à percevoir sur les dîmes d’Olliergues. Elle fit son testament le mercredi avant la fête de saint Jean-Baptiste, en 1330.
Les seigneurs de Roche permirent probablement à quelques-uns de leurs amis ou de leurs familiers de dormir leur dernier sommeil dans leur tombeau de Chamalières. Hugon, Pierre et Armand de Gorces partagèrent sans doute cette faveur.
Hugon de Gorces, clerc, fut vraisemblablement inhumé à côté de son bienfaiteur et ami, le chanoine Hugues de Roche. D’après le Nécrologe qui le mentionne au 8 des ides de mars, il donna au prieuré douze sous et six deniers tournois.
Pierre de Gorces, chevalier, dont le Nécrologe fait mémoire le 8 des ides de mars, eut le même honneur. Nous le voyons figurer, d’abord comme arbitre au mariage de Clémence de Roche, le 5 novembre 1296, puis comme témoin à l’hommage rendu par Guigon V de Roche à Bernard de Castanet, évêque du Puy, le 2 juillet 1309. Il est bailli de Roche en 1345.
Armand de Gorces, mentionné par le Nécrologe au 8 des ides de mars, avait légué au prieuré douze sous et quatre deniers tournois.
Il n’est pas bien invraisemblable que Joie, Joya belle-mère d’Armand de Gorces, ait obtenu de reposer près de son gendre dans la chapelle de Roche. Depuis quelque temps, les seigneurs de ce lieu demandent à être enterrés, non pas à Chamalières, mais dans l’église des Frères-Prêcheurs, au Puy, où ils ont leur principal tombeau de famille. En tout cas, d’après le Nécrologe, elle mourut le 6 des ides de mars et légua au prieuré douze sous et six deniers tournois.
Voilà toutes les personnes qui furent réellement ‘ ou que l’on peut légitimement présumer avoir été inhumées à Chamalières, dans la chapelle dite de Roche, dont nous n’avons pu jusqu’ici trouver le moindre vestige.
Le Nécrologe mentionne quelques autres sépultures, d’abord, au 8 des ides de mars, celle d’Alazie, veuve de Raymond Adhémard, laquelle légua au couvent vingt-cinq sous pour deux repas ; puis, au 4 des ides de juillet, celle de Florence de Mercuret, qui donna deux cartaux de froment à prendre sur Tousse. Le temps nous a manqué pour faire des recherches sur ces deux personnes ; mais nous pouvons dire un mot dé Guillaume Mitte, abbé de Saint-Antoine de Viennois, dont le Nécrologe fait mémoire aux calendes d’octobre.
Guillaume Mitte de Mons, fils de Bertrand et d’Alix de Lignières, qui possédaient le château de Mons, paroisse de Saint-Georges l’Agricol, fut le troisième abbé et grand-maître de l’Ordre hospitalier de Saint-Antoine de Viennois, dont la maison-mère se trouvait à la Motte-Saint-Didier, au diocèse de Vienne. Il fit achever l’église de son abbaye et construire la chapelle de saint Jean l’Évangéliste, où il fut enterré en 1342. En mourant, il se souvint du prieuré de Chamalières où l’un de ses ancêtres, tué au siège de Craponne, avait été inhumé ; il lui légua une messe et un office des morts.
Les Prieurs de Chamalières-sur-Loire
Les prieurs de Chamalières furent toujours nommés par les abbés de Saint-Chaffre sans aucune interruption depuis Dalmace, vers 987, jusqu’à Charles-Borrèmée de Laval, en 1770. L’union la plus intime ne cessa de régner entre les deux monastères, et l’on vit cinq prieurs de Chamalières, Dalmace et Pierre P » » de Beaumont, Ponce de Chalencon, Pierre II de Servissac et Raymond de Barjac devenir de prieurs de ce. Couvent abbés du Monastier.
