1er famille Guigon, baron de St-Didier (1240-1274 ou 1285)

Révolte de la noblesse française contre Blanche de Castille. — Septième croisade. — Guigon vend le château de Monistrol à l’évêque du Puy, en 1270.

Guigon succéda à son père, Jausserand Ier, en 1240. La noblesse française était alors en pleine révolte contre l’autorité de la régente, Blanche de Castille, et son et fils Louis IX. Ce dernier, devenu majeur, bat les anglais et les nobles révoltés à Taillebourg et à Saintes, en 1242.

Puis, le roi, à la suite d’un vœu, organisa la septième croisade, en 1248. Il s’embarqua à Aigues-Mortes, dans le Gard, avec ses trois frères et presque toute la noblesse de France, tandis que sa mère, une fois de plus, assumait la régence. Selon toute vraisemblance, Guigon dut partir avec Louis IX et suivre, ainsi, le sort des seigneurs de son époque. Cette croisade débuta par des succès, mais à la bataille de Mansourah, le frère de Louis IX, Robert d’Artois, fut tué et le roi lui-même fait prisonnier. Saint Louis ne recouvra la liberté qu’en rendant Damiette.

Quand il rentra en France, en 1254, sa mère était morte depuis 1252.

Pendant cette deuxième régence, Blanche de Castille avait étouffé une révolte des pastoureaux (bergers) qui, sous prétexte d’aller délivrer le roi en terre sainte, commettaient partout d’affreux brigandages.

En 1258, Guigon de Saint-Didier « fit une transaction avec « messire Guillaume Duchamp, prêtre, au sujet d’une maison bâtie près des fossés de la ville, et qui fut destinée à servir, plus tard, de maison curiale.

En 1270, il vendit à messire Guillaume de la Roue, évêque du Puy, et pour le prix de 1.360 livres, le château, le mandement et sa seigneurie de Monistrol, avec ses annexes, ses droits et actions quelconques.

En 1268, Guigon acquiert de Blain de Prunières et de Private, sa femme, le domaine utile de deux maisons bâties près du four banal de Monistrol. Peu après, il revendit ces maisons à Pierre Bonhomme.

Cette même année, il reçut l’hommage du domaine noble du Grand Solignac, situé dans la paroisse de Monistrol, de la part de Giraud Torta, bourgeois du Puy, qui l’avait acquis de Guillaume de la Motte ; et, en recevant cet hommage, Guigon s’obligea à ne pas vendre le haut domaine qu’il avait sur Solignac, à d’autres qu’à Giraud Torta ou quelqu’un de ses successeurs. La haute juridiction sur Solignac, la seigneurie de Reverolles et celle du Chambon, étaient alors les seuls biens qui lui fussent restés du vaste mandement de Monistrol qu’avaient possédé ses ancêtres.

Entre 1240 et 1250, Guigon se maria avec Isabelle de Clerieu et eut, au moins, deux enfants :

Jausserand, qui lui succéda, et Alexandre, qui devint sacristain de Romans et chanoine de Valence.

En 1299, il fut l’exécuteur testamentaire de son frère.

Guigon de Saint-Didier, qui était tenu par le testament de son père de pourvoir à la nourriture et à l’entretien d’un moine dans le prieuré du bourg de Dunières, donna, à cet effet, en 1265, à Artaud de Mastri, prieur de Saint-Sauveur, le mas de la Bâtie, sis près des fourches de Saint-Sauveur, s’en retenant, néanmoins, la bonne garde.

Dans son testament, il légua au monastère de la Séauve, où, sans doute, il voulut être enterré, 50 livres viennoises de capital.

Guigon vécut jusqu’en 1274.

Tandis que Louis IX, en 1270, organisait la huitième et dernière croisade.

Saint Louis débarqua en Tunisie, mais son armée fut bientôt décimée par la peste. Lui-même, atteint du fléau, mourut le 25 août 1270.

Les croisades, bien qu’ayant englouti, pendant deux siècles, des armées et des richesses, ont été fort avantageuses pour les nations européennes.

Elles établirent, notamment, des relations entre les divers peuples d’Europe qui, auparavant, ne se connaissaient point.

Les rois et les bourgeois profitèrent avantageusement de l’embarras pécuniaire des seigneurs qui se faisaient croisés ; les rois pour leur acheter des terres et augmenter ainsi le domaine royal ; les bourgeois, pour acheter des privilèges. Les croisades transformèrent et accrurent le commerce et l’industrie. Elles contribuèrent au développement intellectuel de l’Europe. En effet, les lettres, les arts et les sciences prirent, à cette époque, un essor extraordinaire.

Extrait de l’ouvrage, « D’Azur au Lion d’Argent » Tome I.

Paul Ronin