Nouvelles franchises accordées aux habitants de St-Didier, le 14 octobre 1470. — Tannequin mit, en 1455, vingt lances à la disposition du roi pour marcher contre les Armagnacs.
Tannequin ou Tenneguy, vicomte de Joyeuse, baron de Saint-Didier, succéda à son père Louis II.
Il fut fait chevalier de l’ordre du Camail ou Porc-Epic par le duc d’Orléans, en 1438.
Il fut bailli de Mâcon, sénéchal bailli et capitaine de Lyon, en 1460.
Il avait épousé, par contrat du 20 juin 1448, Blanche de Tournon , fille de Guillaume de Tournon et d’Antoinette de la Roue.
Il eut cinq enfants :
I. Guillaume, qui suit ;
II. Charles, abbé de Chambon, nommé évêque de Saint-Flour par le pape Sixte IV, en 1483 ;
III. Louis, seigneur de Bouthéon, auteur de la branche des comtes de Grandpré.
Il fut conseiller et chambéllan de Louis XI, Charles VIII et Louis XII, gouverneur de François de Bourbon, lieutenant général du gouvernement de Paris, marié, le 3 février 1477, avec l’autorisation de Louis XI, à Jeanne de Bourbon, fille de Jean, comte de Vendôme et d’Isabelle de Beauveau.
IV. Jeanne, femme de Guy de la Baume, comte de Montrevel, en Bresse.
V. Anne, mariée à Thibaud de Budos, seigneur de Portes. Tannequin testa à Joyeuse, en 1486.
En 1455, on trouve, dans un document dont il n’a pas été possible d’identifier la signature, une reconnaissance d’un emphytéote de Saint-Didier, qu’il est l’homme lige,
quiecte
du seigneur de Saint-Didier, et taillable à sa volonté et à
celle de ses successeurs, etc., et sujet aux autres usages et
servitudes des autres hommes de Saint-Didier, tenant ses
fonds dudit seigneur, sous son domaine direct et seigneurie,
de louer et investir, d’avoir et recevoir les lods, vente et
reconnaissances, et de retenir par droit de prélation, le cens
à la mesure de Saint-Didier ; promesse de ne rien aliéner
sans le consentement et l’agrément du seigneur, soumission
au baillage de Velay et à la Cour ordinaire de Saint-Didier.
Intitulé : Révérend Père en Jésus-Christ et seigneur. »
Le seigneur Jean de Bourbon étant, par la miséricorde de
Dieu, évêque du Puy et comte de Velay.
En 1455, le roi convoqua la noblesse du Languedoc pour marcher contre le comte d’Armagnac, rebelle, ami des Anglais, et, de plus, incestueux. Le seigneur de Saint-Vidal, Guyot de la Tour-Maubourg et Jacques de Bains étaient au nombre des vingt lances levées par Tenneguy de Joyeuse dans la sénéchaussée de Beaucaire.
En 1461, un accord intervint entre Tannequin de Joyeuse et Antoine de la Fayette, seigneur de Montboissier, son cousin germain, au sujet de la possession du château de Bouthéon.
Le seigneur de Montboissier s’engagea à remettre le vicomte de Joyeuse en possession dudit château avant le lendemain de la fête de Notre-Dame de Mars, et le vicomte, de son côté, s’engagea à payer, au seigneur de Montboissier, 4.000 écus et 250 livres tournois, en deux termes.
Le 26 mai 1462, le vicomte Tenneguy de Joyeuse se présenta donc à Bouthéon pour effectuer le premier paiement intervenu entre lui et le seigneur de Montboissier. Il ne trouva personne qui eût qualité pour recevoir l’argent et, comme les portes du château restèrent closes devant lui, il demanda acte de ces faits.
En 1470, Tannequin, vicomte de Joyeuse, baron de Saint-Didier, accorda une nouvelle charte aux habitants de Saint-Didier.
Il autorise les habitants de la ville à se fortifier suivant des limites arrêtées d’avance et il leur promet de respecter les biens. Il fixe à 50 livres du montant des cinq tailles dues par les habitants, et à deux le nombre de journées de corvées imposées à chaque feu compris dans l’étendue de son fief.
Voici d’ailleurs une analyse du texte de la modification et exemption de la taillabilité sur les charrois, clefs et murailles de la ville.
Des libertés furent concédées aux habitants de la ville de Saint-Didier par le vicomte Tannequin de Joyeuse, baron de Saint-Didier, à la poursuite de Marcellin Faure, légiste; Antoine Balmat, notaire; Pierre Coppier et Jean Drevet, marchands de ladite ville, et procureurs spécialement fondés des autres habitants.
Taillabilité. — Tannequin fit réduction de leur taillabilité et de leurs corvées qui étaient, « auparavant, à sa merci, et à leurs descendants qui fixeraient leurs demandes dans les lieux et confins fixés par des lignes de démarcation ».
En ce qui concerne les charrois, les habitants inclus dans ces limites ne devaient payer, chaque année, que « deux journées d’homme ». Le seigneur devait les nourrir.
A défaut de ces deux journées, les habitants devaient payer dix deniefs pour chacune. Certaines exemptions étaient prévues.
Clefs et murailles. Enceinte de la ville de Saint-Didier. Les habitants de la ville s’engageaient à conserver et à défendre les clefs de la ville, c’est-à-dire, le seigneur et ses officiers.
Les habitants ne pouvaient faire aux murs de la ville ni saillie, ni fenêtre, ni percée au préjudice du commun, sans l’autorisation du seigneur ou de ses officiers ; en considération de quoi, lesdits habitants et leurs procureurs promirent de payer au seigneur 50 écus d’or pour la construction des murailles de Saint-Didier.
Le seigneur avait promis de clore leur dite ville et la joindre au château dudit lieu suivant un instrument reçu par les notaires sus-nommés sur les instances que ces mêmes habitants avaient faites audit seigneur, à raison que, au temps passé, plusieurs gens de guerre, passant par le Velay, avaient logé souvent dans cette ville et avaient ruiné plusieurs maisons et causé une infinité de maux irréparables.
Fait au château de Lamastre, le 14 octobre 1470.
Le 26 octobre 1473, Loys Poix, marchand à Saint-Bonnet-le-Château, fit hommage à Tannequin de sa part du fief de Cho-mont à Boissay, près du Puy.
Le 18 novembre 1478, Tannequin passa un bénévis à Gabriel Ferriol, pour un ensemble de pâturages ; le 21 avril 1479, un autre bénévis à Guillaume Padef aure pour une maison.
Extrait de l’ouvrage, « D’Azur au Lion d’Argent » Tome I.
Paul Ronin