« Cependant, dit M. Mandet, d’après des notes à lui fournies par M. le comte Jourda de Vaux, le prieuré s’affranchit peu à peu de l’abbaye. Sa dépendance, d’abord très réelle, finit par consister dans le simple tribut d’un repas offert chaque année aux trente-six religieux de Saint-Chaffre, repas évalué par arrêt du Parlement de Toulouse, en date du 12 avril 1704, à dix sols par tête. Cet affranchissement en prépara un second plus considérable encore. Longtemps la suprématie des évêques du Puy, imposée aux’ siècle par Godescalc, à tout ce qui relevait du Monastère dont il était abbé, se fit sentir à Chamalières. À chaque avènement de prieur, le prélat ne manquait pas de rappeler au nouvel élu ses droits de haute juridiction, mais celui-ci ne garda bientôt plus que les apparences respectueuses de la soumission. Dès 1624, il avait réduit son vasselage à quelques redevances insignifiantes, qui disparurent complètement en 1762, sous le dernier (l’avant dernier) prieur, messire Pierre de Lamée. »
Quoiqu’il en soit, nommé par l’abbé du Monastier, le prieur de Chamalières avait à son tour la collation d’un certain nombre de bénéfices. Il nommait d’abord à la sacristie et à l’aumônerie de son couvent, les deux principales dignités sans doute après la sienne, placées toutes deux sous le vocable de saint Gilles. Il avait encore le droit de nomination aux prieurés de, Saint-Maurice-de-Roche et de Confolent, ainsi qu’aux cures de Chamalières, de Beauzaç, de Rosières, de Saint-Pierre-Duchamp, de Saint-Georges-l’Agricole et de Saint-Jean-d’Aubrigoux, de Saint-André-de-Chalencon et de Solignac-sous-Roche.
Le prieur de Chamalières était un personnage important dans la petite province du Velay. Comme baron de Confolent et seigneur temporel de Chamalières, il jouissait de tous les droits féodaux et avait, en outre, le privilège de siéger aux États. C’était un des neuf personats ecclésiastiques qui, avec l’évêque à leur tête, représentaient le clergé dans cette assemblée. Nous le verrons souvent assister en personne aux sessions annuelles ou s’y faire remplacer par procureur.
D’après le Fouillé ou dénombrement des bénéfices du diocèse du Puy en 1516, pour la levée des décimes, le prieur de Chamalières, archiprêtré de Monistrol, est taxé dix livres. Suivant un autre Fouillé du XVIII siècle, les revenus du prieur qui n’a pas fait sa déclaration, sont taxés arbitrairement quatorze cent dix-neuf livres dix-neuf sols ; la sacristie est taxée cent cinquante livres et l’aumônerie cent livres.
I. Dalmas Ier de Beaumont (937-945) fut à la fois, et pendant plusieurs années, abbé de Saint-Chaffre et prieur de Chamalières. Il se démit de cette dernière charge avant 940, mais continua ses fonctions d’abbé du Monastier jusqu’à sa mort survenue en 954. Ce fut lui qui réunit à cette abbaye le prieuré de Chamalières, dans lequel il lit déposer le corps de saint Gilles. Le cartulaire le mentionne en outre à deux reprises différentes.
II. Lanfred (946) n’est connu que par une seule charte datée de la dixième année du règne de Louis IV d’Outremer.
III. Amblard 1er (981-987) figure d’abord comme prieur de Chamalières, puis comme doyen. Sous son administration, le couvent s’enrichit de plusieurs libéralités et, notamment, de celle faite vers 980 par Gauzna, dame de Beaumont.
IV. Bertelaicus (989-990) ne paraît seulement que deux fois dans le cartulaire, à l’occasion de dons faits à son prieuré.
V. Amblard II (vers 996-999) est mentionné, dans une charte du règne de Robert, avec la qualification de doyen.
VI. Adémar (1000-1012), dont le nom nous est révélé par la donation pieuse de dame Blismodis et de son fils Galbert de Mézères à Chamalières.
VII. Eldebert ou Ildebert (1014-1020) est toujours qualifié de doyen dans les divers actes qui le mentionnent.
VIII. Pierre 1er (1021-10 février 1028), se trouve cité dans un grand nombre de chartes, attestant l’accroissement des biens du monastère sous sa gestion.
IX. Dalmace II (1035) nous est connu par le don qu’Arbert, abbé de Saint-Pierre-Latour du Puy, fit à Chamalières, de l’église de Saint-Flour en Auvergne.
X. Pierre II (8 juillet 1037-1038).
XI. Beraud (vers 1050) est signalé à deux reprises.
XII. Ebrard (1082-4 juillet 1096). Les faits les plus saillants qui se produisirent sous ce prieur, furent l’union à Chamalières des églises de Saint-Maurice-de-Roche et de Saint-Pierre-du-Champ.
XIII. Jarenton (1096-1098) se signala par le zèle qu’il mit à accroître les revenus de son prieuré, auquel Héracle, vicomte de Polignac, et sa femme Richarde de Montboissier unirent l’église de Saint-Jean de Rosières, vers l’année 1096.
XIV. Armand (1100?-1130?). Ce prieur est mentionné à l’occasion de donations diverses, remontant au commencement du XIIe siècle.
XV. Jean Chauchat (vers 1142).
XVI. Silvius de Fay (vers 1145).
XVII. Maître Géraud ou Giraud (1158), dont le passage se trouve marqué dans deux actes seulement.
XVIII. Pierre III de Beaumont (1162-1172) était issu, comme l’un de ses prédécesseurs, Dalmas I », de la puissante famille de Beaumont, originaire d’Auvergne, et qui vint se fondre, avant 1245, dans celle non moins ancienne de Chalencon. Célèbre par ses grandes vertus, par sa science des lettres, son passage à Chamalières se signala particulièrement par le soin qu’il mit à réunir tous les actes intéressants son prieuré et à les faire consigner dans le précieux cartulaire qui s’est conservé jusqu’à nous. À ce titre, son souvenir nous est cher et nous rend agréable. À ce titre de nous associer aux justes éloges que l’un de ses successeurs, Raimond de Mercœur, lui décerne avec une touchante sincérité.
XIX. Pons I » de Chalencon (1172-23 avril 1176) appartenait à cette vieille race féodale que l’on voit figurer, dès 1031, parmi les bienfaiteurs de Chamalières et qui se confondit, dans les premières années du XVe siècle, avec celle de Polignac. Son nom apparaît plusieurs fois.
XX. Pierre de Servissas (11797-1200?) s’attacha à suivre les traditions de Pierre III de Beaumont, en enrichissant son prieuré et en faisant poursuivre la rédaction du cartulaire par le moine Gilbert de Mézères.
XXI. Raymond de Mercœur (1212-1213) apporta un soin particulier à sauvegarder les intérêts qui lui étaient confiés, ce qui inspira, à l’un de ses successeurs, la pensée d’attribuer à son administration un acte notoirement faux, mais qui probablement pouvait utilement servir dans un procès douteux.
XXII. Durant Coiron (1226) était primitivement moine, et figure, en 1226, à l’occasion de la garde du château de Mézères. II fut l’un des principaux rédacteurs du cartulaire.
XXIII. Pierre V Aurelle [Auriculœ) (1231) vendit, le 18 mars 1231, au nom du couvent de Chamalières, à Artaud Payan, prieur de Saint-Sauveur-en-Rue, moyennant 40 livres viennois, la terre de Combres, mandement d’Argental . Le 23 novembre suivant, il acquiesça à une sentence arbitrale rendue par Roland, prieur de Saint-Romain-la-Monge, et Durand Coiron, obrier [operarius] de Saint-Chaffre, entre Pierre Datbert, prieur de Confolent, et B. de Rochebaron, seigneur de Beauzac, sur la garde de Confolent, les clames tant réels que personnels des hommes et la taille que réclamait ce seigneur, en cas de mariage de sa sœur ou de sa fille, et de nouvelle chevalerie pour lui ou son fils.
XXIV. Guy de Montlaur (1268) concéda, le 21 septembre 1268, en emphytéose perpétuelle, à Jean, Pons et Guillaume André, frères, de Chamalières, la moitié du mas d’Ollias, qui fut depuis appelé de leur nom « la Grange des Andrés.
XXV. Gaucelin de Barjac (1285-1300). Le livre « des compositions de l’évêché » signale, en 1292, une transaction entre l’évêque du Puy et ce prieur, pour raison de la justice de Beauzac, et, en 1299, ses droits de franc-fief sur toute l’étendue de son prieuré.
XXVI. Ponce II de la Garde (1301), prieur de Chamalières et de Confolent, transigea, en l’année 1301, avec Jean de Comines, évêque du Puy, sur le différend qu’ils avaient au sujet de la justice haute, moyenne et basse de Confolent.
XXVII. Maître Bernard Ier de Mostuéjols de Mostueiolis, docteur es décrets (1309-1310|, sortait d’une famille de chevalerie de Rouergue. Il fît hommage, en 1309, à l’évêque du Puy, Bernard de Castanet, et, la même année, passa procuration à Jean et Aimery de la Chapelle, à Jean Maurin, prêtre, et à Bernard Giraud, à l’effet de le représenter, en son absence, dans les affaires ou procès de son prieuré. Le 18 octobre 1310, l’un de ses procureurs transigea avec un nommé Pierre Dessimond, relativement au droit de mainmorte que le prieur prétendait exiger sur la succession de Poncette Rochelimagne.
XXVIII. Étienne Hugonet (1320-1332) était originaire de Séverac-le-Château, en Rouergue, dont le prieuré dépendait de l’abbaye de Saint-Chaffre, depuis l’année 1104. Il était fils de Déodat Hugonet. Un titre du 10 juillet 1315 le qualifie de sacristain de Séverac, et c’est le 17 décembre 1320 qu’on le voit figurer, pour la première fois, comme prieur de Chamalières, dans un accord qu’il passa avec les paroissiens de Rosières, à propos des dîmes qui lui étaient dues en sa qualité de chapelain perpétuel de l’église de ce lieu. Le 8 février 13’27, il promit, devant Jean Masse, official du diocèse du Puy, de tenir compte aux chanoines de Saint-Agrève du Puy, des offrandes et droits de sépulture qu’il recueillerait au sujet de l’inhumation de Guillaume, sire de Chalencon, décédé au Puy dans leur paroisse et qui, par son testament du 27 avril 1324, avait choisi sa sépulture dans le tombeau de ses prédécesseurs, édifié dans le cimetière de Chamalières.
XXIX. Bernard II Hugonet (1333-1334) avait été précédemment prieur de Saint-Pierre-le-Monastier (1317) et vicaire général de l’évêque du Puy, Durand de Saint-Pourçain (1321). Le 2 avril 133i, Hugues la Guillelmie, bailli, pour l’évêque, du comté de Velay et de son ressort, avec le consentement de ce prieur et de Guigon de Malbosc, prieur de Saint-Pierre-le-Monastier, vicaires généraux de révoque Bernard V Le Brun, consentit à noble Pierre de Mirmande, damoiseau, le bail et nouvelle assense d’un moulin situé au-dessous du château de Cayres et qui, après avoir appartenu à feu Armand Salabrun et à ses hoirs, avait dument fait retour à l’évêque. Ce moulin appelé actuellement de Trintinhac, était le moulin banal du château de Cayres et de son mandement.
XXX. Hérail de Joyeuse (1343-1344), d’abord prieur de Saint-Pierre-le-Monastier, puis de Chamalières, résidait au château de la Bastide de Virac Il soutint, à propos de dîmes, un procès contre Pierre Pradel, moine de la Chaise-Dieu, prieur de Saint-Étienne-Lardeyrol, sur les limites de cette paroisse. Après une longue enquête, qui eut lieu, le 18 octobre 1343, à Rosières, Jean Bonamy, chanoine de Billom, chancelier de l’officialité du Puy et commissaire député par l’évêque Jean Chandorat, détermina les limites en litige, par sentence du 23 mars 1344. Dans cette instance, Hérail eut pour procureur Pierre de Montjou, damoiseau et sacristain de Saint-Pierre-le-Monastier, et se qualifiait nobilis, religiosus et potens vir, ce qui prouve son extraction de la grande maison de Joyeuse.
XXXI. Jean II Faure (1319) rendit hommage, en 1340, à l’évoque du Puy. Le répertoire des hommages, auquel nous empruntons ce renseignement, l’appelle à tort Fabre, la vraie forme de Fabri étant Faure. Cette famille, originaire de Chamalières, est très ancienne. Noble Lancelot Faure était, en 1529 et 1535, seigneur d’Allemances. Les Faure, en Velay, portaient d’or, à un arbre de sinople.
XXXII. Pierre VI de Nozières (1306-1398), hommage à son prieuré aux évêques du Puy en 1366, 1385 et 1389. Le 23 mars 1375, Pierre de Murât, doyen de Bourges, et Beraud du Blau [Blavi], for-doyen du Puy, vicaires généraux de l’évêque Bertrand II de la Tour, et Pierre de Nozières, prieur de Chamalières et de Confolent, arrentèrent à J. Mazel, prêtre, et à J. Chizeneuve, leur vie durant, l’écluse ou pêcherie qui se construisait, aux frais communs de l’évêque et du prieur, sur la Loire, aux terroirs appelés à l’ouest Peyregrosse, et à Test la Rostanheyre. L’entretien de l’écluse restait à la charge des rentiers; en cas de destruction, elle devait être refaite par moitié aux frais de l’évêque et du prieur, et par moitié aux frais des preneurs. Le quart des saumons, capturés dans l’écluse ou dans les paniers à saumons devait revenir à l’évêque, un autre quart au prieur, et les deux autres quarts aux rentiers, auxquels étaient aussi attribués tous les autres poissons. L’évêque avait le privilège d’acheter aux fermiers de la pêche, à un prix juste et modéré et outre sa propre part, tout le poisson qui lui était nécessaire. Le 2 septembre 1381, sous ce prieur, et devant le bailli de Chamalières, Raymond Nicolas rendit compte aux hommes du bourg et du mandement, de la taille répartie et recouvrée sur eux, pour la réparation de la forteresse de Chamalières, dont on redoutait la surprise par les Anglais. Enfin, les 2 et 13 novembre 1383, Pierre VI accorda l’investiture à Jean Cussonel, pour fonds de terres sis au terroir de Jussac.
XXXIII. Guillaume Ier Grégoire (1430-1433) échangea, le 17 août 1430, avec noble Gilles Pasturel, de Ventresac, des cens assis sur la borie de Ventresac, tenue par ce dernier en emphytéose du prieuré de Chamalières, et reçut en contre-échange d’autres cens assis à Orsinhac, que Gilles Pasturel tenait en fief du seigneur de Roche-en-Régnier et promettait d’affranchir, en les remplaçant par une assiette équivalente, selon la coutume du Velay, à arbitrer par Jean du Bois, chevalier. Il est encore mentionné, le 17 novembre 1432, dans une reconnaissance par Raymond Faure. Sa mort survint dans les derniers jours d’octobre 1433, car, le 2 novembre de la même année, l’abbé de Saint-Chaffre, Bompar, sollicitait de l’évêque Guillaume de Chalencon, la levée de la mainmise sur les biens et dépouilles du prieur de Chamalières, nouvellement décédé.
XXXIV. Tandon Gautier (1446-1464) figure dans des reconnaissances de censitaires du prieuré, s’étendant du 11 octobre 1446 au 3 mars 1464.
XXXV. Jean III de Scorailles (1474) n’est connu que par un acte d’investiture passé à Chamalières, le 17 mai 1474, dont son père, Guillaume de Scorailles, seigneur de Borrein, diocèse de Rodez, fut témoin.
XXXVI. Odon du Bois était prieur à une date incertaine, postérieure à 1432 et probablement voisine de 1480. De son temps, une crue extraordinaire de la Loire envahit les bâtiments du couvent de Chamalières, et submergea les terriers du prieuré qui furent ensuite entièrement perdus, lorsque ce prieur fut violemment expulsé par les gens du vicomte de Polignac, vraisemblablement Claude-Armand XIV, le même qui fit don à l’église de Chamalières, le 1″ juin 1487, d’un reliquaire en argent doré et en cristal, pour y placer le saint Clou.
XXXVII. Antoine de Flaghac (1524-1527) fut très probablement, après le concordat de 1516, le premier prieur commendataire de Chamalières. Son nom a été conservé par des reconnaissances du terrier Tourette, de l’année 1524. Il était simultanément vicaire général de l’ordre de Saint-Antoine de Viennois, et fut élu abbé de cet ordre après Théodore de Saint-Chamond, décédé à Nancy le 28 décembre 1527. Son élection, contestée pendant deux ans, fut reconnue grâce à l’appui de l’archevêque de Bourges, François de Tournon, depuis cardinal et premier ministre. Il était encore abbé en 1533, année où frère Aymar Falcon, précepteur de Bar-le-Duc, mit sous presse et lui dédia son histoire de l’ordre de Saint-Antoine.
XXXVIII. Maître Guillaume II de Flaghac (1528-1552), prieur commendataire après le précédent, dont il était sans doute le neveu, figure dans des reconnaissances du terrier Tourette, dont la plus ancienne remonte au 9 mars 1528. Il ne résidait pas à Chamalières; son mandataire, Bernard de Rochebonne, transigea le 9 mai 1529, avec Lancelot Faure, seigneur d’Allemances, et le 16 avril 1546, un autre de ses procureurs, Antoine de Pieyres, accorda à Pierre Rogier, le droit de pêcher dans la Loire sur l’étendue du mandement du prieuré. Son nom apparaît, pour la dernière fois, dans un titre du 30 avril 1552.
XXXIX. Jacques Castrés, alias Chastrès (1559) n’est connu que par une procuration passée au château de Soubrey, près Saint-Pierre-Salettes, le 24 mars 1559, et recueillie dans un registre de Vidal Vacharel, notaire de Roche-en-Régnier.
XL. Jean IV Jaloux (avant 1571) nous est révélé par le titre suivant : Le 19 novembre 1571, Jacques d’Apchon, chevalier de Tordre du roi, seigneur et baron de Saint-Germain-des-Fossés, Noailly et Cerzat, averti de la nouvelle acense (ferme) consentie par Claude Dalbos, prieur de Saint-Germain-des-Fossés « comme procureur fondé par vénérable homme Messire Jehan Jaloux, prieur pour Ihors du priouré de Chamallières et de ses dépendances », en faveur de Jean Marcon, de la Grouleyre, d’un bois sis au terroir de Confolent appelé de Chambolives, à la censive annuelle de huit cartons de seigle, mesure de Confolent, confirma et ratifia la dite acence au profit dudit Marcon. À cette date, Jean Marques, notaire royal du Puy, était le fermier principal de la parcelle de Confolent, et Jean Marcon le sous-rentier.
XLI. Nicolas Ier d’Émery ou d’Esmery (1571-1572), écuyer, prêtre, habitant de Saint-Germain-des-Fossés, fut pourvu du prieuré de Chamalières, par bref du pape Pie V, du 8 août 1571. Le 23 janvier 1572, il en prit possession par son procureur, frère Jacques Tourrette, sacristain, qui se présenta à la porte de l’église Saint-Gilles, à l’heure de la grand’messe; et de ce requis, frère Barthélémy de Montchalm, vicaire de Chalencon, assisté des autres religieux, mit ledit procureur en possession réelle « par le bail du verroilh et ouverture de la porte de l’église, sonnement des cloches, bailh du missal, baisement d’autel, serrement en forme de religion et toutes autres solempnités requises en tel fait.
XLII. Claude de Montvert (1579) est mentionné comme prieur de Chamalières, le 11 décembre 1579, au terrier Claude Girard, dans une reconnaissance passée par Gabriel Charitat.
XLIII. Guillaume III Reymond (1584), bachelier es décrets, présenta, le 10 août 1584, François Ayel, prêtre, de l’Herm, paroisse de Boissel, à la nomination de l’évêque du Puy, pour la cure de Saint-Georges-L’agricole, dont il était le collateur, et qui était vacante par suite du décès d’Antoine Ponsier, dernier titulaire.
XLIV. Nicolas II de Fay de la Tour-Maubourg (1598-1624) était le cinquième fils de Jean, seigneur de la Tour-Maubourg, Chabrespine, l’Herm et Saint-Quentin, et de Marguerite du Peloux. Henri IV récompensait volontiers par des bénéfices ecclésiastiques, la fidélité et le dévouement de ses partisans. On peut supposer que le prieuré de Chamalières lui fut conféré en rémunération des services que son père avait rendus ; la cause royaliste, et de la part que prirent ses frères et lui-même à la malheureuse tentative de la porte Saint-Gilles, dans la nuit du 16 au 17 octobre 1594, si funeste à la noblesse du Velay. Par acte du 26 novembre 1607, Nicolas s’engagea, au nom de sa communauté, à faire célébrer quatre messes pour le repos de l’âme de sa mère, Marguerite du Peloux, qui avait légué, dans ce but, à Chamalières, une somme de 300 livres tournois. Le 6 mars 1609, il reçut une reconnaissance féodale, transigea, le 23 février 1613, avec Jacques Robert, des Roberts, paroisse de Beauzac, afferma, le 3 février 1614, « les ponhadeyres » du prieuré de Rosières à M. Margerit, curé de ce lieu et, le 28 juin 1618, fit une donation entre vifs à son frère Jacques.
XLV. Nicolas III de Combres (1633-1640) était présent aux États du Velay « , tenus le 16 avril 1633, et recevait, le 15 juin 1640, une reconnaissance censitaire de Jacques Rivier « .
XLVI. Jean V de Fay de la Tour-Maubourg (1642-1673) siégea le 27 juin 1642, comme prieur de Chamalières, aux États du Velay. En juin 1657, il plaidait, devant le sénéchal du Puy, contre les habitants de Roche, qu’il accusait de fraudes dans la livraison de la dîme à la gerbe. Nommé abbé de Saint-Vosi, il prit possession de cette abbaye le 13 novembre 1660. En 1673, il était prieur de Saint-Maurice-de-Roche.
XLVII. Vital de Roux de Revel de Montbel, dit l’abbé de Revel ou Monsieur de Montbel (1674-1700), chanoine de la cathédrale de Carcassonne, siégea, le 21 février 1674, comme prieur de Chamalières, aux États particuliers du diocèse. En 1676, il reçut à Chamalières la visite de Dom Claude Estiennot de la Serre, qui préparait ses Anti-quitates in diœcesi Podiensi Benedictinae, et ses Fragmenta Historue Aquitinicae : c’est là que l’infatigable et savant bénédictin eut communication de notre cartulaire, dont il inséra plusieurs passages dans le premier de ses ouvrages, avec quelques notes chronologiques sur les prieurs, et en fit des extraits utilisés par Du Gange dans son Glossaire. Il existe une reconnaissance consentie à ce prieur, le 31 octobre 1688. Il donna quittance, le 28 mars 1692, à dame Agnès de Cusson, femme d’André-Dominique d’Apchon, baron de Vaumières, pour des arrérages de censives dus sur le domaine de Saint-Agnat et, le 5 août 1698, il afferma le domaine de la Cartive, sis à Pieyres et Granou.
XLVIII. Joseph-Vital de Roux (1701-1710), abbé de Villelongue, neveu du précédent, résidait à Carcassonne. Le 21 décembre 1701, il pourvut de l’office déjuge et bailli de Confolent, Henri Bresson, docteur es droits, lieutenant criminel de Saint-Didier Il était en Languedoc, lors du passage à Chamalières, le 29 octobre 1710, du bénédictin, Dom Jacques Boyer, qui ne put visiter les archives, faute de la clef qui se trouvait aux mains du prieur.
XLIX. Pierre VII de Soulages de Lamée (1717-1770), clerc tonsuré du diocèse de Carcassonne, chevalier des ordres royaux et hospitaliers de Notre-Dame-du-Mont-Carmel et de Saint-Lazare-de-Jérusalem, tant de çà que de là les mers, comte palatin, connu sous le nom de chevalier de Lamée, apparaît pour la première fois, comme prieur temporel de Chamalières et baron de Confolent, dans une reconnaissance du 22 novembre 1717. Le 5 mai 1731, il donna à divers habitants du lieu de Granou, la permission d’aller au bois de Gerbizon, moyennant une rente annuelle de 10 sous. Par un accord du 12 septembre 1739, il consentit à ce que le curé de Saint-Georges-L’agricole, récemment nommé par l’évêque François de Beringhen, soit maintenu dans ses fonctions, sous réserve toutefois, pour l’avenir, de son droit de patronage sur cette cure. On le trouve ensuite cité dans des actes peu importants de l’année 1759, et il paraît, pour la dernière fois, le 13 mai 1770, dans la procuration spéciale qu’il donna, à l’effet de résigner son bénéfice « entre les mains de notre Saint-Père le Pape », en faveur d’Étienne-Henri de Soulages de Lamée, sous-diacre et chanoine du chapitre abbatial de Saint-Sernin de Toulouse -. Une fois en possession du cartulaire de Chamalières, égaré par l’un de ses prédécesseurs, et qui avait été retrouvé, en 1729, lors de la vente mobilière de François Arcis, abbé de Saint-Vosi, ce prieur donna carrière à son humeur procédurière. Pendant plus de quarante années, il épuisa tous les degrés de juridiction, et alla même jusqu’à insérer sur des feuillets en blanc du cartulaire, quatre actes faux forgés en vue de ses multiples procès.
L. Charles-Barromée de Laval (177-4-1790), fils de Louis de Laval, lieutenant-général, juge-mage et premier président présidial à la sénéchaussée et siège présidial du Puy, et de Françoise-Hyacinthe Bonnefoux. Il était docteur en Sorbonne, chanoine du chapitre cathédral, vicaire général et officiai sous l’évêque Le Franc de Pompignan. Il plaidait, en qualité de prieur de Chamalières, en 1774, contre Louis-Marie-Augustin Liogier, sieur de Pieyres, seigneur direct de la Bourange, Bordes et la Fayole, au sujet des dîmes du domaine de Ventresac. Devenu prévôt du chapitre, après la mort d’Antoine Sordon de Créaux, il soutint contre son évêque la dépendance immédiate de l’église du Puy auprès du Saint-Siège. En 1781, il était témoin de l’ouverture de lâchasse où étaient déposées les reliques de saint Georges, premier évêque du Velay, et, en 1786, siégea aux états de la province. Dès les premiers troubles de la Révolution, il s’éloigna du Puy, pour se retirer dans le prieuré de Saint-Michel-de-Connexe, dont il était titulaire, et y mourut le 18 octobre 1790.
Personnel du couvent de Chamalières de 1770 à 1790 :
1. Jean-Baptiste Meyssat, sacristain, 17 août et 4 novembre 1770.
2. Guillaume-Ignace de Goys, religieux profès du Monastier, pitancier du prieuré conventuel des saints Gervais et Protais de Langogne, est pourvu par Charles-Borromée de Laval, le II août 1770, de l’aumônerie de Chamalières, vacante par le décès d’Alexis Pons ; il en prend possession le 17 du dit mois, assisté de Dom J.-B. Meyssat, sacristain.
3. Jean-Théofrède de Goys, clerc tonsuré, natif de Mézérac, paroisse de Présailles, prend possession de l’aumônerie de Chamalières le 3 mai 1771, assisté de Dom Louis Parrel, prieur claustral, en présence de Jean-Louis Vigouroux, curé de la paroisse. .
4. Honoré Mazoyer, sacristain, 1er février 1780.
5. N. Riheyron, aumônier, 7 juillet 1780.
6. Louis Parrel de Reyraguet, prieur claustral. Il est inscrit pour une pension de 1.400 livres dans l’État des menses conventuelles, offices claustraux et pensions provisoires dont la gestion est confiés au sieur Bollioud de Saint-Julien, receveur général du clergé (27 mars 1788).
7. N. Lamy. Il est inscrit pour une pension de 1400 livres dans l’État des pensions provisoires ci-dessus.
8. N. de Burine est inscrit pour une pension de 1300 livres dans le même tableau.
Que devinrent l’église, le cimetière, l’enclos, le jardin, les bâtiments et la cour intérieure du prieuré ? Un rapport d’expert fait à propos d’un litige entre des particuliers qui avaient acquis une partie de ces biens vendus par le tribunal révolutionnaire, donnera une réponse satisfaisante à cette question.
« Un couvent de Bénédictins était à Chamalières. Les biens de ces moines consistaient, entre autres, en une belle église, en un cimetière, en une vaste basse-cour, en un bâtiment, un jardin et un grand champ. On lit dans les registres des biens confisqués qui sont déposés aux archives de la Préfecture : « Le 3o juin 1791, devant les membres composant l’administration du district du Puy a lieu la vente d’une maison construite depuis peu, d’un jardin et d’un clos, situés à Chamalières ayant appartenu aux Bénédictins établis au dit lieu, le tout contenant entour neuf cartonnées, confinant du levant ou d’orient, l’église de Chamalières ; du levant et midi, en pointe, le chemin tendant au moulin ; du couchant, le rivage de la Loire, chemin entre deux ; et de bise, la cour ou place publique. »
« Ces objets furent vendus au sieur Pages qui de suite mit à sa place le sieur Jean-Paul Maurin aîné, négociant au Puy. On voit clairement que l’administration ne vendit que trois objets, la maison, le jardin et l’enclos ; que l’église, le cimetière et la cour ou place publique furent regardés comme propriété communale, puisqu’ils furent pris pour confins ainsi que les rivages de la Loire. »
« Au sud déclinant à l’Est du cimetière se trouve un mur formant comme un rempart d’une élévation de dix mètres, au nord déclinant à l’ouest de la place se trouve un autre mur. Dans chacun de ces murs il y a un portail que les Bénédictins fermaient probablement la nuit. »
Le sieur Maurin vendit ces propriétés à M, Barthélémy Chazal, propriétaire à Ventressac,, maire de la commune. Ce dernier, suivant des actes notariés qui m’ont été produits, revendit ces objets : deux de ces acquéreurs revendirent la maison et le jardin à des demoiselles qui ont formé un couvent de l’Ordre de Saint-Joseph. L’un des acquéreurs de M. Chazal, le sieur Antoine Maisonneuve, avant de revendre à ces religieuses avait fait construire une grange et une écurie en dehors d’un mur et sur le terrain qui se trouve du côté de la Loire, et qui était occupé par un chemin et par le rivage formant une belle promenade.
« Le bâtiment des moines ne joignait pas l’église dans toute sa largeur, il y avait un espace non bâti, d’une longueur de sept mètres sur quatre mètres de largeur. Sur cet espace, se trouve une petite porte de l’église servant aux Sœurs et au public. Cette porte est presque en face de l’autel et rend l’église très froide en hiver. Depuis leur acquisition, les religieuses ont fait établir un escalier sur ce vacant et un appartement au-dessus ; de cette manière leur bâtiment joint l’église dans toute sa largeur. »
L’église de Chamalières qui, pendant des siècles, avait vu des flots de pèlerins se prosterner devant les reliques de saint Gilles et devant le Saint Clou, ne subit pas le sort des autres propriétés du couvent ; elle ne fut pas vendue. Abandonnée aux prêtres jureurs jusqu’au règne de la Terreur, elle subit, à cette époque, tous les outrages des farouches révolutionnaires qui ne voulurent pas se laisser surpasser par ceux d’ailleurs. Des quatre cloches qui ornaient son magnifique clocher, trois furent données pour la fonte des canons. Une partie du clocher, y compris sa flèche élancée, fut abattue. Les superbes autels qui s’élevaient dans le chœur, dans les chapelles rayonnantes et aux deux côtés du transept, furent défigurés. Les débris qui restent en font vivement regretter la destruction. La chapelle de Chalencon, où reposaient un certain nombre de membres de la puissante famille de Chalencon-Polignac, subit le même sort.
Info & extrait sur :
« Le prieuré conventuel de Chamalières-sur-Loire ordre de Saint-Benoit, observance de Cluny, dépendant de l’Abbaye du Monastier-Saint-Chaffre (937-1790)- (1904)
Régis Pontvianne
University of Chicago
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